Un admirateur qui n'est plus secret
N.D.A. : Merci @AlwaysClaire, une lectrice fidèle, pour l'inspiration donnée pour cet OS. J'espère que ça te plaira ;)
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Fred n'en revenait pas. Non pas qu'il ne pensait pas son frère capable d'une telle trahison, mais son meilleur ami, ça, il ne l'aurait jamais soupçonné. Le regard ahuris, le rouquin tendait les bras vers Lee Jordan dans l'espoir de l'étrangler, mais ce dernier restait suffisamment habile pour lui échapper. Assis au pied de son propre lit, George se moquait de la scène qui se passait sous ses yeux.
« Et ça te fait rire, toi ?
-Oui, je dois avouer qu'il est particulièrement hilarant de te voir dans cet état. »
Fred n'en fut que plus furieux et le rouge de ses joues n'eurent pas que l'humiliation comme cause.
« Non mais vous vous êtes mis à ma place ? Vous avez pensé à ce que je vais devenir ?!
-Tu as une belle plume quand tu t'y mets, cœur de guimauve. »
Lee se riait ouvertement de lui et cela ne risquait pas de l'apaiser. Il voulait se venger, se venger immédiatement, mais son esprit était trop absorbé par toutes les conséquences d'une telle farce. Une cruelle farce.
« J'ai du mal à croire que vous ayez pu faire ça. »
Dépité, Fred s'était soudainement calmé. Désemparé, il s'assit sur son lit, les coudes sur ses genoux et la tête dans ses mains. Il tentait d'imaginer la réaction d'Hermione quand elle la lirait. Il n'en revenait pas. Mais que lui avait-il pris, à lui aussi, d'écrire de telles choses ?
« Ne t'en fais pas, frangin. Elle saura que tu es sincère, tu y as mis tout ton cœur. »
Pour appuyer ses dires, George passa sa main dans son dos, prenant place à ses côtés. Lee se trouvait plus hésitant mais finit par s'asseoir lui aussi à côté, gardant tout de même assez de distance pour fuir en cas de danger.
« Elle est intelligente, la fille de ton cœur, elle comprendra, tenta son ami.
-Oui, et elle ne me regardera plus jamais de la même manière. »
Il se redressa pour échanger des regards avec eux. Il voulait tenter de leur expliquer, leur expliquer ce qu'ils lui avaient fait perdre.
« J'aimais la façon dont elle me regardait. J'aimais pouvoir la taquiner sans qu'elle ne se braque. J'adorais voir son petit sourire se former quand j'essayais de la faire rougir.
-Mais tu continueras à voir tout ça.
-Il y aura de la gêne, maintenant !
-Fred. »
Le ton de George était clair, ferme et ne laissait de place à personne pour l'interrompre ou ne pas lui prêter attention.
« Tu n'aurais pas fait un pas vers elle de toute façon. Tu aurais continué à l'observer de loin, à croiser les doigts pour un regard et tu lui aurais fait signe de la main quand elle serait partie sans même essayer de la rattraper.
-C'est que tu es aussi un peu poète, Georgie, tenta de plaisanter Lee.
-C'était le but, George. C'était le but. »
Et Fred replongea dans ses mains, se souvenant mot pour mot de la lettre qu'il avait écrite à l'attention de la jeune femme, l'élue de son cœur, une nuit de pleine lune alors qu'il n'en pouvait plus de garder ses mots pour lui tout seul. Cette lettre que Lee et son frère avait cru bon de déposer dans le manuel de potion de l'élue en question. Une lettre qu'elle avait certainement déjà lue...
« Chère Hermione Granger,
Me voilà seul dans mon lit, alors que tout le monde dort et que je n'arrive pas à trouver le sommeil. Tu ne le sais pas, mais je pense à toi. Très souvent, même peut-être trop souvent pour que cela reste raisonnable. J'espère que cette déclaration ne te fera pas peur, tu sais bien qu'on ne contrôle pas toujours le chemin de nos pensées.
Je dois avouer que te voir danser avec Viktor n'était pas ce que j'appellerais une expérience agréable. Je sais qu'il n'y a rien entre vous, tu me l'as déjà confié, mais je vois la façon dont il te regarde. Il repartira chez lui avec le regret de ne pas avoir pu déposer ses lèvres sur les tiennes au moins une fois, si tu continues à lui refuser ses avances. Je suis ravi de voir qu'il est respectueux envers toi et que même s'il ne contrôle pas ses regards, il ne se montre pas trop insistant.
Même si cela me soulage, je me demande tout de même ce qu'il te faut pour te combler. Je ne compte pas le nombre de filles qui se détournent de mon frère et moi pour le beau joueur de Quidditch, si bien que j'ai commencé à le percevoir comme un trésor pour les femmes. Je ne chercherais jamais à lui ressembler, mais je me demande quand même qui serait capable de t'apporter ce dont tu as besoin si Viktor lui-même ne le peut pas. A moins que tu ne veuilles de personne. Peut-être es-tu si forte qu'affronter la vie sans personne à tes côtés ne te fait pas peur. Moi, je t'avoue que cela me fait peur. Pas pour toi, je sais que tu es capable de détruire tous les murs qui oseront se dresser sur ta route, mais pour moi, car j'ai déjà dû mal à me passer de mon frère, alors le jour où il se trouvera une copine... En tout cas, je veux que tu saches que même si tu décides que personne ne doit accompagner tes choix et te serrer dans les bras après une longue journée de travail, quoiqu'il arrive, tu peux compter sur moi. Si tu as envie d'une épaule sur qui pleurer, ou une boîte magique pour y cacher tes secrets, ou une main pour te tendre de la bière au beurre et te changer les idées, quoique ce soit, je suis là. D'ailleurs, cela fait un bon moment que je suis là, même si tu ne l'as pas remarqué. Et je serais là encore plus longtemps que je ne l'ai été jusqu'à présent.
Je sais bien que mes mots sont maladroits, mais j'espère qu'ils te feront comprendre que je tiens à toi. Je veux que tu sois heureuse, Hermione, c'est devenu vital à mon propre bonheur. Essaye de ne pas trop te faire de mal, prends soin de toi et, surtout... n'oublie pas que je ne suis jamais loin.
Fred Weasley, un admirateur qui n'est plus secret »
Fin
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