Ship : Erasermic

Commande : Bakagore
(❤🥺 J'adore tes idées, j'espère que ces 7500 seront à la hauteur de tes attentes !)

Trailer : Et si Shōta n'avait pas survécu à l'attaque au USJ... ?

NDA : Désolée pour les OS en attente, j'en ai commencé pas mal, je suis juste en syndrome de la page blanche devant des commandes qui me donnent carte blanche. Ce n'est pas pour déplaire, mais mes idées ont besoin d'une base plus concrète pour la plupart... Peace and Love en attendant de les terminer ! 😥😂❤

Sinon, concernant ce texte, je me suis inspirée d'un article magnifique sur le deuil (psychologies.com). Le début du TS est certes un peu long, car il retranscrit l'évènement du manga pour vous situer.

Par respect pour votre lecture, le Two Shot (car encore une fois, je me suis laissée emporter par le flux de mon imaginaire) sera publié sans intervalle particulier, contrairement au précédent Two Shot qui a été publié sur deux jours. Je poste juste sur deux chapitres pour ne pas trop désespérer les moins friands des longs textes en un seul pâté... Profitez donc d'une lecture sans coupure de temps, n'hésitez pas à me donner votre avis... 🥺💕 La seule indication que je vous donnerai, ce serait de prévoir un bon moment pour lire sans risquer de se faire couper. Posez-vous, sans stress, profitez juste du texte. J'y tiens réellement. Bonne lecture 🥰

Ps : Je m'excuse sincèrement pour ce que je vais vous faire subir.

꒱࿐♡ ˚.*ೃ

« Numéro 13... Comme tu te consacres surtout aux missions de sauvetage, tu manques cruellement d'expérience en matière de combat ! Ton propre pouvoir vient de te réduire en poussière ! »

Devant la vue atroce du héros cosmonaute qui se faisait aspirer par son propre trou noir, les étudiants de la seconde A ne purent que vainement hurler son nom, effrayés par le sort qui venait de le mettre hors combat. Luttant pour ne pas se faire réduire en molécules volatiles, il offrait une vue incroyablement affreuse à Iida, celui-ci étant figé.

« Tenya-san ! Cours !! ordonna alors Rikido pour le faire réagir afin qu'il aille chercher de l'aide. »

Qui aurait pu prévoir une seule seconde que des vilains attaqueraient le centre de simulation d'entraînement de sauvetage USJ ? Personne. Absolument personne, et c'était bien ça qui faisait rage chez Shōta Aizawa, qui se démenait corps et âme pour protéger ses élèves. Alors que la silhouette floue du délégué à l'alter motorisé traçait près d'eux, trois paires d'yeux s'écarquillèrent, tandis que leurs hôtes, blancs comme un linge, fixaient, presque anéantis, leur professeur principal se faire sévèrement empoigner par un Brainless, face contre terre. Minoru suait à grosse gouttes. Tsuyu manquait de s'évanouir. Et Izuku ouvrit grand la bouche, les yeux embrumés de larmes naissantes.

« A-... Aizawa-sensei... »

C'était à peine s'il bougeait. Et heureusement, ou plutôt malheureusement, Eraser Head était toujours conscient, et il souffrait. Oui, il souffrait atrocement, son bras était réduit en miette sous la poigne féroce du monstre, cet humain qui n'était pas, et du sang. Beaucoup trop de sang. Jaillissait de tous parts. À quoi ressemblait-il ? Il ne souhaitait pas le savoir, car être comparé à une poupée de chaire et d'os brisés n'était pas pour plaire. Son bras craqua encore sous sa puissance barbare. Le Brainless semblait aimer ce bruit, ce son délicieusement répugnant de la mutilation de sa proie. Shōta serra les dents, voulait hurler, mais ne pouvait qu'émettre un grognement de malaise. Il n'allait pas bien. Pas bien du tout, et cette vue s'offrait à ses propres élèves. Il avait honte, mais tenait le coup.

