College and Problems : First Time /!\

OS Larry - Suite du précédent OS Prom and Problems que j'ai récemment renommé. Il ne devait pas y avoir de suite mais AnnaMallone a évoqué une suite et ça m'a inspiré donc j'espère qu'elle aimera 😉

Présence de Lemon 🍋

Environ 8000 mots

Bonne lecture ! 😊

Environ 1 ans après – Début de la 2eme année à l'École d'Art

Assis tranquillement sur mon lit dans ma petite chambre étudiante, je peaufine un dessin que je dois rendre pour l'un de mes cours. C'est une option que j'ai choisi pour ma deuxième année, pour me permettre d'améliorer ma technique mais aussi la précision et le réalisme de mes peintures.

L'autre nouveauté de cette deuxième année, c'est que je loge désormais tout près du campus, dans une résidence universitaire. Ma mère commençait à avoir pitié de me voir me lever super tôt pour faire une heure de transports en commun et pareil le soir. L'école n'est peut-être pas loin mais je dois prendre trois bus différents pour y aller et c'est devenu rapidement très épuisant.

Alors après en avoir parler avec la mère d'Harry, ma mère a accepté que nous allions en résidence universitaire, à condition de revenir chaque week-end sans exception. Avec les aides financières, nos mères ne payent pratiquement rien donc au final, tout le monde a été satisfait.

Surtout Harry et moi qui partageons la même chambre et qui avons par la même occasion un peu plus d'intimité...

Nous n'avons néanmoins encore jamais couché ensemble, malgré quelques moments un peu...chaud. Ce n'est pas que l'un de nous ne veut pas, c'est juste que ce n'est jamais arrivé voilà tout. Les moments où on a été seuls étaient soit en public soit chez l'un de nous... avec un membre de notre famille pas loin. Donc voilà. Sur ce coup, nous n'avons eu que des mauvais timing !

- Hello mon coeur, lance mon petit ami en entrant dans la chambre.

- Hey Haz !

Il vient immédiatement s'asseoir derrière moi, enroule ses bras autour de ma taille et embrasse tendrement mon cou à plusieurs reprises. Et moi, comme d'habitude, je souris et glousse comme l'imbécile amoureux que je suis.

- Qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-il.

- Je termine un dessin pour un cours.

Il se redresse et se penche mieux au-dessus de mon épaule pour regarder.

- Wow, c'est superbe !

- Mouais, on va dire que ça passe pour un premier devoir.

Il ne bouge pas jusqu'à ce que je termine, un quart d'heure plus tard, et à peine je pose ma feuille qu'il me met un paquet cadeau sous les yeux.

- Surprise ! Murmure-t-il à mon oreille.

- Mon dieu, mais qu'est-ce que... ! Harry, je n'aime pas ça, tu sais très bien ! Je lui dis en boudant. Je n'ai rien pour toi, moi...

- Et tu sais très bien que moi je m'en fiche de rien n'avoir en retour. Alors ouvre !

J'obéis et déchire l'emballage pour découvrir un cadre contenant une photo en noir et blanc prise par Harry lors d'un repas qui a eu lieu pendant l'été. Il y avait mes parents, mes frères et sœurs, Anne, Gemma et aussi Niall, Liam et Zayn. Tous les gens que j'aime...

Les larmes aux yeux, je me retourne pour lui faire face.

- Merci Sun, je l'adore !

- De rien, ça décorera un peu notre nouvelle chambre.

Je lui réponds par un baiser remplit d'amour. J'encadre son visage avec mes mains tout en mouvant doucement mes lèvres contre les siennes. Harry, lui, vient s'accrocher à mes hanches pour m'attirer plus contre lui. Nous sommes tellement dans notre bulle que nous n'entendons pas la porte s'ouvrir dans mon dos.

- Oh god ! Désolé, je reviendrais plus tard ! S'écrie Zayn en se cachant les yeux.

Harry et moi sursautons avant de nous tourner d'un coup vers lui.

- Oh Z pardon ! On t'avait pas entendu, lui lance Harry.

- Tu peux rester, je veux te montrer le dessin que j'ai fait pour notre cours !

Car oui, il se trouve que mon bouclé et Zayn ont réussi à se rabibocher. Ça n'a pas été simple car Zayn était vraiment blessé et buté. Le pakistanais a eu besoin de quelques semaines pour digérer puis il est revenu par lui-même.

Me concernant, cela a mis plus de temps pour qu'on se reparle lui et moi. Il a mis du temps pour assimiler que je sortais avec son meilleur ami mais surtout il doutait secrètement que je veuille encore être son ami après tout ce qui s'est passé.

Mais tout est réglé maintenant, nous nous sommes beaucoup rapprochés quand j'ai su qu'il était lui aussi accepté à l'École d'Art, qui plus est, dans le même cursus que moi. Ça nous a fait du bien de voir un visage familier dans tout ce nouvel environnement et on ne s'est pas lâché de l'année. Et je ne pense pas que les choses changeront cette année non plus.

Je lui tends alors fièrement mon dessin alors qu'il s'assoit sur le lit de Harry pour l'observer. Zayn est un des meilleurs élèves de notre classe et il m'a donné beaucoup de conseils depuis l'année dernière.

- C'est vraiment pas mal Lou, tu as bien respecter ce que t'avais dit.

- Merci Zy !

- Heu depuis quand vous vous appelez par des petits surnoms ? Demande Harry en fronçant ses sourcils.

- Bah ça fait des mois, je réponds avec évidence.

- J'avais jamais fait attention, rétorque mon petit ami pensivement.

- En fait tu viendras à la fête de la rentrée des deuxièmes années en peinture ? Me rappelle le pakistanais.

- Ah oui, c'est vrai ! Ça a l'air trop cool ! Tu viendras avec nous Haz ?

- Non je pense pas, désolé. Ça a l'air tentant mais j'ai ma propre soirée de rentrée ce soir.

- Oh ok, pas de soucis...

***

Il est une heure du matin quand Zayn me raccompagne à mon dortoir. Je jette un coup d'oeil dedans et fais la moue quand je vois que Harry, lui, n'est toujours pas rentré.

- Il n'est pas encore là ?

- Non... Ça veut dire qu'il s'amuse bien au moins.

Sans moi.

- Ça t'embête hein ? Me taquine mon ami.

- Quoi ? Non ! Enfin...c'est juste que pendant les vacances on avait pris l'habitude de passer tout notre temps ensemble. J'avais oublié qu'à l'École d'Art on avait chacun notre petite vie...

