A quoi bon ?

Je reposte cet OS, maintenant mieux écrit. Je trouvais que c'était beaucoup trop collé, ça me plaisait pas !

Bref, bonne lecture !

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Eren Jeager ne pleurait pas, il ne hurlait pas. Il n'était pas violent, ni dans ses gestes, ni dans ses paroles. Il faisait bien pire.

Il ne faisait rien, ne disait rien. Il restait dans son lit, roulé en boule, ne pleurant même plus puisque ses larmes s'était arrêtées depuis longtemps. Il ne se levait que pour se doucher et aller aux toilettes, ne bougeant même pas pour aller ouvrir sa porte, puisque Mikasa et Armin avaient le double de la clé, et qu'il refusait de voir les autres.

Il buvait normalement, mais mangeait très peu, en fait, il ne mangeait que ce que ses deux meilleurs amis le forçaient à avaler, quand ils y arrivaient. Depuis combien de temps était-il dans cet état ? Il n'en savait rien. Une semaine ? deux ? Un mois ? Eren avait perdu la notion du temps.

Le monde l'horripilait. Tous l'avait détruit, et maintenant, ils se disaient désolés ?  Lorsqu'il avait perdu sa mère, qui l'avait aidé ? Ses deux meilleurs amis oui, mais les autres ? Ses amis d'enfance, pourquoi se sont-ils retournés contre lui ? C'est parce qu'ils ont appris que le brun était gay ? Parce qu'ils ne voulaient pas s'encombrer d'un dépressif ?

Eren ne le sait pas, et ne le saura jamais. Il se contente de faire le vide dans son esprit, mais l'image de sa mère le tourmente. Elle qui était si gentille, prévenante, ouverte d'esprit, pourquoi fallait-il qu'elle parte ? Après tout, une phrase célèbre lui a déjà donné la raison : "Les meilleurs sont ceux qui partent en premiers". Oui, c'était bien vrai. 

Son père aussi était un homme formidable. Mais lui, il n'était déjà plus là aux 6 mois d'Eren, alors il n'avait pas eu le temps de s'attacher à son géniteur. Voila le premier qui était parti. Maintenant, c'était sa mère. Son modèle, sa vie. Elle était partie, alors à quoi sert la vie d'Eren à présent ?

Il avait envoyé balader tout les hypocrites qui lui avaient demandé pardon. L'Homme est bien étonnant se dit Eren pour une énième fois. Il brise avant de jouer les jolis cœurs pour reconquérir la confiance de la victime, avant de la détruire encore plus. L'Homme est d'une intelligence effrayante, bien trop dangereuse pour tous. 

La pire des douleur, c'est la douleur mentale, psychique. La pauvre victime n'a plus aucun droit sur ses sentiments. Ils appartiennent tous à ses bourreaux, qui les manipulent comme une poupée vaudou.

Le brun se retourne encore dans son lit, fixant le réveil. 7h48, c'est douze minutes avant que Mikasa ne passe chez lui avant de se rendre au lycée.

Eren, du haut de ses 17 ans, avait déjà eu son bac. Son année d'avance avait été un fardeau de plus dans sa vie. En repensant à toutes les galères qu'il avait traversé, Eren eu envie de pleurer, mais à quoi bon ? Il se maudissait d'être encore en vie. 

C'est vrai après tout, pourquoi restait-il sur Terre ? 

Onze minutes.

Eren se lève, et se traine vers la salle de bain. Une phrase tourne dans sa tête. A quoi bon ? Il cherche lentement dans les tiroirs, les ouvrant un à un.

Dix minutes.

Il trouve enfin ce qu'il cherche, retrousse la manche du large pull qu'il porte en pyjama. Il fixe son poignet légèrement bronzé, louchant sur les veines.

Neuf minutes.