« La faculté de neutraliser les alter, c'est mignon, commenta la voix de Tomura, bien habillé de ses mains sans vie. Mais au bout du compte, face à un adversaire largement plus fort que toi, c'est comme si tu étais un sans-alter ! »

Le noiraud chercha à relever la tête pour apercevoir le chef de l'alliance des super-vilain, mais le Brainless ne fut pas de cet avis-là. Il posa sa grosse main sur le bras encore valide, et l'écrasa durement contre le sol, le broyant à sa plus grande satisfaction. Il venait de briser son bras comme une vulgaire brindille... Mais Shōta savait que son alter faisait toujours effet sur lui, il comprit donc que cette force qu'il pensait être son pouvoir, n'était en réalité que sa puissance naturelle, c'était comme se mesurer à All Might !

Il n'avait plus la force de lutter, mais sa rage en décida autrement. Il risqua une nouvelle fois de relever la tête, mais le vilain monstrueux en profita pour envelopper sa grosse main derrière le crâne du noiraud, et d'un geste sans pitié, l'écrasa sauvagement contre le goudron, créant même un trou là où il n'y devrait pas y avoir. Mineta laissa ses larmes s'échapper sans qu'il ne puisse les retenir davantage, ses mains devant la bouche, sans plus même penser à ses vêtements trempes. Ils n'avaient pris aucune peine de quitter l'étang, pensant y être en sécurité.

« I-Izuku-san, par pitié... dis-moi que tu ne comptes plus t'en mêler... ! »

Le successeur d'All Might était figé, son cœur ratait des battements, et la fille-grenouille n'était pas dans un meilleur état. Ils étaient tétanisés. Ils voulaient réagir, mais ils ne pouvaient pas. Ils ne pouvaient pas du tout, pas en voyant leur professeur dans cet état.

« Tomura Shigakari !

- Ah, Black Mist... Tu t'es occupé de Numéro 13 ? »

Un second vilain aux allures de fumée violette en costume s'approcha du jeune adulte aux mains.

« Il ne posera plus de problème, répondit-il nonchalamment. Par contre, des gamins se sont échappés de mes portails, et l'un d'eux à réussi à en sortir.

- Quoi ?! ... s'outra Tomura en commençant à se gratter nerveusement le cou, en proie de faire une nouvelle crise de nerf. Tss... Black Mist... Si je n'avais pas besoin de ton alter, je te réduirais en miette... (Il commença à parler pour lui-même.) On ne fera pas le poids contre des dizaines de super-héros bien entraînés... Il faut se rendre à l'évidence... On est 'Game Over' pour cette fois... »

Finalement, Tomura releva la tête, baissa ses mains afin de laisser sa chaire respirer un peu, et s'approcha un peu du Brainless qui tenait toujours Shōta Aizawa contre le bitume, à la limite de l'inconscience, et souffrant donc atrocement encore.

« On s'en va, ordonna le vilain à l'attention des deux autres. »

Surpris, Mineta s'alarma auprès de ses amis :

« I-il a bien dit 'On s'en va' ?

- C'est ce que j'ai entendu, oui... répondit Tsuyu en chuchotant. »

Fou de joie, le plus petite de taille se jeta dans ses bras. La fille-grenouille rendit son étreinte, pas plus gênée que cela.

« Hourra ! On est sauvés !

- On dirait bien, kero, sauf que... (Elle sentit Minoru profiter de la proximité pour toucher sa poitrine, et elle le noya directement.) J'ai un mauvais présentiment. Pas toi, Izuku-kun ?

- Si... Ils partiraient comme ça, après tout le mal qu'ils se sont donné ? »

Deku n'y croyait pas. Ces vilains étaient venus tuer All Might, qui n'était pour le coup pas présent, n'est-ce pas ? Cette attaque n'aurait servi à rien hormis mettre Yuei en état d'alerte.

Voilà qu'il avait pensé trop vite. Tomura venait de leur faire face, comme découvrant leur présence jusque lors ignorée.

