Chaleureuses Retrouvailles - Charlie x OC


Chaleureuses retrouvailles

Charlie n'aimait pas particulièrement la perspective de cette soirée. Il y a plusieurs semaines, il avait reçu une lettre qui l'invitait, lui ainsi que toute sa promotion de Poudlard et quelques autres, à revenir à l'école pour une soirée de retrouvailles. Quand il y était encore élève, il s'entendait bien avec tout le monde, il avait ses matières favorites et celles dans lesquelles il ne fournissait pas beaucoup d'efforts, et il avait eu quelques amourettes d'étudiant. En somme, une scolarité tout à fait banale. C'est pourquoi s'il était réticent à l'idée de retourner dans cette école en compagnie de tous ces anciens camarades de classe, c'est parce qu'il n'était plus vraiment habitué à ce genre de mondanités.

Charlie aimait la simplicité, la sincérité et la bienveillance. Il avait en horreur les faux-semblants et il redoutait que cette soirée en soit remplie. Elle serait surement l'occasion pour certains de montrer ô combien ils avaient réussi, et ce genre de compétition intéressait très peu le rouquin. Il était évidemment très fier de son travail qui représentait une partie importante de sa vie, mais il avait assez confiance en lui pour ne pas ressentir le besoin de s'élever en rabaissant les autres.

Pour le moment, toutefois, il était plutôt heureux de retrouver deux de ses anciens amis alors qu'ils refaisaient tous ensemble le trajet à bord du Poudlard Express, aujourd'hui rempli d'adultes. Ils n'étaient pas encore arrivés dans l'enceinte de l'école que ses amis et lui prenaient déjà des nouvelles de leurs vies respectives.

- Alors, c'est comment la vie au Ministère ? demanda Charlie à son ami Duncan, qui y était entré à la fin de ses études au sein du Département des Transports Magiques.

- Plutôt tranquille maintenant que la paix est revenue. On peut vraiment lancer des projets, les ministres sont moins réticents à accorder les budgets maintenant qu'ils sont plus sereins. Et toi, William ? Comment ça se passe la direction de La Gazette du Sorcier ?

- Bien plus calme depuis que Rita Skeeter a jeté son dévolu sur la presse People et qu'elle a quitté la Gazette pour créer son propre hebdo. C'est au tour des Bizarr Sister's de la supporter maintenant ! En vérité celle qui me prend le plus d'énergie aujourd'hui c'est Luce, elle va avoir un an la semaine prochaine, répondit-il en montrant une photo animée d'un bébé qu'il gardait dans son portefeuille.

Jusqu'à ce qu'ils arrivent au château, ils continuèrent leurs discussions tout en dérivant vers les souvenirs qu'ils avaient avec tel ou tel autre élève, les bêtises qu'ils avaient faites et les filles qu'ils avaient aimées. En entrant dans le hall, ils furent conduits vers La Grande Salle où se tenait un grand buffet collé au mur pour laisser la place centrale disponible. De petits groupes se formèrent rapidement et le volume sonore allait grandissant à mesure que les sorciers entraient dans la salle. Après plusieurs dizaines de minutes à attendre que tout le monde soit rentré, Minerva McGonagall se posta derrière le pupitre décoré d'un hibou aux ailes majestueuses et s'éclaircit la voix avant de débuter son discours. Elle remercia tout un chacun de s'être organisé pour être présent ce soir-là. Elle adressa un hommage émut à toutes les victimes de la guerre, qu'elles aient péris en ces lieux ou non. Après tous les événements qu'ils venaient de vivre, elle les remercia encore pour l'aide que nombreux d'entre eux avait apporté au cours de la bataille de Poudlard et de sa reconstruction l'année précédente. Cette soirée avait pour but de réunir les anciens élèves de Poudlard, peu importe la maison à laquelle ils avaient appartenu, pour fêter la renaissance de l'école et la paix retrouvée. A vrai dire, depuis quelques mois tous les prétextes étaient bons pour se réunir et faire la fête. Ils leur avaient fallu un long moment pour faire le deuil de leurs pertes et les sorciers avaient parfois ressenti le besoin de se recueillir et se s'isoler en famille, mais aujourd'hui la plupart d'entre eux n'aspiraient qu'à se retrouver.

Une fois que McGonagall eut terminé son discours, une musique de piano-bar se fit entendre dans la salle et les discussions allèrent bon train. Le groupe de discussion de Charlie s'était agrandit de quelques sorciers et comme il l'avait anticipé, il se sentait de plus en plus à l'écart de la conversation.

- Will ! Je ne savais pas que tu venais ce soir, s'exclama une sorcière blonde derrière Charlie.

Il n'eut même pas à se retourner pour voir la jeune femme, elle traversa leur groupe pour aller saluer William qui se trouvait face à Charlie. Sa silhouette semblait vaguement familière aux yeux du rouquin, mais de dos il était incapable de la reconnaître.

- Ma journaliste préférée ! répondit William en passant un bras autour de son cou pour la sérer contre lui. On a réussi à trouver une baby-sitter et se libérer pour l'occasion. Mais dis-moi, commença-t-il en l'écartant pour mieux la regarder, c'est que ce reportage en Ouganda t'a bien réussi, tu dois être l'anglaise la plus bronzée à des kilomètres à la ronde !