- C'est pas plu mal tu sais, de ne pas passer rester H24 avec son mec et que vous ayez chacun votre groupe de potes.

- Oui, c'est sûr mais...

- Mais tu aimerais avoir ton Harry rien que pour toi, se moque-t-il.

Je le frappe en râlant et il rit encore plus. Il finit heureusement par se calmer puis il s'en va après m'avoir souhaité une bonne nuit.

Je pars me coucher en fixant le lit vide de mon petit-ami. Je lui souhaite rapidement bonne nuit par message mais j'espère en fond de moi que ce genre de moment ne se reproduira pas souvent, sachant qu'en deuxième année, les fêtes sont bien plus nombreuses....

***

Je suis réveillé en sentant des baisers sur mon front puis sur mes deux joues.

- Réveille-toi Boo, tu vas être en retard en cours. Ton réveil n'a pas sonné.

Je papillonne des yeux et vois Harry, propre et frais, s'activer dans la chambre.

- Tu viens seulement de rentrer ?

Il se stoppe quelques secondes puis rougis et je devine moi-même la réponse.

- Tu étais où ? Je demande sur un ton qui se veut doux.

- J'étais chez Tamara. J'avais un peu bu et elle habite près du bar alors elle m'a gentiment prêté son canapé pour la nuit

- Mais tu ne bois pas beaucoup d'habitude...

- Je sais, je ne sais pas pourquoi j'ai bu pas mal hier soir, dit-il en riant un peu nerveusement.

Je hoche silencieusement la tête, plus pour assimiler et digérer ce qu'il vient de me dire que pour lui. Je reviens à la réalité en sentant ses lèvres se poser rapidement sur les miennes.

- Pardon de ne pas t'avoir tenu au courant mon coeur. Ça ne se reproduira plus.

Il m'embrasse à nouveau puis se lève et attrape son sac de cours.

- On se voit à midi ! Bisous !

- Bi...

Mais je n'ai pas le temps de terminer que la porte claque déjà derrière lui.

Super.

Je finis par me lever et m'habiller rapidement pour ne pas être en retard. Je passe à la cafet' pour prendre un muffin et un café et avale le tout avant de rejoindre Zayn à notre premier cours.

Je n'arrive seulement à me concentrer pleinement qu'à ma deuxième heure de cours. J'écoute les professeurs mais aussi les conseils de Zayn que je rajoute sur un coin de ma feuille.

À 10h, nous avons une demi-heure de pause avant notre prochain cours. Nous en profitons pour sortir un peu et s'asseoir dans l'herbe, au soleil, dans la cour de l'établissement.

Alors que nous sommes assis près d'un arbre, j'entends un rire pas loin de moi que je reconnaîtrais entre mille. Je me tourne d'un coup et vois Harry rire à gorge déployée, la tête rejetée en arrière, en compagnie d'un garçon que je connais absolument pas.

- Mais qu'est-ce que...Depuis quand Harry a une pause à ce moment là ? Et c'est qui ce garçon ? Je connais tous ses amis pourtant...

- A quoi il joue le petit Styles ? Marmonne Zayn. Ce gars, c'est Benoît Sylvestre, un étudiant d'origine française.

- Un français ?

Harry adore la France. Quand je lui ai dit que j'avais des origines françaises et que je parlais un peu la langue, il m'a presque vénéré. Alors comment voit-il ce garçon qui lui vient vraiment de France ?

- Pourquoi Harry rit-il comme ça ? Qu'est-ce qu'il lui dit ? Je gronde sans le vouloir.

- Des mots doux en français certainement, pouffe Zayn.

- Arrête Zayn, ça n'a rien de drôle ! Je dois savoir de quoi ils parlent !

Sans attendre, je m'avance plus ou moins discrètement à genou et m'arrête derrière arbre où j'ai une superbe vue sur Harry et son super ami français. Ils mangent actuellement une glace qu'il vende à la cafétéria.

- Tu en as mis partout, petit cochon ! Rit-il en essuyant le coin de la bouche de Harry avec son pouce.

- Tu m'as appelé comment ? Petit couchon ?

- Cochon.

- Oh, comme l'animal !

- Oui voilà. Mais t'inquiète, visuellement tu ressembles plus à un magnifique étalon, glousse le dit Benoît.

Un étalon ? Il dit que mon Harry est un magnifique étalon ? Mais il se prend qui lui !

- Et c'est quoi un étalon ?

Le français se penche et lui répond à voix basse, je n'entends donc rien. Mais je vois rouge quand pour toute réponse, Harry écarquille les yeux et rougit.

Je ne sais pas à quoi ces deux là jouent mais je n'aime pas ça. Blessé et dégoûté, je me lève et reviens vers Zayn.

- On y va, je lui lance d'un ton dur que je ne me connais pas.

- D'accord chef, soupire-t-il en se relevant lentement.

À ma plus grande surprise, je ne fais pas trois pas que Zayn me stoppe et se place devant moi en se penchant un peu en avant.

- Aller monte, dit-il.

- Mais tu as horreur de ça d'habitude. Quand je te saute sur le dos par surprise, tu râles et tu me fais descendre !

- Mais toi ça te fais plaisir alors si ça peut t'enlever ta mine de petit dictateur en colère, je veux bien faire un effort.

À ses mots je souris comme un gamin et lui saute sur le dos sans la moindre grâce. Il passe ses mains sous mes cuisses pour bien me tenir et nous sommes prêts à y aller.

- Aller au galop, mon cheval !

- Par contre si tu redis ça, je te jette par terre et je me casse.

- Compris mon petit Zayny Pony!

Je l'entends grogner mais il se met quand même en marche sans me jeter au sol.

***

A midi, je pars avec mon petit groupe d'amis de ma classe au restaurant universitaire. Il y Calvin, Oliver, Sasha et Zayn. On s'assoit à une grande table pour pouvoir également accueillir Harry et ses amis.

- Tu crois que son ami frenchy sera là aussi ? Me souffle Zayn.

- J'en sais rien. D'un côté je veux pas le voir mais de l'autre, j'espère qu'il sot là et qu'il nous le présente car sinon ça voudrait dire qu'il voit ce gars en secret et qu'il ne tient pas à ce que je le rencontre.

D'ailleurs en parlant de loup...

Je vois Harry arriver au loin, plateau en main, avec Ed et Tamara. Je salue ses amis puis immédiatement mon bouclé vient s'asseoir à côté de moi en se penchant à mon oreille.

