I'll be coming back for you.|| Larry.
Un clic. Un petit point rouge. Un soupir. Un regard vide. Un coeur meurtrit. Ça commençait...
« Voilà. J'sais pas trop par où commencer en fait, c'est la première fois que je fais une chose pareille. Mais il fallait que je me confie, que je me vide de tout ce que j'engendre au fond de moi, alors tu m'excuseras si mes paroles partent un peu dans tous les sens ou si t'entrave rien du tout... Tu vois Lou, j'ai mes mains qui tremblent mon cœur qui s'affole, mon corps qui s'électrise. J'sais pas pourquoi, je ne sais pas depuis quand mais c'est comme ça. J'ai pris les devants oui, comme tu as du le remarquer ce n'est pas chez moi ici ni chez toi ou un endroit que tu connais, absolument pas. A dire vrai, ça fait presque trois mois que je viens là presque tous les jours mais tu ne le sais pas, non, vaut mieux pas d'ailleurs. Je te le cache depuis tant de temps simplement parce que je ne voulais pas que tu t'inquiètes parce que je sais que le moindre évènement émotif te fait pleurer. Enfin, si tu visionne cette vidéo Louis c'est que ce soir je me suis à mon rendez-vous habituel chez mon psychologue. Non, tu as bien entendu chéri, je te vois déjà me maudire de l'autre côté l'écran mais écoute moi et tu comprendras. C'est lui qui m'a conseiller de faire ça, sois disant que ça m'aiderai à aller mieux ou à me sentir moins coupable mais tu vois je pense que je n'aurais même pas la force de te la remettre. Bon pas de main en main bien sûr, parce que je ne serais plus là pour te la donner à ce moment-là mais... Mince attend, ça je devais te le dire à la fin, quel con merde ! Oh et puis tant pis. Ouais comme tu l'as compris Louis après avoir enregistré cette putain de vidéo je quitterais cette pièce morose, prendrais mon sac préféré qui m'attend dans le couloir et courrait pour attraper un avion qui s'envolera dans à peine une heure, je ne serais plus là. Je te laisserais faire ta vie comme tu me l'a si bien dis il y a à peine une semaine. Je t'aimais Lou, tellement. Et toi tu pensais que je voyais quelqu'un dans ton dos quand tu te réveillais seul dans notre lit chaque matin de la semaine, tu te demandais où j'étais passé, ce que je faisais et quand je rentrais avant l'heure du déjeuner on se prenait toujours la tête. C'était insupportable. J'avais envie de tout t'avouer pour que tu arrêtes de m'en vouloir pour une raison qui n'était pas la bonne. Du coup on ne se parlait presque plus, on mangeait séparément, tu faisais tout pour ne pas me croiser et j'en mourais à petit feu. Mais moi je ne voulais pas te le dire pour ne pas que tu me prennes en pitié parce que la vie est déjà assez dure comme ça. Alors oui, depuis trois mois chaque matin je te mens, effectivement je vais voir quelqu'un mais pas pour baiser dans ton dos non... C'est mon psy que je vois. Durant deux ou trois heures, des fois même plus si j'ai beaucoup de choses à dire. Je suis désolé mon ange, désolé de t'avoir fait croire que je te trompais durant tant de temps mais c'était pour ton bien, tu as souffert je sais. Tu as même pleuré parce que la seule pensée de me savoir dans les bras d'un autre te rendait fou et je le conçois. J'ai foutu deux ans d'amour en l'air, je... Putain ».
Il essuya les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux et souffla un bon coup. Cette vidéo était pitoyable oui, mais c'était son seul moyen de le prévenir, de tout lui raconter.