- C'était génial, c'est vrai. Et j'ai bientôt fini l'article sur le trafic des éruptifs dans la région de Gomba. Ça te va si je te le dépose pour jeudi ?

- Parfait. Tiens, au fait, tu te souviens de Charlie ? demanda William en désignant d'un signe de tête son ami. Lui aussi travail avec des créatures magiques, mais essentiellement des dragons.

La jeune femme se retourna et Charlie l'a reconnu immédiatement. C'était Abby Crooks, une élève de son année mais qui était à Serdaigle. Déjà très jolie à l'époque, elle n'avait pas tant changé que ça. Son visage c'était peut-être un peu aminci, lui donnant l'air plus adulte et ses cheveux blond à l'époque si long lui arrivait aujourd'hui juste au-dessus des épaules. Elle avait le teint allée de quelqu'un qui est allée au soleil, une silhouette athlétique surement forgée par ses voyages et le même sourire joyeux scotché aux lèvres que celui dont il se souvenait.

- Mais oui, Charlie ! s'exclama-t-elle visiblement vraiment ravie de le revoir. Dis donc, tu as changé depuis la dernière fois que je t'ai vue, fit-elle remarquer en désignant d'un regard ses épaules bien plus larges et ses bras plus musclés qu'à l'époque de Poudlard. Faut croire que s'occuper de dragons forge plus que de frapper dans des cognards.

- En revanche toi tu es toujours la même : tu as le même air béat et tu parles toujours autant, la charia-t-il comme il le faisait par le passé.

N'étant pas dans la même maison, Abby et Charlie n'avait jamais été vraiment proche. A vrai dire, jusqu'à leur sixième année ils ne s'étaient pratiquement pas adressé la parole. Puis un devoir commun de Soins aux créatures magiques les avait fait devenir amis. A défaut de les faire tomber amoureux, ses heures passées à la bibliothèque leurs avaient permis d'obtenir la meilleure note de la classe. Après cela, ils continuaient de se croiser dans les couloirs et d'échanger quelques banalités, qui se transformèrent au cours de leur septième année en taquineries hebdomadaire. Mais jamais, au grand jamais, ils n'étaient sortis ensemble. Aucun des deux ne s'y était tenté et ils ne s'étaient pas revus depuis leur dernier jour de cours à Poudlard.

Bien que leurs professions respectives aient quelques points communs, ils avaient tous les deux des trains de vie qui avaient largement contribué à les éloigner de leurs amis d'école. Charlie était rapidement parti en Roumanie pour s'occuper d'une réserve de dragons au sein de laquelle il avait évolué. Il avait peu de vacances et lorsqu'il revenait en Angleterre, c'était principalement pour passer du temps auprès de sa famille. Du côté d'Abby, elle était entrée à La Gazette du Sorcier et avait passé deux ans, il est vrai, figé à Londres. Mais son seul objectif étant de partir réaliser des reportages aux quatre coins du monde, elle s'était acharnée au travail comme tout bon Serdaigle l'aurait fait et elle avait démontré en peu de temps ses capacités et sa détermination à partir enquêter à l'étranger pour le compte de la Gazette. Aujourd'hui, elle voyageait un peu partout pour se renseigner principalement sur les découvertes faites au sujet des créatures magiques. Les découvertes de nouvelles espèces, l'exploitation animale, le braconnage ou les nouvelles informations sur des espèces peu connues du grand public la passionnait.

Charlie et Abby échangèrent pendant un bon moment sur leur métier et sur les anecdotes qu'ils avaient en stock, se faisant rire ou s'impressionnant mutuellement. Au départ, c'était comme si on avait assisté à deux exs qui se revoyaient après plusieurs années et essayaient de montrer que leur vie était vraiment géniale depuis qu'ils s'étaient quittés. Charlie se vantait subtilement de son travail en ne parlant que des races de dragons les plus dangereuses qu'il avait côtoyé, puis il sortit sa carte « je n'ai pas vraiment d'attache, je papillonne » pour parler de ses relations et donner l'impression qu'il était le plus grand tombeur de Roumanie. Abby le contrat avec sa carte « Je n'ai pas le temps d'avoir une relation sérieuse, je suis toujours en vadrouille » qui donnait à la fois des informations sur sa vie professionnelle et amoureuse, et enchaina avec son Joker « Mais je ne loupe aucune occasion, c'est vrai que je rencontre beaucoup de ... cultures différentes au cours de mes voyages » qui laissait entendre qu'elle s'amusait également beaucoup. Ils abordèrent chacun tous les pans de leur vie sous leur meilleur jour : amitié, amour, famille, travail, finance et magie. A les voir, on aurait cru assister à un combat de pans, orgueilleux et fiers qu'ils étaient. Pour quelqu'un qui ne voulait pas venir au départ parce qu'il avait en horreur les compétitions d'égo, Charlie avait pourtant l'air d'apprécier cette conversation. Il faut dire que leur échange ressemblait plus à un jeu et que tous les deux auraient en réalité été sincèrement peiné d'apprendre que l'autre n'était pas heureux.

Puis la discussion changea de ton. Les anecdotes se firent plus drôles, moins sérieuses. Maintenant qu'ils s'étaient montrés sous leur meilleur jour et qu'ils étaient sur un pied d'égalité, ils pouvaient se détendre et aborder toutes les petites hontes et difficultés rigolotes qu'ils avaient rencontrés.

- Tu as vraiment fini chauve ? s'exclama Charlie.

