And I'll never lose.|| Larry.

« Tu es venu? »

« Je n'allais pas t'abandonner alors que tu jouais ton plus grand match ce soir. »

« Mais... Et ton club de lecture ? »

« J'ai laissé tomber. Ça me prenait tout le temps libre que je pouvais passer avec toi et puis je n'appréciais pas tellement les gens là-bas. Je n'étais même pas payé pour faire la lecture à des jeunes qui s'en fichent complètement. »

« Tu es complètement malade Harry. Mais... Tu es arrivé juste à temps, le match commence dans quelques minutes. Va t'installer dans les gradins. »

« Pas la peine. Je vais rester ici, je suis très bien au premier rang. Je serais ton pompon boy. »
« Je ne pouvais pas rêver mieux comme soutien. »

Le brun étira sa bouche en un sourire amusé tandis que Louis le saisissait par le col pour réduire la distance entre leur corps, si l'on faisait abstraction de la barrière qui les empêchaient d'être totalement collés l'un à l'autre, leurs lèvres s'effleurèrent et au moment même où elles allaient entrer en contact un coup de sifflet retentit.

« Tomlinson ! Sur le terrain ! »
« J'arrive coach. Cria-t-il en se détachant du plus jeune. Ça va commencer. »
« Il me semble que tu ferais mieux d'y aller. »
« Je n'ai même pas le droit à mon baiser porte bonheur ? »
« A croire que tu trouverais n'importe quel prétexte pour te faire embrasser. »

Le bouclé rit mais se pencha en avant afin de lier leurs lèvres tendrement. Leur baiser ne dura que quelques petites secondes mais ce fut assez pour requinquer complètement le plus vieux. Il lui adressa un dernier sourire avant d'aller se placer en défense tandis qu'un joueur adversaire arrivait vers lui. Musclé, brun, plutôt grand et bronzé. Mais avec la tête d'un parfait idiot.

« On va te faire bouffer la balle sale petite pédale ! Jusqu'à ce que tu vomisses ouais ! »
« J'espère que j'arriverai à te viser dans ce cas. »
« Va te faire foutre Tomlinson. »
« C'est une proposition ? Ironisa le châtain, amusé plus qu'autre chose. »
« Je crois que tu me confond avec l'autre pute à boucles derrière les barrières là. »

Toute trace d'amusement disparu du visage de Louis pour laisser place à la colère, la haine et la rage qui montaient en lui. On pouvait l'insulter, se moquer ou même le rouer de coups autant que l'on voulait. Avec le temps il avait appris à ne plus se laisser atteindre par le jugement des autres. Mais il était formellement interdit et défendu de s'en prendre à l'homme qu'il aimait. Il serra les dents pour ne pas tordre le cou au garçon devant lui, et donc par conséquent se disqualifier du match. Mais il aurait sa revanche, tôt ou tard. Il n'était pas du genre à se taire et à encaisser.

« Faudrait peut-être lui apporter des pompons et une jupe, non ? »
« Dickson, sur le terrain ! »

Ce dernier gratifia le mécheux d'un sourire victorieux et remplit de fierté avant de reprendre sa place. Totalement confiant. Ce qui n'était pas le cas de Louis, il porta son attention vers le bouclé qui lui lança un regard interrogateur. Lui se contenta de tenter de le rassurer en lui adressant un rictus qui se transforma plus en grimace. Il avait juste envie de tout plaquer, le match et les joueurs pour aller se réfugier dans le bras de son copain. Mais il ne pouvait pas. Le plus grand prix de sa carrière se jouait ce soir. Et à dire vrai, le trac lui tordait l'estomac même s'il essayait de ne rien laisser paraître. Le gradin était remplit de monde. Aussi bien jeunes que vieux, hommes que femmes. Tous tenants des pancartes en chantonnant l'hymne de leur équipe, l'ambiance était à son apogée. Une musique de fond résonnait mais était couverte par les cris des spectateurs qui hurlaient à tout va. Des lumières jaillissaient de partout dans le stade. Toute cette mise en scène donnait la nausée à Louis. Le ballon fit son entrée sur le terrain, tandis que son cœur prenait de la vitesse, le bruit de la foule se fit moins assommant. Le coup sifflet retentit, le match venait de commencer et le mécheux savait que sa fin était proche. Dickson allait lui en faire voir de toutes les couleurs.

