'HUMAN' - CONNOR
— Connor (DBH) x OC —
くコ:彡
« Why does it feel so good but hurts so bad ?
My mind keeps saying ‘run as fast as you can’ !
I say I'm done but then you pull me back !
I swear you're giving me a heart attack, troublemaker ! »
Connor resta figé, examinant la figure sur la petite scène boisée du bar préféré de son partenaire, Hank. Debout, planté comme un piquet, sans verre devant sa place au comptoir, il l'analysait presque ; c'en était déroutant.
À ses côtés, Hank était avachi sur son siège, un verre de whisky un peu trop plein placé chaleureusement dans le creux de sa main. Devant l'androïde pétrifié, un rire rauque quitta ses lèvres, et il lui lança un regard las.
« Bon dieu Connor, détends toi, tu fais pas très vivant là.
— Pardon lieutenant, s'excusa le brun avant de visser son fessier sur la chaise haute à sa droite. Désabusé, Hank secoua la tête, et prit une gorgée brûlante d'alcool.
— T'aimes la musique ?
— Je ne savais pas qu'il y avait des chanteurs ici. Mais ... Oui, c'est plutôt entraînant. Je préfère le métal, par contre. »
À ces derniers mots, Anderson partit dans un éclat de rire tonitruant. Ses iris amusées restèrent fixées sur Connor, presque à deux doigts de lui dire qu'il l'avait bien éduqué. Il avait le nez un peu rouge, et un soupir épuisé lui échappa à la place. Visiblement, l'alcool n'avait pas encore atteint tout son système cérébral.
« J'suis bien d'accord, Connor, j'suis bien d'accord, toujours aussi voûté sur son tabouret, il se tourna vers le chanteur. Sur la petite scène, dans un accoutrement à peine présentable et presque grunge, il continuait de donner de sa personne, Il vient là souvent, tu sais. Ça fait plaisir, ce genre de chansons, ça fait bien vingt ans qu'on les entend plus. »
Connor lui jeta un coup d'œil étonné, avant de se permettre d'analyser – littéralement cette fois – le jeune homme.
« Vous êtes quelqu'un de plutôt nostalgique au final, lieutenant, se décida-t-il à faire remarquer.
— C'est ça ouais ... À regretter le bon vieux temps ... Tu peux pas comprendre toi, ça fait à peine un mois que t'es conscient que tu vis.
— Qui sait, peut-être que dans vingt ans, je viendrais vous dire quelque chose du genre, lâcha simplement l'androïde avec un haussement d'épaule. Hank gloussa.
— Si je suis encore vivant d'ici là. »
Une grimace presque grotesque se peignit sur le visage de Connor. Rebuté, Il se retourna vers le chanteur.
« Il chante plutôt bien, finit-il par conclure. Hank secoua lassement la tête, ses iris se noyant dans le liquide doré qu'il faisait tournoyer dans son verre. Il finirait sûrement embourbé dans l'alcool à la fin de la soirée.
— Ouais, mais forcément, c'est pas à Détroit qu'il va avoir des résultats. Au final, ça fait longtemps qu'il est ici. »
À cette déclaration, son partenaire préféra rester silencieux. Il n'y avait pas grand chose à rajouter ; il n'avait pas tort, après tout. Détroit était une ville en déclin, et même l'arrivée de Cyberlife n'avait pas pu lui redonner cette dorure d'antan – ce fut encore pire suite aux manifestations des androïdes, bien que pacifiques.
« Merci ! Merci à tous ! ah, il arrêtait. »
Penché contre le micro, il rayonnait, peut-être trop pour un petit chanteur qui passait ses samedis soirs à gagner son pain dans un bar miteux de Détroit. C'était beau, cette humanité. Il était visiblement essoufflé, les jours rougies sous l'effort, ses cheveux en pagaille, et il remercia la timide foule d'un grand geste de bras avant de sauter hors de l'estrade, pour se diriger vers Hank.
« Ça fait un moment que je t'ai pas vu, Hank ! se réjouit-il, ce à quoi le lieutenant lui répondit d'abord par un sourire en coin.
— J'étais occupé, il ne parlait jamais beaucoup de lui, et avait beau être aussi aimable qu'une porte de prison, il avait une aura assez chaleureuse, que le jeune avait l'air de manifestement apprécier.
— Je m'en doute, avec toutes ces histoires d'androïdes, il attrapa une chaise haute, la traîna pour s'asseoir en face de lui, forçant le cinquantenaire à se décoller du bar par pure politesse, On m'a appris que t'avais été sur l'affaire. »
Suite à cette remarque, Hank se contenta de lâcher un grognement d'approbation, et de jeter un long regard à Connor. Ce n'est qu'à ce moment que le jeune homme sembla le remarquer. Ses iris automnales s'attardèrent sur lui, visiblement intéressées.
« Il est avec toi ? demanda-t-il à Anderson ; son regard resta pourtant vissé sur le brun, Comment tu t'appelles ?
