1/2 Rencontre au clair de lune - OS Défi #1

Bonjour et bienvenue dans la première partie de « rencontre au clair de lune ». Ce one-shot (two-shot du coup) a été écrit dans le cadre de l'OS défi organisé par

404projects

Il fallait inclure une citation au choix ou une liste de mots. J'ai choisi la liste suivante : Déplorable - incertain - polaire - banc - mode. Mais vu qu'une des phrases proposées était  une magnifique citation de Jung, donc j'ai aussi décidé de l'inclure. ^^

Je vous laisse avec la première partie, la deuxième arrive très vite !

————————

Un jour, un médecin psychiatre a dit que "les mythes et les contes de la littérature universelle renferment des thèmes bien définis qui réapparaissent partout et toujours". Il s'appelait Carl Gustav Jung. L'histoire que vous allez lire illustre cette citation, d'une certaine manière.

***

Cela commence au beau milieu d'une nuit de janvier. Un jeune homme était assis sur le sol d'une minuscule chambre d'étudiant, sous les toits. Le petit chauffage d'appoint ne permettait pas de réchauffer suffisamment la pièce, alors pour ne pas trop souffrir du froid, il avait enfilé trois couches de vestes et pulls ainsi qu'une paire de gants. Ses cours et ses livres étaient étalés tout autour de lui, comme des rayons de soleil, qui n'étaient d'ailleurs pas près de pointer leur nez. Un livre répondant au doux nom de Code Civil était ouvert sur les genoux du brun. Avec un soupir, ce dernier tentait pour la quatrième fois de comprendre une phrase inscrite sur une des trop nombreuses pages du volume. Puis, il ferma brusquement le livre, produisant un claquement sonore qui résonna dans ses oreilles pendant quelques secondes. Le jeune homme s'étira avec un gémissement douloureux et promena son regard sur la montagne de documents qui l'entourait. Un autre soupir démoralisé traversa ses lèvres. 

"Mais qu'est-ce que je fait de ma vie ? Qu'est-ce que je fout là ?"

Aujourd'hui, l'étudiant sentait que ça n'allait pas. Une accumulation de fatigue, de stress et d'incertitudes lui étreignaient de plus en plus la poitrine, a tel point qu'il commençait à avoir du mal à respirer. Il prit une grande inspiration et rouvrit son livre. Son regard se posa de nouveau sur la ligne où il s'était arrêté et parcoururent les caractères sans que le jeune homme en comprennent le sens. Il sentit ses paupières le bruler et ses yeux s'humidifier dangereusement. Sa respiration était de plus en plus douloureuse et son cœur s'était mis à s'emballer. Il posa une main sur sa poitrine et ferma les yeux. Il se força à prendre de grandes inspirations.

Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Encore. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer.

"C'est pas mon soir décidemment, s'efforça de plaisanter le brun pour lui-même." 

Il jeta un coup d'œil à sa montre. 

3 heures et 26 minutes.

"Tant qu'a pas bosser, autant aller prendre l'air, décida le jeune homme."

Il se leva alors, enfila ses baskets et un bonnet en laine, attrapa ses clés et ferma sa porte derrière lui. Il descendit l'escalier de l'immeuble sur les douze étages qui le séparait de la rue et poussa la porte du bâtiment avec soulagement. Une bouffée d'air glacial s'engouffra dans ses poumons. Le brun se mit marcher le long du trottoir désert à cette heure nocturne, s'efforçant de retrouver des rythmes cardiaque et respiratoire normaux. 

Tachant de ne plus penser à rien, l'étudiant se laissa porter par ses pas, perdant la notion du temps. Il déambulait sous les lumières des réverbères, les mains vissés dans les poches. Il passait sans vraiment les remarquer devant les rideaux baissés des commerces, les parcs fermés, les supérettes vides et les sans-abris assoupis. 

Quand son nez se mit à le piquer à cause du froid hivernal et ses mollets le bruler à cause de son allure rapide, le jeune homme chercha du regard un endroit pour s'asseoir. Il vit alors un banc au loin. En se rapprochant, il détailla l'objet. Il était en bois, semblait dans un état proche du neuf et était vissé sous un lampadaire noir ancien. Enfin, il s'assit avec soulagement et regarda sa montre.

"4h12 ? Je pensais pas avoir marché autant ! s'exclama-t-il."

Tout en récupérant et frissonnant sous le vent polaire qui s'était levé, le jeune homme tachait de reconnaitre l'endroit où il se trouvait. En vain. Il sortit son téléphone de sa poche pour en activer le GPS mais la température avait eu raison de la batterie de son portable. Il étouffa un juron entre ses dents.

