Le bateau voguait lentement au gré du vent qui le propulsait en faisant gonfler ses voiles. Drago ne pouvait naturellement pas voir la mer, mais il pouvait la sentir, sentir la houle à chaque vague et la puissance d'une telle étendue à chaque rafale venue du large.

Ses cheveux étaient si en désordre qu'il avait abandonné l'idée de les coiffer, surtout qu'Harry, assis à ses côtés, s'amusait à passer sa main dedans et à lui voler des baisers quand la pilote du voilier ne regardait pas dans leur direction. Le blond ne pouvait qu'espérer qu'elle regardait effectivement ailleurs, car plus leur échanges langoureux s'étiraient, plus il doutait des résolutions de son compagnon à vouloir rester discret. Il crut même entendre un rire de la part de pilote, mais ça aurait tout aussi bien pu être un cri d'oiseau au loin.

— Est-ce qu'il y a des oiseaux ici? s'enquit-t-il, curieux. Est-ce qu'on peut encore voir la côte ou on est déjà loin?

— On voit encore la côte, mais c'est de plus en plus flou. Et pour les oiseaux, j'en n'ai pas vu... je pense qu'on est trop loin pour eux.

— Ça fait un peu peur, non? ajouta-t-il. J'veux dire, de savoir qu'on est aussi perdu dans l'Océan...

Il sentit un frisson d'angoisse remonter dans son estomac et se demanda furtivement s'il agissait simplement d'angoisse ou d'un début de mal de mer. Il espérait vivement ne pas être malade. Il n'y avait rien de pire pour gâcher un voyage!

— J'peux te protéger, susurra alors Harry contre son oreille.

Le blond leva les yeux au ciel, un sourire en coin se formant tout de même sur ses lèvres.

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Drago portait une veste de flottaison, comme les règlements le stipulaient, n'empêche qu'il ressentit tout de même un énorme sentiment de vertige lorsque la mer l'engloutit tout entier. Il n'avait plus aucun contact avec le bateau, seul son corps dans l'immense mer qui s'était calmée. C'était à la fois effrayant et excitant.

Par chance, Harry le rejoignit rapidement, glissant doucement sa main dans la sienne. Le soleil tapait fort et la fraîcheur de l'eau faisait un bien fou. Ils durent rester une heure entière peut-être, les pieds suspendus dans le vide aqueux, libre de nager comme ils le voulaient selon leurs impulsions.

Drago n'avait heureusement pas eu le mal de mer, et il se sentait comme un poisson dans l'eau. Sans plus se préoccuper du regard potentiel de la navigatrice, il agrippa Harry comme une bouée de sauvetage en pleine tempête et l'embrassa jusqu'à ce qu'il n'ait plus une goutte d'air dans ses poumons. Peut-être que le brun avait raison finalement; ils étaient là pour profiter, tout court.

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Sous la table, leurs pieds s'effleuraient sans cesse, chacun d'eux prétendant que c'était accidentel. Draco dévoraient une assiette de moules absolument délicieuse au cari et lait de coco. Harry avait opté pour des pétoncles fumées et ils partageaient leur repas ensemble, voulant goûter au plus de saveurs différentes possibles.

C'était presque leur dernier jour de vacances. Mais ils avaient accumulé tant de souvenirs mémorables que la fin du périple ne promettait qu'un retour enjoué à la maison et quelques dernières semaines d'été ensoleillées.

Drago avala sa dernière gorgée de vin tandis qu'un sourire flottait sur ses lèvres. Il n'était pas encore ivre, mais le serait bientôt s'il buvait encore. Le pied d'Harry était remonté jusqu'à sa cuisse sous la table et il s'était empressé de commander l'addition.

Il paya, caressa une dernière fois le genoux face à lui du bout des orteils puis glissa ses pieds dans ses chaussures. Harry lui tendit galamment la main et il la prit afin de ne pas le vexer (et non parce qu'il avait besoin d'aide, s'entend), avant de se mettre lentement en marche.

La ville en bordure de mer avait une senteur bien différente de Londres qui recelait souvent d'odeur de sueur, de cigarettes ou d'ordures. Celle-ci transportait des parfums bien plus délicats et agréables de sel et de liberté. Le vent y soufflait plus fort également, chargé parfois d'effluves de poissons, parfois d'effluves florales; cela dépendait du jour et de l'heure. Quoi qu'il en soit, le blond l'adorait et il savait qu'Harry aussi à travers les nombreux commentaires sur leur environnement qu'il avait pris l'habitude de faire.

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— Ferme les yeux.

— Pourquoi?

— Parce que j'ai un cadeau pour toi.

Harry s'effectua donc, et Drago vérifia qu'il ne mentait pas en lui posant directement un bandeau sur les yeux. Le brun se laissa docilement faire. Soudain, il reçut dans ses bras une immense toile peinte en relief qu'il put sentir sous ses doigts.

— Wow! C'est une toile? J'peux enlever le bandeau?

— Pas tout de suite... j'veux que tu la regardes comme je l'ai regardée en premier. C'est un coucher de soleil sur la mer. J'ai parlé directement avec la peintre et elle a eu la gentillesse de me la décrire en détail. Elle a utilisé principalement du orange et du noir, ici, et ici, expliqua-t-il en guidant les doigts de son compagnon sur la toile. Tu peux même toucher la forme des vagues et du soleil.

— C'est vraiment incroyable, mais ça a dû te coûter cher!

— On demande pas le prix d'un cadeau, c'est impoli, le réprimanda son joli blond.

— Merci, je l'adore. Est-ce que je peux enlever le bandeau maintenant?

— Non, s'amusa Drago. Viens ici me remercier comme il faut.

Harry ne put retenir un rictus malicieux.

— Oh?

Il posa le large tableau sur la table avant de pousser son amour dans le lit pour l'embrasser passionnément.

— Je t'ai assez remercié là? chuchota-t-il contre son oreille.

— Non, pas encore...

Il continua de le remercier toute la nuit.

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Bonjour! Vous allez bien? :)

Moi oui, je suis très contente d'enfin poster 🐝🐝

Le prochain OS devrait être posté bientôt aussi, ce sera un Tomarry en plusieurs parties! (J'ai hâte hihi)