Les vingt premières minutes se déroulèrent sans encombre, personne n'avait encore marqué de but, mais chaque équipe donnait son possible pour la victoire. Les spectateurs ne cessaient de scander le nom de l'équipe qu'ils supportaient. Liés pour la victoire. Alors que Louis s'apprêtait à passer la balle à un joueur près du but, Dickson passa au même moment et lui administra un coup de crampon au niveau de la cheville assez violent. La victime serra les dents mais ne riposta pas, le regardant simplement partir avec le ballon. L'arbitre se situait trop loin d'eux pour affirmer la faute, un coéquipier lui demanda si tout allait bien il se contenta de sourire faiblement et hocher la tête alors que le match suivit son cours. Le brun musclé ne cessait de lancer des regards remplit de haine et de dégout à Louis qui essayait de ne pas y prêter la moindre attention. Plus que quelques minutes avant la mi-temps et il pourrait enfin souffler pour aller rejoindre le bouclé, lui au moins saurait le détendre. Toutes les menaces de Dickson le pesait, pas qu'il n'assumait pas le fait d'être gay. Au contraire. C'était sa plus grande fierté. Mais il trouvait toujours le moyen de le faire souffrir. Sans même le toucher. Juste avec les mots. Juste en évoquant Harry. Un sujet sensible. Son pire point faible. Et il trouvait toujours le parfait endroit fragile où frapper.

Le temps semblait passer trop lentement, son équipe venait de marquer un but mais il ne prit même pas la peine de sauter de joie comme les autres. Il afficha un faible sourire et tapa dans la main d'un ami quand il passa. Mais rien plus. Il n'avait pas le moral à être heureux. Il se contenta de jouer. L'envie n'y était pas. Pourtant, s'ils gagnaient ce match, ils se sélectionnaient pour la finale. Chose qui ne s'était pas produite depuis longtemps. Une opportunité. La mi-temps siffla, il lâcha un soupir et se dirigea vers la sortie pour se rendre dans les vestiaires. Harry, lui, faisait le tour des barrières pour le rejoindre. Mais à peine avait-il fait deux pas qu'un bras tira fermement sur le sien.

« Pas si vite Tomlinson. »
« Dégage connard. »
« Fais pas ta diva parce que ton équipe a marqué un but, et parle-moi mieux sinon je te colle une raclée. »
« T'as pas d'ordre à me donner. »
« Et une pédale dans ton genre à rien à faire dans une équipe de foot ! Les quelques joueurs de l'équipe adverses se mirent à rire face à cette réplique. »
« Je ne vois pas le problème. Tu as peur de quoi ? Que je vienne te voir sous la douche ? Excuse-moi, mais généralement les gars dans ton genre me dégoutent plus qu'autre chose... Maintenant, je dois y aller. Salut. »

Il se retourna pour rejoindre les vestiaires, totalement blasé par le comportement du brun et de ses coéquipiers qui n'avaient aucune compati et se contenter de suivre la marche comme des idiots. Comme de simples moutons. En plus, leur chef n'était franchement pas très intelligent. Mais la phrase que ce dernier prononça sur un ton de moquerie lui glaça le sang.

« C'est ça. T'as hâte d'aller rejoindre ta pute pour aller le baiser dans les vestiaires. J'espère que tu le payes au moins, qu'il ne vienne pas déhancher son petit cul de pédé ici pour rien. Ce serait dommage. »
« Ferme ta grosse gueule de con Dickson ou je vais t'amocher plus que tu ne l'es déjà ! Cracha le mécheux en se retournant vers lui. »
« Viens je t'en prie. Et ramène ta bande de putain de gays si tu le veux aussi. Ça me fera plus de mecs à cogner. Je suis certain que tu te bats comme une tapette. »
« Tu veux parier ? »

La rage faisait déjà partie intégrale de Louis, il ne réfléchissait plus avec son esprit mais avec sa haine, ses poings étaient serrés et sa mâchoire crispée au possible. Si quelqu'un le touchait, il explosait. Et bien évidement il avait fallu que cet imbécile de Dickson vienne lancer une flèche en plein dans le cœur chaud de la bombe. C'était de la vengeance. Pure et dure. Sans penser aux conséquences, il s'était rué sur lui et l'avait poussé jusqu'à ce qu'il chute au sol. Ses coéquipiers n'avaient pas tardé à intervenir. Deux d'entre eux tenaient le mécheux par ses épaules, tandis que lui donnait des coups dans tous les sens pour qu'ils relâchent leur prise. L'un deux gémit de douleur quand il reçut un coup de pied violent à la cheville. Lâchant par la même occasion le châtain qui se rua sur le brun encore au sol et lui administra des coups de pieds dans les côtes. Mais il dû stopper quand la voix du coach retentit et les fit tous se retourner.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? Qui a tapé le premier ? »
« Tomlinson. Se justifia Dickson
« Louis ? Tu m'expliques ? Tu sais que ce genre de comportement a des conséquences. »
« Ouais. Bah vous avez qu'à demander à ce gros homophobe. J'ai rien dis, je me retiens depuis le début de lui foutre la raclée, et là il m'a poussé à bout. On est là pour jouer, pas pour juger et surtout traiter l'orientation sexuelle des gens. Alors coach, sauf votre respect, si vous voulez me disqualifier faites ce que vous voulez, mais je sais ce qui s'est passé. Et je n'aurai rien sur la conscience. »

