𝑮𝒓𝒊𝒏𝒅𝒆𝒍𝒅𝒐𝒓𝒆 ( partie I )
Je dédicace ce chapitre à _RemusLupin qui partage le même amour que moi pour le Grindeldore, j'espère que ça te plaira. Je t'envoie tout l'amour du monde ! <3
𝑳𝒆𝒔 𝒆𝒓𝒓𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒅'𝒖𝒏 𝒑𝒆̀𝒓𝒆
( 2 025 mots )
Gellert était assis face à son bureau en bois d'ébène de macassar depuis plusieurs heures. Il réfléchissait à en avoir des maux de tête affreux. Son inquiétude devenait de plus en plus grande, et le rongeait petit à petit. Son cœur ne cessait de se presser dans sa poitrine, devenant de plus en plus lourd au fil des jours. Albus était étrange et distant depuis plusieurs semaines. Son amour pour le professeur de défense contre les forces du Mal n'avait jamais cessé, même après leur éloignement, aucun jour ne suivait sans qu'il pense à lui. Lorsqu'il n'était plus à ses côtés, ou dès que son regard quittait le sien, une partie de son âme se détachait. C'était sa dépendance, sa drogue, son antidépresseur. Personne ne pouvait se douter qu'un tel amour brûlait dans le cœur de Grindelwald ; il ne laissait aucune marque de faiblesse franchir son masque, hormis lorsqu'il était en sa présence. Seul Albus pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, seul son amant savait l'épauler dans la complexité de son existence. Mais personne d'autre ne pouvait avoir accès à ses sentiments ; ses émotions restaient secrètes. C'était trop dangereux pour Albus et pour lui-même, ils seraient vulnérables, et en dangers, et pour rien au monde Gellert ne pourrait l'accepter.
Un bruit sourd retentit sur la porte en bois de son bureau, ce qui le fit sortir de ses songes. Une jeune fille rentra dans la pièce le regard accroché à ses pieds : « Père, puis-je vous rejoindre ? » demanda-t-elle d'une petite voix timide et discrète.
Anna était leur fille adoptive. Elle ressemblait beaucoup au mage blanc. La sagesse qui se dégageait de cette jeune sorcière de neuf ans l'impressionnait ; elle était semblable à celle d'Albus, à croire qu'elle avait de son sang dans les veines. Toutes les émotions qui la traversaient été vécues purement, la rendant parfois vulnérable, mais joliment vulnérable. Malgré sa timidité, elle gardait tout de même une certaine confiance, et de grandes convictions. Ses longs cheveux bruns lui tombaient sur les épaules, et sa peau pâle rendait son visage délicat. Une lueur d'espoir brillait dans ses yeux bleus, celle qui donnait à Gellert l'envie de conquérir le monde, se battre pour lui offrir le meilleur.
Décrite ainsi, les gens pourraient penser que Grindelwald, l'ancien mage noir, n'avait rien à faire avec un tel ange ; mais bien au contraire. Les sorciers ne se limitaient qu'à son ancienne histoire. Il avait été le dirigeant d'actes abominables, et avait formé bon nombre de ses anciens partisans. Il le savait, et payait le prix de ses erreurs chaque jours. Avec le temps, il avait pris conscience de cet amour qu'il éprouvait pour Albus. Le sorcier à la chevelure argenté avait sous estimé les pouvoirs de ce sentiment, et après des années de souffrance, et de réflexions, il lui paraissait bien plus simple de le rejoindre. Il avait compris que la magie noire pouvait être utilisée autrement, pour servir le bien. Il avait dû renoncer à son plus grand souhait : celui d'un monde où les sorciers ne devaient plus se cacher, un monde où les sorciers et les moldus pouvaient se mélanger, et vivre en paix.
Pendant la guerre, il se nourrissait seulement de haine, et était devenu un monstre sanguinaire obstiné par son idéologie de liberté et de pouvoir. Jusqu'au jour où il s'était rendu à Poudlard dans l'objectif de récupérer le pacte de sang que Norbert lui avait volé lors d'un rendez-vous qu'il avait donné à ses partisans dans l'objectif de mettre en œuvre ses talents d'orateur, pour ensuite les convaincre de venir le rejoindre dans son camps. Ce jeune Magizoologistes avait ensuite remis cet objet à Albus, dans l'unique but qu'il puisse le détruire.
