N.D.A. : Je vous souhaite une bonne lecture.

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   Hermione arriva au parc de Poudlard en prenant une grande inspiration. Véritable bouffée d'air frais depuis des jours de confinement au château, elle avait besoin de cette pause à l'air libre. Bien que le soleil ne brillât pas de ses milles rayons, la chaleur était au rendez-vous et elle ne fut pas mécontente de constater que personne ne se trouvait près de la rive du lac noir. Elle s'y dirigea et s'assit à même le sol, les jambes étendues devant elle, les mains à plat contre la terre derrière, le visage tourné vers le ciel. Elle avait passé ces derniers jours à faire ses devoirs et à réviser par précaution. Quand elle avait mis les pieds à la bibliothèque aujourd'hui, elle avait su qu'elle n'arriverait pas à se concentrer bien longtemps. Consciente qu'une pause ne lui ferait pas de mal, elle s'était tout naturellement dirigée vers l'extérieur.

   Elle fût tranquille de longues minutes avant qu'on ne vienne la déranger. Elle savait de source sûre qu'Harry et Ron avaient pris la décision de s'entraîner au terrain de Quidditch, ainsi elle tourna la tête quand quelqu'un vint prendre le premier livre de la pile qu'elle avait posé à côté d'elle. Elle perçu d'abord la chevelure rousse et avant même de reconnaître ces tâches de rousseurs si particulières, elle sut quel Weasley avait fait le chemin jusqu'à elle.

« Je ne te dérange pas ? »

   Il n'avait pas détaché son regard du livre qu'il venait d'ouvrir, mais sa voix restait douce et la jeune fille sentait que sa réponse lui importait.

« Non, pas du tout. »

   Il reposa alors l'objet comme il l'avait trouvé et vint prendre place à ses côtés. Fred s'assit en tailleur, le regard tourné dans la même direction que la jeune fille.

« C'est le devoir de Flitwick qui te met dans cet état ?

-Celui de Rogue.

-Ah. »

   Elle fermait les yeux, souriant à la réaction du sorcier.

« Comment sais-tu que Flitwick nous a donné un devoir ?

-Ron n'arrête pas de s'en plaindre. Il s'en plaint si bien qu'avec George on a décidé d'éviter de le croiser.

-S'il ne se plaint pas de celui de Rogue, c'est qu'il ne doit pas être au courant qu'il a ce travail à faire. »

   Fred laissa échapper un rire et Hermione ouvrit un œil pour le regarder. Une onde de chaleur se propagea dans son corps, la faisant ainsi si sentir encore un peu mieux depuis qu'il était arrivé.

« Comment tu fais pour nous différencier, avec George ? »

   Elle comprit que la question était sérieuse, alors elle se redressa et s'installa dans la même position que celle de son camarade. Elle lui accorda toute son attention, prenant en compte qu'il fallait qu'il le comprenne.

« Vous n'avez pas le même regard. »

   Il fronça les sourcils, lui demandant ainsi plus d'explications.

« Celui de George est porté sur l'avenir. Il a toujours l'air de se demander ce qu'il pourrait faire avec tel objet, ou qu'elle farce il pourrait choisir concernant telle personne.

-Et moi ?

-Toi, tu sembles davantage tourné vers le présent. Tu sembles deviner de quoi ont besoin les gens à la minute où tu les regardes. Vous vous complétez bien. »

   Elle fut soulagée de le voir sourire et s'autorisa à ajouter :

« Et puis George se tient un peu plus droit que toi. »

   Cela le fit rire de nouveau, une nouvelle boule de chaleur naquit dans son ventre.

« Hermione... »

   Elle lui accorda de nouveau toute son attention et leur regard restèrent fixé pendant un moment sans qu'ils ne s'en rendent compte tous les deux.

« Tu devrais faire des pauses plus souvent. »

   Elle fit mine de s'indigner et s'empara d'un de ses bouquins en mimant le frapper avec. Fred n'attendit pas une seconde pour se lever et, ne voulant pas le laisser s'échapper si facilement, elle en fit de même et se mit à le poursuivre. Elle réussit à l'atteindre plusieurs fois, mais alors que Fred voyait sa route bloquée par un arbre et qu'elle arrivait trop vite derrière lui pour qu'il puisse tourner ou faire demi-tour, il se retourna, prit le livre des mains de la jeune Gryffondor et le jeta à terre. Hermione afficha une moue d'indignation encore plus grande que ce qu'elle portait jusqu'alors. Elle brandit les poings et s'apprêta à lui frapper le torse avec quand il s'empara de ses poignets.