- Salut bébé, murmure-t-il avant d'embrasser tendrement ma joue. Ta matinée s'est bien passée ?

- C'était plutôt bien oui. Je dirais même instructif, j'ai découvert pleins de trucs, je lui dis en essayant de garder un ton neutre.

Zayn pouffe de rire en comprenant les allusions que je fais mais il se rattrape en faisant semblant de tousser.

- J'ai loupé un truc ?

- Pourquoi tu dis ça ? Je lui demande innocemment.

- Vous avez aussi vos petites private jokes maintenant ?

- Eh mec détends toi, il y a rien de mal, lui lance Zayn.

- Rien de mal ? Tu es mon meilleur pote et Louis, mon petit ami et pourtant je me sens étrangement exclu quand on est tous les trois ces derniers temps !

- Tu délires H, celui qui tient la chandelle, c'est clairement moi ! Tu veux que te rappelle le dernier resto qu'on s'est fait avant la rentrée ? Niall et Liam n'ont pas pu venir et je me suis retrouvé seul avec vous. Je me suis barré une demi-heure aux chiottes tellement je m'ennuyais car vous ne me calculiez même pas et quand je suis revenu, le seul truc que vous m'avez dit c'est « Oh tu es déjà là ! ». Sans compter l'anniv de Liam où vous étiez collés comme des huîtres à leur rocher...

Harry baisse la tête en réalisant que Zayn dit vrai.

- Zayn est moi ami aussi, Harry, je lui dis simplement.

- Oui, pardon les gars...

Il m'embrasse une joue puis mon épaule avant d'entamer enfin son assiette. Le reste du repas se poursuit sans encombre, tout comme la fin de journée.

Mes doutes concernant Harry et ce Benoît se sont envolés le temps d'une nuit durant laquelle j'ai dormi blottit tout contre Harry, dans son petit lit une place.

Mais ces horribles doutes sont revenus le lendemain, après le déjeuner. Zayn et moi terminons les cours à 14h et Harry à 16h. Sauf qu'en sortant de notre dernier cours, sur le chemin de notre résidence, nous croisons Ed et ce dernier nous annonce avec bonheur que le cours qu'ils avaient de 14 à 16 a été annulé.

Tout content, je monte dans notre chambre en espérant y trouver mon amoureux...mais rien, elle est vide. Je lui envoie un message pour savoir où il est et sa réponse me tord l'estomac.

Harry : En cours bébé, tu le sais très bien ! <3

Sauf que...NON TU N'ES PAS EN COURS SALE MENTEUR !

Je descends et vois que Zayn discute toujours avec Ed.

- Harry n'est pas en haut, je vais retourner à la fac est essayé de trouver où il est ! Je lance avec colère.

- Comment ça « essayé » ? Il ne t'a pas dit où il était ?

- Il m'a dit qu'il était en cours !

- Mais on a pas cours, nous redit Ed.

- Oui, ça veut dire qu'il ment, lui explique Zayn.

- Oh ! Pourtant quand on a eu le mail disant qu'on avait pas cours, il a envoyé un message à quelqu'un et il est parti en quatrième vitesse. Je pensais que c'était pour te rejoindre car tu avais fini aussi les cours.

Mon coeur s'emballe et ma vue se brouille. Harry me ment et quand il a su qu'il avait du temps libre il s'est empressé de rejoindre son français à la noix. Peut-être même que c'est à cause de lui qu'il est rentré si tard de sa fête de rentrée !

- Louis calme toi, m'intime Zayn.

- Je suis sûr qu'il me trompe, je lâche en pleurant. Avec ce Benoît !

- Je suis sûr que non, tente de me rassurer Ed. Il t'aime tu sais, il nous parle souvent de toi quand tu n'es pas là. Sans compter le nombre de photos de toi qu'il a dans son appareil, c'est limite effrayant !

- Pourtant ce n'est pas vers moi qu'il a accouru tout à l'heure, ce n'est pas à moi non plu qu'il s'est empressé d'envoyer un message, mais c'est bien à moi qu'il ment et c'est cet abruti qui est actuellement avec lui à lui murmurer des mots doux ou peut-être même obscènes en français !

Je fais ensuite volte-face et n'attends pas une seconde pour prendre à nouveau de chemin de l'École d'Art. Zayn me rejoint en courant et il se poste à côté de moi sans un mot.

- Pourquoi lui ? Je finis par murmurer tristement. Parce qu'il est français ? Peut-être même...pour le sexe ? Car il pense que moi je ne veux pas !

- Louis...Arrête de te prendre la tête ? On ne sait même pas si c'est vrai et s'il est vraiment avec lui en ce moment même.

- Si tu le dis...

Une fois arrivés, nous commençons à chercher l'endroit où il pourrait être. Nous commençons par la cafétéria, puis les salles de détentes, les salles de photographies, la chambre noire. Nous le faisons le tour de la cour puis des toilettes, sait-on jamais. Nous demandons même à quelques connaissances, jusqu'à avoir une piste : la bibliothèque.

- C'est le moment de vérité, annonce Zayn.

- Alors il faut se dépêcher.

Sans attendre je pénètre dans la grande bâtisse.

- On fouille étage par étage, de la gauche à la droite.

- Le petit dictateur en colère est de retour, marmonne Zayn.

- C'est pas vrai ! Je veux juste savoir. J'ai le droit non ?

Mon ami lève innocemment les mains pour me calmer et on commence enfin nos recherches. Pas de trace de Harry au premier étage, ni au deuxième. Il ne reste plus que le troisième. Les livres y sont les moins pertinents et donc c'est l'étage qui est toujours le moins rempli. Excepté les élèves qui ne sont là pour travailler, car c'est aussi l'étage le moins surveillé par la bibliothécaire...

À peine sommes-nous arrivés que j'entends des éclats de voix. La voix rauque et lente de Harry est reconnaissable entre mille. Je ne suis pas surpris d'entendre une autre voix, celle d'une personne à l'accent légèrement français.

Ils sont à l'écart des quelques autres groupes de l'étage, tout à droite, sur une table de quatre où ils sont assis face à face, mais penchés très proche l'un de l'autre. Ils semblent se murmurer des choses et rirent presque à chaque mot échangé.

- Louis...

- Je veux écouter, on va se rapprocher.

Je me glisse derrière l'énorme poutre ronde pas loin d'eux pour observer discrètement et les écouter.

- Tes yeux sont magnifiques, lui murmure Benoît avec un sourire.