- Eh bien ... pas complètement, corrigea Abby en riant. Mais vraiment pas loin, j'ai dû couper tous mes cheveux après l'attaque de ce Serpencendre. Il m'a fallu plus d'un an et demi pour récupérer cette longueur, dit-elle en passant une main dans ses cheveux coupés en un joli carré flou. Mais ça ne t'est jamais arrivé avec tes dragons ?

- Jamais, répondit-il avec un sourire narquois. En revanche, un jour où je n'étais pas hyper concentré, une dragonne qui m'appréciait tout particulièrement m'a léché le bras. Sa salive était brulante et j'ai eu des cloques pendant une semaine : on aurait dit du papier bulles.

Ils rirent ensemble de leurs mésaventures alors que plus aucun des sorciers présents au départ avec eux ne les écoutaient : ils s'étaient tous dispersés, papillonnant d'anciens camarades à d'autres, les laissant tous les deux faire défiler les heures ensemble. Charlie et Abby ne se rendirent pas compte que le temps passait et qu'aucun d'eux n'avaient vraiment envie de parler aux autres.

Puis, doucement, le volume sonore augmenta : c'était une musique douce et joyeuse qui appelait les couples à se rejoindre sur la piste pour danser. Charmeur, Charlie tendit la paume de sa main à Abby qui accepta l'invitation. Le rouquin n'était plus l'adolescent qu'elle avait connu. Il était plus fort, plus séducteur et plus affirmé qu'avant. Bien qu'elle retrouve toujours en lui sa bienveillance et sa gentillesse qui le caractérisaient, la confiance en lui qu'il dégageait aujourd'hui le rendait terriblement sexy, et tout deux n'étaient plus des enfants. Cela faisait longtemps qu'ils avaient abandonnés les taquineries pour attirer l'attention de la personne qui les intéressait, et chaque geste avait un sens bien plus profond.

Quand Charlie glissa sa main dans le dos de la jeune femme pour l'attirer à lui, sans oublier de passer délicatement d'abord par sa taille et le creux de ses reins, ils surent tous les deux que cette danse n'était pas complètement innocente. Il ne s'agissait pas simplement de deux anciens camarades qui partageaient un moment anodin, mais bien de deux célibataires qui se plaisaient mutuellement et qui se le faisait comprendre.

Abby, qui n'était ni candide ni très timide avec lui, glissa sa main libre dans la nuque de Charlie, sous le catogan qu'il portait toujours bas sur sa tête. Dans son geste, elle effleura innocemment à travers le tissu de sa chemise son bras musclé et son épaule qui l'était tout autant. Sa main fraiche exerçait une légère pression sur la peau du jeune homme tandis que lui dessinait dans son dos de simple cercle avec son pouce. Ils se regardèrent un moment dans les yeux, toute trace de défi les ayant quittés.

Bien que les premiers contacts entre leurs corps eussent été séducteur, ils partageaient à présent un moment de complicité et de réconfort. Pour Abby, Charlie n'était pas comme n'importe quel garçon qu'elle aurait pu rencontrer dans un bar au cours de l'un de ses reportages, et il en était de même pour le jeune homme. Ils n'avaient pas envie de se sauter dessus comme deux animaux en chaleur, cela ne correspondait en rien à la relation particulière qu'ils partageaient. Bien sûr qu'ils se plaisaient. Mais au-delà du physique, ils s'entendaient bien et le regard de l'autre avait une importance singulière à leurs yeux. Abby se rapprocha du rouquin et, bien qu'il soit trop grand pour qu'elle puisse poser son menton sur son épaule, elle était si proche que ses lèvres frôlaient tout de même le tissu de sa chemise au rythme de leur pas de danse. Leurs mains se séparèrent et la jeune femme passa son autre bras autour du cou de Charlie, qui lui-même la serrait un peu plus fort dans ses bras. Il avait la tête baissée et collait sa joue contre la tempe d'Abby. Leur étreinte était douce et rassurante. Ils n'oubliaient pas que cette soirée étaient en l'honneur de la reconstruction de l'école et de toutes les pertes qu'ils avaient connu au cours de cette guerre, et tous avaient éprouvé de grandes périodes de solitude une fois la paix retrouvée.

La musique qui les berçait se changea en quelque chose de plus rythmé et les deux sorciers se séparèrent, un peu gêné. Ils se sourirent maladroitement et quittèrent la piste de danse pour retrouver les amis de Charlie, à présent en compagnie d'anciennes élèves avec qui la blonde s'entendait très bien. William lança un regard lourd de sous-entendus à Abby et elle comprit un peu plus tard dans la soirée qu'il aimait bien les voir ensemble :

- Charlie, tu ne m'avais pas dit que vous manquiez un peu de financement en ce moment pour la réserve ?

- Si, pourquoi ? demanda le rouquin qui ne comprenait pas où son ami voulait en venir en parlant de finance à un bal de retrouvailles.

- C'est vrai que Shacklebolt est un peu réticent à accorder des subventions, encore en ce moment. Mais il écoute beaucoup l'opinion public maintenant que la Gazette rédige des articles plus sérieux, expliqua-t-il. Je me disais que si on faisait un article sur les dragons - et plus particulièrement sur ta réserve -, en exposant notamment que vous auriez besoin d'un coup de pouce, ça pourrait être utile.

