Partons, la mer est belle - 1

*Le titre est tiré de la chanson du même nom

Drago sentit d'abord l'air marin qui avait une odeur indubitablement salée, puis le sable qui lui glissa entre les orteils. Le vent fouettait ses cheveux dans son visage, tandis qu'il s'accrochait à la main d'Harry dans cet endroit nouveau.

— On est arrivé, lui dit son beau brun. La mer est juste là, à quelques mètres.

Drago sourit de toutes ses dents, bienheureux, et s'élança vers les vagues qu'il entendait s'écraser contre le rivage. L'excitation d'explorer l'inconnu se mêlait à une légère angoisse qu'il ne pouvait totalement réprimer. Il se retourna un instant vers son homme sans vraiment savoir ce qu'il pensait et continua à avancer jusqu'à ce qu'il ne pousse un cri soudain.

— Elle est glaciale! s'époumona-t-il pour qu'Harry l'entende malgré les assauts du vent.

Celui-ci ne put s'empêcher de rire, tout près. Il enroula son bras fort autour des hanches fines du blond et se mit à parler contre son oreille:

— À gauche, au loin, on voit une île avec des maisons et des falaises. À droite, on voit la plage qui continue pendant plusieurs kilomètres. On voit aussi la mer; elle est magnifique. Il y a un peu de vagues, le soleil se reflète sur l'eau comme plein de petites étoiles.

Oui, le soleil. Drago pouvait le sentir chauffer contre sa peau à découvert. Il adorait déjà cet endroit.

— On va se baigner? continua le brun.

— Okay... si tu me tiens la main.

— T'inquiète, le rassura-t-il d'une caresse contre son bras. J'vais te coller tout le temps.

Drago rigola doucement et entreprit de se dévêtir. Son vis-à-vis l'imita et rapidement ils s'immergèrent.

— Ah! C'est froid... Non, c'est glacial!

— Chochotte.

Son commentaire lui valut une tape sur l'épaule.

Au fur et à mesure qu'ils s'avançaient, le blond perçut de plus en plus la force des vagues. Il s'agrippa plus fortement à son pilier humain qui gloussa en réponse.

— Tout va bien, mon amour.

— Mmh mmh...

L'eau leur arrivait désormais au menton. Ils convinrent de ne pas aller plus loin par sécurité et barbotèrent tranquillement. Drago reçut une vague en plein nez et en avala une gorgée par accident.

— Beurk! C'est salé!

— C'est la mer, à quoi tu t'attendais?

— Avertis-moi au moins la prochaine fois!

— Y'en a plein, j'peux pas t'avertir à chaque fois.

Pour le punir, son compagnon l'embrassa à pleine bouche, le forçant à goûter le sel sur sa langue. Cependant, ça ne lui déplaisait pas le moins du monde. Il enlaça son ange encore plus serré et lui rendit son baiser avec tout autant de fougue, voire davantage. Ce dernier finit par le repousser, les joues cramoisies.

— On pourrait nous voir... Y'a d'autres gens sur la plage?

— Non, personne.

— Menteur.

— Non, j'te jure, c'est juste nous deux.

Bien que sceptique, le blond lâcha prise. Ça ne servait à rien de se disputer avec Harry pour des choses aussi insignifiantes. Au contraire, ils devaient profiter de leurs vacances ensemble.

— Décris-moi encore un peu le paysage, l'implora-t-il en inspirant à nouveau l'air salin.

— Ben, devant nous, on voit juste l'océan à perte de vue. J'pense qu'il y a un bateau au loin, mais j'suis pas sûr. Y'a des goélands aussi. Ils sont blancs avec le bout des ailes noires. Y'en a deux, non trois, non quatre! Et proche du bord, quand les vagues approchent, elles se transforment en écume. C'est blanc, comme de la laine de mouton. Ça y ressemble un peu quand même.

Ils se rapprochèrent du rivage et Drago put caresser l'écume mousseuse du bout des doigts tout en écoutant son roulis bruyant. C'était incroyable. La plage était désormais un de ses lieux préférés.

Cependant, un frisson le parcourut soudainement. Le ciel s'était couvert et le vent soufflait plus rageusement. Son corps mouillé grelottait d'avoir été immergé trop longtemps dans le liquide glacé. Harry arriva à sa rescousse, l'entourant d'une serviette.

— Viens, faudrait rentrer.

— Déjà? On peut revenir demain?

— On peut revenir tous les jours, mon amour.

Un rose plus foncé colora les joues pâles de son compagnon.

— J'ai déjà hâte.

— Moi, j'ai surtout hâte à ce soir, avoua Harry en descendant son bras dans le bas du dos de son joli blond.

Celui-ci le frappa à nouveau.

— On est ici pour profiter de la mer! lui rappela-t-il, d'un ton faussement sévère.

— Ou pour profiter tout court? argumenta le brun et Drago devinait un sourire dans sa voix.

— T'es insatiable!

— Juste avec toi, trésor.

Ils marchèrent alors le long de la plage jusqu'à leur petit chalet, main dans la main, heureux et enfin en paix. Leurs sourires ne faiblissaient pas, même lorsque la pluie se manifesta. Ils furent rapidement trempés, mais se retrouvèrent ensuite avec joie sous le jet brûlant d'une douche bien méritée.

Collé contre le mur par Harry qui l'embrassait comme un fou, Drago sentit son cœur se mettre à tambouriner, de bonheur, de désir pour cet homme qui l'avait séduit inlassablement, de soulagement que les temps difficiles de sa vie soient désormais derrière lui. Il était euphorique et comblé; ces vacances s'annonçaient parfaites.

___________

Micro-bonus: le haïku qui a inspiré cet OS

De leur écume de dentelle
Les vagues lèchent sensuellement
Les dunes de sable chaud

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top