Innommé : 2.1

Ship : Erasermic

Commande : Bakagore

Trailer : Shōta est tombé mystérieusement enceint et va devoir trouver un moyen de l'annoncer à Hizashi...

NDA : Ce One Shot étant beaucoup trop long, je me suis vue obligée de le transformer en Two Shot ! La suite sera publiée demain pour le simple plaisir de vous frustrer ❤ En tout cas, j'ai essayé de respecter les consignes données par l'auteur de la commande, j'espère que le texte sera à la hauteur de tes attentes 😂 Bonne lecture à vous !

꒱࿐♡ ˚.*ೃ

Shōta quitta Yuei et traversa les rues de la ville d'un pas pressé. Son compagnon devait déjà être chez lui. Et dire qu'il aurait pu passer sa soirée avec son copain plutôt que de coller ses élèves... Ruminant dans son coin, le jeune professeur ne remarqua pas immédiatement que la distance qu'il entretenait avec une jeune femme en sens inverse s'était faite légèrement trop courte, et la voilà qui reçut l'épaule d'Aizawa sous son passage, la faisant tomber à la renverse. S'arrêtant brusquement, bafouillant des excuses, le noiraud ne perdit pas une seule seconde pour lui tendre la main et l'aider à se relever. La jeune femme, qui avait posé ses mains gantés parterre, eut comme premier réflexe les enlever pour ne pas transmettre la poussière et l'humidité du sol à cette main tendue qui ne cherchait qu'à la relever.

« Ne vous inquiétez pas, je crois que nous sommes tous les deux pressés... »

Elle lui sourit maladroitement, puis récupéra en vitesse sa main.

« Je... je dois vous laisser. Passez une bonne soirée, monsieur.

- Bonne soirée à vous aussi... »

Il la regarda filer, haussa des épaules, et reprit son trajet comme si de rien n'était. La femme, elle, s'inquiétait. Son alter ne s'activait que si le sujet qui se faisait toucher par sa main entretenait un rapport avec un garçon dans les prochaines huit heures... Heureusement qu'elle était tombée sur un jeune homme, n'est-ce pas ? Aucun risque que son alter s'active sur lui ! Et puis, quelle était la probabilité qu'il soit gay ?

Aizawa, ne se doutant de rien du tout, arriva enfin dans l'immeuble de son petit-ami.

Hizashi Yamada, sifflotant joyeusement, maniait les poêles avec agilité et élégance. Une délicieuse odeur de curry s'émanait d'une casserole, et la viande dorait patiemment sur la plaque. De l'autre côté de son appartement, un jeu de clés déjoua la sécurité et la porte grinça sans un bruit. Shōta Aizawa pénétra dans le trente mètres carrés de son meilleur ami d'enfance, se permettant enfin de rouspéter, comme à sa trop grande habitude.

« Dure journée ? taquina le héros vocal avec malice.

- Je ne t'en parle pas. Le jeune Midorya fait encore des siennes et Kaminari me scie avec ses sottises. Et j'ai percuté une inconnue dans la rue.

- Ouch, coup dur pour notre bon vieux Shōta ! Va te changer et installe-toi, le dîner est prêt dans dix minutes, ricana le blond en tournant légèrement la tête pour l'embrasser rapidement, si rapidement que seul le goût d'un chewing-gum put se déposer sur ses lèvres du plus âgé. »

Le noiraud, qui semblait s'être préalablement débarrassé de ses affaires, s'était finalement retrouvé dans une tenue plus légère pour se poser à table, face au bilingue. Il commença à manger sans grigner, trouvant même cela bon mais jamais il ne le lui dira de vive voix. Son maigre sourire suffisait au cuisinier pour le signaler de la plaisance que prenait son meilleur ami d'enfance face à ce repas pourtant si simple.

La soirée se déroula dans un calme reposant. Et le soir, pendant un film fort peu intéressant, les deux professeurs profitèrent de la douce chaleur atmosphérique pour s'amuser comme ils aimaient tant le faire...