— Bonjour Aiden, je m'appelle Connor. Ravi de te rencontrer. »
En l'entendant l'appeler par son prénom, le-dit Aiden eut un léger mouvement de recul. Il ouvrit la bouche, prêt à l'interroger, mais Hank fut plus rapide. Il grogna bruyamment, lui fit signe que c'était inutile.
« C'est lui, toutes les histoires d'androïdes. Et pourquoi j'étais si occupé. Un vrai petit con.
— Aah ... C'est un androïde, Aiden parut presque déçu, et l'examina de la tête aux pieds. »
Anderson rit à gorge déployée en entendant son ton déconfit, ce à quoi Connor cligna des yeux, confus.
« C'est un problème ? devina-t-il. Compte tenu du contexte politique actuel, ça ne l'aurait pas étonné de faire face à un humain qui n'aimait pas les androïdes. Après tout, ils n'avaient gagné leurs droits qu'un maigre mois plus tôt.
— Non, non ! s'empressa de s'exclamer Aiden, agitant ses mains pour lui signifier qu'il n'avait absolument rien contre lui. »
Ses nombreux bracelets s'entrechoquaient sous ses actions extravagantes. Connor avait rarement vu d'humains aussi expressifs ; c'en devenait fascinant, presque hypnotisant.
« Laisse tomber, Connor, tu comprendrais pas, marmonna Hank, un demi-sourire flottant au coin de ses lèvres.
— J'ai des émotions !
— C'est pas une question d'émotions, fiston, lui indiqua Hank. Ses pupilles étincelaient presque, rieuses. Ça devait le faire rire, de voir Connor essayer d'apprendre à vivre comme un humain. »
Aiden ignora l'air renfrogné de l'androïde qui se fit silencieux, fit un geste assez distrait au barman qui lui apporta un Blue Lagoon. Laissant ses doigts s'enrouler autour du pied du verre, il pencha lassement sa tête sur le côté, intrigué.
« Tu l'avais déjà amené à l'Eden Club, pour voir ?
— Quand il était encore une machine ? Pas d'intérêt, il ne s'intéressait qu'à l'enquête. D'ailleurs, ça n'a toujours pas l'air de l'intéresser, n'est-ce pas Connor ?
— De ?
— Les relations amoureuses.
— Ah, sa bouche resta entrouverte, et il fronça les sourcils alors qu'il prenait le temps d'y réfléchir, Je n'y ai jamais vraiment pensé.
— C'est bien dommage, avec un long soupir défaitiste, Aiden descendit son cocktail d'une traite, sa pomme d'Adam se mouvant en phase avec l'alcool bleu qui glissait dans sa gorge. Le lieutenant lui lança un regard douteux.
— T'étais déjà passé outre le fait qu'il n'était pas humain ?
— Tu sais, maintenant, surtout à Détroit, c'est vraiment pas ce qui va déranger, surtout pas quelqu'un comme moi, marmonna le chanteur, Bon, je suppose qu'il n'a rien en bas non plus mais ...
— T'es vraiment pas croyable comme gamin.
— J'ai vingt-sept ans. »
Hank ne sourcilla pas ; être rappelé de l'âge pourtant bien adulte d'Aiden ne semblait pas le faire changer d'avis sur la question. Il préféra continuer de boire, pensif : il n'avait jamais pris en compte la fugitive idée qu'on puisse être attiré par Connor. Il lui jeta un coup d'œil analytique.
Il venait de s'asseoir à son tour, bien tenu sur son siège, et avait sorti une pièce de sa poche pour commencer à jouer avec. Il était concentré, paraissait contempler la discussion des deux humains quelques instants auparavant. Ça avait dû le perturber, qu'on parle de lui de la sorte, et ça avait perturbé Hank aussi.
Définitivement, il ne voyait pas ce qu'on pouvait trouver à Connor.
C'était peut-être parce qu'il le connaissait, et l'avait connu quand il était détestable et irritant. Et puis il était un androïde, bon sang.
Après, il avait tendance à oublier que certains androïdes avaient été spécialement conçus pour avoir des relations avec des humains – comme quoi, l'idée ne devait pas être si folle que ça, même si le concept restait tout de même diamétralement différent.
Peut-être que ça allait être un nouveau type de couple interracial ... Ou une connerie comme ça. Hank plissa les yeux, perplexe face à ses propres réflexions.
« Mais du coup, Connor, t'as jamais pensé à te caser avec un androïde ? la voix de Aiden vint rompre la quiétude pensive de leur instant, malgré le bruit de fond à la fois inaudible et trop bruyant. »
Hank jura ouvertement, et le bruit soudain fit sursauter Connor, qui fit tomber sa pièce.
« C'est à ce genre de choses que tu pensais depuis tout à l'heure ?!
— J'ai le droit d'être curieux, dis, vieux croûton !
