Pardon, mais je suis gay - 2

*fanart par mangmangfangmu sur X

Tom avait planifié plusieurs arguments positifs afin de convaincre son professeur d'accepter. Il avait même un peu d'argent économisé à Gringotts en dernier recours, si rien d'autre ne fonctionnait. Par chance, ça n'avait pas été nécessaire. Evans l'avait simplement questionné sur la raison de sa demande. Il avait réfléchi un moment s'il devait lui dire la vérité ou inventer un mensonge qui embellirait un peu les choses.

— J'ai dit à mes amis que j'étais gay, commença-t-il, en baissant légèrement la tête et en jouant avec ses mains dans une imitation d'embarras. Mais... hum, j'ai peur qu'ils me croient pas ou... ou pire, qu'ils se moquent de moi.

L'autre homme haussa un sourcil et Tom décida que le faux bégaiement ne lui allait plus du tout: il n'était plus un étudiant de Poudlard depuis l'été et ne devait plus agir comme un enfant—même lorsqu'il souhaitait ardemment obtenir quelque chose.

— Est-ce que c'est la seule raison? demanda-t-il, tout en se penchant par-dessus la table plus près de Tom, comme s'il espérait pouvoir lire dans son esprit.

Le plus jeune fit la moue, puis soupira.

— Je voulais bien paraître devant eux.

Evans sourit doucement.

— D'accord. J'vais le faire.

Tom dissimula difficilement un sourire en coin victorieux.

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La rencontre suivante avec les Chevaliers différa d'à l'habitude. C'était plus amical; ils discutèrent davantage d'eux-mêmes et de leur vie que de leurs opinions du monde, de magie noire et des façons qu'ils pouvaient utiliser pour propager de force leur manière de penser aux autres. Tom savait que les opinions du Professeur Evans divergeaient beaucoup des siennes et de celles de ses suivants et il faudrait probablement des mois à lui susurrer de belles paroles avant qu'il ne se mette à changer d'avis, ne serait-ce qu'un peu. De toute façon, ce n'était pas du tout l'objectif du jour.

Quand Tom entra dans le pub avec Evans à ses côtés, il prit grand plaisir à admirer la scène qui se déroulait devant lui: Avery qui fronçait les sourcils, regardant suspicieusement la main ferme autour de sa taille; Mulciber et Lestrange, avec leurs visages surpris; même Nott qui levait la tête de son livre, pour une fois. Tom se tenait avec le dos bien droit, les regardant de haut, eux qui étaient toujours assis.

Quant à Rosier, même s'il semblait avoir fumé quelque chose d'assez fort, il fit l'effort de concentrer son regard et les salua:

— Professeur Evans, c'est un plaisir de vous voir ici. Est-ce que vous...

— On a récemment commencé à sortir ensemble, le coupa Tom, incapable retenir son expression fière.

Ils prirent place et il remarqua qu'il y a avait une fille dissimulée dans l'ombre de Mulciber. Ce dernier la présenta comme Catherine, sa nouvelle compagne, mais le visage ennuyé de celle-ci ne mentit pas lorsqu'elle les salua: il l'avait probablement payée pour être ici. Néanmoins, Tom remarqua rapidement son regard aiguisé et son prétendu détachement, tandis qu'elle analysait tout le monde consciencieusement et qu'elle s'engageait dans des conversations polies en prenant des notes mentales. Elle était loin d'être stupide; c'était plutôt l'opposé. Catherine était intelligente — probablement bien plus que Mulciber qui n'était doué que pour obéir aux ordres — et même si elle n'était qu'une adolescente de dix-sept ans, elle avait de grandes ambitions, une qualité que Tom estimait plus que toutes les autres. Il trouvait qu'elle pourrait faire un bon Chevalier.

— C'est un plaisir de te rencontrer, Catherine, dit-il avec un charmant sourire. Je me rappelle pas t'avoir vue à Poudlard par contre.

— J'ai étudié à Beauxbâtons, répondit-elle doucement et elle se pencha vers lui.