Jusque-là, une soirée plutôt habituelle pour le jeune couple. L'un se rendait chez l'autre, et passait la nuit qui introduisait le weekend à une partie de jambes en l'air. Rien de plus normal jusqu'à maintenant. Toutefois, un étrange phénomène s'était produit ce soir-là. La jeune femme qu'avait rencontrée Shōta ce soir-là avait un alter bien curieux, pouvant rendre n'importe quelle femme enceinte lorsqu'elle entretenait une relation avec un homme dans les huit heures qui s'en suivait le contact, très pratique pour pallier la stérilité ! Tout en sachant le fonctionnement de son alter, elle s'était permise de se débarrasser de son gant sale pour permettre à Aizawa de la relever, sans imaginer un seul instant que son alter allait faire effet sur lui...

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Shōta Aizawa n'a jamais été quelqu'un de très matinal de lui-même, se reposant constamment sur son réveille-matin pour sortir du monde onirique, mais ce jour-là, il n'était pas dans son assiette. Alors que la petite sonnerie retentissait dans sa chambre vide, le noiraud, trop occupé à se plier en deux dans la salle de bain, ne put faire cesser le bruit du démon qui lui faisait tant mal à la tête. Tandis qu'il entendait d'une oreille le réveille, lui, subissait une nausée inquiétante. Et pourquoi ? Il n'avait même pas dîné la veille, il ne voyait pas comment il aurait pu tomber malade. Peut-être avait-il contracté une bactérie ? Ce n'était pas judicieux de donner cours à de jeunes adolescents dans cet état, mais curieusement, après un bon verre d'eau et brossage de dents, il se sentait déjà mieux. Alors, il put enfin mettre un terme à son réveille-matin, s'habilla et sortit de son appartement sans même un petit-déjeuner, ne voulant risquer une nouvelle vague de nausée.

En soit, la journée ne se passa pas trop mal. Il put convenablement donner cours à la classe A avec son habituelle monotonie, et hormis quelques maux de dos et l'énergie incessante de son partenaire, rien ne vint gâcher cette journée trop longue et ennuyante.

Les nausées ne revinrent pas chaque matin, mais à la fin de cette semaine-là, Aizawa décida de subtiliser un cachet ou deux contre les maux de ventre à l'infirmerie du lycée. Lisant le côté de la boîte, enfermé dans les toilettes des professeurs, il ne se rendit pas immédiatement compte qu'un de ses collègues était entré. Il se dépêcha donc de remplir un gobelet en carton pour y faire dissoudre un sachet, avant de le boire cul-sec. Se débarrassant des preuves dans la poubelle à serviettes jetables, il sortit enfin, les mains dans les poches et l'air innocent, et passa à côté de Cementoss jusqu'à la sortie des toilettes.

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Il s'était endormi dans son sac de couchage pendant la pause de midi. Son ventre criait à peine famine. Alors, se contentant de fermer les yeux pour en soit espérer faire passer ses douleurs, il prit un certain temps pour comprendre que quelqu'un venait de pénétrer dans sa salle de classe. Sans se retourner, il devina l'identité du nouvel arrivant.

« You come on, Shōta ? Nous t'attendons en salle des profs, expliqua Hizashi depuis l'entrée avec un certain entrain.

- Hm.

- Ah non ! Tu ne vas pas passer le déjeuner à dormir ! Midi, c'est le seul moment de la journée – avec le soir de vendredi – où je peux passer du temps avec mon mec !

- Je n'ai pas faim, Zashi. J'ai juste besoin de dormir un peu.

- ... Really ? s'étonna le surnommé en décroisant les bras, surpris du ton si peu froid de son ami. Bon, so... repose-toi bien, on se voit plus tard alors. »

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La semaine suivante, entre quelques jours de répit et de douleurs, les nausées ne le lâchèrent pas et les crampes dorsales ne se faisaient que moins rares. Bloqué devant la porte de la salle de classe, Aizawa cherchait désespérément un article sur son téléphone qui traiterait de quelque chose lié à ses symptômes. Les cachets ne faisaient aucun effet, et il avait l'impression constante de manquer de sommeil. Plus que d'habitude, du moins.

