Innommé : 8.1

Ship : Erasermic

Commande : Bakagore

Trailer : Et si Shōta était un transgenre FTM... Et que sa classe le découvrait ?

NDA : Ainsi avec cette partie finale (sur deux chapitres à cause de sa taille) je clôture officiellement cette série de OS qui évoque la thématique de la transidentité (merci à Kallorion pour m'avoir corrigée, amour sur toi) de Shōta ! (Du moins, je ne juge pas nécessaire de rajouter une quatrième partie car j'ai fait un bon tour sur le sujet, sujet que j'ai d'ailleurs pris énormément de plaisir à traiter !)

Référence : Les parties une et deux sont respectivement les innommés 5 et 7 ;)

Bonne lecture ! 💕

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« C'est...

- C'est bien ça un binder, n'est-ce pas ? Pour... Mettre à la place du soutien-gorge. »

Sa mère compressa sa propre poitrine avec ses mains pour illustrer ses propos, sous le regard émerveillé de son enfant.

« Je n'étais pas trop certaine de la taille que tu m'avais demandée, alors j'espère qu'il tira. »

Quelque chose dans son regard d'habitude si terne avait pris un éclat qu'on ne lui connaissait que rarement, et lorsque la première larme coula sur sa joue, ce n'était pas de la tristesse qu'elle reflétait. Non, pas du tout.

« Mer... Merci... C'est exactement ça... »

Sa réponse était accompagnée d'une voix chancelante. Son cadeau fut serré tout contre son cœur.

C'était des larmes de joie.

« Merci énormément... »

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Lorsque Shōta Aizawa quitta les bras de Morphée ce matin-là, il surprit son réveil-matin avoir du retard sur son horaire habituel. Il pesta, se leva d'un bond, et se dépêcha de s'habiller pour partir. Il ouvrit son tiroir et farfouilla dedans à la recherche du portefeuille qu'il devait utiliser pour remplacer l'ancien, usé comme pas permis, persuadé en avoir un en stock. Il fronça des sourcils, irrité de ne rien trouver dans son bordel personnel, finit par attraper une enveloppe de tissu bleu marine qu'il utilisait étant plus jeune, et sans hésiter davantage par manque de temps, y déplaça sa maigre fortune avant de plier bagage et quitter son appartement.

Aujourd'hui, notre beau jeune homme avait trente ans et professait son savoir dans le plus prestigieux lycée de tout le japon ; Yuei, l'école de son adolescence. Professeur principale de la classe A, il se révélait méritant de quelques années d'activité d'enseignement aux côtés de ses deux meilleurs amis ; Hizashi et Oboro, tout aussi compétents que bruyants... Cela faisait maintenant dix ans qu'il était officiellement un membre à part entière de leur team. Onze ans qu'il portait son prénom actuel. Et quinze qu'il était ami avec Hizashi. Toutefois, il n'arrivait pas à se rappeler depuis combien de temps il espérait secrètement que le blond le remarque... Sûrement tout aussi longtemps.

« Shō-chan, you're late, le prévint le professeur d'anglais en l'accueillant dans la salle des enseignants du lycée.

- Non, tu crois ?

- Laisse-le, il a dû avoir une panne de réveil, encore, se moqua celui d'Histoire-géo en donnant un coup dans le haut du dos du noiraud qui ne put que grimacer sans rien ajouter pour le nier. Tu devrais te dépêcher, ça sonne dans trois minutes !

- Toi aussi tu devrais bouger, Oboro, rigola le blond en passant à côté d'eux avec le doigt levé, signe qu'il notait cela en connaissance de cause. On se revoit à midi !

- Ouais ! À toute à l'heure Hiz ! Toi aussi, active-toi, Shō. Tes élèves ne doivent pas prendre la sale habitude de ne jamais te voir à l'heure.

- Ouais ouais, j'y vais... grommela le professeur principal et de science en se débarrassant de sa veste avant de s'engager dans le couloir, nonchalant. »

Dans la salle de classe, Mina se balançait sur sa chaise. Elle papotait joyeusement avec son voisin Kaminari, à qui elle avait vicieusement chapardé son stylo-bille pour s'amuser à cliquer dessus, tout en rigolant à ses histoires. Lorsque la porte s'ouvrit, elle laissa ses quatre pieds retomber sur le sol et elle se dressa droite comme un piquet pour accueillir le Sensei. Ce dernier, qui n'avait fait d'effort que pour vêtir un pull léger qu'il avait enfilé à demi dans son pantalon noir, laissa tomber ses affaires au coin de son bureau et sans même saluer ses élèves, commença son cours. Personne n'en tint rigueur, ils avaient l'habitude, après tout.

