Ana (part.6)


*PDV LOUIS*


Je me réveille doucement ce matin et je regarde la boite posée sur ma petite table. Je souris et me lève pour ouvrir la boite. Je pioche une madeleine et la mange. Zayn entre dans la pièce et me surprends entrain de manger. 

- Salut Louis !

- Bonjour Zayn.

- Tout va bien ? 

- Oui, merci et toi ?

- Je dois sûrement rêver, tu manges une madeleine ! Toi ! Tout seul !

- Oui...

Je baisse les yeux, un peu honteux mais il me dit quelque chose qui me réconforte :

- Je suis fier de toi Louis, tu fais de gros efforts et tu pourras bientôt sortir d'ici. 

- Merci beaucoup Zayn.

Il sort de la pièce et je me pose sur mon lit pour manger un peu mon petit-déjeuné. Je mange ma salade de fruits en entier et bois le jus de fruit. Je laisse de côté le pain et le beurre et quand Zayn revient, il me sourit et me félicite à nouveau. Je reçois un message de Liam me disant qu'il ne peut pas venir aujourd'hui car il a un empêchement de dernière minute et qu'il doit absolument voir sa famille et je le rassure car il s'en veut. J'ai à peine le temps de raccrocher qu'Harold entre en trombe dans ma chambre avec un large sourire.

- Ce midi je t'emmène manger dehors ! 

- Vraiment ?

- Prépare toi !

Je reste un peu surpris et il s'échappe de la chambre. Ça me fait sourire mais d'un coup je réalise que je n'ai que des joggings et des tee-shirts amples. Je téléphone en vitesse à Lottie.

- Allo Boo ? Tout va bien ?

- Non !

- Quoi ?!

- J'ai rien à me mettre !

- Mais euh... Quoi ?!

- À midi, Harold m'a proposé de sortir manger ensemble !

- Harold ? 

- Oui le Docteur Styles !

- Quoi ?! Tu sors manger dehors de l'hôpital avec ton doc ?

- Sauf que je rien à me mettre de décent !

- J'arrive Boo ! Je te prends quoi ? 

- Ce qui te semble bien !

- D'accord je suis là dans 40 minutes !

- Merci Lottie.

- Vas te laver !

Je pouffe et elle raccroche. Je me dirige vers la salle de bain et me douche, longtemps, en profitant cette fois-ci de l'eau chaude. Je sors de la douche et me sèche. Je me regarde dans le miroir et mon premier réflexe est de baisser les yeux. Puis, je prends mon courage à deux mains et les relève. Je m'observe dans le miroir et vois que mes joues ne sont plus creuses. Je baisse les yeux sur mon torse et mes côtes sont beaucoup moins apparentes. 

Je prends du poids, c'est un fait.

Et pour la première fois depuis des mois, je prends conscience que je dois prendre du poids pour aller mieux. Je dois guérir. J'aurais toujours mes complexes mais après tout, tout le monde en a non ? Mon corps est formé de cette façon et il ne changera pas. Malgré ma perte de poids, j'aurais toujours des cuisses un peu fournies et des fesses rebondies. 

Maintenant je me pose une question qui mérite un véritable débat :

Comment vais-je coiffer mes cheveux ?

J'essaie tout un tas de coiffure mais rien ne me convient réellement. Après un vingtaine de minutes à essayer tout et n'importe quoi, je finis par secouer la tête et mes cheveux se placent naturellement dans une coiffure coiffée-décoiffée. Je ne pourrais pas faire mieux aux vues du peu de temps qu'il me reste. À dire vrai, c'est pas trop mal. J'entends quelqu'un toquer à la porte et la voix de Lottie arrive jusqu'à mes oreilles.

Boo t'es où ?

- Dans la salle de bain ! 

- Je peux entrer ?

- Attends deux secondes !

Je prends une serviette et cache mon corps avec. 

- C'est bon !

Je déverrouille la porte et elle entre doucement avant de la refermer. Elle me fait un câlin et je la serre contre moi, heureux d'avoir retrouver ma soeur.

- C'est canon les cheveux comme ça !

- Tu trouves ?

- Oui ! Ça fait plus vieux, plus mûr ! dit-elle avec un sourire en coin.

Je lui souris et elle me montre ce qu'elle a amené.

- Alors j'ai un pantalon de costume et une chemise ?

- Peut-être un peu trop non ?

- Ouais, tu as raison !

- Que penses-tu de cet ensemble : jean déchiré et tee-shirt ?

- Je vais voir froid comme ça...

- J'ai pris ta veste en jean, dit-elle en me souriant, fière d'avoir penser à tout.

- Va pour cette tenue alors, mais tu es sûr que ça va aller ?

- Louis.

- ... Oui ?

- Je veux pas te freiner mais... C'est pas vraiment un rencard non plus...

- Je... Je sais...

- Fais attention à toi grand frère...

Je lui souris et elle sort de la salle de bain pour que je puisse me changer. Une fois cela fait, je sors de la pièce et ma soeur arbore un large sourire.

- Tu es vraiment beau habillé comme ça ! 

- Merci beaucoup d'être venue m'apporter tout ça...