— Tu dis ça alors que c'est pour ton propre intérêt, l'accusa-t-il, ce à quoi Aiden réagit par un simple haussement d'épaule.
— Et alors ? Ça n'empêche pas la curiosité, Aiden haussa un sourcil presque arrogant, avant de porter son attention vers Connor, qui venait de récupérer sa pièce, visiblement déçu de la voir aussi sale.
— Ça n'a jamais été une de mes priorités, et aucune personne n'a jamais vraiment piqué mon intérêt, avoua-t-il, Mais je ne suis pas non plus opposé à l'idée.
— C'est nouveau ça, nota Hank. Son verre précédemment vide était maintenant à nouveau empli. Connor réagit avec un sourire en coin.
— C'est bien vous qui vouliez que je montre plus d'émotions, lieutenant.
— Bordel, Connor, si je te vois un jour en couple, je pense que c'est le jour où je commencerai à croire en Dieu. »
Ce fut au tour d'Aiden d'éclater de rire. Il en avait déjà vu, des androïdes en couple – tiens, même simplement Markus et North, qui s'étaient embrassés devant les caméras nationales, un peu plus d'un mois plus tôt. Pour que ça paraisse aussi traumatisant, c'est que Connor devait être sacrément coincé. C'était vraiment dommage qu'il soit aussi attirant.
« Hank, si tu crois en Dieu, je m'y mettrais sûrement aussi, rétorqua-t-il finalement, avant d'attraper le nouveau verre que le barman lui tendait : il pouvait se le permettre, ses verres étaient sur la maison.
— Ben voyons. D'une pierre deux coups. Connor en couple, Connor ouvert à la situation ... Faudrait-il déjà que quelqu'un soit intéressé par cet idiot, souligna Anderson, avec un rire presque aigre-doux. Là, Connor s'offusqua. Ça semblait être la goutte de trop – alors qu'il était le sujet de la conversation depuis déjà une bonne dizaine de minutes.
— Je suis très appréciable, lieutenant ! se défendit-il, Je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas de succès !
— Ça j'suis bien d'accord, ricana Aiden. »
Là, Hank lui lança un regard de travers.
« En effet, je retire ce que j'ai dit ... On dirait bien que des gens intéressés, y'en a déjà quelques uns ...
— T'es con, Hank.
— Mais ai-je tort ? »
Aiden n'osa pas lui répondre ; et ce silence valut plus que des mots. Non sans restreinte, il aspira son nouveau verre d'alcool. Il n'avait pas l'air particulièrement gêné, ou intimidé, malgré avoir admis être attiré par un androïde qui n'en avait sûrement rien à faire. Ses gestes restèrent simples, lâches et amples, et malgré ses lèvres pincées, il ne baissait pas les yeux, ne voyait pas ses joues prendre une teinte amourachée.
Hank sembla s'enticher de ce silence nouveau, et il posa brutalement son verre sur le comptoir.
« Bon allez. C'était sympa deux minutes, mais j'aimerais bien avoir un moment avec moi, et mon whisky. »
Aiden resta perplexe, alors que Connor soupirait. Vis à vis de la réaction du chanteur, le lieutenant se trouva forcé d'élaborer.
« Dehors, la jeunesse. Ça fait longtemps que j'aimerais bien me morfondre tout seul dans mon alcool.
— C'est pas bon pour vous, lieutenant.
— T'inquiètes pas pour moi, Connor. J'ai arrêté les cuites depuis la fois où tu m'as réveillé à coup de claques. Maintenant, laissez moi tranquille.
— C'est que tu vas t'inciter à croire en Dieu, à ce rythme là, Aiden sauta hors de son siège, attrapa sa veste en jean – elle était un peu élimée, peinte et recousue de patchs – et lui sourit. »
Connor ne réussit pas à faire le lien, et fronça les sourcils. Hank secoua lassement la tête, presque amusé.
« C'est ça, c'est ça. Allez, ouste. »
Presque poussés hors du bar par un simple client, Aiden se laissa aller à l'hiver, les mains dans les poches, se raidit un peu face à la nuit glacée, et les flocons frigorifiés. Connor était sur ses pas, et en le voyant frissonner, il n'eut rien à lui proposer. Après tout, il n'avait lui même qu'une simple veste, et malgré son corps robotique, il ressentait le chaud comme le froid.
Le chanteur avança hors du bar, traversa la route en observant le ciel. Le brouillard et les nuages empêchaient la nuit de scintiller, mais ça ne le dérangeait pas. Il aimait tout autant une nuit sombre et indiscernable.
Il exhala une bouffée d'air frais, comme s'il fumait, puis décida de sortir une réelle cigarette. Alors qu'il s'acharnait sur son briquet pour réussir à faire flamber le bout de sa clope, dorénavant presque accoudé à la rambarde faisant face à la rivière. Connor arriva à ses côtés, se posa lui aussi contre la balustrade.
« C'est pas bon de fumer, tu sais.