« Mais avant, on va égratigner un petit peu la réputation du symbole de la paix ! »

Personne ne l'avait prévu. Personne ne l'avait vu se déplacer à l'allure de la lumière. Mais à présent, le voilà face aux trois apprentis héros, mais surtout de Tsuyu, le regard fou et la main tendue vers son visage. Minuro et Izuku avaient perdu leur souffle, et pourtant, lorsque sa paume rencontra la chaire de la jeune fille, rien ne se produisit, elle était toujours intacte. Le vilain parut agacé, et tourna la tête avec harassement vers le Brainless.

« Quelle ténacité, Eraser Head... »

C'est alors que dans un ultime essor de rage, le noiraud avait relevé une nouvelle fois la tête, le visage sanguinolant et les yeux carmin, dans l'unique but d'effacer l'alter du jeune vilain avant qu'il ne détruise l'une de ses protégés. Mais comme toujours, le tas de muscle en décida autrement, et écrasa une nouvelle fois son crâne avec violence contre le sol, faisant même propulser des bouts de goudron comme une éclaboussure de roche, tout autour d'eux.

Izuku, dans un dernier élan de lucidité, se propulsa hors de l'eau, le poing serré, hurlant sa colère à Shigaraki qui avait failli tuer son amie.

« NON ! NE LA TOUCHE PAS ! »

Mais, malheureusement pour lui, le Brainless avait abandonné le corps inanimé de son professeur pour contrer son attaque à la place de son patron aux mains. Le jeune garçon, hébété, n'arrivait pas à croire que la chose avait cette vitesse, cette force d'assimilation de son smash...

Silence fut dans la salle alors que les dernières lueurs d'espoir de s'en sortir ne s'éteignent... Du moins... Jusqu'à ce que le renfort arrive enfin.

« Tout va bien ! La cavalerie est là !! »

Et All Might ne souriait pas, sa rage était sans égale.

S'en suivit alors un duel sans merci entre le Numéro Un et son dissemblable sans cervelle qui dura plusieurs longues minutes de supplice, mis à terme lorsque le blond l'envoya valser dans le ciel d'un ultime coup de poing. Confiant enfin le sort de Shōta entre les mains de son ami-grenouille, Deku, n'en pouvant plus, décida d'agir pour protéger son mentor qui se retrouvait affaibli et très certainement incapable de se protéger de l'autre vilain, jusque lors mis de côté. Alors que Tomura n'avait pas le regard tourné dans sa direction, le jeune garçon avança son smash, et la vitesse d'attention de son adversaire aurait pu lui être fatale si une balle n'avait pas été tirée dans cette main qui aurait pu le réduire à néant. All Might, la bouche en sang et mal au point, tourna le regard vers l'entrée où Tenya, en sueur, attirait à présent tous les regards.

« Je suis de retour !!! »

Et derrière lui, une ribambelle de professeurs super-héros se tenaient, dont Snipe, celui au pistolet encore fumant. Tous avaient le sourire tiré vers le bas, en colère contre ces vilains, mais surtout Yamada, particulièrement soucieux, avait posé instinctivement son regard sur Shōta, inconscient, porté difficilement par une élève en retrait. Son cœur rata un battement. Voir son compagnon dans cet état l'avait figé. Present Mic déploya alors son alter pour répulser les vilains, sa colère multipliée par deux-cents.

Ils avaient gagné. Les vilains ont battu en retraite. Les élèves étaient tous vivants. Mais à quel prix ?

Les ambulances étaient partis depuis un moment, le Brainless fut retrouvé puis attaché, et le contrôle fut récupéré pour les futurs héros. L'inspecteur Tsukauchi regroupa les élèves pour les compter. Après quelques échanges plus ou moins professionnels, il décida de les renvoyer dans leur lycée, jugeant le moment trop inopportun pour récolter leur déposition. Tsuyu, un peu intimidée par l'homme en costume de travail, s'approcha de lui.