« Sensei ? Vous entrez ? interrogea Iida qui arrivait derrière lui, une expression sérieuse peint sur son visage. »

Grognant légèrement, son enseignant éteignit son portable et entra dans la salle sans lui répondre. Son étudiant n'en nota rien de surprenant. Le noiraud s'adossa à son bureau, attendit la sonnerie, puis que le silence refasse surface, avant de commencer un long monologue sur une théorie peu importante au goût des élèves.

Un temps et des mots passèrent, les étudiants ne semblaient pas prendre plus de notes que cela. Shōta ralentit ses dires, sa voix se fit plus douce, et il s'arrêta au milieu de sa phrase. Ses yeux parcoururent la salle de classe avec inquiétude. Il avait l'impression que son souffle se faisait plus prononcé que d'habitude. Il se tint au bureau des deux mains, la tête basse, cherchant à se calmer. Quelque chose n'allait pas. Les élèves, eux, échangèrent un regard incertain, sortant de leurs rêveries. Les éléments faciaux se floutèrent devant ses yeux cernés. Aizawa passa une main sur son visage, les dents serrées, et chercha à tâtons le dossier de sa chaise pour s'assoir un instant. Il avait besoin de s'assoir. Rien qu'un instant.

« Uh... Aizawa-sensei ? Tout va bien ? lui demanda une voix méconnaissable au premier rand.

- Il nous fait quoi là ?

- Je crois qu'il fait un malaise ! Que quelqu'un aille chercher un prof ! »

Il ouvrit la bouche mais il n'était même pas sûr d'avoir su dire quoique ce soit. Ses oreilles sifflèrent et sa vision obstruée par un voile noir l'empêcha de comprendre où il avait posé le pied. Bordel mais où était cette foutue chaise ? Il fit un nouveau pas et percuta quelqu'un, et ce fut comme si son corps ressentait la sensation d'une chute, sans jamais en connaître la fin...

La première sensation qui lui revint fut une voix, puis la lumière. D'abord tout était sombre, la silhouette n'était pas très nette, mais au fur et à mesure qu'il saisissait le timbre de voix, sa vision s'éclaircit et son cerveau se reconnecta.

« Shō, ça va ? Tu m'entends ? Tu sais où tu es ? »

Hizashi était agenouillé près de lui, et il comprit alors qu'il était allongé dans sa salle de classe, près du tableau. La pièce semblait avoir été évacuée, il ne restait que lui et Present Mic.

« God, tu es plus pâle que d'habitude. Que s'est-il passé ?

-J'en sais rien... marmonna-t-il sans bouger d'un iota, les paupières plissées. J'ai... J'ai dû tomber de sommeil...

- Tu as fait un malaise, le corrigea-t-il en l'aidant à se mettre assis. Tes élèves se sont inquiétés. Tu as mangé récemment ? Bu ? Tu ne me fais pas de carence j'espère. »

Yamada fixait son compagnon avec une mine inquiète. La semaine dernière, Shōta n'avait manqué le repas avec eux que deux fois. Cette semaine, deux également, et les deux autres fois le noiraud se contentait de grignoter avec une pâleur inquiétante un sandwich fait à la va-vite. Mais Hizashi n'avait pas osé insister pour qu'il mange plus. Ça passera, se disait-il, et il voyait le résultat.

« Tu es allé voir un médecin ? »

La question surprit un tantinet le concerné qui tourna le visage vers lui.

« Pourquoi je ferais ça ?

- Parce que ton état m'inquiète, Shō. Tu ne manges plus comme avant et tu n'es pas bien. »

Après instant de réflexion, il posa sa main sur le front de son cadet, fronça des sourcils, encadra son visage avec ses doigts et approcha son visage de son menton. Il attendit, le temps d'apprécier la température d'Aizawa, puis recula.

