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Harry. Drago. Un adieu.

Date de publication originale:

23 août 2024

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Il est parti.

Pour la première fois depuis ces deux mois et trois semaines, il ne s'est pas réveillé à mes côtés. Pour la première fois depuis que cette relation a commencée, je me suis senti seul en ouvrant les yeux.

Encore embrumé de sommeil, je ne l'ai pas compris. Je n'ai pas compris que je l'avais perdu.

Certes, la place du côté de son lit était froide, indiquant qu'il était parti il y a un bon moment, mais cela ne voulait rien dire. N'est-ce pas ?

Je ne l'ai pas cherché tout de suite. A quoi bon ? Après tout, nos affaires étaient terminées. Il ne fallait pas que je franchisse cette ligne que j'avais personnellement tracée.

Une relation sans sentiments, j'avais besoin de ça pour me guérir. Un lien où il m'étais possible de sentir la chaleur d'un corps contre le mien, mais où mon compagnon ne pourrait approcher et encore moins briser mon coeur.

Je n'avais plus peur d'être trahi, c'était devenu mon quotidien. J'étais moi-même un traître.

Je suis celui qui trahit le camp du « Bien » pour ses parents, que je trahis également pour coucher avec leur principal opposant.

J'étais abject et je le savais. Mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour survivre dans cette folie.

Je m'étais donc levé, les yeux encore lourds de sommeil. Un mauvais pressentiment me taraudait malgré cette apparente sérénité.

Durant ces deux mois et trois semaines, jamais Harry ne m'avait laissé seul au réveil.

Je pense qu'inconsciemment, j'avais déjà tout compris.

Il n'est pas venu en cours ce jour-là. En laissant traîner mes oreilles, j'ai appris par des Gryffondors qu'il serait malade, alité.

Je ne fus pas inquiet, préférant m'en agacer. Il ne pouvait pas être malade, vu comment il allait bien la nuit dernière.

Pourtant, il ne revint qu'au bout de quelques jours.

Il ne m'avait pas averti de sa « maladie » et de son absence, et il ne m'avertit pas plus de son retour.

Ce fut au détour d'un couloir que je le croisai.

Il était face à moi, discutant joyeusement avec Granger et Weasley. Il avait l'air fatigué. Peut-être était-il réellement malade, alors.

Je savais qu'il m'avait vu, impossible de ne pas me voir.

Pourtant, il ne me lança pas un regard. Ni ce jour-là, ni ceux qui suivirent. Il m'ignorait et cela me rendait fou de rage.

Ravalant ma honte, je consentis, pour la première fois depuis le début de notre « relation » à lui envoyer une lettre. Habituellement, c'était lui qui s'en chargeait, utilisant sa chouette qui venait toquer discrètement à ma chambre de préfet. Accroupis dans la volière pour rédiger ma lettre, je fus surpris par mon écriture tremblante.

Cher Potter,

Je suis assez surpris, et mécontent, cela va sans dire. Cela fait dix jours que nous ne nous sommes pas revus. Nous avions pourtant l'habitude de nous retrouver chaque soir. Je commence à m'impatienter.

J'ai entendu dire que tu étais tombé malade, il faut croire que cela est vrai. Mais dix jours ne sont-ils pas suffisants pour se remettre d'un petit rhume ? Le monde sorcier va avoir du mal s'il doit compter sur un garçon incapable de se remettre d'une légère fièvre.

... Je ne suis pas venu t'embêter. Donne-moi une date et une heure pour notre prochaine rencontre, je suis libre toute la semaine.

Avec impatience,

Drago Malefoy

A ma plus grande surprise, je n'avais reçu aucune lettre.

Harry n'aimait pas écrire et envoyait donc des missives assez courtes. Mais il répondait à chacune de mes réponses. Alors pourquoi, maintenant que je faisais le premier pas, il ne me suivait pas ?

Il n'y avait pas l'ombre d'un papier, l'ombre d'une plume de chouette blanche voletant à ma fenêtre. Et le brun semblait continuer de m'éviter.

Soupirant, j'hésitai avant d'envoyer la seconde lettre. Jevoulais une relation sans sentiments ni embrouilles, j'étais servi.

Mais cela ne pouvait pas être un autre que lui. Je ne voulais que Harry Potter. Et si pour comprendre ce qu'il se passait, je devais céder une fois à ses caprices, abandonner un peu de ma dignité, je le ferais. Mais je restais un Malefoy, jamais je ne dépasserais les limites de la bienséance. Je lui envoyai donc un courrier respectueux, au ton presque inquiet, légèrement moins digne qu'à l'accoutumé, mais toujours convenable.

Cher Potter,

N'as-tu pas reçu ma lettre précédente ? Pourquoi n'avoir pas répondu ? Il en va de même lorsque je te croise dans les couloirs. Tu sembles décidé à m'éviter, à m'ignorer.

Est-il possible de connaître la raison de ce brusque changement de comportement ? T'aurais-je offensé ?

Je suis à ton écoute,

Drago Malefoy

Cette fois-ci, je reçus une réponse au bout de quelques jours.

Malefoy, ne fais pas semblant de t'inquiéter pour moi. Notre ancienne relation ne le permettait pas et c'est encore moins le cas désormais.

Je veux qu'on ne se fréquente plus, c'est trop difficile. Mais ne t'inquiète pas, tu n'auras aucun mal à te trouver un nouveau ou une nouvelle partenaire.

Ne m'écris plus,

Harry Potter

Je ne compris pas.

J'avais pourtant fait des efforts, n'est-ce pas ?

Je lui avais même demandé ce que j'avais pu faire.

Je ne comprenais pas. Cette réaction était incompréhensible. Si Harry avait le sang chaud et prenait la mouche très rapidement, il ne restait pas longtemps fâché. Et il était incapable de m'ignorer.

C'était pourtant ce qu'il faisait en ce moment-même. Un peu plus d'un mois depuis la dernière fois où j'avais senti cette chaleur.

Cela me manquait

Il me manque. Harry me manque.