C'est alors qu'il entendit des pas s'approcher. Le brun regarda autour de lui pour voir d'où venait les sons. Ses yeux se posèrent alors sur un homme qui avançait d'un pas incertain dans sa direction. D'après sa démarche, son taux d'alcoolémie était élevé. L'étudiant scruta la silhouette tituber et se rapprocher de lui. Finalement, l'homme s'effondra sur un bord du banc, sans prêter attention à l'autre occupant. Il ferma les yeux et s'appuya contre le dossier. 

Le brun pu ainsi l'observer à sa guise. L'homme était effectivement saoul : l'étudiant pouvait sentir l'odeur d'alcool qui émanait de lui depuis l'autre bout du banc. L'homme était jeune et avait des cheveux bruns en bataille. Ses vêtements à la dernière mode était froissés. Leur prix éloigna définitivement l'idée d'un vagabond de l'esprit du brun. Il revenait probablement d'une de ces fêtes où l'alcool coule à flot. 

L'étudiant était fasciné par l'autre homme. Sa peau lisse, l'expression paisible sur son visage et ses yeux fermés étaient un tel constate avec son état déplorable que l'observateur eu un pincement au cœur.

Brusquement, le fêtard ouvrit les yeux et pris une grande inspiration. L'autre homme, qui s'était approché inconsciemment, s'éloigna dans un sursaut et détourna le regard, gêné. Le noiraud pris alors conscience qu'il n'était pas seul sur le banc.

"Ça fait longtemps que je suis là ?

Heu... non. Pas longtemps, bafouilla le brun."

L'homme alcoolisé se frotta le visage d'une main et déglutit péniblement. Il fouilla dans sa poche sous le regard interdit de son voisin et en sortit une poignée de pièces.

"Tu pourrais aller m'acheter une bouteille d'eau à la supérette là-bas ? Je suis pas vraiment en état de marcher, dit-t-il d'une voix éraillée en pointant d'un geste vague une des rares boutiques ouvertes."

En voyant que l'autre ne réagissait pas, il ajouta un faible "s'il te plait". L'étudiant se redressa d'un bond en marmonnant des excuses, se saisit de l'argent et se dirigea rapidement vers le commerce. Il acheta de l'eau et une barre de céréales avec les pièces et revint vers le banc dans un état second. Il tendit ses achats et la monnaie à l'autre homme, qui s'était redressé tant bien que mal.

"Je... je me suis dit que ça pouvait faire du bien de manger un peu quand on est torché. Je ne sais pas si... si j'ai bien fait, hésita l'étudiant.

- Merci, répondit simplement l'autre homme. Tu en veux un morceau ?"

C'est à ce moment que l'estomac du brun se manifesta bruyamment. Le noiraud pouffa, cassa la friandise en deux et tendit une moitié au jeune homme, qui marmonna des remerciements gênés.

"Je m'appelle Minho, déclara le fétard après avoir bu de longues gorgées d'eau sous le regard médusé du plus jeune. Et toi ?

- Changbin. Enchanté.

- De même. Ça te dérange qu'on discute pendant que je dessoule un peu ?

- Heu...

- Alors, qu'est-ce que tu fais dans la vie, Changbin ? demanda Minho en appuyant sur le prénom du brun.

- Je suis étudiant... en droit. En deuxième année. Je suis en période de révisions en ce moment. Mes examens sont dans deux jours. Et... et toi ?

- Deuxième année d'étude de psychologie. Mais avant j'étais danseur pro.

- Pourquoi tu as arrêté ? risqua Changbin.

- J'ai eu un accident... Un accident de moto. Une mauvais fracture à la jambe et mon rêve s'est envolé. Désolé j'ai tendance à avoir l'alcool triste.

- Pas de soucis ! s'exclama le brun. C'est moi qui ait posé la question.

- Tu ne pouvais pas savoir, répondit Minho avec un sourire en coin. Et sinon, ça te plait le droit ? C'est quoi ton but, être avocat ?

- Je ne sais pas trop, je pense que oui ? En ce moment tout est un peu confus. Je remet tout en question.

- Pourquoi ?

- Tu parlais de ton rêve, répondit le jeune homme. Moi le mien s'est, enfin s'était d'être un rappeur parolier compositeur interprète.

- C'est précis, remarqua le noiraud en étouffant un petit rire. Pourquoi ce n'est plus ton rêve ?

***

A suivre...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top