Lorsqu'ils étaient jeunes, Albus, et Gellert étaient les deux plus grands sorciers de leur génération. Nul ne pouvait prédire l'aboutissement d'un combat qui les opposeraient. C'est pour cela - alors qu'ils n'étaient que des adolescents - ils avaient contracté un pacte de sang, jurant de ne jamais se combattre.
Gellert, dans l'action de protéger Albus, s'était rendu dans sa salle de classe. Il l'avait retrouvé à son bureau corrigeant des copies d'élèves de troisième année. Cette rencontre avait suscité un choc chez les deux amants. Toutes les émotions qu'ils avaient désespérément essayer de refouler, avaient resurgi telles des bombes. Malgré les nombreuses années de séparation, rien n'avait bougé, seule leur peine avait remplacé le vide qui se trouvait dans leur âme. Les mots du professeur avaient été suppliants, mais Gellert ne les avait point entendus. Ce fut ses yeux qui ravivèrent ces souvenirs douloureux, ils s'y étaient mélangés du dégoût, de l'amour, de la peur, de la tristesse, du supplice, et de la pitié. La même lueur y brillait quelques années en arrières, lorsqu'une dispute avait éclaté entre le mage noir, et Abelforth, le frère d'Albus. Un sort de mort avait dévié percutant la sœur de l'homme qu'il aimait. Il en avait été profondément atteint, mais comme un lâche, il avait laissé Albus seul avec ses larmes. Et depuis ce jour, il ne l'avait plus jamais revu.
Au départ, Gellert avait cru que l'éloignement finirait par dissiper toute émotion, que ses sentiments s'estomperaient ne laissant que de vague souvenir de leur tragique histoire, mais il n'avait pas été capable de passer au-dessus.
Mais le mage noir ne s'était pas laissé atteindre par son regard. Rien ne pouvait l'écarter de son objectif principal ; il voulait récupérer le pacte de sang quoi qu'il advienne. Un simple baiser, et quelques caresses auraient suffit à exaucer son souhait. Mais les émotions des deux sorciers avaient été si violentes, qu'un ébat avait suivi ce frôlement de lèvres. La faiblesse, et le désespoir du mage blanc avait laissé le temps à Grindelwald de récupérer l'objet de ses convictions, sans aucune résistance de la part de son amant. Il l'avait alors laissé nu, au milieu de la classe, pour seule compagnie ses pensées qui s'étaient révélé être un cauchemar.
De nombreuses crises de larmes avaient suivi cette rencontre, le rongeant de regret, et de souffrance. Queenie, très inquiète, lui avait demandé de cesser, de tout arrêter. La guerre ne menait plus aux objectifs qu'ils avaient fixés au début. Ses alliés ne cherchaient que violence, et élimination des non-magiques. Tout cela avait très mal tourné, et les catastrophes s'enchaînaient. Au tout début, Gellert avait dû motiver ses troupes. Le mage noir ne haïssait pas les moldus, ce n'avait été qu'un prétexte pour que des sangs purs le rejoignent. Il voulait sortir de l'ombre, se sentir en sécurité peu importe où il se trouvait, mettre en lumière les différences, et permettre une homogénéité des races, des couleurs, des genres... Mais, les partisans de Gellert étaient de plus en plus nombreux, et ils tuaient tout ceux qu'ils considéraient comme des incapables. Mais la violence qui habitait autrefois le sorcier avait disparu. Albus hantait ses pensées, et il devenait faible à en mourir.
En 1930, il s'était rendu devant le ministère de la magie. Après deux ans de séquestration dans des cellules sombres d'Azkaban, le ministre de la magie - qui était un grand ami d'Albus - avait décidé de le libérer sous contraintes. Il était surveillé de près par des aurors, ses sorts étaient tous épiés, et il devait travailler durement pour le ministère. On lui avait laissé une seconde chance, celle de tourner la page de son ancienne vie. L'ancien mage payait sans cesse ses actes. Mais au moins, il vivait dans les bras de son amant, et ça, c'était la seule chose qui comptait.