« Excusez-moi... Comment va Aizawa-Sensei ? »

Le policier dévisagea un part un les étudiants sans réponse précise. Les médecins étaient sûrement sur le coup, à l'heure qu'il était, prenant en charge Eraser Head et Numéro 13. Il lui semblait qu'All Might et le jeune Deku s'en remettraient, mais il n'avait pas plus de détail que cela. Alors il s'excusa auprès de la jeune fille, avant de sortir son téléphone portable. Il composa un numéro qu'il connaissait par cœur et attendit quelques sonneries. Ce fut long. Les hôpitaux n'étaient que demande de patience et respect. Lorsqu'une voix lui répondit enfin, il se présenta de son titre professionnel et l'interrogea sur l'état des professeurs blessés. Un instant s'écoula. Numéro 13 allait s'en sortir, bon point.

Il devint tout d'un coup très silencieux. Les étudiants, inquiets, s'échangeaient des coups d'œil furtifs en attendant le verdict. Finalement, Tsukauchi raccrocha, le regard perdu dans le vague.

꒱࿐♡ ˚.*ೃ

Hizashi courrait à tout allure dans les couloirs de l'hôpital, oubliant volontairement les règles de déplacement. Ses longs cheveux étaient détachés dans son dos, et à la place de son costume entier, le blond arborait le tee-shirt gris qu'il portait en dessous ainsi que son pantalon habituel. Il n'avait pas eu le temps de finir de se changer lorsqu'il avait reçu le coup de fils. Il était en panique. Dites-moi que c'est pas vrai. Dites-moi que c'est pas vrai. Dites-moi que c'est pas vrai.

Enfin, son corps s'arrêta devant la porte de la chambre assignée, et il déboula dans la pièce dans un fracas sans nom. Ses yeux trop verts cherchèrent le visage de son compagnon, et sa respiration se calma lorsqu'il l'aperçut, dormant sereinement dans le lit blanc, le visage enroulé dans du bandage sans couleur. Ignorant le médecin qui se tenait là, Yamada s'approcha à pas lent de son chevet, et se mettant à genoux par terre, il lui prit la main. Cette main qu'il serrait jadis étant adolescent, à la sortie du lycée, dans les parcs. Cette main qu'il caressait les nuits avec tendresse lorsqu'il observait paisiblement son visage enfantin dormir dans ce lit trop grand pour un. Cette même main qui lui parut si froide au creux des siens. Le médecin lia ses doigts entre-eux et le regarda tristement.

« Son cerveau a arrêté de fonctionner juste avant d'arriver aux urgences. Malgré tous les efforts de mon équipe, nous n'avons rien pu faire pour le réanimer. »

Hizashi posa lentement le dos d'une de sa main sur la joue fragile de Shōta. Il ne réagissait pas. Normalement, ce simple geste le faisait frissonner de bien-être. Il l'aurait ensuite embrassé. Mais non. Il demeurait stoïque derrière ce trop plein de bandage qui respectait son intimité, son image.

« Je suis sincèrement désolé, Yamada-san, votre conjoint c'est bien battu... Sans lui, ces enfants ne seraient peut-être plus en vie, eux-non plus. Je vais vous laisser un peu seul, venez me voir plus tard... »

Par souci de leur intimité, le médecin ramassa son brancard et quitta la chambre sans plus de bruit, laissant Yamada seul avec le corps inerte de son meilleur ami d'enfance.

« Tu n'as pas pu t'empêcher de protéger tes élèves au péril de ta vie... N'est-ce pas, Shō-chan ?... » 

Hizashi sentit son cœur se serrer douloureusement. Tout leur monde, celui qu'ils avaient construit ensemble, venait de s'écrouler comme un vulgaire château de cartes.

« Passe le bonjour à Oboro de ma part... »

C'était la première fois qu'il ressortait seul de l'hôpital.

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Midnight releva soudainement la tête.

« Bonjour Hizashi-kun ! C'est bon de te revoir. Oh, ne t'inquiète pas pour les dossiers semestriels, ton remplaçant s'en est occupé ! Je lui ai dit de ne pas le faire mais il ne savait pas quand tu reviendrais. »

Le blond, à peine entré dans la salle des professeurs, attira l'attention de ses collègues. Il sourit à son amie de jeunesse.