— Mouais, je sais. M'enfin bon, faut bien ... Faut bien, il n'avait pas envie d'avoir le culot de dire ‘faut bien vivre’ ou ‘c'est pour déstresser’. Il n'avait pas réellement d'excuse pour son tabagisme, finalement, Je ... Je pourrais pas l'expliquer. »
Était-ce par besoin d'avoir quelque chose à faire ? Pour noyer sa carrière honnêtement défaillante ? Il ne pouvait pas mentir : finir à chanter dans des bars de Détroit, ça avait pas été son plan de vie.
Enfin, depuis que l'humanité avait dépassé le point de non-retour climatique, il n'avait plus vraiment de plan de vie viable. Survivre, ça avait été l'idée. Et puis toute cette histoire d'androïdes ... La hausse du chômage ... Les violences ... Définitivement, la vie à Détroit n'était pas simple, ces derniers temps.
« Ça coûte cher, en plus, renchérit Connor. Il était rivé sur Aiden, ses orbes chocolats presque un peu trop intenses.
— Je sais, geignit le jeune avant de prendre une longue taffe, sensiblement peiné, Je suis même pas riche, mais ... Voilà quoi.
— L'addiction, hein.
— Ouais, l'addiction. »
Tous deux penchés contre la rambarde, ils ne se firent plus face, le temps d'un instant. Aiden laissait la fumée étouffer son air, son atmosphère, ses poumons. Il se laissa aller à un maigre sourire, un fébrile moment de légèreté. Les questions frétillant au bord de ses lèvres, il se laissa aller.
« Tu vis où du coup, depuis toute la libération ? T'as l'air d'avoir gardé ton poste ... Je suppose que c'est grâce à Hank. Tu vis tout seul, du coup ? T'as un appart ? »
Le brun n'avait jamais réellement eu l'occasion de discuter à proprement parler avec un androïde depuis les affaires de Novembre. Les questions s'étaient chahutées dans sa tête, les réflexions s'étaient bousculées, et alors que ceux qui avaient précédemment étaient réduits en esclavage étaient dorénavant complètement fondus dans la masse informe d'humains qui constituait les Etats Unis, ses préoccupations n'étaient pas de savoir jusqu'où les androïdes avaient « infiltré » la population.
Ses questionnements pouvaient presque paraître risibles, compte tenu de la grandeur et gravité de la situation, mais il n'avait jamais été très investi dans la politique, les débats du monde contemporain, et ce genre de problèmes plombe-cervelle qu'il préférait délaisser aux adultes – bien qu'il approche à son tour dangereusement de la trentaine.
De toute façon, bien que les androïdes aient même remplacé les plus grands chanteurs, ce n'était pas à son niveau qu'il allait être embêté. Peut-être pourtant qu'il aurait pu avoir une meilleure carrière sans ces technologies. Peut-être pas. Il n'aimait pas vivre avec des « si », et n'avait en conséquence jamais spécialement voué une rancœur ou haine effrayée envers les machines. Il n'avait jamais souhaité ressembler aux cinquantenaires qui manifestaient dans la rue. Il les trouvait agaçants. C'était sûrement aussi pour ça, qu'il n'avait jamais haï les androïdes.
Même maintenant ... Il leur portait un intérêt assez fasciné.
Finalement, malgré ses entourages souvent réticents à l'idée de côtoyer des intelligences artificielles – voire carrément braqués et rebutés – Aiden avait toujours été pour leur liberté, bien que timide dans ses convictions.
« Je vis avec Hank, l'informa Connor. Ses lèvres se redressèrent ; c'était presque délicieux, la manière dont il semblait sourire faiblement mais pourtant si pleinement, Il a un peu arrêté de trop boire, ces temps-ci, donc je n'ai plus à m'inquiéter de devoir rester pour le ramener ... Mais je ne suis jamais à l'abri. »
Un rire échappa au chanteur. Il écrasa sa clope contre la barrière gelée, observa le maître filet de fumée tarir et s'éteindre, avant de sortir son petit cendrier de poche, pour y conserver son mégot. Il se retint de faire une réflexion, bien qu'elle lui piqua la bouche. Cette relation père-fils que les deux semblaient s'être trouvés l'amusait vaguement, un mélange d'une chaleur réconfortante et d'une vague de rire saugrenue tant c'était improbable.
« Tu vis plutôt bien, alors. C'est bien, conclut-il alors, en hochant la tête, un simple dodelinement perdu.
— Et toi, tu vis comment ? s'enquit-il.
— Tu peux pas le scanner ?
— Pas ça. Et puis ... Je préfère te le demander.
— Quel charmeur, railla Aiden, ricanant face à son air presque confus, Je dirais que je survis plus que je ne vis. Non ... J'abuse, sûrement. Mon appartement n'est pas si terrible. Il ne tombe pas en ruines, j'ai le chauffage, et y'a pas de problème d'infiltration ou de canalisation ... C'est pas du luxe, mais c'est pas insalubre. Puis bon ... Je vis pas bien, mais je suis pas dans le manque. Après, c'est clair que je m'étais pas imaginé cette vie là.