- On m'a prévenu pour tes efforts, on t'aime Lou'.

Elle me serre une dernière fois dans ses bras et Harold arrive dans la chambre.

- Bonjour...

- Bonjour Docteur ! lui dit ma soeur, heureuse de me voir enfin aller mieux grâce à lui.

- Re...

- On... On y va Louis ?

- Je te... Vous suis.

Il sort de la pièce et Lottie se retourne vers moi avec des gros yeux et un sourire Colgate.

- Aucun commentaire !

- Je t'appelle ce soir !

Je sors de la pièce et retrouve Harold dans le couloir. Il n'a plus sa blouse de travail et il me sourit. Je le suis dans le hall et lui demande :

- Mais on ne va pas avoir de problèmes ?

- Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu.

Je souris et nous sortons de l'hôpital. Il me dit de le suivre et nous nous avançons vers un gros Range Rover noir. Il ouvre la voiture, la portière côté passager pour moi et nous montons. 

- Attache toi.

- Euh oui oui...

- Bien.

Le fait qu'il soit autoritaire me fait frémir et après cela, il démarre puis met de la musique. Je commence à chanter doucement et il me suit. Nos voix vont plutôt bien ensembles, la mienne étant légèrement aigüe et cassée, la sienne bien plus grave et un peu rock. 

- Tu aimes chanter ?

- Oui, je chante souvent avec mes soeurs.

- Moi aussi avec Freddie, il adore gazouiller pour m'accompagner.

- Quel âge a-t-il ?

- 19 mois. 

Un silence s'installe dans la voiture et la musique en fond est la seule ambiance qui anime le véhicule. 

- Je vais divorcer avec Leslie.

Je reste sans voix après ça. Pourquoi me dit-il ça ? C'est pourtant assez intime comme information non ? Et surtout, pourquoi suis-je autant heureux de cette nouvelle ?

- Et pour Freddie ?

- Je vais demander la garde...

- Oh...

- Je ne sais pas vraiment pourquoi je te dis ça mais... Je ne sais pas, il fallait que je te le dise.

- Je suis touché que tu te livres sur quelque chose d'aussi... Intime.

Il sourit et un nouveau silence s'installe dans le véhicule, mais beaucoup moins pesant que le premier. Après quelques minutes, il se gare dans un parking souterrain et nous sortons. Ça fait presque un mois et demi maintenant que je suis à l'hôpital et que je n'ai pas pu sortir prendre l'air en dehors du petit jardin qui borde celui-ci.

Je marche à ses côtés et je redécouvre certaines petites choses comme le vent qui décoiffe ma frange, l'odeur de la pluie ou du bitume, le bruit des moteurs de voiture... J'avoue que ça m'avait manqué. Nous entrons dans un petit bistrot et Harry demande une table. La serveuse nous installe et elle me sourit grandement. Elle doit avoir la même tranche d'âge que moi et elle me fait un clin d'oeil. Je reste assez gêné de part son geste, peu habitué à attirer l'attention de la gente féminine, tout comme celle de la gente masculine par ailleurs. Elle nous amène une carafe d'eau et nous donne la carte avant de repartir. 

Je regarde le menu et décide de prendre une salade. Après quelques minutes, elle revient vers nous et demande :

- Avez-vous choisi ce qui vous plairez ?

- Oui je vais prendre une aubergine farcie avec une escalope Milanese. 

- Et pour toi ? dit-elle me me regardant intensément.

- Euh juste... Une salade italienne.

- D'accord !

Elle écrit tout sur son carnet et repart vers le bar taper notre commande sur un petit ordinateur. 

- Elle te dévore des yeux.

- Pardon ?

- La serveuse.

- Non je ne crois pas non...

Il ne dit rien et semble plus distant. Je suis un peu gêné de la situation et je ne sais plus quoi dire. 

- C'est la première fois que je ne vais pas voir Freddie à la pause.

- Oh... Je suis désolé que tu doives rester avec moi...

- C'est moi qui t'aies proposé et je suis ravi que tu aies accepté. 

L'entendre me dire ça réveille comme une envolée de papillons dans mon ventre. Mais même si cette sensation de bonheur est là, une autre sensation prend place dans mon ventre, celui de la peur de n'être qu'un patient de plus. 

- Tu fais ça souvent ? Sortir manger avec tes patients ?

- Jamais. 

- Oh... dis-je en baissant la tête, tentant de cacher un sourire, les papillons s'envolant encore plus intensément dans mon ventre.

- J'en avais envie avec toi. Et comme je t'ai dis, je veux vraiment t'aider à aller mieux. 

- Merci Harold.

- Appelle moi Harry.

- Alors... Merci Harry.

La serveuse arrive quelques minutes plus tard avec nos plats et lorsqu'elle dépose ceux-ci, elle pose sa main sur mon épaule et me dit :

- Bon appétit !

Elle serre un peu mon épaule et s'en va.