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« Oi, Mina-chan, tu me rends mon stylo ? demanda le blond en se levant de sa chaise, prêt à rejoindre les autres à la cafétéria.

- Ouais, bien sûr. »

La jeune fille fit rouler ledit stylo sur la table, mais par mégarde, il tomba au sol dans quelques rebonds insignifiants. Le bureau était positionné juste en face du tableau, aussi, lorsque Kaminari se pencha en soupirant pour le ramasser, son regard se dirigea par hasard vers un sac oublié derrière la place du professeur. Il se redressa, son bien en main.

« Tiens, Kayama Sensei est bien partie avec ses affaires, pas vrai ?

- Eh bien, oui ? répondit Ejiro en passant près d'eux, clôturant ainsi le trio des retardataires. Pourquoi ?

- Parce qu'un prof a oublié son sac ici. »

Mina, curieuse, contourna sa table et souleva la besace pour la poser sur le bureau des maîtres de classe. Elle fit passer sa main dans l'ouverture de la fermeture éclair et en sortit un petit agenda, gribouillé ou avec des pages vierges. Si aucun nom n'y était inscrit, elle devina rapidement l'écriture gauche et un tantinet indéchiffrable du noiraud qui enseignait les sciences qu'ils avaient eu ce matin en première heure de cours.

« C'est sûrement le sac d'Aizawa.

- Comment a-t-il fait pour oublier ses affaires en classe et ne pas s'en rendre compte ?

- Il devait être en pause ou quelque chose comme ça, argumenta la fille à l'attention du rouge tout en poursuivant ses recherches.

- Meuf, tu fiches quoi là ?! essaya de l'arrêter Kaminari en attrapant son avant-bras.

- Bah, je fouille ?

- Et si on se faisait prendre ?

- Il n'y a clairement aucune nourriture dans ce sac, s'il devait manger il irait à la cafétéria ou piocherait dans la salle des profs. Crois-moi, on ne craint rien. »

Denki hésita un instant avant de libérer sa prise pour ouvrir le sac suffisamment grand dans l'optique de faire passer une deuxième main dedans. Kirishima parut paniqué.

« On va se faire tuer.

- Regarde ce que j'ai trouvé !! (Elle venait de sortir une trousse en forme de chat.) Aaaaah, kawaiiii !

- Ça colle pas vraiment au personnage. Il y a quoi d'autre ? marmonna le blond avant de retirer un portefeuille bleu marine. Ooooh, intéressant.

- Hm, je suis presque sûr qu'on ne doit pas y toucher, souffla le rouge en s'avançant vers eux. »

Ashido leva les yeux au ciel, un rictus provocateur collé sur son visage, et ouvrit l'étui. Elle tira la carte d'identité de leur professeur avec un grand sourire.

« Wow, la tête qu'il tire sur la photo ! C'est grinch...

- Regarde, Mina-chan, interpela le blond en tirant une seconde carte, plus usée cependant. C'est qui ?

- Shihō Aizawa ? Elle est mignonne, regardez ! On dirait qu'elle à dix ans sur la photo. Mais elle tire une de ses têtes haha !... Attendez voir. Pourquoi il a cette carte ? Qui c'est, cette fille ?

- Elle lui ressemble. Vous croyez que c'est sa fille ? interrogea Eijiro en désignant la photo monochrome.

- Aizawa Sensei a une fille ? répéta Denki, complétement perdu.

- Regardez la date de naissance bande d'abrutis, et comparez avec celle du prof... Ils sont nés le même jour. Et ont les mêmes origines. »

Mina montra les deux cartes côte-à-côte pour que les garçons puissent établir ce même constat.

« Mais alors, il aurait une sœur jumelle ?

- Faut croire, dépondit-elle sans regarder le rouge, continuant de dévisager la photo de cette fille avec un drôle de présentiment. Mais pourquoi il a la vieille carte de sa sœur dans son sac, dans ce cas-là ?... »

Et sans même prendre le temps de comparer les deux numéros pourtant similaires inscrits sur les cartes, comme ils entendaient des bruits de pas dans le couloir, ils effacèrent toutes traces de leur passage et s'enfuirent à la cafétéria pour déjeuner et partager leur découverte à leurs amis.