- Oui, pourquoi pas, admit Charlie sans pour autant donner l'air qu'il était tout à fait convaincu.

- Et ça fait un bail qu'on n'a pas eu de reportage sur les dragons ! s'exclama joyeusement Will. Ça te dirait, Abby ?

- Hum, et bien ... commença-t-elle en jetant un regard à Charlie pour essayer de deviner ce qu'il en pensait. Si Charlie ne voit pas d'inconvénient à ce que je vienne passer un moment dans sa réserve, je ne peux pas nier que l'opportunité d'écrire sur des dragons m'intéresse.

- Dans ce cas c'est plié ! On vient de trouver ton prochain reportage ! s'extasia-t-il. Bon, je vous laisserais voir les détails d'organisation entre vous.

D'habitude, avant de l'envoyer en voyage pour un important reportage, William laissait toujours Abby faire quelques recherches en amont pour savoir comment elle allait orienter son article, et surtout pour voir s'il y avait matière à écrire. Puis ils avaient au moins une réunion durant laquelle ils discutaient de l'angle à aborder et des éléments qu'ils seraient intéressants de mettre en lumière. Elle était donc surprise de la légèreté avec laquelle il l'envoyait en Roumanie pour écrire sur des dragons, un reportage qui nécessiterait surement plus qu'une simple page.

Abby et Charlie passèrent finalement le reste de la soirée séparés, se lançant par moment des regards insistants qui les détournaient de leurs conversations. Tout ne disparaissait pas autour d'eux quand leurs regards se croisaient, mais il était indéniable qu'ils se plaisaient et que ce séjour en Roumanie ne serait pas uniquement consacré aux dragons.

Le soir, tous étaient invités à rester dormir dans leurs anciens dortoirs s'ils ne voulaient pas rentrer, le Poudlard Express ne repartant que le lendemain. La nuit étant bien avancée et les sorciers bien alcoolisés, certains étaient partis retrouver leur salle commune et les lits qu'ils avaient occupés pendant plusieurs années. Abby, qui discutait à ce moment-là avec des élèves ayant été à Serpentard, se demandait si ce n'était pas l'occasion pour elle de découvrir à quoi ressemblait leur salle commune dans laquelle elle n'avait jamais mis les pieds. Alors qu'elle s'apprêtait à leur emboîter le pas, une main la retint par la taille et elle vit Charlie se glisser habilement devant elle. Il avait déjà retiré sa main quand il lui fit face, si bien qu'elle crut un moment qu'elle n'avait fait qu'imaginer le contact du dragonnier sur sa taille.

- Tu comptes te coucher maintenant ? lui demanda-t-il en haussant un sourcil l'air de dire « sérieusement, je te croyais plus coriace que ça ».

- A moins que tu ais une activité plus intéressant à me proposer, bien sûr, répondit-elle.

- A vrai dire, oui.

Il avait l'air terriblement sûr de lui et la jeune femme ne répliqua rien quand il lui prit la main pour la guider derrière lui à travers les couloirs du château.

- Tu m'emmènes où ? finit-elle par demander plutôt curieuse. On va vers la salle des Gryffondors là, ce n'est pas beaucoup plus intéressant que mon plan initial.

- Sauf si on passe par là.

Charlie s'arrêta devant le portrait d'un sorcier-pirate qui n'avait pas l'air bien commode. Il avait de gros sourcils gris broussailleux qui surplombait un regard sévère. Il tenait dans sa main une boussole qui pointait vers le Nord, jusqu'à ce que Charlie pousse de son doigt l'aiguille pour qu'elle se dirige à présent vers le sud. Le Pirate lui jeta un regard mauvais et rangea sa boussole à l'abris dans une poche intérieure de sa veste trempée. On entendit un petit « clic » et Charlie poussa le cadre du tableau pour dévoiler un long couloir sombre.

- J'avais peur que ce passage n'existe plus depuis que le château a été reconstruit, lui confia le rouquin. Tu verras, c'est un peu long mais ça en vaut la peine.

Tous le deux s'engouffrèrent dans l'étroit passage secret et s'éclairèrent grâce à leurs baguettes. Abby se sentait aussi excitée que si elle faisait quelque chose de super interdit et se sentiment ne la quitta pas jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une porte en bois un peu délabrée. Charlie avait l'air d'être souvent venu par ici, il connaissait le chemin par cœur alors qu'ils étaient passé à plusieurs reprise à des croisements qui se ressemblaient tous. Tout le passage avait été humide et sombre, et la jeune femme se demandait bien ce qui avait pu le pousser quand ils étaient jeunes à aller aussi loin dans ce passage pourtant peu accueillant, limite flippant. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'il pouvait bien y avoir derrière cette porte qu'il veuille lui montrer. Etant donné l'endroit dans lequel ils se trouvaient, il ne pouvait décemment pas y avoir quelque chose de joli, de confortable ou d'intéressant à trouver.

- Après toi, lui dit-il en l'invitant à passer devant lui.

- C'est ta pièce personnelle de torture ? Ou alors je vais me faire attaquer par des centaines de lutins de Cornouailles à la minute ou je vais ouvrir cette porte ? demanda-t-elle pas complètement certaine de vouloir être là.

Toujours suivre le plan A. La salle commune des Serpentards aurait surement été plus agréable, même si elle ne contenait pas Charlie.

- Quand je pense qu'une flipette comme toi fait des reportages à l'autre bout du monde, dit-il, consterné.

