OS n°1
La salle était bondée. Toudou avait invité tous les SSC et les membres du Protocol Omega, pour fêter la fin de la guerre. Ils s'étaient tous entassés dans le quartier général d'El Dorado.
Et alors qu'ils auraient dû être deux, il était seul. Seul dans son coin, dans l'ombre, et il les regardait.
Ils étaient les deux dans la lumière, scintillants, comme un couple parfait. Un gémissement franchit ses lèvres quand il se souvient de tout ce qu'il avait partagé avec elle.
- Meia... gémit-il, tandis qu'elle souriait, et que son cœur se brisait en un milliard de morceaux.
Quelques semaines auparavant, ils étaient ensemble, c'était eux le couple parfait, la lumière les inondait comme son amour pour elle. Elle l'aimait aussi, pourtant... Pourquoi l'avait-elle abandonné ?
- Capitaine... murmura-elle à l'oreille de son partenaire.
Elle l'embrassa sous l'oreille puis s'écarta en riant.
- Ma Meia... lui répondit-il, en prenant l'une de ses longues mèches de cheveux violets pour la porter à ses lèvres.
Il avait envie de fondre en larmes, il les sentait venir, bientôt elles inonderaient ses joues par milliers. Pourquoi, pourquoi l'amour de sa vie, Meia, l'avait-elle quitté pour sortir avec Saru ?
- Gillis ? Tout va bien ?
- Oui, ne t'inquiète pas Fey. Je vais juste sortir prendre un peu l'air.
Sans attendre la réponse de son ami aux cheveux verts, il partit à grandes enjambées vers le balcon, au moins il ne verrait plus l'élue de son cœur, et l'air frais lui ferait du bien.
Il atteint enfin le balcon. Personne ne prêtait attention à lui, alors il laissa couler les larmes qui lui brûlaient les yeux, les joues, l'âme. Il était tellement désespéré, il avait l'impression de tomber dans un abîme sans fond. Il se laissa tomber au sol, sans prêter attention au fait que le sol était gelé.
Chaque jour il pensait avoir touché le fond, pourtant jour après jour la torture s'amplifiait, jour après jour la douleur trouvait un nouvel endroit à grignoter dans son cœur. Il pensait qu'il finirait par s'habituer, mais la revoir chaque jour, étincelante comme un joyau et inaccessible, écrasait son cœur déjà émietté. Son âme se morcelait, se détruisait, il sombrait dans un désespoir sans fond, comme une toile gluante.
Il pensait qu'au bout d'un moment la douleur aurait moins d'impact, mais il n'en était rien. Jamais il ne verrait le bour de ce couloir.
À genoux sur un sol gelé, une fine pluie tombait et se mêlait à son torrent de larmes. Ses funestes pensées avaient atteint leur paroxysme, lorsque la balustrade rentra dans son champ de vision.
Il entrevoir alors une lueur d'espoir, qui réussit à le faire se relever et parcourir les quelques pas le séparant de la barrière. Sa vie était un Enfer dont il ne verrait jamais la fin, pourquoi supporter indéfiniment cette douleur horrible ?
Pourquoi ne pas y mettre fin, ici et maintenant ?
Personne ne le regretterait, un simple adolescent mort par amour. Ses amis l'oublieraient vite, il n'était pas irremplaçable. Oui, c'était sans doute la solution la moins douloureuse, tenter le grand saut, franchir la ligne rouge.
Tremblant, il se glissa sur la balustrade. Personne ne faisait attention à lui.
Il y avait trois ou quatre mètres de hauteur, largement assez. Il se met debout sur la balustrade, et sans plus attendre ou réfléchir, sauta.
Sa mâchoire heurta violemment le sol, suivie par tout son corps. Il avait certainement cet os fracturé, ainsi que quelques côtes, et tout son corps lui faisait mal. Mais cette douleur ne représentait rien par rapport à celle que lui faisait ressentir Meia.
Il sentit son sang couler, se reprendre sur le sol, et le froid pénétrer jusque dans ses os. Cependant, si c'était le prix à payer pour l'oublier, ce n'était pas si élevé.
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