Juste après ses mots, il quitta d'un pas furieux le terrain sous les regards des autres. Harry se trouvait sur l'entrée du terrain, le regard paniqué. Mais il n'eut pas le temps de poser une seule question que l'ainé saisit sa main dans la sienne pour l'entraîner dans les vestiaires. Il devait se calmer et ce ne serait surement pas en la présence de ces imbéciles qu'il y parviendrait. Il devait réellement se contenir pour ne pas retourner sur ce terrain et casser leur casser la figure jusqu'à ce qu'ils ne sentent plus leurs muscles. Une fois dans les vestiaires, Louis rassembla ses affaires rapidement dans son sac de sport, et entraina son petit ami, totalement perdu, dans une autre pièce où personne ne viendrait les déranger. Il avait juste besoin d'être dans ses bras. Il s'assit sur un banc et souffla un gros coup.

« Lou... Comment tu te sens ? Demanda le bouclé prudemment en s'agenouillant devant lui, cherchant à établir un contact visuel.»
« En colère. »
« Tu as mal quelque part ? »
« Au cœur, oui. »
« Viens-la. »

Harry lui tendit les bras et sans hésiter il vint s'y réfugier. Rien qu'en sentant les mains du bouclé caresser son dos et ses lèvres lui déposer plusieurs baisers sur le front ou la joue, il lui semblait que sa haine s'atténuait. Pas totalement. Mais un petit peu. Il lui murmurait de ne pas y prêt attention, que ce n'était qu'un idiot qui n'avait rien d'autre à faire dans sa vie que de rabaisser les gens, qu'il n'en valait pas la peine... Il savait tout ça, mais quand on s'en prenait à son petit ami, il oubliait tout. C'était son trésor, sa pierre précieuse et son porte bonheur. C'était sa vie. Depuis trois longues années. Il partageait ses nuits, ses jours et ses heures. Il partageait sa vie. Le brun ne demanda pas d'explication sur ce qui s'était déroulé sur le terrain, parce qu'il savait parfaitement que Louis s'énervait seulement quand on s'en prenait verbalement, ou physiquement, à lui. Mais il ne disait rien, il se contentait de le calmer, parce qu'au fond il le comprenait. Si les places avaient été inversées, il aurait fait exactement la même chose.

« On peut rentrer Haz ? »
« Et ton match ? »
« Si tu savais comme je m'en fous, je veux juste retrouver notre lit et être dans tes bras. »
« Louis. Il sourit et se détacha doucement de lui pour lui caresser le visage. C'est important, c'est un grand match ce soir, tu ne... »
« Tomlinson, je peux te parler deux minutes ? »

Le coach venait d'apparaître derrière les casiers, Harry retira sa main de la joue de l'ainé et ils se tournèrent tous deux vers le nouvel arrivant. Le châtain embrassa tendrement le front de son petit ami en lui promettant de revenir vite pour qu'ils s'en aillent, avant de se lever et aller rejoindre son entraîneur un peu plus loin. Il n'était pas bien méchant, quand bien même son physique assez imposant et ses gros sourcils noirs et broussailleux qui lui barraient le front. Au contraire, il était toujours présent pour venir en aide à ses joueurs, mais quand il fallait être sévère il savait l'être également. Et au fond, Louis redoutait le verdict.

« On a besoin de toi pour le match de ce soir, c'est très important pour la suite de votre carrière à tous et pour la renommée du club. Je ne te vire pas de l'équipe, je connais Dickson pour l'avoir eu pendant quelques années et ce n'est pas un gars facile, il cherche constamment la petite bête. Il est sur le banc pour le reste de la soirée, étant donné que c'est lui qui a commencé à provoquer, le coach de l'autre équipe et moi-même sommes d'accord sur ce point. Nous l'avons vu plusieurs fois venir te parler... Mais tu ne pourras pas participer au prochain match amical, en raison des coups que tu as donné. Tu le comprends j'espère ? »
« Oui monsieur. »
« Alors... On peut compter sur toi pour la dernière mi-temps ? Il nous faut défendre le terrain et peut-être marquer un autre but. Et je sais que tu en es parfaitement capable, on a besoin de ton potentiel. »

Il était obligé de dire oui, d'accepter de reprendre le match. Parce que ce qu'il n'était pas du genre à abandonner, surtout pas son équipe face à un affrontement si important. Il était capitaine tout de même, lâcher les autres joueurs serait un coup dur. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour donner sa réponse, il hocha la tête et demanda encore deux petites minutes avec son compagnon avant venir les rejoindre pour gagner. Le coach quitta le vestiaire après lui avoir tapoté fièrement l'épaule, et Louis alla se réfugier dans les bras du bouclé.