« Tu vois j'arrive même plus à aligner une phrase sans chialer, simplement parce que je sais que je vais devoir te laisser dans cette ville avec comme simple souvenir cet enregistrement. J'aurais voulu t'avoir en face de moi pour te l'expliquer, est-ce que j'en aurais eu la force ? Je ne sais pas, je ne me connais pas assez en fait. Mais tu ne veux plus me croiser, que je fasse partie de ta vie et je te comprends. J'aurais fait pareil à ta place oui. Je suis un salaud Louis, de t'avoir fait croire durant des mois que tu ne me satisfaisais plus assez, que j'avais besoin d'aller voir ailleurs... Si tu savais comme c'est faux. Tout me manque chez toi, tes câlins, tes baisers, tes caresses, ton odeur, ton rire, le simple fait que tu me fasses l'amour, ton sourire, ta présence. J'en crève putain. Mais oui, tout est de ma faute, cette fois-ci je l'assume parce que je sais que mon silence a été l'acte le plus horrible que j'ai pu faire. Tu avais le droit de le savoir bien sûr, tu es mon petit ami Lou...Celui qui partage mes nuits, mes jours, mes peines, mes pleures, mes rires, mes bonheurs mais ça non. Ça j'arrivais pas à te le dire. Ça ne voulait pas sortir. J'ai mentis pour ton bien, pour te préserver et voilà où ça nous mène... Je t'ai perdu, pour toujours. Là tu dois déjà être passe à autre chose mais moi. Moi j'y arrive pas merde ! Dis-moi comment tu fais parce que je te jure j'en peux plus, je dors presque pas, je peux passer deux jours à rien avaler sans même m'en rendre compte. Enfin, j'suis pas là pour me plaindre non. Juste pour te dire que je suis sincèrement désolé, j'ai brisé les deux plus belles années de ma vie à cause de ces conneries, j'ai laissé filer un amour que je ne connaitrais surement jamais plus. Tu as su tout m'apporter mon ange. Du réconfort quand j'allais mal, des rires quand j'avais besoin de me remonter le moral, absolument tout ce qui me manquait et moi en retour qu'est-ce que je t'ai offert ? Une rupture Louis, une rupture. Un cœur brisé aussi, parce que même si tu ne me l'as pas dit je sais que tu as affreusement mal. En quittant notre maison, valise à la main, j'ai vu la haine dans tes yeux mais surtout... La tristesse... Tu m'en voulais, aujourd'hui encore je présume, et je m'en veux aussi. Mais il est trop tard pour revenir en arrière, le mal est fait, et putain il me tue chaque jour un peu plus. Être loin de toi c'est... Ca a le gout de l'enfer si tu savais. Tout est sombre, triste, noir, morose. Je passe mes journée au lit, téléphone à côté de moi au cas où tu me rappellerais mais je sais que tu ne le feras pas. Jamais. Je devrais laisser tomber ouais, mais c'est impossible. Putain Louis comprend moi, je t'aime comme un malade. Tu fais partie de moi, je t'ai dans la peau, partout. Mon ventre se tord rien que quand je pense à toi, c'est désagréable. Ça me ronge. »
Anxieusement il triturait ses doigts, son regard rivé sur le sol comme si il y trouverait la réponse à ses problèmes. Mais au fond le seul et unique problème dans l'histoire, c'était lui.