La lame se rapproche du la peau, alors qu'Eren tient fermement le manche rose. Il n'a pas peur non, il est presque soulagé. Il soupire avant de poser la lame, et expire doucement, en faisant glisser le rasoir sur l'épiderme.

Huit minutes.

Il recommence, et une goutte de sang glisse le long de la blessure. Eren se sent bien, la tête ailleurs, il recommence lentement. Il se sent de mieux en mieux, alors que sa deuxième entaille saigne à son tour, et qu'une goutte tombe au sol.

Sept minutes.

Soudain, L'image des ses amis lui vient en tête. Ils se moquent tous de lui, le rabaissent, le détruisent. Le brun donne un coup rageur sur sa peau, et une nouvelle entaille apparaît. Cette fois, il n'a fallu qu'un coup. Il regarde les gouttes tomber peu à peu sur le sol, tachant le carrelage, semblables à des larmes rouges.

Six minutes.

Eren ne se sent plus bien, les images de ses moments d'harcèlement tournent dans sa tête. Ses gestes, au début doux et libérateurs, deviennent brutaux et douloureux. Mais il s'en fiche, il veut en finir. Deux traits se rajoutent aux trois premiers.

Cinq minutes.

Il glisse au sol, perdu entre douleur et libération, entre peur et bien-être, entre égoïsme et besoin. Il regarde son rasoir, devenu rouge de sang, et sourit doucement.

Quatre minutes.

Ce n'est pas un sourire douloureux, ni un sourire heureux. C'est un sourire de haine, de colère, presque effrayant. Un sourire de fou. Assis sur ses tibias, les talons sous ses fesses, Eren abat sa lame plus rapidement et hargneusement sur sa peau. Et il se met à pleurer. Des larmes de peur, de haine, de colère, de désespoir. Mais pas de tristesse, puisque c'est lui qui a voulu ça. Et Eren est un homme déterminé, quand il commence quelque chose, il le fini. Il assume ses actes et ses choix, et ne recule pas.

Trois minutes.

Le sang forme une flaque à ses pieds, et le brun est pris d'une idée de fou, de dément. Il pose sa lame, et trempe son doigt dans le liquide visqueux. Il se met à écrire lentement sur le carrelage, retrempant son doigt dans le sang, à la manière d'une plume et de l'encrier. Son sourire s'agrandit, alors qu'une phrase apparait sur le sol souillé.

Adieu. Après tout, c'est peut être mieux comme ça. Occupe toi bien d'Armin.

Deux minutes.

Il regarde ses mains, pleines de sang, l'une posée dans la flaque rouge pour le soutenir, l'autre relevée au niveau de ses yeux. Un sourire fou se dessine sur son visage. Il sombre peu à peu, il le sent, et au fond, il est rassuré. Le calvaire se fini ici pour lui, la vie peut reprendre ses droits sur son corps. Vidé de ses forces, il s'écroule au sol, alors que sa vision se trouble. Un soupir passe ses lèvres bleues, et il ferme les yeux, enfin serein.

Une minute.

Il entend des pas dans l'escalier. Le bruit des clés que l'on sort d'une poche. Le bruit de la poignée que l'on abaisse. Il entend les pas dans l'appartement. La voix de Mikasa qui l'appelle. Et enfin, le cri de son amie en découvrant le corps du brun. Le sourire dément d'Eren se transforme en un sourire de paix, de bonheur. Le bonheur, voilà tout ce qu'il cherchait.


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Pour tout vous dire, cet OS était sensé être avec une happy-end. Normalement, Mikasa devait arriver, appeler les urgences, et Eren serait emmener à l'hôpital. Il devait rester dans le coma avant de se réveiller et de se rendre compte que son infirmier s'appelle Livai, et ils tombent amoureux l'un de l'autre. Sauf que plus j'écrivais, plus je voulais que ça finisse mal. Du coup, voila le premier OS, j'espère qu'il vous a plu, n'oubliez pas le commentaire et la pitite nétoile

La bizette,

Enola.

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