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Shōta, après avoir déjeuné, récupéra son sac sans se douter que quelqu'un ait eu la merveilleuse idée de le fouiller, et tourna les talons pour rejoindre la salle de sport où il devait donner cours à ses élèves en compagnie du professeur assigné à cette matière. En arrivant sur le terrain, il leva un sourcil devant les regards inquisiteurs de ses élèves. Il n'en tint pas rigueur, et sépara le groupe en deux lorsqu'il souhaita rejoindre Yagi. Le blond, de corpulence envahissante à la musculature travaillée, accueillit l'introverti à ses côtés. Ce dernier posa son sac à ses pieds et lui demanda :

« Tu leur as dit quoi pour qu'ils aient l'air de poissons asphyxiés ?

- Je t'attendais pour commencer le cours, je n'en ai pas la moindre idée, Aizawa-san !

- Hm... »

Le noiraud claqua des doigts pour faire taire le tapage nouveau qu'engendraient les murmures des adolescents.

« Mettez-vous par binômes pour l'exercice qu'énoncera le professeur Yagi. »

Toshinori hocha la tête et débuta ses explications pour hâter les étudiants à se mettre par paires. Shōta semblait quelque peu déconcerté par l'atmosphère du jour.

Mina, qui était la moitié du binôme d'Hanta, l'aidait à faire les étirements demandés. Tandis qu'elle faisait douloureusement écarter les jambes de son ami tout en lui tirant les bras, elle semblait pensive et n'hésita pas pour réfléchir à voix haute.

« Tout de même, ça m'interpelle. Pourquoi est-ce que le prof aurait une vieille carte de sa sœur dans son sac ?

- J'en sais rien, répondit Sero en serrant les dents.

- À ton avis, cette Shihō, elle est devenue quoi ?

- Mina pitié arrête de tirer tu me fais mal !! »

La jeune fille cessa l'exercice pour laisser son camarade souffler un peu. Elle en profita pour jeter un vague coup d'œil vers ses enseignants. Elle se posait beaucoup de questions, mais elle était curieuse, aussi.

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« Hiz', t'aurais de la monnaie pour que je me prenne un café ?

- No, sorry !

- Regarde dans mon portefeuille, dit le noiraud à l'attention de Shirakumo, sans lever le nez de ses corrections de copies.

- Oh merci, t'es le meilleur ! »

Le nuageux sortit du sac l'enveloppe bleu marine de son meilleur ami, et l'ouvrit pour piocher quelques pièces. Son regard couleur ciel tomba alors sur quelque chose qui n'avait pas lieu d'y être, et n'hésita pas pour la sortir légèrement afin de l'inspecter de plus près, avant d'avoir un éclat d'émerveillement.

« Oh, une vieille photo de toi ! »

Il tira intégralement la carte d'identité de Shōta et la montra au blond qui s'était approché pour voir sa trouvaille, un large sourire étirant la commissure de ses lèvres.

« Oh jeez, Shō-chan, regarde ! »

Le noiraud leva les yeux de son travail pour voir de quoi parlaient les deux idiots qui lui servaient de collègues.

« Ah.

- Bah alors, c'est tout l'effet que ça te fait, Shihō ? plaisanta Oboro en remuant la carte sous son nez.

- La ferme, maugréa le professeur principal en la lui arrachant des mains. Ça ne devrait pas être ici.

- Pourquoi tu l'as gardée ?

- Je n'en sais rien Oboro, lâche-moi avec ça. »

Il fourra sa vieille carte d'identité dans la poche de son pantalon et leva doucement les yeux pour croiser ceux trop verts du nippon-anglais. Ce regard tendre le fit fondre sans qu'il ne puisse lutter et immédiatement, son agacement s'envola comme un papillon. Hizashi sembla satisfait de l'effet qu'il faisait sur Aizawa.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? finit-il par demander, hypnotisé par ses émeraudes jusqu'à en oublier son irritation vis-à-vis l'ancienne appellation.

- For nothing. C'est juste fou comme je t'aime. »

Hizashi se pencha vers Shōta et pressa ses lèvres contre celles du noiraud, faisant tendrement rougir ce dernier qui ne s'y attendait pas du tout. Oboro détourna le regard et cacha ses yeux avec son manuel d'Histoire.

« Prenez une chambre bon sang ! »

Son air plaisantin réduisait l'effet d'embêtement qu'il cherchait à produire dans la tonalité de sa voix. Après tout, il était heureux que ses deux plus proches amis sortent ensemble, même s'il en était un peu jaloux. Pourquoi était-il toujours célibataire, nom d'un cumulus ?