« T'es ma moitié bébé, la moitié de ma vie. Sans toi c'est... C'est définitivement plus pareil. Les arbres ne sont plus verts, l'air n'est plus respirable, la nourriture n'est plus consommable, le lit est vide sans toi. Pourtant je dois me faire une raison et te laisser partir, parce que tu seras beaucoup mieux sans ma présence ici. Mais avant tu as le droit de savoir pourquoi j'ai pris la décision de consulter un psy, c'est la moindre des choses. Alors voilà, depuis que ma mère est partie j'ai... J'ai une certaine addiction à me faire souffrir. Je t'ai mentis pour ça aussi oui, en te disant que ça allait mieux, que certes j'avais pleuré mais qu'elle était mieux là où elle était. Je t'ai fait croire que tout allait bien, que mon monde était beau alors qu'en fait tout autour de moi s'écroulait. Au boulot, j'ai craqué, j'ai pété un plond devant mon patron et il m'a viré ce connard. Que sa mère crève tiens et on verra si il n'a pas envie de crier sur tous les toits que la vie est une pute. Enfin oui, j'allais mal très mal, je voulais partir même. La rejoindre en pensant que ça me soulagerait mais tu me faisais tenir. Tu étais là à longueur de temps, tu étais mon pilier. Mais il y a des fois j'en pouvais vraiment plus alors j'ai pris les devants et l'idée du psy était de loin la meilleure que j'ai prise. Les premiers jours c'était difficile, je ne voulais pas parler, pas me confier et on est même resté une séance entière sans parler. J'étais allongé dans son fauteuil en fixant le plafond puis j'ai explosé en sanglots. Finalement à la quatrième séance, je me suis confié, je ne sais pas pourquoi. Je me suis énervé et c'est sorti tout seul. Sur un coup de rage oui, j'ai étalé tous mes problèmes sur la table, et elle... Elle notait chaque mot sur son foutu carnet. J'ai ouvert mon cœur à une inconnue, la plaie était à vif. J'ai parlé de ma mère, de sa santé, de sa disparition, de périodes noires, de toi et putain dès que je t'évoquais j'avais ce sourire niais sur les lèvres. Parce que... Merde t'étais ma seule raison de vivre. Et j'ai fait le con, totalement. J'ai perdu la seule personne qui avait le don de me rendre heureux, rien qu'à se simple présence, et avant que je ne quitte cette pièce je voulais que tu saches que tu as m'a fait vivre les deux plus belles années de ma vie, j'en ai toujours eu que pour toi. T'as toujours été une priorité dans ma vie, celui que je devais chérir parce que je sais que tu étais un homme rare. Tout ce que j'ai vécu à tes côté était et sera toujours bien plus fort que ce que je pourrais un jour connaître. Alors, vis pour toi mon ange, pour les gens que tu aimes et ne te laisses pas marcher sur les pieds par des cons dans mon genre. Maintenant je vais partir sinon je risque bien de rater mon train et je ne pense pas survivre une minute de plus ici... Je ne t'oublierais jamais Louis, tu resteras de loin mon plus beau souvenir. Je t'aime »
Les larmes dévalaient sur ses joues provoquant un déluge de tristesse dans son corps. Comment pouvait-il le laisser ainsi, sur de si belles paroles ? Il n'avait même pas besoin de réfléchir une seconde de plus, dans un geste précipité il enfila une paire de chaussures et une veste avant de quitter leur appartement. Où pouvait-il bien être partit ? Loin ou non ? Son cœur prenait de l'allure, il devait absolument le voir avant qu'il ne fasse surement la pire erreur de sa vie. Mais où aller ? Peut-être que... Au volant de sa voiture il démarra pour se rendre le plus vite possible à l'hôpital, sa seule réponse, sa seule chance devait se trouver là-bas. Le soir prenait place doucement dans la ville, la circulation devenait plus facile à cette heure-ci, et ça arrangeait le mécheux qui ne voulait en aucun cas traîner dans les bouchons. Il ne devait pas perdre un instant, d'ailleurs il était peut-être déjà trop tard pour avoir un espoir de le rattraper à temps. Comment avait-il pu être aussi aveugle pour ne pas voir que son compagnon souffrait le martyr ? Il s'en voulait affreusement, il n'aurait jamais dû le chasser mais plutôt l'écouter, être là pour lui. Très vite il se gara devant le bâtiment et y fit son entrée, la femme d'accueil lui adressa un regard interrogateur avant qu'il ne demande à voir le psy qu'avait consulté son amant au paravent. Elle lui indiqua la direction en soupirant, après que Louis l'ai supplié de le laisser y aller, que ça ne prendrait que quelques maudites secondes. Il courait à bout de souffle avec la peur constante de ne jamais y parvenir, finalement et avec soulagement il toqua à la porte qui portait le nom du docteur qui avait suivi Harry avant qu'une voix sûr mais douce ne s'élève de l'autre côté.
- Entrez.
D'une main tremblante il l'ouvrit et laissa apparaître une silhouette mince et élancée qui se tenait contre le bureau, elle fronça les sourcils à la vue du jeune homme qui paraissait paniqué.