« Faudra que je le remercie à l'occasion ! »

Il redéposa la pile de feuilles, et laissa tomber son sac près du canapé. Il se prépara un café tout en sifflotant une petite mélodie, surprenant quelques-uns des professeurs. Le titulaire de la seconde B, Sekijiro Kan, se leva de sa chaise pour imposer son opinion.

« Yamada-san, excusez mon indiscrétion, mais ne devriez-vous pas revenir la semaine prochaine, normalement ? »

La cafetière crachota son breuvage noirâtre dans le mug, et la boisson délicieusement amère se laissa porter jusqu'aux lèvres de Present Mic. Celui-ci s'adossa au mur, et souffla au-dessus du liquide pour le refroidir.

« Le principal Nezu m'a permis de revenir à la date convenue. C'est cinq jours de congé, après tout. Je n'échappe pas à la règle.

- Comment ça se fait ? insista Kayama, aussi curieuse qu'inquiète. Je croyais qu'on t'avait assigné à...

- Guys, ne vous inquiétez pas, I'm fine ! rigola le blond avant de siroter une première gorgée de café. J'avais besoin de reprendre le travail, c'est mieux que rester chez moi à ne rien faire. Cinq jours sans bouger, c'est trop long ! Il était comment Koukan-san ?

- Un professeur d'anglais comme un autre, mais il ne te remplacera pas, soupira-t-elle avec un sourire discret, quoiqu'un peu surprise du changement de sujet. Il était très gentil, mais pas assez formé. Il a platement évalué les élèves dans leur dossier, je te conseille tout de même de contrôler avant de les rendre aux professeurs principaux.

- Et All Might ?

- Il gère bien la seconde A. Ça l'a un peu déstabilisé de ne plus être seulement le professeur de cours super-héroïque, mais il ne s'en plaint pas. Je crois qu'on va arrêter de chercher un nouveau professeur, il prend ses marques, après tout. »

Elle marqua un moment de silence, gênée, avant de baisser légèrement la tête.

« Désolée. Je sais que c'est un peu dur de parler de ça, je...

- Nah, tout va bien, ça ne me dérange pas ! »

Les collègues furent surpris de sa bonne humeur. Yamada jeta un coup d'œil à l'horloge, termina son café plus trop chaud d'une traite, et ramassa son sac.

« Je vous laisse, on se revoit à la pause ! »

Il quitta la salle des professeurs aussi vite qu'il avait vidé son mug. Les enseignants, une fois la porte fermée, ne masquèrent plus leur air soucieux.

« Je ne pense pas qu'il devrait reprendre le travail aussi rapidement.

- Moi non plus, mais que peut-on y faire ? Il a l'air de bien se porter. Si le proviseur Nezu a donné son feu vert, c'est OK. »

Midnight eut un long soupire, et détourna tristement le regard.

« Je veux lui faire confiance. Il est mon ami, après tout...

- Votre ami, d'accord, mais il vient de perdre son collègue, son meilleur ami d'enfance et son partenaire de vie ! Il est en plein traumatisme, je trouve ça scandaleux qu'il reprenne le travail aussi tôt !

- Shōta était aussi notre collègue et ami, nous n'avions eu droit qu'à trois jours de congé, argumenta la jeune femme. Ces enfants aussi, d'ailleurs, mais le monde ne peut pas s'arrêter de tourner comme ça. Nous sommes des super-héros, nous perdons chaque année des collègues, des connaissances, des proches. Nous avons choisi le métier le plus risqué et savions ce qui nous attendait. Si Hizashi se juge capable de reprendre le travail, alors c'est une bonne chose ! »

Vlad King serra les dents et les poings.

« Aizawa n'était pas seulement son collègue, vous le savez parfaitement bien. Nous savons tous ici à quel point vous tenez à Yamada, mais restez professionnelle, je vous en prie, parlez-lui. Il ne va pas bien. »

Elle se leva promptement de sa chaise.

« Je suis professionnelle. Et vous, soyez plus respectueux. C'était mon ami d'enfance, à moi aussi.