- Tes yeux sont maniéfiques, répète bêtement Harry.

- Magnifique, le corrige l'autre.

- Magnifique. Tes yeux sont magnifiques.

- Parfait, c'était très bien ! Et ensuite...

- Celui là je sais. Je l'ai déjà entendu. Voulez vu coucher avec moi ?

Mes yeux s'écarquillent en entendant cette phrase. Mais pourquoi Harry lui dit-il ça ?!

- Qu'est-ce qui se passe ? Me chuchote Zayn.

Je pose ma main sur sa bouche pour qu'il se taise quand l'autre répond.

- Peut-être que les paroles de Lady Marmelade ne sont pas une bonne idée, glousse-t-il. Personnellement je dirais plutôt quelque chose du genre : Je veux te faire l'amour et vénérer ton corps jusqu'à l'aube...

- Ça a l'air si romantique quand c'est toi qui le dis, s'émerveille Harry.

Mon sang tape tellement fort à l'intérieur de mon crâne que je n'entends plus la suite. Jusqu'à ce que trois petits parviennent à mes oreilles comme un électrochoc, c'est aussi la goutte qui fait déborder le vase.

Je t'aime.

Je n'ai pas besoin de plus...Une nouvelle fois, s'en est assez, je ne veux même pas en entendre plus. Tel un zombie, je fais demi-tour et m'en vais.

- Louis ! Crie Zayn en me rattrapant. Louis qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'ils disaient ?

- Des choses qu'ils ne devraient pas ! Des choses que deux simples amis ne se disent pas !

- Peut-être qu'il veut juste apprendre le français ?

- Pourquoi avec lui et pourquoi ces phrases là ? Ça n'a aucun sens. Il voit secrètement un autre garçon qui lui apprend des phrases romantiques en français et Harry, lui, est carrément émerveillé et glousse comme un enfant à chaque phrase !

- Je suis désolé Louis. Je ne sais pas pourquoi il fait ça..

- C'est fini Zayn.

Puis je repars, seul, les larmes dévalant mes joues. Je rejoins rapidement la résidence, monte jusqu'à ma chambre et m'y enferme. Je me laisse tomber au sol et lisse libre court à mes larmes.

***

À force d'avoir pleurer, j'ai finit par m'endormir, la tête caler sur mes genoux. Je sursaute quand j'entends toquer à la porte.

- Lou ? Tu es là ? C'est fermé à clé ! S'écrie Harry derrière la porte.

Je regarde ma montre, 16h15, l'heure à laquelle il rentre d'habitude de cours. Puis dans un état larvaire, je tends mon bras et tourne la clé dans la serrure.

Il entre rapidement et se dirige immédiatement vers son lit pour poser ses affaires, dos à moi. Quand il se retourne vers moi et qu'il me voit assis par terre, les yeux bouffis et humides, ses yeux s'écarquillent.

- Qu'est-ce qui se passe bébé ? Pourquoi tu pleures ?

- Parce que je comprends rien..., je lui dis les yeux perdu dans le vide.

- Qu'est-ce que tu comprends pas ? Tu as des problèmes avec tes cours ?

- Non. Je comprends pas pourquoi tu me mens pour aller flirter secrètement avec un autre garçon qui te murmurent des phrases romantiques en français à l'oreille.

Je le sens se crisper et il ne répond rien, alors je relève enfin mon regard vers lui pour le voir complètement embarrassé.

- Tu...

- Ouais je t'ai vu avec ton chère Benoît. Tes yeux sont magnifiques. Tu ressembles plus à un étalon...

- C'est pas ce que tu crois Louis, se défend-il, la voix tremblante.

- Ah oui ? Même Zayn ne voit pas d'autre explication alors qu'il te connaît depuis toujours.

- Ah...Alors parce que Zayn le dit, c'est forcément vrai ? Lance-t-il amèrement.

- Non, je le crois parce que tu m'as menti et que je t'ai vu de mes propres yeux avec ce garçon !

- Et pourtant tu te trompes !

- Alors qu'est-ce que tu faisais avec lui ? Sans m'en parler ! C'est moi que tu trompes là !

Il se pince les lèvres de contrariété, sans répondre. Le silence est soudainement rompu par la sonnerie de mon téléphone. Je le sors de ma poche et vois s'afficher la photo de Zayn.

- Ah tiens ! Ricane Harry. Ça m'étonne qu'il ne soit pas là pour te consoler.

- Ça veut dire quoi ça ? Je gronde.

- Qui te dis que Zayn ne t'aime plus ? Et qu'est-ce qui me dis que tes sentiments n'ont pas changé envers lui avec tout le temps que vous passez ensemble ?

Je recule sous le choc de ses paroles.

- Comment oses-tu dire ça ? Je ne t'ai jamais menti pour aller voir Zayn moi ! Pourquoi tu ne nous fait pas confiance bon sang !

- Parce que toi tu me fais confiance peut-être ?

Et là c'est moi qui me retrouve sans voix.

- Ouais, c'est bien ce que je me disais, dit-il en croisant ses bras sur son torse.

- Va-t-en Harry, je lui réponds simplement, complètement déboussolé.

- Je vais pas me faire prier.

Il reprend son sac de cours, y met quelques affaires puis part en claquant la porte.

C'est fini. Comme ça. Aussi soudainement que j'ai découvert que je plaisais à Harry, nous nous sommes quittés.

***

Deux jours plus tard

Cela va faire deux jours. Deux jours que nous nous sommes disputés avec Harry, deux jours qu'il est parti et n'est pas revenu une seule fois dans notre chambre. Je le sais car cela fait aussi deux jours que je n'ai pas quitté notre dortoir, excepté pour prendre une douche sous la menace de Zayn, et donc que je n'ai pas été en cours. C'est juste trop dur. Si je sors, je risque de tomber sur Harry, dans les couloirs, la cour ou la cafétéria, et ne pas le voir me faire signe, me sourire, me rejoindre pour me voler un baiser, ne ferait que me rappeler la dure réalité et me faire réaliser que, peut-être, je regrette la tournure des évènements et que tout ce que je veux, c'est qu'il me serre fort dans ses bras pour qu'on oublie tout.

Mais je ne peux pas oublier ses rendez-vous secrets avec Benoît...