- Vous n'êtes pas l'un de mes patients, vous avez pris rendez-vous ? Demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
- Non mais...
- Alors je vous demanderais de quitter les lieux et de fixer une date pour venir à une consultation avec la femme à l'accueil.
- C'est important je... Bafouilla-t-il alors qu'elle le poussait gentiment vers la porte pour sortir.
- Je le conçois mais j'ai des horaires très fixes, revenez lorsque vous aurez un rendez-vous et je serais ravie de vous...
- Mais je m'en contre fiche de votre rendez-vous, je veux juste savoir où est partit Harry !
Il avait crié sans même sans apercevoir, elle se tourna vers lui en lâchant la prise qu'elle avait sur son bras et afficha un sourire étrange, comme satisfaite. Elle prit place tranquillement à son bureau alors que Louis ne comprenait strictement rien à la situation, il secoua la tête en clignant des yeux avant d'avancer de quelques pas au milieu de la pièce.
- Donc c'est vous le fameux Louis dont il me parlait tant.
- S'il vous plaît, où est-il partit ?
- Asseyez- vous, je vous en prie.
- Je... Je ne veux pas, je ne suis pas venu pour consulter je veux simplement le rattraper avant qu'il ne fasse une grosse erreur.
- Une grosse erreur ?
- Oui, alors dîtes moi où il se trouve ?
- Je vous le dirais mais avant tout calmez-vous et prenez place.
- Comment voulez-vous que je me calme alors que l'homme que j'aime est surement déjà loin d'ici ?! S'emporta-t-il l'eau commençant à lui monter aux yeux.
- Qu'allez-vous lui dire une fois qu'il sera en face de vous Louis ?
- Des tas de choses... Il continua sachant que la brune attendait une réponse explicite de sa part. Déjà que je suis désolé de ne pas avoir vu qu'il allait mal, de ne pas avoir été là pour le consoler alors qu'il n'attendait que ça, de l'avoir laissé alors qu'il souffrait, de ne pas avoir eu un minimum de confiance en lui. Je... Je ne sais pas s'il voudra encore de moi vu la manière dont je l'ai viré de la maison, je... Je l'ai abandonné putain, je l'ai enfoncé encore plus dans son mal être alors qu'il n'avait pas besoin de ça. Je suis un enfoiré. Il doit m'en vouloir au fond, je le connais assez pour le savoir, et je ne veux pas le laisser quitter ma vie ainsi. Pas comme ça.
- Vous l'aimez ?
- C'est une question qui n'a même pas à être posé, docteur. Sourit-il à travers les larmes. Je suis fou de lui et encore plus après avoir vu cette vidéo, mais.... Il baissa la tête. Je ne suis pas sûr que ce soit encore son cas à lui. Du moins plus aussi intensément qu'avant.
- Louis.... Il a besoin de vous, de votre soutient, de votre présence. Même si il ne le vous dit pas forcement, c'est un garçon très renfermé et je sais qu'il donnerait tout pour vous voir heureux. De tout ce qu'il a pu me confier j'ai retenu une chose, vous êtes ce qui lui est arrivé de mieux, grâce à vous il est apaisé et serein. Et je ne l'ai jamais vu si souriant que lorsqu'il parlait de vous ou de votre couple.
- Justement je veux retrouver cet Harry là, alors dîtes moi où il est je vous en prie...
La jeune femme lui sourit tendrement alors que lui trépignait d'impatience, était-ce son but de faire autant monter le stress en lui ? Les minutes défilaient et il avait l'impression que chacune d'elles l'éloignait un peu plus du bouclé.
- S'il vous plait docteur...
- Il n'est pas très loin.
- C... Comment ça ? Questionna-t-il en fronçant les sourcils.
- Suivez-moi.
