Le banc en haut de la colline (OS)
Un OS un peu différent de d'habitude hihi! ;)
Assise seule sur son habituel banc en haut de la colline, Minerva feuilletait nonchalamment un livre qu'elle s'était procurée récemment à la bibliothèque de Poudlard. Elle y était encore directrice et songeait lentement mais sûrement à prendre une retraite bien méritée. Chaque chose en son temps cependant.
Aujourd'hui, elle profitait d'un dimanche tranquille — même le vent semblait s'être calmé pour ne pas la déranger — dans son endroit préféré. Elle l'aimait, car il offrait une large vue dégagée des alentours, dont l'orée de la forêt interdite et le Lac Noir. En ces vacances d'été chaudes et ensoleillées, aucun élève ne se promenait sur le territoire de l'école de sorcellerie, mais Minerva attendait quelqu'un.
D'autres minutes s'envolèrent dans l'espace-temps qui n'avait plus aucune importance. Seul le parfum des fleurs et le crépuscule orangé importait. Une femme blonde apparut soudain dans cet idylle, arrachant un sourire contenu à la plus vieille. Il y avait juste assez de place sur le petit banc de bois pour deux paires de fesses.
— Salut, souffla Narcissa de sa voix mélodieuse.
Elle prit place aux côtés de son amie et laissa un silence agréable flotter entre elles. C'est ce que chacune aimait le plus de l'autre: parfois, seule une présence rassurante suffisait et faire la conversation n'était aucunement nécessaire.
Narcissa passa son bras autour des épaules de Minerva et celle-ci lui déposa une main chaleureuse sur la cuisse. Elles regardèrent le coucher du soleil jusqu'à ce que le paysage s'assombrisse.
— Il serait l'heure d'y aller, dit la femme aux cheveux argentés.
La blonde acquiesça sans protester. Il y aurait bientôt des moustiques.
La directrice se leva alors en s'étirant et fit craquer ses vieilles articulations. Sa jeunesse commençait à être loin derrière elle. Narcissa l'imita, puis prit la main de son amie dans la sienne. Elles marchèrent jusqu'au château sans échanger d'autres paroles.
Lorsqu'elles entrèrent finalement dans la suite où résidait Minerva, cette dernière lui proposa, comme presque toujours, une petite gâterie.
— Tu veux du vin? J'ai aussi du sorbet au citron que les cuisiniers continuent de préparer... Sinon j'ai du porto, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.
Ce fut cette dernière proposition qui retint l'attention de son invité.
— Il faut se faire plaisir de temps en temps... je te prendrais un peu de porto, s'il te plaît.
La bouteille sortie de son armoire, les coupes se remplirent sans plus attendre et les deux femmes trinquèrent à cette belle soirée d'été.
❀᪥✿
Assise seule sur son habituel banc en haut de la colline, Narcissa était plongée dans un roman d'amour. Elle tournait les pages sans se préoccuper de l'heure; de toute manière, elle habitait désormais seule au Manoir depuis quelques années. Son ancien mari était encore en prison et son fils avait quitté la demeure familiale afin de voler de ses propres ailes. Autant elle rayonnait de fierté pour son seul enfant, autant la solitude la rongeait un jour à la fois.
C'était sa rencontre avec Minerva qui avait de nouveau égayé ses journées. La directrice de Poudlard, malgré son début de soixantaine, était encore bien en forme et encourageait Narcissa à prendre de longues marches avec elle, idéalement dans le jardin du Manoir ou dans la cour de Poudlard. Cette femme, d'apparence stricte et sévère, cachait sous son chignon serré une personnalité tendre, presque romantique. La blonde ne pouvait nier que ça lui plaisait. Ça la rendait heureuse surtout.
En finissant son chapitre, elle sursauta à la vue de Minerva qui s'était tranquillement installée à ses côtés sur le banc. Cette dernière bénéficiait d'un accès direct au Manoir où elle pouvait tranplaner sans problème. Ses visites surprises, somme toute assez fréquentes, étaient le soleil des journées de la maîtresse de maison. Elle les attendait toujours avec impatience, surtout qu'outre sa sœur, Andromeda, son petit-neveu, Teddy, et son fils bien sûr, elle recevait très rarement d'autres visiteurs.
— Presse-toi pas pour moi, finis ton livre, déclara la nouvelle venue en guise de salutation.
Il lui restait moins d'une centaine de page.
— On pourra aller prendre une marche après, indiqua Narcissa avant de faire exactement ce qui lui avait été gentiment ordonné: finir son livre.
Pendant qu'elle lisait, son amie sirota le restant de son thé qu'elle avait apporté dans une tasse en inox. Le silence les enveloppa alors, entrecoupé de pages qu'on tourne et de thé qu'on avale. Si on pouvait décrire le bonheur en toute simplicité, ce moment en serait probablement un exemple parfait.
Le claquement d'une couverture de livre qu'on referme mit fin à la douce torpeur qui s'était emparée de la cour du Manoir. La blonde se releva et Minerva en fit de même, arborant une expression détendue et heureuse. D'un accord commun, elles glissèrent leurs mains ensemble dans une étreinte lâche et entreprirent de faire le tour du grand jardin.
Elles ne rentrèrent qu'en fin d'après-midi et Narcissa proposa à son invitée un repas qu'elle avait cuisiné elle-même, accompagné d'une quantité généreuse de vin. Son hôte ne put refuser la promesse d'un tel délice et d'un coup de baguette, deux coupes et une bouteille voltigèrent jusqu'à la terrasse extérieure. Il fallait toujours prendre un apéritif après une marche. Et puis, ça laissait au plat le temps de cuire.
— Je pense prendre bientôt ma retraite, dit soudain Minerva entre deux gorgées de vin. L'année prochaine sûrement.
L'autre femme hocha la tête, satisfaite de cet aveu.
— On pourra passer plus de temps ensemble... peut-être même partir en voyage, ça t'intéresserait?
— Oui, sûrement. Mais c'est dans longtemps encore; on a le temps d'y penser. Ce que j'aimerais bien par contre, c'est d'emménager ensemble.
Les yeux bleus clairs s'illuminèrent à cette proposition.
— Vraiment!? Au Manoir?
La plus vieille s'esclaffa légèrement.
— Non, je pensais plus à un petit chalet dans la campagne... près d'un lac idéalement. On pourrait adopter un chat aussi.
Narcissa était dans un rêve éveillé. Jamais elle n'aurait osé proposer ce genre de choses à sa grande amie et pourtant, elle ne désirait rien de plus.
— J'adorerais ça, avoua-t-elle timidement.
En réponse, Minerva l'embrassa sur les lèvres pour seller leur engagement.
— J'ai hâte.
— Moi aussi.
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Voilà! J'espère que cet OS vous a plu! Je suis probablement la seule au monde à shipper ces deux-là 😭
Je compte également faire une suite à Partons, la mer est belle qui a été assez populaire (ce n'est pas 100% sûr, mais presque) <33
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