Quand j'ai tout raconté à Zayn sur notre rupture si soudaine et surtout la partie le concernant, il a très mal réagit. Il a été blessé de savoir que Harry, au fond de lui, ne lui faisait pas confiance et pense qu'il pourrait profiter du temps que nous passons ensemble pour tenter de me conquérir. Je ne peux même plus compter le nombre de fois que mon ami pakistanais a répété « Mais qu'il est con, mais qu'il est con ce bouclé ! ». Et je n'ai pu qu'être d'accord avec lui sur le moment.

Cependant en y réfléchissant, j'ai pu comprendre ses doutes. Si la situation était inversée, je pense que moi j'aurais pu douter, de mon meilleur ami puis de lui. Mais en aucun cas cela justifie qu'il aille voir un autre garçon, ah ça non !

Je sors de mes pensées en entendant la sonnerie de notifications de mon téléphone. C'est un message de Zayn.

Zayn : Je passerais te voir après les cours, j'ai croisé H aujourd'hui...A toute, je dois laisser mon phone !

Mais il va me rendre chèvre un jour ce pakistanais ! Il ne peux pas m'envoyer un message comme ça et me dire qu'il ne pourra plus me parler après !

Où a-t-il croisé Harry ? Est-ce qu'ils se sont parlés ? Disputés ? Ignorés ? Est-ce que Harry était avec ce français à la noix ? Sont-ils en couple maintenant ?

Que de questions sans réponses pour le moment ! Je vais m'imaginer des choses maintenant et il le sait en plus ! Comme hier où j'ai réalisé que comme Harry ne dormait pas au dortoir, il a dû trouver un autre endroit où dormir. Et je me suis pris à imaginer qu'il dort dans la chambre ou l'appartement de Benoît, dans le même lit et donc qu'ils pourraient faire certaines choses...

Mon dieu, il faut réellement que j'arrête de penser à ça ! Je dois m'occuper l'esprit avec autre chose pour éviter de trop penser.

J'attrape alors les cours de hier que m'a photocopié Zayn et commence à y jeter un œil. Je ne me pardonnerais pas de louper ma deuxième année à cause d'une rupture amoureuse.

Même si c'est dur, même si ça fait mal, très mal, parce que malgré tout je l'aime toujours. Les sentiments ne disparaissent malheureusement pas aussi vite...

Je suis si plongé dans mes cours que je ne vois pas le temps passer. 15h arrive sans que j'en m'en rende compte et Zayn frappe à ma porte.

- Entre Zy ! Je lui cris.

Je reporte ensuite rapidement mon attention sur les feuilles tout en le laissant entrer. J'entends la porte s'ouvrir puis se fermer et ensuite plus rien.

Je relève mon visage vers lui pour savoir ce qu'il fait mais je sursaute avec effroi en découvrant que ce n'est pas lui.

Benoît.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment oses-tu ? Je lui demande, la voix légèrement tremblante.

- Nous devons parler Louis. Il y a eu un malentendu.

- Ce que j'ai vu et entendu ne laisse aucune place aux malentendus !

Il soupire en levant les yeux au ciel.

- Zayn m'a prévenu que tu ferais ton têtu.

- Ah parce que vous êtes de mèche ?!

- On s'est croisé par hasard et on s'est rendu comte du quiproquo qu'il y a eu, alors il m'a dit de venir te dire la vérité pendant que lui irait mettre les choses au clair avec Harry.

- Et quel est donc ce quiproquo ? Je dis en croisant mes bras contre mon torse. Je parle français moi aussi tu sais et j'ai très bien compris tous ce que tu lui murmurais à l'oreille et qu'il le faisait rougir ou glousser comme une adolescente !

- Je ne disais pas ça pour lui, je lui apprenais juste les phrases. Voilà où il est le quiproquo ! Je lui disais pour qu'il apprenne et lui répétait pour pouvoir les assimiler et les réutiliser.

- Oh donc tu lui donnais gracieusement des cours de français ? Pourquoi t'a-t-il demandé à toi et pourquoi un tel vocabulaire hein ? Je lui lance avec sarcasme.

- Bah parce qu'il a fait ça pour toi andouille ! Il voulait te faire une surprise en te parlant français donc il n'allait pas te demander de l'aide et vu que c'était sensé être une surprise, il ne pouvait pas t'en parler. Ce n'était donc pas des rendez-vous secrets mais des cours de français secrets pour te faire plaisir.

Je papillonne bêtement des yeux. Effectivement c'est un énorme quiproquo !

- D'ailleurs si ça peut te rassurer, je suis hétéro et en couple. J'ai des photos comme preuves au cas où tu ne serais pas convaincu.

J'assimile lentement tout ce qu'il vient de me dire et réalise qu'en plus d'avoir l'air sincère, tout ce qu'il dit se tient. Je passe mes mains sur mon visage puis reporte à nouveau mon regard sur lui, totalement penaud.

- Je...Une surprise ? Pour quoi en particulier voulait-il apprendre tout ça ?

- Il voulait te préparer un rendez-vous hyper romantique pour te déclarer une nouvelle fois sa flamme et te faire savoir qu'il...heum....qu'il était près à passer le cap avec toi, m'avoue-t-il timidement.

- Passer le cap ? Je le questionne un peu confus.

J'écarquille d'un coup les yeux en rougissant quand je finis par comprendre ce qu'il veut dire.

- Il voulait me dire qu'il....voulait coucher avec moi ? Je murmure.

- Ouais, en gros oui. Harry est à fond sur toi tu sais. Il doutait juste à cause de Zayn mais j'avais réussi à le convaincre de se lancer quand même. On en avait d'ailleurs longuement parlé durant la fête de la rentrée, mais t'inquiète, il a bel et bien dormi chez Tamara hein !

J'apporte une main à ma bouche en réalisant l'erreur que j'ai commise. J'aurais dû faire confiance à Harry, savoir qu'il m'aimait et ne ferait jamais ça ! Mais non, je me suis laissé aveugler par mes propres doutes et mes propres insécurités au point de me monter la tête au moindre acte suspicieux.

Lui organisait un rendez-vous romantique pour notre première fois alors que moi j'étais persuadé qu'il me trompait. Je suis tellement stupide.

Je me lève d'un coup, bien décidé à rattraper le coup et m'excuser mille fois d'avoir douté de sa fidélité.

- Louis ? M'interroge Benoît.

- Je dois y aller, je souffle avant de partir précipitamment.

Mes pieds avancent tout seul, guidés par mon coeur, alors que mon cerveau, lui, est complètement éteint à cause du choc. Je ne sais pas où est Harry mais je dois le trouver, maintenant.