Avec élégance elle se leva de son siège en faisant signe au mécheux de la suivre, quant à lui, il ne comprenait définitivement rien à ce qui passait. Où l'emmenait-elle encore ? Ses talons martelaient le sol recouvert d'un carrelage avant qu'elle ne s'arrête devant une porte fermée. Doucement elle appuya sur la poignée pour ouvrir, bizarrement le cœur du jeune homme s'accéléra comme si il s'apprêtait à y trouver quelque chose d'improbable. En souriant, elle lui indiqua d'entrer et il tomba sur un spectacle attendrissant. Harry, son Harry était en plein sommeil, recroquevillé en boule dans un fauteuil marron, une couverture sur les épaules. Il sourit faiblement à cette vue puis se retourna vers le docteur qui –en un seul regard- lui fit comprendre qu'elle s'en aller. Louis se retrouvait maintenant seul avec le brun dans cette petite pièce qui devait surement être une des nombreuses salles d'attente, presque plongée dans le noir à cause des rideaux qui étaient baissés. Le plus doucement possible il avança pour venir prendre place à ses côtés, mais sa maladresse refit surface et il percuta une chaise qui tomba à la renverse provoquant un bruit qui réveilla de suite le cadet.
- Qui est-ce ?!
- Ce n'est que moi.
- Louis...
Ce ne fut qu'un murmure, comme un soulagement. Il tendit son bras pour allumer la petite lampe de chevet laissant apparaître une faible lumière qui réchauffa les lieux, il posa quelques instants le regard sur son amant qui se tenait debout –mal à l'aise- en se frottant le bras. Il n'avait fallu qu'une phrase, que le son de sa voix pour savoir que c'était lui qui se trouvait là et étrangement il était soulagé.
- Je suis désolé je ne voulais pas te réveiller.
- C'est pas grave.
- Tu n'es pas partit alors ?
- T'aurais préféré que je le fasse peut-être ? Dit-il en souriant faiblement.
- Non ! Pas le moins du monde.
- Je... Il se mordit la lèvre inférieur, pensif. J'ai raté mon train.
- Oh.
- Volontairement. Je n'avais pas le courage de t'abandonner ici, en fait.
- Harry, je...
- Non, ne dis rien. Viens à côté de moi.
Le brun se décala un peu pour laisser une place au plus vieux dans le fauteuil qu'il occupait, un sourire sincère ornait son visage alors qu'il lui fit signe de le rejoindre en déposant le livre qu'il avait entamé sur la table en bois. Une fois confortablement assis, Louis combla le manque de proximité entre eux et rapprocha leur corps, le cadet toujours emmitouflé dans sa couverture, il s'autorisa d'ailleurs à passer un bras autour de sa taille même si leur dispute datant de quelques jours déjà était loin d'être effacée. Pourtant –et contre toute attente- Harry posa délicatement sa tête sur son épaule, les yeux fermés. Apaisé par ce simple contact. Il y eu un moment de silence, pas ce genre de silence gênant non, un silence agréable qui leur permettait de se retrouver. Mais ce fut de courte durée...
- Pourquoi t'es revenu ?
Ce n'était pas un reproche non, pas du tout, mais plutôt la curiosité qui l'avait piqué à vif. Il avait juste besoin de savoir la raison de son retour. Louis soupira, passa une main sur son visage avant d'entamer un discours qui lui pesait sur le cœur depuis trop longtemps déjà.
- Je t'ai détesté Harry, détesté de m'avoir planté ici avec pour seul réconfort et souvenir une cassette vidéo, détesté de m'avoir fait croire pendant tout ce temps que tu ne voyais personne pour finalement me dire que tu me trompais, détesté de m'avoir caché l'existence de cette psychologue ou même la souffrance que tu endurait après la mort de ta mère. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu n'aies plus une once de confiance en moi ? Dis-moi parce que là je ne comprends pas. Comme tu l'a si bien dit toi aussi lors de ton enregistrement, je ne vois que par toi et je fais tout pour te rassurer, te protéger, mais comment veux-tu que je le fasse si tu me mens en permanence ? Je ne parle pas forcément du psy mais plutôt de ta mère, si tu me l'avais dit dès le départ, tout serait beaucoup plus simple à l'heure qu'il est et je n'aurais pas la crainte de perdre l'homme que j'aime.