« Tu n'es absolument pas chaud. Qu'est-ce que tu pourrais avoir ?

- Je n'en sais rien. J'ai peut-être attrapé une bactérie, un virus ou une autre saleté. Qu'importe.

- Donc tu ne te sens pas bien.

- Je n'ai jamais prétendu le contraire. J'ai des nausées et des courbatures depuis tellement de jours que je ne les compte même plus.

- Je vais t'emmener chez un médecin, interrompit Hizashi dans une déclaration sèche.

- Tu n'es pas obligé...

- Je le fais parce que je t'aime et que je m'inquiète pour toi. Je prends rendez-vous le plus vite possible. Toi, évite de me refaire un malaise avant la fin de la journée. »

Et étonnamment, Shōta ne protesta pas.

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Il n'aimait pas quand un médecin lui touchait le corps, mais pour son bien, il le laissa faire sans retenir quelques marmonnements de déplaisance. Le regard dans le vide, il se focalisait sur ses mains qui serraient et desserraient ses hanches, son bassin, ses reins, son estomac... Sous le regard bienveillant de son meilleur ami d'enfance, assis sur un tabouret à proximité, qui soutenait ce dernier. Il était profondément désolé de l'avoir tiré dans ce cabinet, mais certaines valeurs avaient leurs priorités...

« Alors ? finit-il par demander, las de tous ces attouchements médicaux qui le mettaient si mal à l'aise.

- Relax Shōta, laisse-le faire son travail, soupira celui à l'alter vocal. »

Le médecin, pas le moins pressé, termina la consultation avec quelques explications. Ses théories volèrent depuis le surmenage jusqu'à une appendicite sans tous les symptômes nécessaires. Après coup, le médecin en convint qu'ils avaient affaire-là de vulgaires spasmes intestinaux, et le malaise d'une mauvaise alimentation. Il proposa d'éliminer tous ce qui pourrait faire objet de stress et reprendre une alimentation normale. D'ici une semaine ou deux ça devrait aller mieux.

Hizashi, plus que soulagé d'avoir trouvé la cause du mal de son petit ami, passa sa main par-dessus les épaules de ce dernier pour l'inviter à se coller contre lui, et le guida jusqu'à la voiture sous l'air perplexe et quelque peu troublé de ce dernier.

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Avant de poursuivre, il faut savoir que pour qu'un embryon puisse grandir, il lui faut un petit endroit chaud et de la nourriture. Après s'être implanté près de la vessie, il lui a fallu se débrouiller pour créer son propre placenta pour le protéger et un cordon ombilical. Étrange, ce n'était pas comme dans le bassin d'une femme, n'était-ce pas son travail de lui procurer tout cela ? Aurait-il assez de place pour se développer ? Pas le temps de douter, il avait élu domicile ici et espérait ne gêner personne.

Mais après un mois, le grain de pomme qui s'était imposé dans le coin n'attirait que plus de désagréments à Shōta, toujours inconnu de ce qui lui arrivait.

Après un habituel passage aux toilettes pour ses nausées, qui se faisait moins souvent, heureusement pour lui, le professeur principal de la classe A prit enfin pour direction la salle des enseignants qui déjeunaient déjà. Saluant sans ni mot, ni geste, ses collègues comme à l'accoutumé, Aizawa se laissa tomber dans un fauteuil en face de celui de Yamada et sortit un emballage de trois sandwichs qu'il posa sur l'accoudoir, avant de mordre le premier.

« J'en connais un qui a repris de l'appétit, fit agréablement remarquer Midnight en souriant.

- Hm. »

Il reçut sans rechigner les remarques de son compagnon, préférant engloutir son déjeuner en silence. Ce n'était pas de sa faute s'il avait faim, et avec l'augmentation de ses entraînements, comme il essayait de se remettre du mois dernier, son envie de nourriture ne se faisait que ressentir davantage. Préférant se concentrer sur le goût étrangement bon de la viande premier prix qui garnissait son repas, il fit en sorte de ne pas repenser aux étranges saignements qu'il avait perçu tout à l'heure, aux toilettes...