   Ils se regardaient toujours pendant la lutte, chacun d'eux riant à gorge déployée, et avant qu'elle ne s'en rende compte, ils étaient tous les deux au sol. Alors que Fred se trouvait sous elle et supportait son poids, il avait réussi à ne pas lâcher ses poignets. Leurs rires se calmaient un peu mais leur regard se trouvait toujours ancré dans celui de l'autre et leurs lèvres n'arrivaient pas à faire autrement que de s'étirer.

   Fred prit un ton malicieux pour lui glisser, alors qu'ils reprenaient leur souffle :

« Qui te dit que je ne suis pas George ? »

   Une lueur brillante vint éclairer le regard d'Hermione qui protesta aussitôt :

« Tu es Fred, et tu le sais aussi bien que moi. Fait attention, je vais finir par croire qu'avec ton frère ils vous arrivent de vous confondre. »

   Ce fut au jeune homme d'afficher une mine d'indignation et, d'un mouvement de hanche, il la fit basculer pour se retrouver en position dominante. Lui tenant toujours les poignets, Hermione ne pouvait rien faire pour s'échapper.

« Aurais-je mis le doigt sur une vérité cachée ? »

   Le sourire malicieux vint ajouter une note à la remarque de la jeune étudiante qui n'était pas mécontente de ses répliques. Fred n'avait encore cependant pas dit son dernier mot :

« Si tu continues à dire de telles bêtises, Hermione Granger, je vais devoir m'efforcer de te faire taire. »

   Il avait mimé un air menaçant, mais mime seulement il y avait. Un Weasley n'arrivait pas souvent à cacher le sourire qui pouvait se révéler derrière certaines phrases.

« Ah oui ? Et comment comptes-tu t'y prendre ? Parce que je te rappelle que je suis préfète, et qu'il est de mon devoir de te faire respecter les règles.

-Je n'ai pas dit que la manière que j'emploierais me ferait dépasser les limites du règlement. En plus de cela, si je m'exécute, ce ne sera que pour ton bien. Je ne veux pas que la grande Hermione Granger tâche sa réputation par des hypothèses idiotes sorties de nulle part.

-La grande Hermione Granger ? »

   La jeune fille riait, soulignant la formule choisit par le rouquin, se moquant ouvertement de ce choix.

« Oui, la grande. »

   Elle continuait de rire, ce qui semblait agacer Fred qui souriait tout de même, les yeux ne se détachant pas de son visage, y rebondissant d'ailleurs un peu partout.

« Mademoiselle, ceci n'est pas correcte. »

   Le rire redoubla d'enthousiasme et Fred n'attendit plus un seconde pour se pencher sur elle. Il n'attendit qu'un instant avant que leurs lèvres ne se frôlent, juste pour prendre conscience de l'instant et pouvoir en graver chaque détail dans sa mémoire. A la surprise des deux Gryffondor, leur bouche s'unissait de façon très agréable et leurs mouvements s'accordaient dans une harmonie qu'aucun d'eux n'auraient su décrire. Les mains de Fred libérèrent les poignets d'Hermione et leurs mains se lièrent, sans qu'aucun n'en prenne réellement conscience. Le baiser dura plusieurs minutes et quand ils se séparèrent, reprenant doucement leur souffle, le sourire n'avait pas quitté leur visage. Hermione continua même un peu à rire, et le rouge monta aux joues de Fred.

« C'est une bonne méthode, en effet. »

   Le sourire du rouquin s'élargit un peu plus et Hermione s'avança vers lui pour déposer ses lèvres sur sa joue. Alors elle le poussa un peu et ajouta :

« Merci pour ce baiser, George Weasley. »

   L'indignation vint de nouveau se peindre sur le visage du jeune homme et Hermione prit ses jambes à son cou, son poursuivant déjà prêt à l'attraper de nouveau. Les nuages laissaient de plus en plus de place au soleil, ce qui permis aux deux jeunes innocents de voir briller les iris de l'autre et de sentir sur leur visage la chaleur rassurante de cette après-midi de printemps.

Fin