Le bouclé releva la tête, paniqué, il saisit fermement la main de son amant cherchant à plonger son regard dans le sien, comme pour le rassurer parce que oui c'était à son tour de le réconforter.
- Louis... Lou, bébé, regarde moi.
Un murmure. Un souffle chaud contre sa peau. Un contraste. Incertain il croisa ses yeux émeraude rassurant pour finalement s'y plonger. Y trouvant une certaine force.
- Je suis désolé. Je sais bien que tout est de ma faute dans cette histoire et je m'en excuse encore mais je ne veux pas te perdre.
- Pourquoi ne pas m'avoir confié plus tôt que tu allais mal ?
- Tu te serais inquiété pour moi, je te connais, et je ne voulais pas gâcher tous les moments de bonheur qui s'offrait à nous, simplement parce que tu aurais passé tes journées à me demander si je me sentais bien. Moi, je voulais juste voir ce petit sourire sur ton visage, pas de la pitié.
- Mais... Je veux simplement te voir heureux.
- Et je le suis. Susurra-t-il en venant caresser la joue de son ainé. Grâce à toi, au simple fait que tu partages ma vie.
Louis soupira fortement alors que d'un geste tendre et emplit d'amour le brun vint coller son front au sien, les paupières fermées pour profiter un maximum de ce contact, cette proximité.
- Écoute, tu as le droit de m'en vouloir et je te comprendrais parfaitement mais... Merde ne me quitte pas. Je t'en prie Lou. J'y survivrais pas tu vois, j'ai même pas su prendre le train alors te laisser... Je n'y pense même pas. C'est parfaitement impossible. Cette vidéo que j'ai enregistré avait pour but de faire passer des confidences que je n'avais pas eu la force de te dire face à face, et l'idée de m'enfuir après je ne... Je n'y ai pas réfléchis. C'était le brouillard total dans ma tête, je ne savais pas quoi faire, quoi penser, parce que tu n'étais pas là. Parce que tu m'avais viré de la maison, de chez nous. La porte de notre histoire s'était refermée sur moi et je suis parti avec pour seule ressource mes souvenirs, les nôtres. Et ça je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter de nouveau, pardonne moi Louis, pour ne pas t'avoir fait suffisamment confiance.
Aucune réaction. Aucun mot. Juste leur souffles qui se confrontaient, qui se rencontraient, qui se mêlaient parfaitement. D'une main assurée, Harry saisit celle légèrement tremblante de son amant pour la poser sur un endroit précis, un emplacement qui signifiait beaucoup pour lui et qui à ce moment même s'emballait, prenant de la vitesse à chaque nouveau battement. Mais pas douloureusement non, ça n'avait rien de mal au contraire c'était tout ce qu'il y avait de plus agréable. Amoureux. Sa main tenait fermement celle du mécheux contre sa poitrine, à l'emplacement exacte de son cœur. Son point faible où son compagnon avait toujours eu le don de merveilleusement bien toucher. C'était ça, l'explosion des sentiments.
- Louis, tu le sens n'est-ce pas ? Dis-moi. Tu l'entends ou pas?... Il ne bat que pour toi, uniquement oui, et ce depuis près de deux ans maintenant.
Dans un élan incontrôlable, du surement au manque, à la tristesse, à ces quelques mots mais surtout à l'amour le plus vieux vint trouver les lèvres du bouclé pour lui administrer le plus tendre et doux des baisers. Quelques gouttes salées vinrent s'y mêler qui n'était autres que celles du châtain qui sentait son ventre se tordre et son esprit doucement chavirer sous ce contact si fusionnel. Alors que sa main était toujours posée avec attention sur le cœur du cadet qu'il sentait battre à la chamade toujours un peu plus chaque seconde.
- Ne me laisse pas Harry... Murmura-t-il à bout de souffle.
- Plus jamais. Je t'en fais la promesse.
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