— Tu voulais être un grand chanteur, en déduit naturellement l'androïde. Il portait une grande attention à chaque mot que son nouveau compagnon échappait, comme une boisson qu'il se devait de boire, des preuves qu'il se devait d'analyser. C'était rare, qu'on l'écoute aussi assidûment. Aiden aurait presque pu se sentir rougir, ou son cœur s'affoler bêtement.
— Comme beaucoup. Y'a tellement de gens qui s'en vont avec des étoiles dans les yeux et des rêves au-delà des nuages, mais y'en a que trop peu qui ont réussi ... Et au fil des années, des grands chanteurs, ceux qui marquent leurs temps, y'en a de moins en moins. C'est triste, mais c'est une réalité que j'ai appris à accepter. Tu dois bien le savoir toi aussi, Connor. Maintenant, des chanteurs humains, y'en a presque plus. Enfin, ça va surement changer à nouveau. Je ne sais pas. On verra. »
C'était presque pessimiste, comme manière de penser. Se laisser aller au futur, sans vraiment prendre le temps où la force d'essayer d'avoir un impact. L'androïde se permit de faire la remarque.
« Tu ne parais pas très déterminé.
— J'en ai marre du stress et de l'angoisse. Je préfère me laisser porter, Aiden lui adressa un timide sourire. Ses joues rosissaient sous le froid, la neige. Le bout de ses oreilles était tout aussi rougi, ainsi que le bout de son nez – son nez était un peu cabossé, très imparfait, pourtant, Connor avait envie de venir le toucher, appuyer dessus comme s'il était petit et mignon, Ma vie n'est pas si à plaindre.
— Tu pourrais sûrement faire beaucoup plus, si tu étais déterminé.
— Parce que toi, ça t'a réussi, la détermination ? un rire dénudé de tout amusement, et une question innocente. Il avait malgré tout touché très juste. »
Le détective ne préféra rien répondre. Il détourna le regard, fixa les flocons qui se fondaient dans le sol déjà blanc, uniformes et pourtant si uniques. Comme des humains, au final. À sa gauche, le doigt d'Aiden vint commencer à tapoter la rambarde de manière rythmique, et sa tête dodelina doucement alors qu'il commençait à fredonner un air qui l'inspirait. Connor soupira silencieusement, apaisé.
« So I ... Turn back the time,
I'm at the chateau and I feel ... Alright ... »
C'était si différent de l'atmosphère dans le bar, et pourtant, si adéquat.
« Je trouve que tu chantes bien, Aiden. »
L'intéressé s'arrêta, lui jeta un coup d'œil effaré. Devant sa sincérité, ses lèvres se mirent à trembler, et il dû se retenir de ne pas partir en fou rire.
« Encore heureux, que je chante bien, c'est mon métier !
— Je voulais pas le dire comme ça ! s'indigna Connor. Il se redressa, se tint plus droit, J'aime bien ta voix. Elle est belle. »
Le chanteur cligna bêtement des yeux, et son sourire se fit plus sincère, plus franc. Face au brun, ses pupilles s'illuminèrent presque, et son visage rayonnait quasiment autant que la neige.
« Merci. Ça me fait plaisir, avoua-t-il, et ça n'était pas un euphémisme. De ce qu'il avait vu, et compris sur Connor, il était loin d'être le plus ouvert sur ses émotions et ressentis – même s'il essayait visiblement de faire des efforts. Ses mots avaient un impact assez violent sur lui, Tu sais ce que je trouve beau, moi ?
— Non, quoi ? questionna-t-il sans réfléchir, curieux.
— Toi. »
Et là, Aiden crut pendant un terrible instant qu'il avait réussi à casser le robot en face de lui. Ses yeux s'écarquillèrent, alors qu'il semblait – enfin ! – réaliser que l'humain était tombé sous son charme. Connor paraissait avoir court-circuité ; il ne bougeait plus, seule sa mèche de cheveux rebelle volant au gré du vent contre son front. Puis son visage se pigmenta de bleu, une teinte azurine, qui se propagea de ses pommettes jusqu'au bout de ses oreilles.
Le temps d'un instant, Aiden ne comprit pas. Il ne comprit pas pourquoi Connor tournait au bleu – puis sa bouche s'entrouvrit, et il souffla.
« Ohhh, t'as le sang bleu ... s'illumina-t-il en un murmure, rassuré, Tu rougis. »
Cette prise de conscience rassura vaguement l'androïde, qui n'avait pas dû comprendre ce qui lui arrivait.
« Quoique ... Pas sûr que rougir soit un terme adéquat, se reprit le brun en plissant les yeux, examinant avec intérêt les nuances froides qui noyaient sa peau, Mais bleuir c'est moche. Ça existe, comme verbe ?