Mon instinct me guide vers la chambre de Zayn, si les deux doivent discuter, c'est peut-être dans la chambre du basané. Alors que j'arrive au croisement de deux couloirs et que je m'apprête à tourner à gauche vers ma destination, une voix m'appelle.

- Lou !

Je m'arrête et me tourne immédiatement vers cette voix si familière. Je vois alors Harry courir vers moi, l'air perdu et préoccupé. Sans attendre je parcours le reste du chemin et me jette dans ses bras avant même qu'il ne puisse parler. Je m'accroche à lui en entourant mes jambes autour de lui, tel un koala, tout en répétant sans cesse la même chose.

- Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon, pardon. Je suis tellement désolé, pardonne-moi Harry de ne pas t'avoir fait confiance. À vrai dire, je crois même que j'ai plus confiance en toi qu'en moi et c'est pour ça que j'ai imaginé le pire en découvrant que tu me mentais pour aller voir quelqu'un d'autre. Je me suis dit que tu avais trouvé mieux, que nous deux c'était trop beau pour être vrai...

Je débite nerveusement toutes ces paroles avant de me faire couper d'un coup par ses lèvres qui viennent se poser lourdement sur les miennes. Je me tais instantanément en attrapant son visage en coupe pour pouvoir approfondir le baiser et caresser tendrement ses joues.

- Je t'aime bébé, souffle-t-il en se détachant un peu de moi. Je m'excuse aussi, j'ai été si nul de croire qu'il pourrait se passer quelque chose entre toi et Zayn. J'aurais dû tout de dire tout de suite au lieu de te faire une stupide crise de jalousie.

- Pourquoi tu t'es imaginé ça ? Je lui demande en frottant doucement mon nez contre le sien.

- Car Zayn est un gars super et que vu que vous passez beaucoup de temps ensemble, tu as dû le remarquer et que ça aurait pu te faire changer d'avis sur lui. Tout comme ses sentiments à lui aurait pu revenir...

- Mais maintenant tu as compris que tu te trompais totalement n'est-ce pas ?

- Oui Zayn m'a fait comprendre que je me montais la tête pour rien. Il paraissait si vexé que je puisse penser ça de lui...

- Ça oui il l'était ! Je le gronde d'un ton peu crédible.

Il rit en venant embrasser ma joue puis il se met en marche, toujours avec moi accroché à lui.

- Aller viens, retournons dans notre chambre.

Je hoche la tête puis la pose sur son épaule en me calant encore plus contre lui.

- Tu étais où en fait ? Je lui chuchote pour ne pas briser la douceur du moment.

- Chez Tamara. J'avais besoin de m'éloigner un peu.

- Je comprends.

Nous arrivons ensuite dans notre chambre et Harry s'assoit sur son lit avec moi dans ses bras. Je me retrouve donc à califourchon sur ses cuisses.

- Je te promets que je ne ferais plus la même erreur Sun. Si j'ai le moindre doute, je t'en parle d'abord. On doit communiquer avant de s'inventer des problèmes qui n'existent pas.

- Tu as totalement raison Lou, à l'avenir on privilégiera la communication pour éviter les disputes inutiles. Si tu savais comme tu m'as manqué en l'espace de deux jours, je ne veux plus revivre ça...

- Moi non plus mon amour, je ne veux plus vivre ça. Je t'aime et cette dispute n'a rien changé.

Nous collons ensuite nos fronts l'un contre l'autre dans un silence reposant. Je ferme mes yeux et sourit tendrement en réalisant que ce n'est pas finit entre Harry et moi. Ce n'était que notre première réelle dispute en tant que couple. Les fois où il a simplement râlé ou moi boudé puis que tout s'est réglé par un sourire, un baiser ou un câlin ne comptent évidemment pas comme de réelles disputes.

- Tu te rends compte que c'est notre première vraie dispute de couple ? Je lui souffle.

- C'est vrai, mais je ne me languis pas de la suivante, pouffe-t-il. Le plus lointain sera le mieux.

- Je suis totalement d'accord.

Je caresse délicatement sa joue en picorant ses lèvres, heureux et soulagé de retrouver enfin mon Harry. Là tout de suite, je veux ressentir qu'il est toujours là, que ce n'est pas un rêve. Je veux ressentir qu'il m'aime, autant que moi je l'aime.

Je connecte nos regards, prends son visage en coupe puis embrasse amoureusement ses lèvres. Je les mouve langoureusement en prenant l'initiative d'y glisser ma langue. Il paraît un peu surpris mais il finit par accrocher fortement mes hanches en me tirant encore plus près de lui.

Nous nous reculons, haletant, les joues et les lèvres rouges de plaisir. D'habitude, nous nous arrêtons toujours là. Nous ne sommes jamais allés plus loin que des baisers ou des caresses enflammés. Mais aujourd'hui c'est différent, aujourd'hui j'ai failli perdre Harry, aujourd'hui j'ai besoin de savoir, de sentir qu'il m'aime et je veux moi aussi lui prouver.

Je me recule légèrement et il paraît déçu, jusqu'au moment où j'attrape le bas de mon tee-shirt et le fait passer au-dessus de ma tête, me retrouvant torse nu face à lui. Là, il paraît presque choqué.

- Ce n'est pas à ce moment que tu es sensé me sortir une phrase romantique dans la langue de Molière ? Je lui demande en rougissant avec un petit sourire timide.

- Tu-Tu es sûr ? Rétorque-t-il en déglutissant.

Je hoche silencieusement la tête et lui enlève son tee-shirt en me mordant la lèvre inférieure.

- Pour être honnête Louis, je me suis rendu compte que peu importe que j'utilise l'anglais, le français, le russe ou encore le chinois, aucun mot de aucune langue ne sera assez fort pour exprimer à quel point je tiens à toi.

Je fonds sous ses paroles avant de me rendre soudainement compte de quelque chose.

- Attends...Ça veut donc dire que tes cours avec Benoît n'ont servi à rien alors ? Et qu'on s'est disputé pour absolument rien au final ! Je dis en faisant la moue.

- Je te dis un truc hyper romantique et toi tu gâches tout, râle-t-il.

Malgré nos airs contrariés, nos regards finissent par se retrouver quand même et nous ne tenons pas deux secondes avant de nous sourire et de rire de la situation. Nos rires cessent rapidement quand nos lèvres se retrouvent, attirées comme des aimants.