Abby grogna et se décida à passer devant lui. Elle poussa enfin cette porte qui s'ouvrit dans un grincement sonore, pour déboucher sur une petite pièce complètement différente de tout ce à quoi elle aurait pu s'attendre dans un tel endroit. Il y avait au sol un large matelas posé sur un parquet en en bois sombre, recouvert d'un plaid et de coussins désordonnés. Une ligne de petits points lumineux accrochés aux murs éclairait la pièce. Mais ce que l'on voyait en premier, c'était le plafond et le mur qui faisait face à la porte : on se serait cru sous la mer. Abby n'osa pas avancer - elle n'était pas sûre qu'une quelconque vitre ne les protège. L'eau était claire et on n'entendait pas un bruit, comme lorsque l'on met la tête sous l'eau. Un petit poisson qui remontait le mur d'en face à la verticale sauta pour replonger, ce qui confirma à la blonde que cette pièce n'avait besoin d'aucune vitre blindée pour soutenir toute l'eau qu'il y avait au-dessus de leur tête. On pouvait voir une tortue passer dans temps en temps, des poissons aussi bien gris que très colorés et de toutes les tailles, ou un petit poulpe qui passait dans le coin sans prêter la moindre attention aux deux intrus qui venaient d'arriver.

Abby, qui n'avait jamais vu aucun espace semblable à celui-ci, était à présent partagée entre l'admiration et la perplexité. Certes, cet endroit méritait le détour. Mais le matelas au sol la faisait également s'interroger sur l'utilité qu'avait cette pièce pour Charlie, et pourquoi l'y avait-il emmené ? Non pas que dormir avec le rouquin - ou un peu plus - ne l'aurait dérangé, mais la présence de ces animaux marins calmait tout de même un peu ces ardeurs.

- Non mais je rêve, s'exclama Charlie quand il entra à son tour. Ils ont transformé ma pièce en garçonnière ou quoi ?

- C'est ça, fais-moi croire que ce matelas n'était pas là quand tu as quitté cette pièce, dit-elle avec un sourire narquois.

- Il n'y était pas, dit-il. J'ai dit aux jumeaux comment venir là. J'espère que ce matelas est ici parce qu'ils y dormaient, pas parce qu'ils avaient besoin d'un espace confortable pour y amener leurs copines, bougonna-t-il en sortant sa baguette pour faire disparaitre ledit matelas.

- Attends ! l'arrêta-t-elle. Ça peut être plus sympa pour regarder le plafond.

Elle n'attendit pas sa réponse et s'allongea d'un côté pour regarder l'eau qui ondulait calmement au-dessus de sa tête. Il la rejoignit en croisant les bras derrière sa nuque et observa à son tour.

- Je comprends mieux où tu te cachais quand Will et Duncan se plaignaient qu'il t'arrive de disparaitre pendant plusieurs heures. Ils disaient que tu revenais toujours hyper détendu et imperturbable.

- Comme tu l'aurais compris, il m'arrive d'avoir besoin de m'éloigner un peu de la civilisation, expliqua-t-il.

- Je comprends.

Ils restèrent plusieurs minutes en silence à observer les poissons nager au-dessus d'eux avant qu'Abby ne reprenne la parole.

- Je suis sûre que tu as déjà amené une fille ici.

- Evidemment, répondit-il avec un petit sourire en coin.

- C'était qui ? demanda Abby en se redressant vivement sur le côté pour pouvoir le regarder. Polly Flint ? Harriet Brown ?

- Toi, répondit Charlie en posant son regard sur elle.

- Menteur ! s'exclama-t-elle en riant, ne le prenant pas au sérieux une seconde. Tu veux vraiment me faire croire que pas une seule fois l'ado bouillonnant d'hormones que tu étais forcément à dix-huit ans n'a emmené une fille dans cette pièce magnifique pour la séduire ?

- Ok, se résigna Charlie en laissant un échapper un rire, résigné. C'était Millie Bagnold.

- Voilà, je le savais !

Elle se rallongea en souriant, fière d'elle, alors que lui se redressait à son tour. Allongé sur le flanc, sa main retenant sa tête et ses cheveux roux glissant sur son front, on ne pouvait nier qu'il était terriblement beau. Abby leva les yeux vers lui pour le détailler, et ne s'en cacha pas le moins du monde. Il avait la peau bronzée de quelqu'un qui travaille souvent dehors, avec le haut des pommettes un peu plus coloré que le reste de son visage. La jeune femme n'avait jamais particulièrement fait attention aux yeux des gens, mais concernant ceux de Charlie, c'était différent. Bien qu'il soit d'un très joli bleu tendre, c'était surtout leur côté expressif qui la fascinait. Charlie n'était pas connu pour être particulièrement loquace. Comme un animal sauvage, il suffisait parfois de le regarder dans les yeux et d'examiner un tant soit peu son langage corporel pour comprendre ce qu'il ressentait, plus clairement encore que des mots n'auraient pu l'exprimer. Et là tout de suite, si elle observait un peu, elle aurait juré qu'il la dévorait des yeux.