— Ça existe, oui, souffla Connor. Il avait l'air complètement désemparé, sans emprise sur la réalité ou contrôle sur son corps, Mais mon système n'est pas programmé pour rougir ... Je ne comprends pas.
— T'étais pas non plus programmé pour ressentir des émotions et être un déviant, pourtant, on en est là, Aiden était brillant, son sourire plein de dents, alors qu'il ressortait une cigarette de son paquet après avoir fouillé une bonne trentaine de secondes dans la poche de son manteau pour l'attraper, Bienvenue au club, tu deviens vraiment vivant.
— C'est déroutant, marmonna le détective, une moue timide préférant s'installer sur son visage pour remplacer ses bleuissements. »
Il passa une main dans ses cheveux, sûrement par pur esprit de doute et confusion, les ébouriffant pour une grande première. Ébouriffer était sûrement un grand mot, mais ce fut suffisant pour qu'Aiden reste béat, sa bouche entrouverte. Sa clope tomba piteusement par terre, et la ramasser avec dépit fut ce qui le ramena à la réalité.
Accroupi pour rattraper sa cigarette à peine flambée, il ne se redressa pas. Il enfouit son visage entre ses mains, et laissa s'évader une longue plainte vocale.
« Tu peux pas faire ça, Connor ! Tu peux pas ! geignit-il en secouant vivement la tête. »
Ses boucles d'oreilles tintaient, ses mèches de cheveux, folles et libres, étaient bien plus en pagaille que la chevelure de Connor après qu'il l'ait « décoiffée ». Ses nombreux bracelets s'entrechoquaient, et il finit par relever les yeux, ses deux orbes caramel suppliantes alors qu'elles se plongeaient dans celles de l'androïde.
« Faire quoi ? Tout va bien ? s'inquiéta le détective – et pour un détective, il était loin d'être le plus futé. Bordel, Aiden commençait presque à comprendre pourquoi Hank l'avait qualifié de petit con.
— Ça va pas, ça va pas. Je peux pas faire ça.
— Ton niveau de stress s'élève dangereusement, ainsi que ton pouls, Aiden. »
Il rit, un éclat rauque et complètement défaitiste. Non seulement il avait pincé pour un androïde, mais en plus, il était un des plus stupides. Dans son programme intelligent, ils avaient semblablement oublié de lui apprendre à réfléchir. Ils l'avaient fait beau, avec un sourire qui rendait Aiden faible, mais ce sans penser aux répercussions que ça pourrait avoir sur des pauvres humains comme lui.
Peut-être qu'il ne s'était jamais abaissé à devenir un pervers qui allait louer des androïdes pour se détendre au lit quand il commençait à en avoir sérieusement marre de sa main droite ; pour autant, dans sa situation actuelle, il se dit qu'il ne valait pas vraiment mieux.
« C'est ta faute, Connor, c'est mes émotions qui s'emballent, osa-t-il finalement confesser.
— Je n'ai pourtant rien fait.
— T'avais pas besoin ... »
Face à ce soupir, Connor continua de l'examiner pendant quelques longs instants. Il était vraiment expressif, et ouvert, ses yeux et jeux de regards suffisants pour comprendre ce qui se décelait dans les recoins de son cerveau.
« Je te trouve vraiment intéressant, conclut l'androïde avec un sourire satisfait. »
Aiden finit par se relever, exténué, et lassement, secoua la tête.
« On se trouve pas intéressants de la même manière.
— C'est à dire ?
— Tu ... Bordel, jura le brun. Il n'était pourtant pas agacé, Tu m'attires, Connor.
— Comment je peux t'attirer, on ne se connaît pas encore, il resta très pragmatique – peut-être un peu trop ?
— C'est bien justement parce que je ne te connais pas ce que ça se qualifie d'attirance physique, à cette affirmation, Aiden jura pouvoir apercevoir une teinte plus azurée sur la peau de l'homme à ses côtés, Ça fait longtemps, en plus, que j'ai pas été attiré par quelqu'un bêtement, comme ça. Et fallait que ça tombe sur un androïde.
— C'est si grave que ça, que je sois un androïde ?
— Non, pouffa le chanteur, exhalant une bouffée d'air frais, Ce qui est grave, c'est que tu sois pas intéressé, du coup. »
Silence. Pour la première fois, le silence faisait mal. Il était un rejet. Aiden s'en était douté, mais ça le peinait malgré tout, comme un idiot.
« Personne n'a jamais été attiré par moi, révéla Connor, ne résultant qu'en un maigre haussement de sourcils de la part de l'humain.
— Ça ne m'étonne qu'à moitié. Quand as-tu été ... Pas programmé, merde– ta date de naissance, quoi. C'était quand ? il avait du mal à trouver ses mots. Ça l'énervait. Il n'était pas comme ça, d'habitude.