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Shōta regardait le médecin avec un air fatigué. La prise de sang qu'il avait faite la semaine dernière inquiétait l'autre. Veillant à masquer ses angoisses, il tourna son siège vers son patient et le dévisagea avec sérieux. Ce dernier lui parut bien pâle.

« Est-ce que vous avez subi des opérations pour changer de sexe ?

- ... Pardon ? »

Les résultats ne manquaient aucun signe d'androgénie, et pourtant, ils ne mentaient pas. À moins qu'il s'agisse de tout autre chose de plus complexe... Peut-être les effets d'un alter de fécondité ? Le seul moyen de le savoir était d'effectuer une échographie. S'il s'agissait d'une tumeur, il fallait agir au plus vite. Et s'il s'agissait d'autre chose...

« Je vais vous envoyer chez ma collègue en salle 145, dans la section gynécologie. »

Il dévisagea le médecin comme s'il venait de lui annoncer qu'il était un extra-terrestre.

« Demandez-lui une échographie, dites-lui que c'est moi qui vous envoie. Ce serait bête de laisser une tumeur sans surveillance s'il s'agissait de cela, n'est-ce pas ?

- Je...

- Ne vous inquiétez pas, il y a de grandes chances pour qu'elle soit bénigne. Juste faites-le, et revenez me voir. »

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Shōta était incapable de regarder autre chose que la petite télévision en salle d'attente. De loin, il entendait son médecin discuter poliment avec la réceptionniste, et l'instant d'après, le rejoindre. Il avait une mine grave sur le visage. Perturbé, le noiraud le fixa avec hésitation, avant de se lever et prendre la carte que lui tendait l'homme en blouse blanche.

« Il y a le contact d'un psychologue et d'un gynécologue privé au dos.

- ... Merci...

- Contactez-moi si vous avez des questions ou lorsque vous aurez décidé.

- ...

- Vous savez, avorter ou... Je me répète peut-être, mais c'est dangereux pour un homme de subir une grossesse.

- Vous m'aviez bien dit que l'embryon a réussi à s'implanter dans une zone plutôt favorable à son développement, que si tout se passe bien, il n'y aurait pas de trop grandes complications. Mais maintenant tout va bien, mes nausées ont presque disparu et je...

- Aizawa-san, vous êtes mon patient, et je suis votre médecin. Mon travail est de maintenir mes patients en bonne santé.

- Moi aussi je sauve tous les jours des vies, je ne vais pas en tuer une maintenant, dit-il platement.

- Des milliers de femmes avortent chaque jour, vous ne deviendrez pas un criminel pour avoir choisi la solution la plus sécurisée.

- ... L'échographie n'est même pas un moyen fiable, trancha le noiraud en jetant un regard vide sur le dos de la carte, où était inscrit deux numéros.

- L'échographie n'est rien de plus fiable, soupira le médecin. Mais revenez me voir dans les prochains jours pour une nouvelle prise de sang, sait-on jamais...

- ...

- Vous êtes simplement bouleversé par la nouvelle. Rentrez chez vous, reposez-vous et recouvrez vos esprits. Cette annonce a dû être un sacré choc... Puis revenez me voir pour faire par de votre décision finale avant le mois prochain. Vous voulez peut-être appeler un proche ? Quelqu'un qui puisse venir vous chercher ?

- ... Non, ma voiture est au parking.

- Faites attention sur la route. Contactez-nous au plus vite.

- Bonne soirée. »

Il ne pouvait pas être enceint. De deux mois en plus. Ce n'était pas possible. Si ? Il ne pouvait pas le croire. Il était un homme ! Que diraient les gens lorsqu'ils l'apprendront ? Que dirait Hizashi lorsqu'il l'apprendra ?!

...

