Tel que prévu, Drago avait passé la nuit chez Harry. Ils s'étaient réveillés dans les bras l'un de l'autre et avait fait des crêpes ensembles avant que le blond ne retourne chez lui avec la promesse de se revoir encore. Leurs sourires niais lorsqu'ils s'étaient quittés en disait beaucoup, de même que le rapide baiser qu'ils avaient échangé juste avant que Drago ne disparaisse dans la cheminée. Une sortie au restaurant était prévue pour le jeudi midi suivant, puis un souper chez lui samedi. Harry jubilait à l'idée de se voir deux fois cette semaine, surtout qu'il n'oubliait pas la promesse que son adorable blond lui avait fait faire la veille au soir.

Juste ce matin-là, il avait eu du mal à garder son calme lorsque son invité l'avait rejoint dans la cuisine en ne portant que des shorts minuscules et un tablier. Le brun avait laissé tomber son regard un peu trop bas, lorgnant avec une avidité à peine contenue les cuisses blanches et laiteuses qui dépassaient du tissu court des shorts. Drago lui avait lancé un sourire aguicheur en le surprenant en train de le mater sans vergogne.

— Encore une semaine d'attente Potter, avait-il dit d'un ton faussement mélodramatique. Tu vas survivre?

Le gryffondor l'avait fait taire en lui fourrant un morceau de crêpe dans la bouche. Si ça continuait comme ça, il n'allait assurément pas survivre.

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Harry boudait. Les lèvres pincées et les yeux observant la fenêtre avec une fixation obsessionnelle, il n'accordait qu'une oreille distraite aux babillages incessants de Pansy. Il suffisait qu'elle ouvre la bouche pour qu'Hermione et Drago lui vouent une admiration sans borne. En d'autres mots, non seulement la jeune fille s'était impoliment jointe à leur rendez-vous, mais en plus elle avait aussi invité Hermione à les rejoindre. Et elle monopolisait l'attention du blond. Harry la détestait.

Soudain, il sentit un pied lui titiller la cheville et releva brusquement la tête — probablement quelqu'un qui l'avait cogné accidentellement. Cependant, les geste se répéta une seconde, une troisième et même une quatrième fois. Les orteils n'étaient plus dans leurs chaussures et glissaient avec une certaine sensualité sous son pantalon, au niveau de son mollet.

Harry se tourna vers Drago avec une expression interrogative. Ce dernier ne le regardait pas, discutant avec les deux filles comme si de rien n'était, or ses doigts accrochèrent les siens sous la table. Il caressa tendrement la peau de sa paume, puis l'intérieur de son poignet en de légères pressions. Harry trouvait que la température se réchauffait drôlement vite. Il n'aimait pas l'idée qu'il devrait retourner travailler après ce repas et qu'il ne reverrait pas son petit serpent en privée avant samedi. C'était de la torture, la torture la plus exquise jamais expérimentée cela dit.

La serveuse revint rapidement leur demander s'ils étaient prêts à payer puisqu'ils n'avaient malheureusement pas énormément de temps avant le retour au travail. Devant leur accord collectif et enthousiasme, elle leur demanda en souriant:

— J'apporte combien de factures?

— Quatre, dit Hermione.

— Deux, répondirent les serpentards.

Alors qu'au même moment, Harry déclarait:

— Juste une.

La jeune femme eut un gloussement gêné.

— Je vais vous laisser quelques minutes.

En cinq minutes de dispute intense, Harry comprit que Drago avait voulut payer pour lui — et Pansy pour Hermione —, que personne ne voulait de sa charité, malgré le fait que ça lui faisait plaisir, et que finalement sa meilleure amie avait eu l'idée la plus simple: chacun payait pour soi. La serveuse fut soulagée de voir qu'ils avaient fini par s'entendre.

Drago annonça ensuite un peu trop explicitement qu'il devait aller aux toilettes avant de retourner travailler. Harry l'interpréta comme une demande et le suivit jusqu'aux salles de bain afin de le plaquer — enfin — contre le mur d'une cabine et de mettre sa langue dans sa bouche. Il rêvait de le faire depuis qu'il avait aperçu les splendides iris orageuses qui l'attendaient, l'air taquines, à la sortie du ministère. Il attrapa également les longues mèches blondes et fines entre ses doigts, savourant leur douceur presqu'irréelle. Ils les avaient vues scintiller sous le soleil chaud du mois d'avril un peu plus tôt et maintenant, elles lui appartenaient, tout comme les lèvres rosées qu'il ne cessait de dévorer. Drago gémit en l'attirant dans une étreinte encore plus serrée. Le gryffondor envisageait fortement de l'asseoir sur le comptoir et de le pousser contre le miroir, quand le bruit d'ouverture de la porte les força à se lâcher comme s'ils s'étaient brûlés.

Sans les regarder, un homme entra pour aller faire son affaire. Ils durent quitter les lieux pour ne pas avoir l'air louches, mais une fois dehors, Drago colla une dernière fois leurs lèvres pour un court baiser doux et chaud.