— En Août, déclara-t-il, et un ange passa.
— De cette année ? finit par s'étonner le brun. L'androïde lui répondit par un hochement de tête mécanique, Bah tu m'étonnes que t'aies jamais eu personne à être attiré par toi ... Vu ton environnement, tes conditions ... Je vais sûrement être le premier d'une longue lignée. Tu trouveras forcément une fille dans le tas qui te plaira, et qui sera suffisamment à l'aise pour accepter que t'aies pas de bite. Voire, ça sera encore mieux si c'est une androïde.
— Je n'ai pas de préférence entre les femmes et les hommes. Je n'ai pas été programmé pour en avoir.
— Tu parles encore de ton programme, alors que tu t'en es défait y'a déjà plus d'un mois, railla Aiden, Alors quoi ? T'es bi ? Pan ?
— Je ne sais pas. Je suis, c'est tout. »
Autre silence. Le jeune homme se trouvait forcé de réfléchir à presque chacune des remarques de Connor. Il haussa les épaules.
« Eh. C'est peut-être pas plus mal. »
Il ne rajouta rien. Il n'avait rien à rajouter, rien à dire. Et il n'avait certainement pas envie de forcer une conversation par peur que ce silence ne devienne trop suffoquant – Connor ne le ressentirait sûrement même pas. Baissant les yeux, il commença à jouer avec les parles de ses bracelets.
« Comment tu sais que je t'attire, de toute façon ?
— Pardon ? le jeune homme s'arrêta dans ses activités oisives, pris par surprise.
— Qu'est-ce qui te fait réaliser que tu m'apprécies ?
— Tu m'en poses des questions, j'ai même pas de réponse à ça ... grommela-t-il, ennuyé. Il commençait à en avoir marre d'être incapable de développer le fond de sa pensée ou ses sentiments – il n'avait jamais été très doué pour ce genre de sujets. Étant si expressif, il n'avait jamais vraiment été nécessaire pour lui d'argumenter sur ses ressentis, Je sais pas moi. Le cœur qui bat un peu plus vite, une envie de proximité, d'apprendre à te connaître ... Et puis ...
— Et puis ?
— Et puis j'avais un peu envie de t'embrasser, quoi, confessa Aiden en l'examinant. »
Une fois encore, Connor se figea, sensiblement largué – et submergé, ses joues se teintant de bleu. Ça fit ricaner le chanteur, qui lui ne semblait pas dérangé pour deux sous d'avoir été si honnête.
« Sans me connaître ? Ni rien ? Comme ça ?
— Hmm ouais. Comme ça. Ça dépend des gens, mais j'ai toujours été très spontané.
— C'est ... Je ...
— Ne va pas surchauffer alors qu'il fait -3°C dehors, Connor. Un choc thermique, ça serait pas bon.
— C'est difficile à contrôler !
— Tant mieux. Si tu réussissais à tout contrôler, tu ne serais pas aussi vivant que prévu. »
Il n'avait pas entièrement tort. Ces derniers temps, Connor avait appris à ne pas avoir de personne pour lui dire que faire ; Hank était toujours son supérieur hiérarchique, en plus de l'assister dans son apprentissage de ce qu'était la vie, mais il était malgré tout livré à lui-même, parce qu'il était vivant. Et conscient. Faire des décisions n'avait jamais été trop compliqué non plus – il en avait au final toujours fait, même si guidé par le besoin de réussir sa mission. Mais c'était parce qu'il savait ce qu'il faisait, qu'il contrôlait ses pensées, faits et gestes, et semblants d'émotions.
Là, face à Aiden, il avait l'impression de naviguer en terre inconnue. Et naviguer était un terme plutôt flatteur, car Connor le savait, sa barque était sacrément trouée et au bord de couler. Il ne contrôlait rien du tout. Si Amanda était encore là, elle l'aurait sûrement assommé avec une pagaie ...
Et on venait lui dire que c'était tant mieux.
« Tu es fascinant, lâcha-t-il en un murmure captivé.
— Fascinant au point de vouloir m'embrasser ? Aiden se mit à rire, un mélange entre blague amusée et vanne amère. Ça n'avait pas l'air de le surprendre, ou de le prendre au dépourvu, de se faire complimenter de la sorte. Ça ne devait pas être si choquant que ça.
— Pourquoi pas. »
Ça, ça l'était. Pendant un instant, Connor crut voir un androïde débranché sous ses yeux – il avait réussi à complètement planter le brun. Une sorte de fierté mal placée envahit son estomac, mêlée à un étrange besoin d'en savoir plus, une avidité saugrenue et insatiable.
Aiden resta planté là, à le dévisager avec de grands yeux de merlan frit, ses lèvres gercées laissées s'assécher encore plus, ouvertes de la sorte contre le froid glacial d'un Détroit hivernal.
« Tu– mais– tu–
— C'est pas une chose à dire ?