Peu de temps après être retourner auprès d'Albus, ils décidèrent ensemble d'adopter. Chose que Gellert n'aurait accepter si l'amour qu'il portait au professeur ne le consumait pas. Ils avaient vite chéri ensemble cette petite Anna. Au départ, le sorcier eut du mal à montrer son affection à l'enfant, mais après un certain temps, les gestes, et les paroles furent plus naturels, et affectives. Il apprit à l'aimer correctement, même s'il était loin d'être parfait. Le comportement de ses parents auprès de Gellert n'était pas quelque chose à reproduire avec sa fille. La rumeur de l'adoption avait vite pris de l'ampleur au sein du monde magique, mais les regards des autres ne les dérangeaient plus, leur bonheur était bien trop puissant pour être détruit. Ils rayonnaient ensemble.
Gellert leva la tête vers Anna, et lui répondit d'une voix qu'il espérait douce : « Oui, bien sûr. Je t'en pris mon ange. Qu' y a-t-il ?
- Absolument rien, père. J'ai seulement besoin d'un peu de compagnie. »
Gellert arqua un sourcil dubitatif, n'y croyant guère. Il était rare qu'elle le vouvoie sans la présence d'autres personnes. Il déduit alors qu'elle venait vers lui pour lui parler de quelque chose d'important. Il se redressa sur sa chaise préoccupé, et posa ses deux coudes sur la table en liant ses mains de manière à les positionnés face à son visage. Il l'observa, dans le plus grand des calmes, s'installer sur le tapis en face de la cheminée. La jeune fille observa les flammes danser devant ses yeux, ne prêtant aucune attention à ce qu'il se passait autour d'elle. Après de longues de minutes de silence, l'ancien mage noir dirigea son regard vers un livre en cuir, il le sortit de sous un amas de feuilles volantes, puis il le feuilleta en prenant des notes. Ses pensées étaient toujours tournées vers son amant, mais la présence de sa fille le surprenait. Il sentait qu'elle voulait lui dire quelque chose, mais ses mots ne voulaient pas franchir la barrière de sa bouche. Il la laissa alors choisir le bon moment, et celui-ci arriva quelques minutes après : « Père, savez-vous pourquoi Albus est souvent absent ces derniers temps ? »
Ses mots atteignirent les tympans de l'interlocuteur lourdement, les faisant presque bourdonner. Le silence s'installa de nouveau dans la pièce. Gellert observa Anna surpris par sa question ; celle-ci se mordit la lèvre, et baissa son regard vers ses pieds qui manifestement étaient intéressants. Le cœur de Grindelwald se serra dans sa poitrine essayant de combler le vide qu'avait procuré le poids de ces mots dit avec tant d'innocence et de fragilité. Anna tourna sa tête vers son père, cherchant du réconfort. Son regard vide et ses yeux bleus embrumés par les larmes le toucha profondément. La solitude s'y reflétait, ne laissant guère de place à d'autres émotions. Le sorcier ne savait quoi répondre. Il avait du mal à trouver les bons mots, la tendresse n'était pas innée chez lui.
- Non, Anna. Si j'avais su quelque chose, je serais venue te le dire.
- Est ce que tu le vois à la maison en ce moment ? continua-t-elle en plongeant ses yeux dans ceux de son père avec plus d'intensité.
- J'imagine qu'en ce moment, vu ses responsabilités à Poudlard qui deviennent de plus en plus importantes, il n'a pas vraiment le temps de nous rendre visite. Mais il va trouver un équilibre, il faut lui laisser un peu de temps, continua-t-il en essayant de garder son self-control.
- Quand est-il venu pour la dernière fois ? demanda-t-elle en basculant son regard de nouveau vers le feu qui crépitait devant elle.
- Lundi soir, il est passé très tard pour déposer des papiers urgents.
- Et il ne t'a rien dit à propos de ses absences ?
- Pas à ce que je sache... Je t'assure qu'il a des raisons correctes. Il va bien, ne t'inquiètes pas pour lui, assura-t-il n'y croyant pas pour autant.
- A-t-il parlé de moi ? demanda-t-elle difficilement puisque l'émotion qui montait en elle provoquait des spasmes à sa gorge.
Gellert se leva de sa chaise sous cette vision qui le combla de tristesse, puis il s'avança doucement vers elle pour s'installer à ses côtés. Son instinct paternel lui hurlait de la prendre dans ses bras, mais ne sachant comment faire, il lui prit son menton pour la forcer à diriger son regard fuyant vers lui.
- Anna, il t'aime. Ne doutes jamais de ça, c'est bien clair ?
- Mais pourquoi ne vient-il plus me voir ? gémit-elle, laissant les larmes ruisseler sur ses joues. Rien qu'une seule minute.
...
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