Lorsque le couple rompit à regret l'étreinte éprise, Aizawa n'avait pas chassé ses nuances d'amour de ses pommettes. Ses yeux couleur nuit dévisageaient l'homme qu'il aimait tant, qui l'avait accepté malgré tout, qui l'avait aidé à s'assumer et changer pour être soi-même. Il sortit lentement sa vieille carte d'identité, et lorgna la photo de quelqu'un qu'il aurait un jour été. Son compagnon fit glisser sa main sous celle du noiraud avec affection, comme s'il cherchait à le rassurer.

« Elle est très bien cette photo de toi. Tu es magnifique. »

Tout à coup, brisant en une seule seconde l'atmosphère chaleureuse qui les avait engloutis, un bruit de pas attira leur attention, si bien qu'Oboro en reposa son manuel de cours pour tourner la tête vers la porte de la pièce étrangement ouverte. Ni une ni deux, Shōta abandonna ses corrections au même titre que ses deux meilleurs amis, et d'une énergie que peu ne lui connaissait, il quitta la salle des professeurs en manquant de très peu se prendre la porte. Il partit à la poursuite de la personne qui venait de prendre ses jambes à son cou, et très certainement écouter leurs conversations, malgré les appels des deux enseignants qui n'avaient pas bougé d'un pouce.

L'adolescent respirait difficilement alors que ses poumons cherchaient à s'oxygéner péniblement, mais ses jambes ne souhaitaient que continuer de courir. De la sueur froide perlait de son front jusqu'à sa mâchoire, tandis qu'il s'aventurait le long de l'étage pour disparaître un pallier plus haut. Malheureusement pour le jeune garçon, son professeur le rattrapa et lorsqu'il lui ordonna de s'arrêter, il n'eut d'autres solutions que de se plier à son ordre, par crainte de s'enfoncer davantage. Raide comme un piquet, il n'osa se retourner pour se confronter au terrible et sévère Aizawa.

« Midoriya, puis-je savoir ce que tu fais encore dans le bâtiment ?

- J-je... j'avais un cours de rattrapage avec Yagi Sensei et-et en sortant je... j'ai entendu votre discussion dans la salle des professeurs et comme j'ai entendu des choses à votre sujet je...

- Quelles choses ? demanda Shōta, les sourcils froncés. »

Izuku, prenant une profonde inspiration, fit volte-face pour le regarder droit dans les yeux. Il tâcha de garder son sang-froid, quand bien même la panique pouvait se lire dans son regard sapin.

« Par rapport... à... Shihō... »

Il avait répondu si doucement, et pourtant, l'adulte l'avait parfaitement bien entendu. Ses muscles se contractèrent.

« Ce n'est pas vraiment votre sœur... N'est-ce p-...

- Qui t'a raconté ça ?

- ...

- Réponds-moi !

- P-personne, personne !! se défendit-il en se protégeant la tête avec les bras. J'ai entendu des élèves de la classe en parler, je ne savais pas du tout si les rumeurs étaient fondées et qui a lancé le sujet ! Je sais seulement que...

- Qu'est-ce que tu sais ?! le pressa-t-il, presque hors de lui.

- Q-quelqu'un a fouillé dans votre sac et est tombé sur la carte d'identité s'il vous plait ne me virez pas !! »

Un instant de silence pesa entre les deux personnes. Finalement, l'adulte donna un ordre, si simple qu'on aurait pu hésiter, d'un mot craché d'une voix blanche.

« Sors. »

Izuku n'eut le temps de cogiter, sa peur le poussa à se mouvoir et il passa près de l'adulte à pas de course, avant de dévaler les escaliers en sens inverse, perdant l'équilibre à la dernière marche avant de se rattraper laborieusement au mur et s'échapper à toutes jambes.

« Et on ne court pas dans les couloirs !! »

Mais il ne l'avait déjà plus dans son champ de vision, impossible de décréter si le jeune garçon à problèmes l'avait écouté. Un certain moment passa sans qu'il ne puisse bouger, jusqu'à ce que, lentement, ses jambes flanchent et qu'il se laisse tomber sur une marche, la tête entre les mains.

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Shihō regardait devant lui, le visage fermé. Son père posa une main sur son épaule alors qu'il se tenait derrière l'enfant, et de l'autre, écarta une mèche de ses cheveux couleur d'encre pour dégager son visage. La jeune fille d'apparence n'arrivait pas à détourner son regard de l'objectif, comme s'il était paralysé. Le photographe soupira.