— Pense à moi ce soir dans la douche, chuchota-t-il à son oreille avant de s'éloigner pour transplaner.

Harry aurait, en effet, eu besoin d'une douche urgente. Il regarda sa montre qui affichait une heure trente; pas le temps. Il passerait donc l'après-midi à insulter mentalement son vilain serpent tout en espérant que son érection finirait par diminuer. Que de joies en perspective!

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Samedi soir, Drago arriva plus tôt, à peine passé dix-sept heures, avec un sac rempli d'ingrédients. C'était à son tour de cuisiner pour le brun et il allait essayer d'être à la hauteur, même si ses talents n'étaient évidemment pas aussi extraordinaires. Il entendit les escaliers craquer et bientôt la silhouette de son hôte se dessina peu à peu, commençant par les jambes vêtues d'un chic pantalon noir, puis le haut du corps, recouvert d'une chemise à manches courtes qui donnait un peu chaud à Drago. Il regrettait presque de ne pas avoir mis les shorts de la semaine d'avant, mais s'il voulait réussir à manger son repas avant qu'Harry ne lui saute dessus, il ne devait pas le provoquer dès le début.

— Wow, tes cheveux! s'exclama alors le gryffondor. C'est trop beau.

Il parcourut le reste de la distance qui les séparait pour venir l'enlacer et l'embrasser, laissant traîner ses mains sur les deux magnifiques tresses blondes qui pendaient de chaque côté de sa tête.

— Merci, c'est Pansy qui les a faites.

Le regard vert s'assombrit, sous celui amusé du serpentard.

— Vous habitez ensemble? demanda-t-il, d'un ton qu'il espérait nonchalant, sans toutefois parvenir à cacher entièrement son agacement.

Le blond gloussa, ayant envie de jouer un peu avec les nerds d'Harry.

— Peut-être... pourquoi? Ça t'intéresse.

— Ça m'intéresse beaucoup même, répliqua-t-il en emprisonnant son vilain serpent entre son corps et le comptoir, une main de chaque côté de sa taille.

Ce dernier sentit le bas de son dos buter contre la surface dure sans qu'il ne puisse s'échapper.

— J'habite seul, murmura-t-il. Pour l'instant.

Le gryffondor ne put s'empêcher de penser qu'un jour, ils pourraient peut-être habiter ensemble. Il dut y penser un peu trop longtemps, car Drago finit par le repousser doucement en lui disant qu'il avait besoin d'espace pour cuisiner. Naturellement, il se proposa pour aider, pourtant, son joli blond le chassa vers le salon avec l'interdiction de revenir avant que tout ne soit prêt. Il avait même donné un argument infaillible quand le brun avait fait mine de protester:

— Tu me déconcentres... énormément.

Il l'avait détaillé attentivement de haut en bas et Harry avait déguerpi en rougissant. D'accord.

Drago avait pressenti que s'il ne chassait pas le griffon, il finirait soit assis sur le comptoir, soit allongé sur la table, et cela, bien avant que le repas ne soit prêt — chaque chose devait rester en son temps.

Il cuisina d'abord une entrée de soupe de légumes, enchaîna sur un plat de poulet au miel et curry, puis termina en enfournant la tarte aux pommes qu'il avait préparée la veille. Il appela le brun alors que les bols et les assiettes volaient magiquement jusqu'à la table préalablement mise. Une bouteille de whisky pur feu attendait également d'être ouverte. Le blond n'avait pas l'intention de continuer cette soirée entièrement sobre, surtout qu'Harry le dévorait des yeux comme s'il était encore plus appétissant que le poulet.

— Merci pour tout, ça a l'air délicieux!

Il faillit répondre « le repas ou mes fesses? », mais se retint. Il ne voulait pas embarrasser le gryffondor tout de suite. Ils se souhaitèrent donc un bon appétit et goutèrent à la nourriture. Elle était très simple à préparer, mais exquise. Le whisky coula à flot, jusqu'à ce que les garçons ne se mettent à avoir chaud et ne déboutonnent les premiers boutons de leurs chemises. Drago sentait ses joues chauffer un peu et son impatience augmenter. Il ne supporterait certainement pas un autre film ce soir.

Une fois le repas engloutit et l'alcool bien au chaud dans leur gorge, le serpentard se leva de sa chaise et réalisa avec horreur qu'il chancelait. Il ne comprit pas pourquoi, lorsqu'il remarqua qu'Harry avait l'air à peine pompette. Il avait bu presque tout le whisky à lui seul. Génial!

— On ramassera plus tard, rit-t-il même si ce n'était pas vraiment drôle (c'était l'alcool qui le rendait joyeux). Aller viens!

Il agrippa le poignet du brun et le tira à l'étage en manquant de trébucher au moins deux fois. Harry finit par le soulever dans ses bras avant qu'il ne se blesse réellement. Drago se sentait comme l'héroïne d'une série à l'eau de rose qui venait enfin d'avouer son amour après soixante-deux épisodes de drama. Il se faisait porter en mode princesse et vu la façon dont le gryffondor le lança sur le lit avant de l'embrasser sauvagement, il aurait une nuit de folies digne de celle d'un couple fraîchement marié.