« Putain... »

Il sortit son téléphone et commença son message, avant de s'arrêter, pensif. Non, il devait le lui dire de vive-voix... Mais comment ? Il abandonna son cellulaire sur le siège passager, laissa sa tête tomber en arrière, une main tenant la ceinture de sécurité avec force.

« Putain de merde, Hizashi... »

꒱࿐♡ ˚.*ೃ

Le début du troisième mois fut étonnamment calme pour le futur parent. Ses douleurs abdominales se faisaient plus rares, au même titre que ses nausées, mais son premier saut d'humeur soudain en surprit plus d'un dans sa classe. Passant de son air passif à une colère abominable pour la simple raison que Denki Kaminari n'avait pas pris son stylo, ce n'était pas dans ses habitudes d'enseignant. Après avoir injustement crié sur tout le monde, il en convint de les laisser partir dix minutes avant la sonnerie pour se calmer un peu. Assis à sa chaise de bureau, les yeux fermés, il attendit que son calme lui revienne. Ce fut là que la porte s'ouvrit brusquement, le faisant sursauter. C'était Hizashi, et il tenait un petit cornet dans la main. Ce matin-là, le parfum qu'il dégageait fit froncer le nez d'Aizawa.

« Tu sens bizarre...

- What ? Mais c'est le parfum que je mets tout le temps !

- Oui bah il sent plus fort que d'habitude. Qu'est-ce que tu tiens ?

- Ah... ! Yes ! Je t'ai préparé un bento comme promis. Un repas complet cuisiné avec amour rien que pour toi !

- Oh. Merci, Zashi. »

Il accepta le bento et mangea un morceau de nugget sans trop de réaction.

« C'est épicé.

- Ce n'est pas bon ?

- Difficile à dire, mais ça va, je le finis. »

Le blond eut un petit sourire et vint s'assoir sur le bureau, juste devant son compagnon.

« Si j'avais su que tes cours finiraient plus tôt, je serais venu un peu avant.

- Ils m'ont énervé. Je les ai laissé partir plus tôt.

- J'ai cru comprendre. Dis, j'ai pensé à un truc. Tout à l'heure, comme j'ai mon après-midi je pourrais voir comment se déroule l'entraînement avec ta classe ?

- Il y aura déjà All Might pour m'embêter, répondit-il simplement, la bouche pleine.

- Tu ne peux pas les laisser sous sa surveillance pour qu'on puisse rentrer plus tôt ?... ~

- ... Non.

- Heiiin ?! Mais Shō-chaaaaaaan ! »

Hizashi s'affala sur le bureau et colla ses deux mains ensemble, suppliant.

« Non, je dois voir la performance de mes élèves.

- Alors je viens voir !

- ...

- Je commenterais !

- ...

- Shōtaaaaaa... ~

- ... Tu m'énerves. »

Present Mic sourit de toutes ses dents et arracha un smack à son meilleur ami d'enfance.

« Génial ! See ya later !!

- A-attends !

- Yeah ?! »

Le noiraud fixa son petit ami avec crainte, la bouche entre ouverte et une main sur son ventre, avant de se refermer sur lui-même et reculer sur sa chaise.

« Non, rien... »

Il posa les deux mains sur la table, dévisageant son bento à présent vide.

« Merci pour le repas.

- Oh, bah, derien Shō-chan, mais tu es sûr que tout va bien ?

- Oui, je vais bien. Je dois me préparer pour l'entraînement, je te laisse. »

Mais quel idiot... Il avait un humain qui parasitait son corps depuis trois mois, aucun moyen de l'annoncer au second père...

Il se rua jusqu'aux toilettes et s'accrocha au lavabo, le regard croisant les siens dans le reflet du miroir.