« Tu vois bébé, je te l'avais dit. Ils ont besoin de toi, parce que tu es un gagnant. »
« Merci Harry. Tu es merveilleux. »

Pour appuyer ses paroles il lui planta un doux baiser sur les lèvres avant de le prendre dans ses bras tendrement. C'était sa façon à lui de se donner du courage et de la force, parce qu'Harry était sa moitié. Son porte bonheur. En sa présence, il était certain de parvenir à tout, de tout réussir. Il gagnerait ce match, pour lui. Plus que déterminé, il rentra sur le terrain sous les applaudissements des supporters, et le jeu ne tarda pas à reprendre. Il tourna un dernier regard vers Dickson qui semblait sur le point d'exploser de colère, il serrait les poings sur ses genoux pour s'empêcher de se lever et venir régler son compte au mécheux. Mais il ne pouvait pas faire cela, ça lui vaudrait une exclusion du club, et le football était toute sa vie. Comme Louis. Il vivait pour ce sport, il respirait par ce sport. Et par son petit ami aussi, qui faisait en sorte d'être présent à chacun de ses matchs et de ses entrainements –parfois- pour le supporter et l'encourager. Et cela valait nettement plus qu'un stade tout entier.

Il ne savait pas vraiment si c'était dû aux cris déchainés des supporters ou bien aux applaudissements et la voix de son petit ami, mais Louis avait marqué deux buts, et malgré celui de l'équipe adversaire, ils avaient gagné ce match. Le châtain fut porté en l'air sur les épaules de ses coéquipiers qui scandaient son nom. Il était heureux, un sourire victorieux et fier sur ses lèvres. Ses pupilles brillaient d'excitation et de bonheur. Le stade diffusait une musique de fête, et plusieurs gars de l'équipe lui tapèrent dans le dos ou lui ébouriffèrent les cheveux quand il fut reposé au sol. On lui proposa même plusieurs fois de venir boire un coup en ville, dans un bar, pour le féliciter de sa victoire. Parce que oui, en tant que capitaine, il avait absolument mené tout le match. Malgré les attaques de Dickson. Et c'était tout à fait honorable. Mais ce soir, Louis avait d'autres plans. Il s'avança vers le bouclé qui était resté en retrait le temps que la fin du match et les acclamations retentissent.

« Alors, tu vas les rejoindre dan... »

Mais Harry n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une paire de lèvres s'écrasa contre les siennes et que des doigts vinrent jouer avec ses boucles avant de s'agripper à sa nuque. Voilà ses autres projets qu'il avait prévu pour ce soir. Il ne voulait pas sortir dans un bar, il ne voulait pas de la musique résonnant à tue-tête, ni de cris. Il souhaitait simplement passer la soirée, la nuit, avec son petit-ami. Manger un repas, regarder un film et lui répéter inlassablement à quel point il l'aimait. Ce genre de programme valait mille fois plus à ses yeux.

« J'avais pensé passer la soirée avec toi. Pourquoi pas que tu me prépares un bon petit repas aussi ? Et qu'on regarde une de ces séries romantiques que tu adores, tu en dis quoi ? »
« Bien sûr, bien entendu allons-y ! S'exclama le brun en souriant. »
« Faut que je passe chercher mes affaires et prendre une douche avant, je suis plein de sueur. »
« Non, je te ferai couler un bain quand tu seras à la maison le temps que je prépare de quoi manger. Ok ? »
« Avec plaisir alors ! »

Un grand sourire se dessina sur leurs deux visages, Louis fit signe à son compagnon de l'attendre le temps qu'il aille récupérer ses affaires dans le vestiaire. Au passage, le coach le félicita grandement en serrant sa main ainsi que celui de l'équipe adverse qui s'excusa au passage pour le comportement de son capitaine, qui lui était toujours sur le banc de touche. Ce fut, le cœur léger, que le châtain alla faire son sac et changer de chaussures, après avoir un peu sécher son visage avec une serviette blanche. Il sortit au bout de cinq petites minutes et retrouva Harry au dehors, en train de discuter avec deux joueurs qu'il connaissait par le biais de son petit-ami. Louis arriva et salua ses coéquipiers avant qu'ils ne prennent la route vers chez eux. Sa petite main glissa dans celle, grande et chaude du bouclé, qui releva les yeux vers lui en souriant. Oui, définitivement, il avait tout gagné.

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