Tom crut qu'il l'avait peut-être déjà gagnée d'avance, mais elle ajouta alors:

— Riddle, est-ce que tu serais assez gentil pour me dire la vraie raison de cette rencontre? Mulciber est resté très vague à propos de ça, comme si c'était un secret ou quelque chose du genre.

Elle rigola légèrement, mais c'était manifestement forcé.

— Oh, c'est juste une petite réunion entre amis pour s'amuser tranquillement. T'inquiète pas pour ça.

Il ne lui donnerait pas plus d'informations à propos de ses plans, ou du moins, pas encore. Pas avant qu'elle n'ait prouvé qu'elle était digne de confiance.

Ils continuèrent leur conversation plutôt inintéressante et il commença lentement à la questionner de façon plus insistante sur son passé et sa situation familiale. Quand elle cessa finalement de blablater inutilement et se mit à s'ouvrir à lui, Evans, à sa gauche, se rapprocha de lui. Ce dernier glissa sa main sur sa hanche et osa même caresser sa peau sous sa chemise, tout en l'embrassant langoureusement dans le cou, juste au-dessus de son col. Ses baisers étaient sensuels et humides tandis qu'il léchait littéralement un petit bout de peau pâle et sensible. Le corps tout entier de Tom se figea et son estomac se tordit.

Il vit rouge, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes afin de contenir sa colère. Il faillit crier sur Evans, mais se remémora juste à temps que toute cette petite mise en scène faisait partie de leur fausse relation devant les autres. Toutefois, prétendre d'être ensemble était une chose; s'engager dans une romance physique devant tous ses suivants en était une autre. Cet homme n'avait aucune honte.

Puisque son ancien professeur ne semblait pas avoir remarqué que son comportement était déplacé, Tom tenta, aussi subtilement qu'il le put, de lui lancer un regard meurtrier droit dans les yeux. Evans sourit seulement comme un impertinent et embrassa sa joue dangereusement proche de ses lèvres. Tom jura intérieurement: il n'allait pas autoriser qu'un tel comportement se répéte.

— Pour quelqu'un qui prétend de pas être intéressé par les filles, je trouve que t'as regardé Catherine longtemps, dit Mulciber, lorsque celle-ci s'éloigna pour aller à la salle de bain, et une pointe de jalousie transparaissait dans sa voix.

— Ta jalousie est mal placée, répondit-il. J'aime pas les filles comme ça, et j'ai le Professeur Evans.

— Oh, Tom. Tu peux m'appeler Harry même si on est avec tes amis.

Ce sont pas vraiment mes amis, pensa Tom, amèrement. Et on sort pas ensemble pour vrai non plus.

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C'était passé minuit et un peu saoul que Tom transplana devant son appartement, avec Evans—ou Harry, peu importe comment il devait l'appeler maintenant—toujours à ses côtés.

— J'peux marcher correctement tout seul, j'suis pas si saoul que ça, dit-il méchamment.

— T'es fâché contre moi? Tu devrais être reconnaissant que j'aie accepté de t'aider.

— Oui, j'suis reconnaissant. Mais ton comportement était complètement déplacé; on était dans un lieu public!

— Tom, on est supposés être un couple. Si on montre pas notre affection en public, personne va nous croire.

— Peu importe... la prochaine fois, j'aimerais mieux que tu me touches pas comme ça.

La seule pensée de la main d'Evans autour de sa taille, ou pire, de ses baisers, le faisait sentir bizarre.

— Oh? Il y a une prochaine fois?

Tom n'avait pas encore précisé qu'il voulait poursuivre cet arrangement sur le long terme.

— Et bien, ouais... Je m'attends pas à ce que tu viennes à chaque semaine, mais, viens au moins une fois par mois, à moins que tu veuilles plus le faire?

— Ça me dérange pas de venir à chaque mois, mais... j'vais commencer à demander quelque chose en échange.

— Combien tu veux?

— Oh mon ange, c'est pas ton argent que j'veux.

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