Ils allaient forcément l'apprendre un jour ou l'autre... Il ne pourra plus se cacher bien longtemps sous sa combinaison un peu ample et son caractère de chien. Il devait... Il devait annoncer à Hizashi qu'il attendait un bébé. Ou alors, il pouvait avorter sans l'avertir ? Il était à son troisième mois, il avait encore quelques semaines avant de ne plus pouvoir... Il soupira. Non, il était incapable de détruire une vie. Même si sa santé était mise à l'épreuve, il ne s'en sentait pas capable.

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Le cours de sport était bien animé cet après-midi-là, avec les deux classes réunies, All Might, Sekijiro Kan et Hizashi Yamada, tous trois assis en public sous les cris d'encouragement. Si Shōta veillait à maintenir un certain contrôle durant les combats que tenaient les groupes tour à tour, il finit néanmoins par perdre celui qu'il tenait sur Katsuki Bakugo. Menaçant un de ses adversaires, sa colère ne fut que plus grande lorsque les bandes de son professeur le fit tomber en arrière.

« Bakugo, on se reprend. »

Fou de rage, le cendré se leva en faisant crépiter ses mains.

« Il m'ont cherché ces enfoirés !! J'ai pas à être le seul réprimandé !!

- Ne me force pas à te faire sortir du combat. »

Voyant les explosions dans les mains, le noiraud eut le réflexe de dernière seconde pour éviter le déploiement.

« Vous pouvez me faire sortir je n'en ai rien à faire de ces guignols ! Je préfère un combat de taille !

- Bakugo, ne te détourne pas de l'exercice, reprit une nouvelle fois le noiraud avec un semblant de patience, avant de faire un bon sur le côté, les yeux écarquillés. »

Les élèves s'étaient mis sur le côté, et le cendré venait d'attaquer son professeur.

« Vous au moins, vous êtes un bon adversaire !! Quoiqu'un peu lent, pour le coup, l'accusa Katsuki avec arrogance, son alter prêt à être déployé.

- Mais ça ne va pas chez lui ??

- Qu'est-ce qui lui prend ? C'est le professeur de la classe A !

- Il va se faire atomiser par Aizawa-sensei... »

L'adulte ne voulait pas combattre son élève par le simple souhait de celui-ci. Pourtant, il activa son alter pour effacer celui de l'étudiant, sévère. Il lui envoya ses bandes dans l'optique de l'enchaîner et ainsi le tenir tranquille, mais plus vif que lui, la terreur de la classe A l'évita et profita de l'inattention de son professeur pour lui envoyer une explosion en pleine face. Dans un nuage de fumée, tous aperçurent Shōta le genou au sol, le visage protégé par ses bras. Il jurait silencieusement. Ses réflexes n'étaient pas aussi bons qu'à l'accoutumée, visiblement... Il évita de justesse un coup de poing, pivota sur un pied pour lui envoyer sa bande, mais Katsuki l'attrapa avec une vitesse fulgurante pour l'attirer contre lui, au-dessus de lui plutôt, et le faire rencontrer le sol avec puissance. Incapable d'y échapper, Shōta reçut comme un courant électrique le long de son échine, et sa respiration se coupa. Il ne bougea pas, incapable de se relever.

« Bakugo, mon garçon, arrête-toi ! lui ordonna All Might avec colère. »

Puis un moment de silence. L'étudiant attendait que son professeur se relève pour le corriger, mais rien, aucun mouvement, juste le corps immobile du noiraud qui regardait le ciel avec terreur. Il venait de se faire lamentablement battre par Katsuki Bakugo.

Celui-ci, d'ailleurs furieux, fit un pas dans la direction de son adversaire mais une voix l'arrêta net.

« Bakugo ! Si tu fais encore un seul pas dans sa direction, trust me, je me chargerai PERSONNELLEMENT de ton renvoie ! menaça Present Mic en se mettant debout sur les gradins. »

Trois élèves de la classe A s'approchèrent rapidement de leur enseignant pour voir s'il allait bien. Katsuki n'arrivait pas à y croire, se tenant bêtement au centre du terrain, les bras ballants. À partir de quel moment est-ce que Shōta Aizawa était devenu aussi faible ?

[À suivre...]

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