Elle vit ses yeux plus sombres, obscurcit par ses pupilles dilatées qui la fixaient comme un rapace repère sa proie malgré la hauteur. Il semblait tendu et Abby perçu qu'il serrait sa mâchoire. Elle n'était plus vraiment en mesure de savoir s'il s'était vraiment rapproché d'elle ou si c'était seulement qu'elle en aurait eu envie et qu'elle prenait ses désirs pour la réalité. Toujours étant que s'en vouloir s'en vanter, elle avait un bon instinct pour ces choses-là : elle devinait souvent quand elle plaisait à quelqu'un et quand un garçon allait l'embrasser.

- Qu'est-ce que tu attends ? souffla-t-elle alors que son propre regard dérivait vers les lèvres de Charlie.

On ne pouvait pas faire plus clair comme signe. Charlie se pencha alors lentement vers elle, sans la quitter des yeux. Penché à présent au-dessus d'elle, il vint poser sa main de l'autre côté de la jeune femme pour se soutenir. Son nez effleurait celui d'Abby, et ce fut elle qui releva la tête pour que leurs lèvres se rencontrent. Ils échangèrent un baiser doux, un peu timide. Ne sachant que faire de ses bras qui reposaient toujours le long de son corps, la jeune femme les glissa derrière la nuque de Charlie, approfondissant par la même occasion leur baisé. Leurs lèvres, qui se frôlaient au départ comme une caresse, devenaient de plus en plus avide l'une de l'autre. D'un habile geste de sa langue, Charlie caressa la lèvre inférieure de la jeune femme. Pour toute réponse, elle entrouvrit sa bouche et lui laissa plus d'accès pour que leurs langues se rencontrent. Elle passa ses mains dans ses cheveux, les agrippant pour le rapprocher encore un peu plus d'elle. Le rouquin laissa échapper un léger grognement rauque et laissa un peu plus son poids reposer sur la jeune femme, l'une des mains qui le soutenait se trouvant à présent sur sa hanche.

Quand il quitta enfin ses lèvres pour reprendre son souffle, Abby en profita pour se faufiler au dehors de son emprise et elle lui fit comprendre d'une pression sur l'épaule qu'elle voulait qu'il s'allonge sur le dos. A califourchon sur le dragonnier, elle fondit sur lui, mordillant son oreille et embrassant la peau fine de son cou. Ses mains à lui, curieuses et confiantes, soulevait le haut de la jeune femme pour caresser le bas de son dos ou courir sur son flanc. La sentir frissonner sous ses caresses lui arracha un discret sourire satisfait, qui s'évanouit aussi vite qu'il était venu quand ce fut elle qui déboutonna les derniers boutons sa chemise à lui.

Alors qu'elle se redressait et l'attirait avec elle en le tenant pas la nuque, il l'empêcha de lui retirer totalement sa chemise. Abby, ne comprenant pas, regardait ses poignets fermement emprisonner par la poigne de Charlie.

- J'ai terriblement envie de toi, lui souffla-t-il. Mais je préférerais éviter de le faire sur le matelas qui a précédemment accueillit mes frères et leurs conquêtes.

Abby ne put s'empêcher de rire de sa remarque. Elle s'approcha de nouveau de lui pour déposer sur ses lèvres un baiser doux et simple sur lequel elle s'attarda. Elle s'écarta finalement de lui, le laissant se rhabiller correctement. Alors qu'il se levait, elle l'interrompit :

- On ne fera peut-être rien de dénudé dans ce lit, mais ça ne nous empêche pas d'y dormir, non ? essaya-t-elle.

Il faut dire que s'ils devaient rebrousser chemin pour trouver des lits de disponible, ils n'étaient pas près de dormir.

- Ça te surprendra peut-être, commença-t-il avec une légère pointe d'ironie, mais tout comme je n'ai pas envie de coucher avec toi dans ce lit pour les raisons que j'ai évoqué, je n'ai pas non plus vraiment envie d'y dormir.

- Mais on vient de passer un bon moment allongé dessus ! Tu es ridicule, lui lança-t-elle amusée.

- Ridicule, mais décidé ! Et tu ne me feras pas changer d'avis. Enfin, tu peux rester si tu veux, mais moi je vais me trouver un de ces bons vieux lits à baldaquin bien rembourré.

- C'est bon, capitula Abby en se levant, je te suis.

Et en effet, le chemin du retour était beaucoup moins intéressant à faire quand on n'avait pas de surprise au bout. Ils changèrent néanmoins d'itinéraire en tournant à un croisement, pour finalement déboucher non loin de la salle commune des Gryffondors. Ils y entrèrent ensemble et partagèrent pour la nuit le premier lit qu'ils trouvèrent. Aucun des deux ne tenta quoi que ce soit. Chacun était installé de son côté du lit et seuls leurs pieds se frôlèrent alors qu'ils étaient déjà endormis.

Le lendemain matin, Abby se réveilla seule dans le lit. Elle émergea doucement et écarta les pans de rideaux qui l'entourait pour se faire agresser par la lumière du jour. Elle s'habilla mollement, pressée de descendre dans la Grande Salle pour s'enfiler un grand verre d'eau. Pas vexée pour un sous qu'il ait disparu sans lui donner de nouvelles, elle l'avait retrouvé dans la Grande Salle en train de manger à l'ancienne table des Gryffondors. Elle-même s'était installée de sorte qu'elle lui faisait face tout en étant à sa bonne vielle table des Serdaigles. Tout en parlant avec un groupe de sa promo qu'elle avait revu la veille, elle jeta un coup d'œil en direction des Gryffondors et vit que Charlie la regardait. Il venait d'étaler de la confiture sur une tartine avec une petite cuiller, qu'il glissa à l'envers entre ses lèvres. Sans la lâcher des yeux, il la lécha sensuellement tout en lui lançant un regard aguicheur et confiant. Pour toute réponse, Abby passa outrageusement sa langue sur sa lèvre supérieure et glissa une main dans ses cheveux qui coula dans son cou et vint tirer sur le col de son T-shirt, mimant une bouffée de chaleur. Son petit manège fit rire le rouquin qui secoua la tête et se reconcentra sur sa conversation.