Nous sommes maintenant collés l'un à l'autre, le torse nu. Mes mains caressent la peau de son dos et les siennes explorent mes flans et mes hanches nus alors que nous nous embrassons désormais comme si notre vie en dépendait. Il me soulève quelques secondes pour pouvoir m'allonger correctement sur son lit et il se glisse sans attendre entre mes cuisses sans cesser de m'embrasser. Ses lèvres dérivent sur mon cou et je soupire de plaisir.

- Fais moi l'amour, Harry.

Il se redresse pour me regarder avec des points d'interrogations à la place des yeux.

- Qu'est-ce que tu viens de me dire ? Me demande-t-il en caressant ma joue.

- Je viens de te demander de me faire l'amour, je rétorque en souriant.

- Oh...C'est bien ce que je comptais faire, mon amour, me murmure-t-il avec un sourire coquin collé aux lèvres.

Nous reprenons nos baisers enflammés et timidement je suis celui qui prend l'initiative de déboutonner le jean de Harry. Il se tortille pour s'en débarrasser puis il se détache de mes lèvres pour se reculer et s'attaquer au mien. Une fois ma braguette baissée, il me fixe d'un regard coquin en descendant mon jean sur mes cuisses. Il embrasse et mordille chaque morceau de peau qu'il découvre avant de me l'enlever totalement.

Mon corps bouillonne de plaisir et mon ventre se contracte délicieusement quand il dépose de petits baisers papillons autour de mon nombril.

- Harry...Je soupire.

- Je m'occupe de toi mon amour...

Il descend ensuite mon boxer et libère mon entrejambe déjà gorgée de sang. Sans attendre il le prend en bouche et malgré moi je pousse un cri de plaisir. Je cherche à tâtons sa main gauche pour lier nos doigts et la serre fort à chaque fois que les sensations me font voir des étoiles. Alors que je me sens perdre pied, il s'éloigne et vient se pencher au-dessus de moi.

- Tu as aimé ? Me demande-t-il avec un sourire en coin.

- J'ai adoré, je lui réponds haletant.

- Tu veux que je continue ?

Il passe le bout de ses doigts sur mon bas ventre et je gémis faiblement en hochant activement la tête.

- A vos ordres, glousse-t-il en embrassant mon front.

Il se penche vers sa table de chevet et en sort une bouteille de lubrifiant et un préservatif. Je ne fais aucune remarque sur le fait qu'il avait déjà tout prévu et le laisse s'affairer, le coeur battant. Avec un sourire rassurant, il me fait ouvrir mes cuisses puis vient attraper le lubrifiant pour en mettre sur ses doigts.

- Détends toi bébé, je vais y aller doucement.

Il vient alors se mettre à quatre pattes au-dessus de moi tout en guidant une des mains vers mon entrée. Il me masse d'abord avec douceur avant de me pénétrer avec son index. Ma respiration se bloque sous l'intrusion mais il me chuchote des mots doux en embrassant tendrement chaque recoin de mon visage. Je le serre fort contre moi en le laissant m'ouvrir avec délicatesse et patience. Le côté désagréable disparaît peu à peu pour laisser la place à de petits soupirs de plaisir. Je gémis fortement quand ses doigts frôlent quelque chose en moi.

- Tu es magnifique mon Lou, me souffle-t-il. Si beau quand tu es sous l'emprise du plaisir.

- Seulement grâce à toi...

Il retire ses doigts de moi avec précaution puis enfile le préservatif sur lequel il rajoute un peu de lubrifiant.

- Ce ne sera pas forcément agréable au début, me prévient-il.

- Je sais, ne t'inquiète pas, je lui murmure, toujours enfermé dans ma bulle de bien-être provoqué par ses doigts.

- Est-ce que...il y a une position dans laquelle tu te sentirais le plus à l'aise ?

- Non vas-y, je suis tout à toi.

Il passe alors doucement son pouce sur mes lèvres avant de les embrasser avec envie. Il s'allonge à nouveau entre mes cuisses, se soutenant par un coude et guidant son sexe de l'autre. Il commence peu à peu à s'enfoncer et place donc son autre coude à côté de moi. Je m'accroche désespéramment à ses épaules tout en grimaçant de douleur.

- Tu...Tu veux que je m'enlève ?

- Non, ça va aller. Juste vas-y doucement...

Il hoche la tête puis vient déposer de nombreux baisers dans mon cou pour me détendre. Il va même jusqu'à branler mon sexe pour faire passer peu à peu la douleur.

Ça fonctionne car peu à peu, je m'habitue à se présence et je commence même à rouler des hanches pour accompagner ses coups de poignets.

- Je suppose que tu es prêt, souffle-t-il en retirant sa main de mon sexe.

Il replace à nouveau ses deux coudes de chaque côté de mon visage, encre son regard au mien, puis il débute ses vas-et-viens. C'est d'abord lent et doux et quand j'arrête enfin de grimacer, il augmente le rythme. Il rentre en moi plus profondément et plus rapidement. Mon corps répond parfaitement à chacun de ses mouvements, mes hanches roulent au rythme de ses siennes, mes cuisses se contractent de chaque côté de son bassin à chaque poussée pour ressentir le moindre de ses gestes, mes mains caressent et explorent chaque parcelle de peau que je n'ai pu voir avant ce moment. Même nos soupirs et gémissements de plaisir se répondent parfaitement.

Alors qu'il me prend toujours plus fort, nos corps se couvrent de sueur sous l'effort. Je frissonne cependant de plaisir en sentant sa langue récupérer une goutte roulant sur ma peau en remontant de ma clavicule à mon cou. Il le lèche, le mordille, le suce aussi avidement qu'il me fait l'amour. J'aurais certainement une marque énorme demain matin, mais ça n'a aucune importance. Au contraire, je veux que tout le monde sache que j'appartiens à quelqu'un, corps et âme.

- Je...Je crois que j'ai venir, je dis soudainement en haletant, sentant un feu ardent dans mon bas-ventre.

- Tu...permets que j'essaye quelque chose avant, me demande-t-il dans le même état que moi.

- Tout ce que tu veux.

Lentement, sans prévenir, il se retire de moi. Il attrape un de ses deux oreillers puis m'invite à me retourner sur le ventre. Je m'exécute alors qu'il vient le glisser sous mon bassin, pour le surélever un peu.

- Tu es bien ? Rien ne te gêne ?

- Je suis bien, oui.

Je le sens écarter légèrement mes deux globes de chairs et d'une poussée, il revient entièrement en moi. Je grogne presque de plaisir alors qu'il reprend rapidement un rythme soutenu. Je sens ses lèvres et sa langue se déplacer sur mon dos mais pourtant j'ai l'impression qu'il manque quelque chose.