« Détends-toi, l'appareil ne va pas te manger. »

Il tripotait nerveusement le bas de son chemisier, celui qu'il était forcé de porter pour le cliché. Ses cheveux noirs ondulaient jusqu'au-dessus de ses épaules et avaient été soigneusement brossés pour l'occasion. Sa mère, à deux pas de lui, gardait les bras croisés sous sa poitrine.

« Chaton, je sais que tu n'aimes pas être prise en photo, mais fais un effort s'il te plait. C'est pour ta carte d'identité.

- Il y aura mon nom, dessus ? demanda son enfant, blasé.

- Ton nom, ta date de naissance, ton genre, tes origines, ton numéro de civil... énuméra platement le photographe en réajustant les paramètres de son appareil.

- Les gens pourront y lire que je suis une fille ?

- C'est ça, ma chérie, répondit cette fois le père en s'éloignant d'elle pour constater à quelle point sa fille était adorable dans cette tenue. »

Shihō baissa la tête, dégoutée.

« Il faut se dépêcher, il y a d'autres rendez-vous, intima le professionnel. »

L'enfant Aizawa releva le menton, son visage toujours fermé, et fixa l'objectif avec un regard sombre. Il fut ébloui quelques secondes...

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« Shō-chan, you're here !! »

Un certain anglophone énergique apparut aux pieds des marches, la main posée contre le mur, signe qu'il avait lui aussi couru et peut-être croisé la source de son malaise. Il prit une grande bouffée d'air pour estomper un temps soit peu son essoufflement, et fit quelques pas pour arriver à la hauteur de son compagnon. Il s'agenouilla juste en face de lui, ce qui eut pour effet de le rendre plus petit mais il était plus confortable de cette manière pour pouvoir regarder son visage. Il posa une main sur la cuisse du noiraud, et de l'autre, il lui effleura la joue. Ce contact lui procura un frisson amer. Aizawa releva son regard obscur pour transpercer le blond droit dans les yeux. Contre qui devait-il être en colère, au juste ?

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« Pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai dit quelque chose de mal ?

- Pourquoi tu m'as appelé Shihō-kun ?

- Oh ça ? rigola le blond en se grattant nerveusement la nuque. Désolé, tu préfères que je continue avec -chan ? Je ne voulais pas te mettre inconfortable ! Je ne suis pas sûr de comment t'appeler, for once... »

Il se mordit l'intérieur des joues et détourna le regard pour éviter de se perdre dans les onyx de son ami qui le dévisageait avec trouble.

« Appelle-moi comme tu veux.

- Donc Shihō-kun te convient ?

- ... Pour être franc, non, je ne veux pas que tu m'appelles par ce prénom.

- Mais alors, je dois t'appeler comment ? »

L'élève de première année regarda par la fenêtre du bus, pensif.

« Shi ? proposa son ami, l'index sur son menton.

- Non.

- Ihō ?

- ...

- Shi... hō... Shō ?

- J'en sais rien, soupira-t-il en se levant de son siège, prêt à descendre à leur arrêt assigné. Faudrait que j'y réfléchisse.

- Then ! Pour le moment tu seras Shō-chan !!

- Tu ne voulais pas mettre -kun ?

- Euh... Yeah, I wanted to say Shō-chan !! se corrigea-t-il en lui emboîtant le pas. »

En sortant du véhicule, Hizashi posa un pied sur le trottoir et la glace qui se cachait sous la neige lui fit perdre l'équilibre, si bien qu'il en tomba sur le flan, sous les regards tantôt inquiets, tantôt amusés des passants. Le noiraud se pencha vers lui sans retirer les mains des poches de sa doudoune. L'énergique releva la tête de la poudreuse, et son visage rougi par le froid mordant picota au simple contact de la douce brise. Il croisa le regard couleur nuit de son ami, dont l'expression un tantinet amusé venait de faire accélérer son rythme cardiaque.

« Tu t'es encore trompé. Mais va pour Shō-chan. »

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Shōta soupira et se leva de son assise de fortune.

« Il me reste des copies à corriger.

- Tu ne vas pas me dire ce qu'il s'est passé, Shō-chan ? Pourquoi le jeune Midoriya courait dans le couloir ? »

L'absence de réponse fit planter ses dents dans la lèvre inférieure, tandis qu'il observait la démarche blasée de son compagnon prendre pour direction la salle des professeurs. Il se résigna à toutes tentatives d'insistance et le suivit deux pas en arrière.

[À suivre]

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