De tout le reste du petit déjeuné, et même jusqu'à l'arrivée du Poudlard Express voie 9¾, ils avaient chacun été absorbé par d'autres conversations avec d'autres sorciers. Ce ne fut que sur le quai de la gare qu'ils se recroisèrent, chacun se séparant bientôt pour retrouver son quotidien - pas si routinier que ça quand on était un dragonnier et une journaliste de terrain. Ils s'échangèrent rapidement leurs adresses pour pouvoir correspondre et organiser la venue de la jeune femme dans la réserve et se quittèrent après une accolade qui aurait été totalement innocente si elle n'avait pas duré deux secondes de trop, que la main de Charlie n'avait pas été aussi bas dans le dos de la blonde et que les doigts de la jeune femme de s'étaient pas faufilés dans les cheveux du dragonnier. En se détachant, elle l'embrassa prestement sur la joue et lui adressa un clin d'œil complice, pressée de le revoir dans les semaines à venir.

Bien qu'elle ait toujours adorée son travail et que la partie en amont des recherches l'avait toujours intéressée, cette fois-ci Abby s'était montrée particulièrement efficace quant au rassemblement d'informations. Elle et Charlie avait convenu qu'elle pourrait venir en Roumanie le mois suivant la soirée de retrouvailles de Poudlard et qu'elle n'avait pas à s'en faire pour le logement (ndlr : on est tous surpris tiens). Le voyage avait été assez éprouvant, même pour une habituée, et différentes correspondances en portoloins qu'Abby avait du prendre l'avaient épuisée. C'est pourquoi elle était plus que reconnaissante que Charlie vienne la chercher après son dernier trajet.

Il était particulièrement beau quand il était dans son élément. Non pas que la chemise qu'il portait la dernière fois qu'ils s'étaient vus ne lui allait pas, loin de là. Cependant, le simple t-shirt noir un peu poussiéreux et sympathiquement moulant qu'il portait lui correspondait mieux. Ça et ses cheveux attachés comme à son habitude en un catogan lâche dont quelques mèches rebelles venaient balayer son visage accueillant. En parfait gentleman - Molly aurait été fière - il prit la valise de la jeune femme et lui tendit son bras pour les faire transplaner.

Ses pieds retrouvant la fermeté du sol et les couleurs redevenant statiques, Abby déduit qu'elle se trouvait dans la cabane de Charlie, qui était sans nuls doutes une très jolie et chaleureuse cabane. L'heure avancée de la journée amenait avec elle une douce lumière dorée qui, pénétrant dans cette maisonnette en bois, créait une atmosphère bien agréable. On se serait cru dans la salle commune des Poufsouffles, pensa Abby. Charlie posa sa valise dans l'une des pièces et lui proposa de s'installer sur la table de la terrasse. Il ne lui fallut pas longtemps pour revenir, accompagné d'un saladier rempli et d'une bouteille de ce qui ne devait pas être de l'eau.

- C'est typiquement Roumain, tu vas adorer, lui assura-t-il.

En effet, elle adora tellement qu'ils sifflèrent la bouteille à deux et que la salade qu'avait fait Charlie, bien que délicieuse, n'avait pas été d'une grande aide pour éponger cet alcool si doux et pourtant si coriace. De l'extérieur, ils formaient un très joli tableau : ils riaient ensemble et se rapprochaient au fur et à mesure que le temps s'écoulait. La main d'Abby venait se poser sur l'avant-bras de Charlie quand il la faisait rire et ce dernier la dévorait des yeux sans même essayer d'être discret. L'alcool jouant peut-être un rôle dans la simplicité de ce moment, il se pencha vers elle et, tout près de son visage, elle se calma lentement pour fixer son regard dans celui du jeune homme. Ses doigts retrouvèrent leur place dans la chevelure rousse de Charlie et sa main glissa finalement sur sa joue pour l'attirer doucement contre ses lèvres.

Tout comme dans cette petite pièce aux allures de fonds marins à Poudlard, leur premier échange était tendre et affectueux. Et tout comme la première fois, leur baiser devint rapidement plus audacieux et empressé. La jeune femme entrouvrit ses lèvres, invitant la langue de Charlie à rejoindre la sienne. Gêné par cette table qui se dressait entre eux, ils se levèrent et durent se séparer à contre cœur - à contre-corps étant toutefois plus adapté à leur cas. A peine étaient-ils sur leurs deux jambes que Charlie fondit de nouveau sur les lèvres de la blonde pour les capturer entre les siennes. Il la fit reculer à l'intérieur, la guidant dans cet espace qui était le sien. C'était cependant un euphémisme de dire qu'il n'était pas vraiment concentré sur l'espace autour de lui et l'épaule d'Abby se cogna dans l'encadrement de la porte de la chambre. Ne semblant pourtant pas plus coupable que ça, Charlie décida de se faire pardonner en retirant le haut de la jeune femme et en embrassant chaque parcelle de sa peau qui avait heurté le mur. On n'aurait dû dire lequel des deux était le plus satisfait de ces excuses. Pour être plus à l'aise - la légère différence de taille gênait quelque peu le rouquin si c'était lui qui devait se baisser -, il l'invita sans avoir besoin du moindre mot à s'installer sur le lit. Abby ne se fit pas prier et elle retrouva avec plaisir les lèvres de Charlie dans son cou.