- J'ai entendu dire que vous aviez déjà perdu un ami. »

Elle se figea, et le visage d'Oboro surgit de sa mémoire. Elle secoua la tête, se tenant les bras, le cœur serré. Il avait raison. Hizashi avait déjà subi une perte, une nouvelle n'était qu'un traumatisme supplémentaire.

« Très bien. Je verrai ce que je peux faire. »

Nemuri quitta la salle des profs dans l'optique de rejoindre sa classe, en colère contre son collègue, mais pas pour ses mots, mais pour sa vérité. Elle devait veiller Hizashi, elle était la dernière personne à qui se rattacher, à présent.

C'était la première fois qu'il enseignait sans lui pour l'attendre à la fin de la journée.

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« Bonjour Yamada-sensei, dirent les élèves en cœur lorsque leur professeur d'anglais arriva dans la classe.

- Good morning students. These two days went well with the replacement ? interrogea-t-il calmement tout en posant ses affaires sur le bureau, avant de s'y assoir à moitié. Did you see the grammar rules ? »

La seconde A opina du chef, un tantinet déstabilisée par l'absence d'énergie. Tsuyu, fidèle à elle-même, leva la main.

« Yes ?

- Pourquoi vous aviez des jours de congé supplémentaire, kero ?

- Meuf, ça ne te fait pas, bredouilla Kaminari.

- Laissons-le dans sa propre intimité, vous savez bien qu'il était le plus proche ami d'Aizawa-sensei ! s'énerva Iida en remuant les bras, faisant baisser la tête de quelques élèves. Excusez-nous, Yamada-sensei ! »

Le grand garçon à l'alter motorisé ne manqua pas de s'excuser en se penchant en avant, sous l'air quelque peu las d'Hizashi. Il finit par soupirer et se leva brusquement, attrapa une craie, sa batterie chargée à bloc.

« So. Lesson of the day !

- C'est moi ou il nous a carrément ignorés ? marmonna Mina avec surprise.

- Silence, classes started ! »

Les élèves se dressèrent sur leur chaise, les lèvres pincées.

« Y-yes, Yamada-sensei ! s'écrièrent-ils dans un anglais scolaire qui laissait place à un léger accent. »

Sa craie traça quelques lignes avec hâte, son monologue vigoureux comblait la pièce sans qu'aucun élément perturbateur ne le coupe, sa fluidité était déconcertante et pourtant, quelque chose clochait. Tandis qu'il écrivait au tableau noir, le crissement de la craie ne s'entendait plus qu'entre deux reprises de souffle. Il fit une pause dans ses explications grammaticales, songeur, revint à la ligne.

Tu sais que ce n'est pas en leur tournant le dos qu'ils retiendront quoi que ce soit.

Present Mic jeta un vague coup d'œil par-dessus son épaule. Les élèves prenaient silencieusement des notes. Il se replongea dans ses dires anglais, à nouveau face à l'ardoise, un peu moins entraînant.

Ils se doutent bien qu'il y a quelque chose. Tu es resté confiné plus longtemps qu'eux, on dirait que tu reviens seulement de vacances.

« Ok, any questions ? Don't hesitate !! »

Vas y, change de sujet, il faut bien que quelqu'un le fasse.

« Non monsieur, souffla un élève après un certain silence, sentant le malaise planer dans la salle.

- Alright. So I continue. »

Où est passé l'air jovial que tu cherchais à reproduire ?

Hizashi fit une pause dans son monologue, la main toujours en l'air, les lèvres entrouvertes sans que plus rien ne puisse en sortir. C'était la première fois qu'il avait un blanc durant son cours. Il fit quelques pas sur le côté, sans trop chercher à être discret, jeta un coup d'œil dans son manuel posé ouvert sur le bureau, se tourna vers le tableau, réfléchit encore, récupéra rapidement l'ouvrage et poursuivit ses explications à l'aide de ses notes, le livre dans sa main gauche.

C'était la première fois qu'il avait de la peine à énoncer son cours.

[À suivre...]