- Bon appétit Louis

- Bon appétit Harry

Nous restons un petit moment à se fixer et je me surprends encore à regarder ses lèvres. Elle sont charnues pour un homme. Il les humidifie rapidement d'un coup de langue et je baisse les yeux, ayant soudainement bien trop chaud. Nous commençons à manger et la salade est plutôt bonne. Je mange les tomates, les olives et un peu de salade mais je laisse le jambon, malgré avoir tenté d'en manger un peu. 

- Je suis vraiment fier de toi Louis, vraiment très fier. 

Je suis touché et j'ai vraiment envie de le rendre fier, de lui faire plaisir.  

- J'ai eu un déclic je pense.

- Vraiment ?

- Ce matin j'ai mangé une de tes madeleines..

Il semble très surpris par ce que je viens de dire et c'est vrai que c'est surprenant. Mais... je ne sais pas vraiment comment l'expliquer. Je veux être proche de lui, et manger ces madeleines était en quelque sorte une façon de me rapprocher de lui, de lui montrer que moi aussi je lui porte de l'attention.

- Tout seul ? 

- Oui, j'en avais envie...

- Ça me touche vraiment beaucoup Louis, je suis vraiment heureux de te connaître.

- Moi aussi Harry, je suis vraiment heureux de te connaître. 

Nous nous regardons et j'ai terriblement envie d'embrasser ses lèvres. Oui Louis c'est sûr maintenant, plus de doutes possibles, tu es attiré par ton médecin. J'entends Liam me crier de foncer et j'ose me lécher le bout des lèvres pour voir sa réaction. Réaction qui ne tarde pas à arriver. Je le vois loucher sur mes lèvres et sa respiration se coupe. Il passe la main dans ses cheveux et il est sublime, cet homme est magnifique. 

Nous sommes coupés de notre bulle par le retour de la serveuse qui vient récupérer nos plats.

- Vous désirez un dessert ?

Et là ! 

Accrochez-vous !

Car je n'étais absolument pas prêt !

Il a posé sa main sur la mienne sous les yeux de la serveuse qui a, bien évidemment, perdu son sourire et il a dit :

- Je ne veux pas de dessert. Lou' tu en veux un peut-être ?

Je suis tellement resté surpris que je n'ai rien répondu. J'avais l'impression que tout le monde nous regardait, que la terre s'était arrêtée de tourner au contact de nos mains. 

- Il ne va pas prendre de dessert, dit-il en souriant de façon... Hypocrite je dirais ?

D'un coup il s'est levé, à posé un billet de vingt et un billet de dix euros sur la table et m'a repris la main pour me trainer hors du bistrot. J'ai envie de rire de bonheur de la situation. Je suis hors de l'hôpital, je viens de manger avec un homme magnifique, je ne me sens pas mal d'avoir manger et il vient de me prendre la main devant du monde. 

Nous nous baladons dans le rue, nos mains encore liées et je me sens vraiment bien.

- Tu n'as pas de rendez-vous cette après-midi ?

- Non, c'est pour ça que j'avais envie de sortir avec toi, enfin de sortir manger avec toi ! 

- Je suis heureux d'être dehors avec toi. 

Il se stoppe et je ne comprends pas pourquoi jusqu'à me retrouver dans ses bras, le nez contre son torse. D'un coup, je le serre à mon tour contre moi et il me chuchote :

- Tu vas y arriver Lou'.

"Lou' "

J'aime beaucoup quand il le prononce. Je sens que c'est le bon moment pour me dévoiler un peu alors je respire son odeur et je lâche simplement :

- Je crois que j'adore les madeleines...

Je retiens ma respiration après ça, de peur qu'il comprenne mon sous-entendu mais sa réponse me réchauffe le coeur :

- La noix de coco est mon nouveau parfum préféré...

Je souris et me rends compte de ce que nous faisons. Nous sommes dans la rue, des gens passent à côté de nous et nous sommes là, coupés du monde, l'un dans les bras de l'autre.

Mais on s'en fout, on est juste bien.

Nous finissons par rentrer à l'hôpital avec chacun un sourire aux lèvres. Dans la voiture, nous chantons à pleine voix et nous rigolons quand nos voix sonnent faux. Une fois arrivés au service, il me raccompagne jusqu'à ma chambre et je l'invite à y rentrer. Il me suit et ferme la porte. 

- Merci Harry pour aujourd'hui, ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas été aussi...

- Épanoui.

- Oui, voilà.

- Moi aussi, ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas été aussi heureux. 

Il s'approche doucement de moi et il caresse mon front pour dégager une mèche de cheveux. Je le regarde intensément et je le vois loucher sur mes lèvres.

Oui je t'en supplie embrasse moi !

Il s'approche de mes lèvres et vient les effleurer du bout des siennes. Son contact m'électrise et des milliers de papillons s'envolent dans mon ventre. Il appuie ses lèvres contre les miennes et on s'embrasse. C'est doux, tendre et légèrement salé. Il se recule un peu et je m'avance pour ne pas quitter ses lèvres, nous nous embrassons un peu plus intensément et je le sens sourire contre mes lèvres. Je suis heureux.

Enfin, jusqu'à ce que quelqu'un ouvre la porte et nous surprenne...

- Non mais vous foutez quoi là ?! 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top