Un admirateur qui n'est plus secret II

« Cher Fred Weasley,

   Je suis fière de toi quant à ton écriture. Tu as fait des progrès depuis la dernière leçon que j'ai lu sur un de tes parchemins, il y a de cela déjà trois années. Oui, comme tu peux le constater, je n'ai pas oublié. Comme je n'ai pas oublié non plus que tu m'as soutenu l'année dernière, alors que je pensais mourir de fatigue et que mes amis n'avaient pas le recul nécessaire pour comprendre. Mais ne me prends pas non plus pour une aveugle. Je n'oublie pas que tu me regardes trop souvent pour ne pas que ça devienne suspect. Je te vois faire des détours avant de te rendre à tes cours juste pour passer devant nous, je te vois derrière moi lorsque l'on rejoint notre Salle Commune, je te sens hésiter à me demander conseil ou à faire une partie de bataille explosive. Et j'ai conscience de ta main qui frôle la mienne quand on marche côte à côte. Maintenant que tu sais que je sais tout cela, tu devrais deviner que je fais attention à toi, moi aussi, plus que le raisonnable ne l'exige.

   Sache pour ta gouverne que je n'ai jamais embrassé Viktor. Il danse ceci dit très bien et c'est vrai que j'aurais pu trouver chez lui suffisamment de choses pour m'épanouir. Mais le fait est là : je ne suis pas amoureuse de lui. Je ne sais pas si les autres filles voient cette facette de sa personnalité, mais il est très doux, très bienveillant et très patient. Et puis c'est un excellent observateur et il nous souhaite tout le bonheur possible.

   En effet, je n'ai besoin de personne pour avancer et j'espère au fond de moi que personne n'aura besoin de moi. Bien que tes paroles, ou plutôt ton écrit, me tiennent à cœur, je ne pense pas que compter sur quelqu'un soit une bonne chose. Pour te donner un exemple concret : nous comptons sur Harry pour détruire définitivement Voldemort et chaque année, ou presque, il refait surface ! Je dis cela surtout pour plaisanter, si tu me permets de rire de cela, mais ça illustre assez bien ce que j'essaye de dire. Je ne veux pas que quelqu'un compte sur moi, car je ne peux pas promettre pouvoir être toujours là pour l'aider. Et je ne veux compter sur personne, j'ai bien trop peur d'être déçue. Mais pour moi, bien que cela peut y apporter une certaine contribution, ça ne fait pas partie de l'amour.

   Tout cela pour te dire qu'une épaule sur laquelle pleurer est la bienvenue, mais que je n'attends rien de toi, si ce n'est de la sincérité. Je sais que c'est beaucoup demander à un Weasley, mais j'ose tout de même le faire. Oui, je veux tenir ta main à la place de la frôler, oui, je veux faire des parties de bataille explosive avec toi avant d'aller me coucher, oui, je veux bien qu'on s'accompagne chacun notre tour à nos cours respectifs. Je veux passer plus de temps avec toi. Et recevoir cette lettre de ta part me fait enfin te l'avouer : Fred, j'aimerais être plus que ton amie.

   Pour la parole concrète de cette déclaration, il me semble mieux d'attendre de t'avoir en face de moi. Les relations épistolaires, bien que ton effort me touche énormément, ne sont pas mon point fort. Alors je te donne rendez-vous en haut de la Tour d'Astronomie après les cours.

Ne soit pas en retard, s'il te plaît.

Hermione Granger, une admiratrice au courant d'être admirée »

   Le cœur de Fred battait la chamade et il relisait le parchemin, qu'il avait trouvé dans son manuel de sortilèges, pour la quatrième fois consécutive.

« Monsieur Weasley, veuillez suivre s'il vous plaît. Le cours est bientôt terminé, après vous serez libre, mais en attendant restez concentré. »

   Le rouquin hocha la tête, les joues rouges, et un sourire se forma sur ses lèvres. Il échangea un regard complice avec son frère, heureux, et s'imaginant déjà pouvoir tenir les mains de la jeune femme. Il se sentait aussi un peu idiot de ne pas avoir été assez discret, mais ce sentiment restait moindre comparé à son bonheur actuel.

Fin

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