Il n'avait pas besoin de lui dire qu'elle lui faisait de l'effet : tout dans ses caresses et dans ses baisers hurlaient qu'il la voulait. Il la trouvait sexy, mais les termes « terriblement bandante » ressemblaient déjà plus à ce qui se passait dans la tête du jeune homme. Il pressait ses lèvres contre la peau tendre du cou d'Abby tandis que ses mains bien plus entreprenantes empoignaient tantôt ses fesses, tantôt ses hanches. Elle frissonnait sous ses caresses voluptueuses, qui devenaient de plus en plus impatientes et brusques à chaque soupire qui s'échappaient d'entre ses lèvres. Abby avait choisi, pour le moment, de profiter pleinement de la douce torture que lui infligeait le dragonnier et elle l'incitait à aller toujours plus loin : elle ne retenait aucun soupire de plaisir et ses cuisses s'écartèrent un peu plus quand il glissa sa main sur sa peau sensible. Charlie glissa ses mains dans le dos de la blonde pour se débarrasser du dernier bout de tissu qui le séparait de sa poitrine et sa bouche descendit avidement sur ses seins. Il fit alors un effort considérable pour se montrer plus délicat quand il prit entre ses lèvres le téton de la jeune femme. Sous ses assauts, elle ne pouvait s'empêcher de se cambrer pour se coller davantage au corps brulant de Charlie, s'agrippant à sa nuque ou à ses larges épaules et serrant de l'autre mains les draps déjà bien froissés alors qu'aucun des deux n'étaient encore nus.

Décidant qu'il était plus que temps qu'il subisse le même sort qu'elle, Abby promena ses mains sur le torse de Charlie pour attraper le bas de son T-shirt et le lui faire passer par-dessus sa tête. Elle s'arrêta un instant pour admirer son corps pour le moins séduisant, mais se dépêcha de retrouver les lèvres de son amant pour lui retirer le petit sourire fière qu'il arborait. Le regard qu'elle avait posé sur lui avait flatté son égo, et elle le savait pour avoir ressenti exactement la même chose quelques minutes plus tôt quand c'était lui qui la détaillait avec envie. Décrétant qu'être sous le corps de Charlie constituait une limite à la découverte qu'elle voulait entreprendre, elle le poussa pour se retrouver au-dessus de lui. Penchée sur son torse, elle était bien plus à l'aise pour caler sa tête dans le creux de son cou et laisser ses doigts fins parcourir son torse musclé par son travail exigeant. Elle embrassait chaque parcelle de la peau du garçon qui s'offrait à elle tout en descendant lentement vers sa ceinture. La boucle en métal était froide contre sa peau, contraste flagrant et désagréable avec la température de son propre corps : bien fait pour elle si elle se retrouvait sur le planché dur avec le pantalon du jeune homme, cette ceinture ne méritait pas de meilleur sort. Charlie laissa échapper un gémissement rauque quand la main de la jeune femme effleura innocemment son entrejambe gonflé alors qu'elle laissait courir sa langue sur son flanc, mordillant sa peau tendre. Ayant la déplaisante sensation d'être une marionnette entre les mains de la blonde, Charlie la saisit par la taille pour la faire remonter et retrouver ses lèvres qui lui manquaient tant déjà. Le reste de leurs vêtements rejoignit rapidement la ceinture du rouquin sur le sol pour lui tenir compagnie pour le reste de la soirée, et de celles qui allaient suivre.

Cette nuit-là, ils franchirent les dernières barrières érigées entre eux, celles qui depuis leur rencontre à Poudlard les avaient maintenues dans l'amitié ambiguë et complice qui les liait. Il n'y avait pas à dire, Charlie était un hôte pour le moins accueillant, et ce n'était pas Abby qu'on pourrait convaincre du contraire.

* * *

J'aurais pu aller plus loin et raconter tout le temps qu'ils passaient ensemble dans cette réserve loin de tout, mais j'avoue que je n'avais pas d'idées particulièrement originales, que tout ce qui me venait ressemblait à ce que j'avais déjà pu lire dans d'autres OS qui se passaient dans cette réserve et ça m'ennuyait d'avoir l'impression d'en écrire une pâle copie. J'ai donc préféré en rester là, et vous laisser imaginer si ce voyage va découler sur une relation entre eux deux ou non ! Personnellement, j'ai ma petite idée sur le sujet et je pense qu'ils sont bien trop occupés et passionnés par leurs boulots respectifs, mais peut être que je changerai d'avis et aurait envie d'en écrire la suite !

C'est la première fois que j'écris une scène un peu chaude aussi longue, j'aurais là aussi pu aller plus loin mais j'avoue ne pas avoir été trop à l'aise à l'idée de détailler plus, peut-être la prochaine fois !

En espérant que cet OS vous ait plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé 😊 (vraiment, n'hésitez pas).

Topette !

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