— Non– je– finalement, l'humain lâcha un râle irrité à cause de ses bégaiements soudains, Pourquoi, Connor ?!
— Pourquoi pas ? le contredit-il, imperturbé.
— Oh seigneur, oh seigneur ! s'écria Aiden. »
Il se releva, s'éloigna de la barrière, laissa ses mains agripper ses mèches mal coiffées et couvertes d'un duvet neigeux, et commença à faire les cent pas, en répétant qu'il ne pouvait pas faire ça entre deux supplications religieuses, alors qu'il n'était pourtant pas chrétien ; et ce sous les pupilles circonspectes de Connor.
Finalement, il se rapprocha de l'androïde, ses sourcils mal brossés froncés, une ride du lion creusant son visage tant il était consterné. Il était un peu plus petit que lui, forcé de lever légèrement la tête pour l'examiner dans le blanc des yeux. Il plaqua ses mains, à la fois rugueuses et mouillées par la neige, contre les joues parfaitement lisses du brun, et se mettant sur la pointe des pieds, vint déposer ses lèvres contre les siennes.
Elles restèrent posées là, un baiser stupide, sans se mouver, sans qu'il ne penche doucement sa tête sur le côté, sans les entrouvrir. Un baiser stupide, mais simple.
Aiden prit un pas de recul, vit la couleur des joues de Connor – il ne valait sûrement pas mieux, même si lui, il pouvait blâmer ses rougissements sur le froid gelé.
« Alors ? s'enquit-il.
— Alors quoi ? répéta bêtement l'androïde.
— Tu ressens quoi ?
— Je ne sais pas. Je suis submergé, en le disant aussi calmement, c'en devenait presque contradictoire, mais Aiden savait parfaitement que ça ne servait à rien de le notifier.
— Je vais devoir y aller, il est déjà plus de minuit, balança-t-il alors, comme si de rien n'était, en jetant un rapide coup d'œil à son téléphone. Un éclair d'angoisse pressée traversa les iris chocolats du robot, faisant chaudement sourire le chanteur, Si je te donne mon numéro, t'as pas besoin de l'écrire pour le retenir ?
— Bien sûr que non.
— Ok, je te le donne alors. »
Aiden lui énuméra rapidement son téléphone, le gratifia d'un dernier regard chaleureux, puis tourna les talons.
Connor resta contre la rambarde quelques instants, incapable de vraiment faire sens de ce qu'il venait de lui arriver, de ce qu'il venait de vivre. Il se retourna, mécanique, ayant l'impression de grincer tant il était coincé sous le poids de ses pensées, et se décida à retourner dans le bar chercher Hank.
Il allait y entrer quand le lieutenant en sortit, le nez bien rouge, le regard hagard.
« On rentre Connor, marmonna-t-il, ce à quoi l'androïde ne put qu'acquiescer. »
Vu l'état du policier vieillissant, le brun se décida à conduire, se permettant d'attraper le trousseau de clé dans le manteau élimé d'Anderson.
Ce n'est que cinq bonnes minutes après avoir appuyé sur l'embrayage une fois sur le périphérique que Connor osa prendre la parole. Le ronronnement de la voiture, les vibrations de la fenêtre et sa conduite plus qu'exemplaire semblaient avoir bercé le lieutenant.
« J'ai embrassé Aiden, tout à l'heure. »
Hank n'était plus somnolent du tout. Voire, il avait l'impression d'avoir dessaoulé en quelques mots. Ses paupières restèrent élargies, et sa bouche bêtement ouverte.
« Quoi ? fut tout ce qu'il trouva à dire, un peu trop sèchement et brutalement, mais Connor ne rajouta rien. Il préférait souvent se concentrer sur sa conduite plutôt que de parler en étant au volant. Une décision tragique compte tenu de la situation, vraiment, Connor, putain, tu peux pas juste dire ça sans expliquer !
— Il n'y a pas grand chose à expliquer, lieutenant. Il m'a donné son numéro. »
Une série d'injures échappa au policier, scandalisé. Il ne réussit pas à faire sens de ce que le brun venait de lui annoncer tant ça lui paraissait surréaliste.
Ce n'est qu'une fois dans son lit, après que Connor lui ait souhaité une bonne nuit comme chaque soir anodin, qu'il sembla se rendre compte de l'ampleur de la situation, une bonne quinzaine de minutes plus tard. Effaré, fixant le plafond écaillé au dessus de son matelas, il considéra sérieusement l'idée d'aller s'acheter une bible.
くコ:彡
NDA : J'ai carrément envie d'en écrire plus sur eux, alors que ça fait déjà presque 6000 mots 🥹
Je vais sûrement écrire quelques autres os sur DBH, who knows, faut que je soulage mon âme après avoir tué Markus sans le vouloir—
En espérant qu'il vous ait plu, quand même, cet os 👺
Love,
Eli qui visiblement est aussi doué que le skouiz national quand il s'agit de réussir des jeux à choix
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top