Rien du tout, tu ne devrais rien être. On ne devrait qu'être amis, sans que je ne ressente quelque chose pour toi. Je ne devrais pas. Je ne devrais pas sentir mon cœur battre follement parce que tu es là, je ne devrais t'observer dans la discrétion du silence et de la distance, je ne devrais pas chercher tes regards, tes sourires et une parole de ta part. Je devrais t'oublier, t'effacer peu à peu de ma mémoire, ne pas tenir compte de ce que je peux ressentir. Je devrais tomber amoureux de quelqu'un d'autre.

   Mais mon foutu cœur n'en fait qu'à sa tête. Il ne peut pas s'empêcher de rater un battement quand tu apparais au bout du couloir. Il ne peut pas s'empêcher de battre follement quand tu me regarde une seconde de plus que le raisonnable ne l'exige. Il n'en fait qu'à sa tête et moi je me retrouve avec ce sourire idiot collé au visage.

   Nous sommes si différents. Tu es calme comme je suis chahuteur, tu es patiente comme je suis pressé, tu es rigide comme je suis flexible. Tout m'indique que rien ne pourra jamais fonctionner entre nous. Tout m'indique que nous sommes la complémentarité parfaite. Et ce que je n'ai pas encore compris, c'est la raison pour laquelle tu ne t'en sois pas rendu compte. Ce n'est pas comme si j'étais discret. Tout le monde à Poudlard sait que j'existe, et tu le sais très bien puisque tu viens passer quelques jours de vacances chez nous. Ces vacances que je bénis et que je maudis.

   Alors je me retrouve à réprimer mes avances, à bloquer mes paroles, à taire mes sentiments. Je ne veux pas tout te révéler, je ne veux pas faire disparaître ton si beau sourire. Il me serait insupportable de savoir que je serais devenu la cause de ta tristesse. Parce que je sais que tu seras peiné de me rabrouer, même avec délicatesse. Et je ne veux pas subir tes regards de gêne après ma révélation, je ne veux pas risquer que tu t'éloignes plus loin que tu ne l'es déjà.

   S'il te plaît, s'il te plaît je t'en supplie, je te supplie de prendre soin de toi et de trouver quelqu'un, si jamais tu veux quelqu'un, qui prenne soin de toi. Et par-dessus tout, si tu as le moindre problème, la moindre peine, la moindre contrariété, n'hésite pas à venir m'en parler. Je serais doux avec toi, je t'écouterais sérieusement, je mettrais tout en œuvre pour faire revenir ta bonne humeur et t'aider à régler tes soucis. Parce que je t'aime, Hermione Granger, et que je ne veux que ton bonheur.

Fin