D'un coup je me redresse, l'obligeant à suivre mon mouvement, et me retrouve à quatre pattes devant lui. L'angle de pénétration change à mon plus grand bonheur, me permettant d'être empalé le plus profondément possible tout en le sentant très proche de ma prostate.

- Han oui Harry, vas-y bien fort, je lui lance sans me contrôler.

C'est peut-être la position légèrement soumise qui me fait cet effet mais je me sens encore plus excité qu'avant.

- Oh mon Dieu, Lou...Grogne-t-il presque en venant attraper mes hanches.

Je semble avoir réveillé quelque chose en Harry puisque qu'il devient soudainement incontrôlable. Il me prend durement en murmurant des choses assez obscène et j'avoue, honteusement, que ça me plaît. J'accroche fermement mes doigts aux draps en criant ouvertement mon plaisir.

- Harry...Touche moi !

- Regarde moi le faire alors, regarde moi te faire jouir !

Il vient prendre mon membre en main et je baisse immédiatement ma tête pour regarder entre mes jambes. Ma verge est si rouge, si dur et humide. C'est la première fois que je vois ainsi et je me sens presque comme hypnotisé par le spectacle. Sans compter qu'en arrière plan, je peux également apercevoir le membre imposant d'Harry coulisser activement en moi. Je couine presque désespéramment de plaisir quand il commence enfin à me caresser. Il s'aide de mon liquide pré-éjaculatoire pour accomplir sa tâche et débute de rapides vas-et-viens au rythme de ses coups de butoirs. Je vois rapidement des étoiles, des tâches blanches apparaissent et brouillent ma vision au même moment où aucun son n'arrive à sortir de ma bouche, tellement le plaisir est intense.

L'orgasme m'emporte de manière foudroyante, libérant ma semence en grande partie sur les draps sans que je n'ai pu contrôler quoique ce soit. Quelques instants plus tard, Harry lâche un râle rauque en se déversant à son tour dans le préservatif. Il effectue encore quelques lents allers-retours avant se retirer et s'effondrer sur mon dos. Il nous fait ensuite tomber sur le côté, son torse toujours collé à mon dos et ses bras m'entourant fermement. Il s'écarte juste le temps de retirer son préservatif puis il revient immédiatement contre moi.

Nous respirons de façon erratique, nous ôtant temporairement toute capacité de parler.

- Ça valait carrément le coup d'attendre, lance finalement Harry en venant embrasser mon épaule.

- Je suis tout à fait d'accord, je réponds en me blottissant mieux contre lui, les yeux fermés. Peu de personne pourront dire avoir autant apprécié leur première fois. C'était si bon. Tu as été si patient, si doux. Enfin au début...

Nous gloussons tous les deux au sous-entendu qu'il comprend très bien.

- Je ne pensais pas avoir ça en moi, se défend-il en pouffant. Ce n'est pas truc d'être autoritaire pourtant. Mais en même temps je ne m'attendais pas à ce que tu te présentes à quatre pattes devant moi, ça m'a rendu fou.

- On a pas intérêt à parler de quoique ce soit à Niall, sinon il va penser qu'il avait raison par rapport à toutes ses théories bizarres sur le sexe gay.

- En même temps il est hors de question de parler de notre vie sexuel à qui que ce soit alors comme l'histoire est réglée.

- On est d'accord !

Un silence doux et apaisant prend ensuite possession de la pièce.

- Mais...Tu as réellement aimé la tournure qu'a pris les choses ? Me souffle d'un coup timidement Harry.

- Tu veux dire...Moi m'offrant à toi et toi prenant les choses en main tout en me donnant des ordres assez obscènes.

- Oui...

- Eh bien, c'était assez...excitant, si je peux dire. Mais te méprends pas, hein ! J'ai pas changé d'avis sur le daddy kink, c'est toujours non !

- Tu préférerais m'appeler « maître » et que moi je t'appelle « soumis » ? Me taquine-t-il soudainement.

Je me retourne sans attendre dans ses bras pour lui faire face et frapper son torse en le fusillant du regard.

- Même pas en rêve ! Je gronde en faisant la moue.

- Louis, mon petit soumis. Ça rime en plus !

- Arrête ça tout de suite !

- Ne lutte pas contre ta vraie nature, baby.

- Mais stopeuh ! T'es même pas drôle ! Tu vas voir le jour où ce sera moi au-dessus !

- Oh mais ce jour n'arrivera pas mon coeur. Ce sera même stipulé dans le contrat de confidentialité que je te ferais signé.

Il continue à rire de ses bêtises alors que je le fusille durement du regard. Je suis son petit-ami ! Pas son baby et encore moins son soumis ! Ce n'est pas parce que j'ai découvert que j'aimais que Harry prenne les choses en main, que je suis aussi quelqu'un qui aime se faire diriger dans la vie de tous les jours. Nan mais oh !

Je lui mets une pichenette en plein milieu du front et il gémit de douleur en se frottant le front. Je profite de ce moment pour m'éloigner de lui et me mettre dos à lui, comme preuve extrêmement mature que je fais la tête.

- Ne le prends pas comme ça mon coeur, lance-t-il d'un ton plus doux en venant se recoller à moi.

Il dépose de multiples baisers dans mon cou, sur mes épaules et ma joue et je me détends peu à peu.

- Je t'aime Lou, plus que tout. Ne l'oublie jamais.

- Je n'oublierais pas. Pas tant que toi tu n'oublieras pas que tu es le seul à mes yeux, aujourd'hui et pour toujours.

- On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, toujours c'est très long tu sais ?

- Peu importe ce qui arrivera, peu importe si on venait à se séparer, ça sera toujours toi. On est peut-être encore jeune, mais je sais que je ne retrouverais rien d'aussi puissant et fusionnel avec un autre homme. C'est impossible, je le sais, je le sens...

- Dans ce cas je n'oublierais pas moi non plus, me souffle-t-il ému.

Et c'est ce qu'ils ont fait. Aucun d'eux n'a oublié. C'est ce qui a fait que pour eux le timing était justement parfait. Le temps était de leur côté et n'a jamais effacé de leur mémoire cette promesse qu'ils se sont faite ce soir là, enlacés l'un contre l'autre dans le secret de leur petite chambre étudiante, après s'être prouvé leur amour de la plus belle manière qui soit.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu d'obstacles, de disputes, de problèmes...Je dis simplement qu'ils ont su attendre le bon moment pour faire les choses bien.

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