Il répondit tout aussi prestement au baiser de son homologue, si pressé qu'il en arracha presque sa pauvre chemise qui n'avait rien demandé. L'odeur enivrante de son ancien ennemi flottait dans les draps, plus entêtante que jamais, et lui faisait perdre la tête. Il balança ce qui lui restait de vêtements au sol et s'enroula autour d'Harry, emboîtant leur corps dans une étreinte parfaite.

— J'ai une promesse à tenir, chuchota le brun dans son oreille, alors qu'il caressait voluptueusement son corps en descendant toujours plus bas.

Il finit par attraper ses cuisses, les écarta avec délicatesse, puis glissa son pouce jusqu'à son entrée, la trouvant déjà humide de lubrifiant et dilatée. Stupéfait, il dévisagea Drago qui lui fit un clin d'œil suggestif.

— Attends... c'est pour ça que t'as pris autant de temps aux toilettes..? s'enquit-il malgré lui, les yeux agrandis d'étonnement.

— Disons que j'suis pas très patient ce soir.

L'idée que le blond se soit préparé dans la salle de bain sans qu'il ne le sache l'excitait beaucoup trop. Et dire qu'il était revenu s'asseoir à table l'air de rien. Harry ne put se retenir davantage et poussa ses doigts dans l'ouverture chaude, tandis que sous lui, le serpentard lâchait un gémissement de plénitude. Ils s'embrassèrent encore, d'un baiser imparfait, mouillé, tout deux de plus en plus impatients.

Drago n'en pouvait plus; il souleva les hanches et les pressa contre celles de son partenaire, l'encourageant à poursuivre. Le brun comprit aussitôt le message et retira ses doigts, appuyant un baiser tendre sur la gorge pâle. Il n'osait pas l'avouer, mais il était terriblement nerveux. Il n'avait pas fait l'amour depuis des années alors que son beau blond avait l'air si sûr de lui. Et s'il le trouvait nul ou était déçu? Un chuchotement titilla soudain son oreille:

— Arrête de penser.

Il hocha la tête, se forçant à chasser ses angoisses et se glissa enfin en Drago qui agrippa aussitôt ses épaules, rejetant la tête en arrière. Son corps l'accueillit en lui avec une agréable vague de plaisir et de douleur confondus. Le blond rêvait de ce moment depuis leur premier rendez-vous, sans pour autant vouloir brûler trop d'étapes. Maintenant qu'il y était enfin, il se sentait comblé, comprit, presque fragile sous les coups puissants qui inondaient son corps. Le léger balancement de ses hanches qui accompagnait chacun de ses sons de plaisir s'accentua, jusqu'à l'amener dans un cocon de félicité où plus rien n'existait si ce n'était les grandes mains d'Harry sur lui, ses baisers paresseux et leur union précipitée. Ce fut trop et il cria faiblement, épuisé par l'alcool et son orgasme soudain. Son souffle se calmait à peine qu'il voulait déjà recommencer, se sentant envoûté d'une façon absolument délicieuse.

Le brun observa avec une douce tendresse les traits magnifiques de son amant se détendre de sommeil. Il espérait avoir été à la hauteur, ayant l'impression d'avoir dévoré Drago sans aucune retenue. Il aurait dû faire durer le plaisir, lui murmurer des choses romantiques à l'oreille. À la place, il avait sauté sur le blond en ne suivant que son instinct primaire. Il poussa un soupir de dépit, puis enveloppa l'ange sous lui dans ses bras, le berçant comme il aurait dû le faire plus tôt.

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Il n'était pas très tard, quelques minutes avant minuit tout au plus. Drago s'éveillait d'un sommeil agité, peuplé de rêves très érotiques dans lesquels Harry lui faisait l'amour dans toutes les positions imaginables. La chambre était plongée dans le noir, et pourtant, face à lui, deux émeraudes brillaient encore.

— Tu dors pas? chuchota-t-il, brisant la quiétude actuelle.

— Non...

Il se hissa jusqu'à lui, collant leurs corps nus ensemble.

— T'es assez réveillé pour un deuxième round?

Le brun dissimula sa stupeur et feignit une assurance qu'il n'avait pas tout à fait, mais l'obscurité lui donnait des ailes.

— Tu veux faire soixante-neuf? demanda-t-il tout bas.

Drago grimpa à l'envers sur son torse avec enthousiasme.

— Oh oui!

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Coucou!!

Voici un petit bonus pour ce two-shot qui a reçu d'adorables commentaires 🥺

Merci tellement pour tout l'enthousiasme que vous avez donné à cette micro histoire, vous me donnez assurément l'envie d'en écrire d'autres. D'ailleurs si vous avez des idées, des prompts, ou même envies de collaborations, je suis ouverte à tout, n'hésitez pas.

À la prochaine~~ 💛🐝🌸