[Thriller]_«Dangereuse visite»

(🔺 violences !)


Il faisait encore très chaud en ce début de septembre. Au beau milieu du quartier la Cayolle, Augustin attendait impatiemment en bas d'un vieil immeuble isolé. Arriva-enfin- Tao, son meilleur ami, à vélo, encore un peu éméché de la veille. Il se servait de ses pieds, et non des pédales, pour avancer. Augustin soupira en l'apercevant.

— Yo ! lança Tao, en arrivant à sa hauteur. Pile à l'heure, hé hé !

— Arriver à l'heure, c'est être en retard, couillon !

— Vas-y, tu parles comme les profs !

Les deux amis se serrèrent la main. Ils se connaissaient depuis le collège et avaient fait les quatre cents coups ensemble. Ils se considéraient comme frères.

— J'ai tout ce que tu m'as demandé.

Tao sortit de son sac à dos aplati plusieurs feuillets qu'il tendit à Augustin. Ce dernier fronça les sourcils en remarquant les cornets froissés. Il vérifia qu'il y avait bien son nom et les bonnes dates inscrites, puis il les fourra dans sa pochette avec tous les documents nécessaires à un dossier de location. Tao jeta un coup d'œil à l'immeuble face à lui.

— C'est là, alors ? C'est merdique.

— J'm'en fous, c'est qu'à vingt minutes de la fac.

Les cours avaient commencé plus d'une semaine auparavant. Cette visite était la dernière chance d'Augustin. Il n'en pouvait plus de dormir par terre chez des amis, d'aller à la fac dès l'ouverture pour profiter d'un coin calme où bosser, de sauter des douches, il lui fallait son chez-lui, il voulait prouver à ses parents qu'il était prêt à devenir adulte. Avec son maigre salaire de barman, ce secteur précaire était le seul dans lequel il pouvait espérer s'installer pour au moins l'année. Il vérifia une dernière fois que tous ses faux documents faisaient vrais. Il crevait de chaud.

— T'as sorti la chemise et tout ! se moqua Tao.

— Je joue l'intello : la première impression est toujours la meilleure !

En attachant son vélo à un lampadaire devant le bâtiment, Tao remarqua qu'il n'y avait pas un chat dans les parages. Le soleil tapant et l'absence de verdure donnait au quartier une allure de western.

— Ça craint c't'endroit...

— Casse-toi alors !

— Grave pas, je veux être le premier à inaugurer tes chiottes !

— Ouais, ben, c'est pas sûr que je l'ai...

— Mais si, tu vas l'avoir ! l'encouragea-t-il.

Ils entrèrent.


Le hall d'entrée n'inspirait aucune confiance. Une odeur de tabac froid régnait dans l'air, les dalles au sol étaient toutes fissurées, les murs salement tagués et les boîtes aux lettres sur le mur étaient soit ouvertes, soit débordantes de journaux publicitaires datant de Pâques. Les jeunes hommes déglutirent.

— T'es sûr que c'est là ? demanda Tao.

Augustin sortit son portable et relut à voix haute le message de la propriétaire : «Bonjour, merci de votre intérêt pour blablabla, voici les informations de notre rendez-vous, au cas où je n'aurais plus de batterie, blablabla, à 13h30, cinquième étage, gauche... Ouais, nan, c'est là.»

Ils traversèrent le hall, aux aguets. Ils songèrent, au même moment, que jamais ils n'auraient eu le courage de le faire en pleine nuit. Ils appelèrent l'ascenseur et s'étonnèrent qu'il marchait malgré l'insalubrité de la structure.

Les portes s'ouvrirent. Ils pénétrèrent dans la cabine et Augustin appuya sur la touche collante du 5.

— Quel palace... railla Tao.

— C'est peut être comme un kinder surprise : dégueu' à l'extérieur, mais beau à l'intérieur.

— Ou une meuf en jogging qui porte des sous-vêtements en dentelle en-dessous.

Ils ricanèrent.

— Au fait, des nouvelles de Johanna ?

— C'est une salope. répondit-il du tac-au-tac.

Il cessa un instant de sourire et baissa les yeux.

— Tu l'as revue ?

— Nan. Elle rentrera pas. Elle l'a dit sur snap'.

Augustin sentit que le sujet était encore sensible. Il frotta le dos de son acolyte.

— On s'en bat les couilles d'elle, t'en trouveras plein d'autres, on a que des canons à la fac, de vraies femmes !

Ils arrivèrent au cinquième. Le couloir était plongé dans le noir. Ils sortirent prudemment leurs têtes de l'ascenseur. Une porte à gauche s'ouvrit et une silhouette féminine se dessina dans la lumière de l'appartement.

— Augustin Vuklisevic ?

— Oui, j'arrive !

Il se précipita presque à sa rencontre. Soucieux de faire bonne impression, il lui serra cordialement la main, un grand sourire aux lèvres.

— Bonjour Madame, enchanté !

Elle lui sourit chaleureusement... Avant d'apercevoir Tao, derrière lui. Elle regarda ce dernier dédaigneusement de haut en bas, les sourcils froncés.

— Vous ne m'aviez pas précisé que vous seriez accompagné.

— Ben... C'est gênant ? Il peut attendre dehors, si vous-

— Non, entrez.

Elle disparut dans l'appartement. Tao fusilla Augustin du regard et lui chuchota :

— «Attendre dehors» ?! Tu m'as pris pour un clebs ?

— Désolé, elle a pas l'air...

— Vous venez ? J'ai d'autres visites après vous. appela la femme.

Ils échangèrent un regard, Augustin croisa les doigts et ils entrèrent.


L'appartement était petit et seulement éclairé par les deux fenêtres au fond. L'entrée donnait directement sur un petit couloir, où se trouvait la cuisine, avec un évier et une seule plaque de cuisson. Juste en-dessous, il y avait un espace carré assez grand pour accueillir un lave-vaisselle ou une machine à laver, où les garçons virent deux bidons blancs et trois paquets de sacs poubelle cinquante litres. Devant l'hideuse moquette verdâtre, Augustin demanda poliment à la femme si elle préférait qu'ils enlèvent leurs chaussures.

— C'est pas un bien pour une colocation. avertit-elle. Vous êtes en couple ?

Le jeune homme se retint de rire.

— Non, non, c'est que pour moi, ça, c'est Tao, c'est que mon pote.

Tao prit un air faussement consterné :

— Moi, qu'un ''pote'' ? répéta-t-il, d'une voix aiguë.

Sur ce, il pinça les fesses de son meilleur ami en rigolant. La femme resta figée plusieurs secondes avec un air de profond dégoût sur le visage. Un malaise s'installa.

— Il plaisante... rassura Augustin.

La femme les dévisageait. Elle était un peu plus grande que les garçons et, contrairement à tous les agents immobilier en costume qu'Augustin avait rencontrés, elle ne portait qu'un simple jean près du corps, un gros pull à carreaux sans formes et des chaussures de chantier tâchées. D'ailleurs, elle ne s'était pas encore présentée. Ils n'avaient échangé que sur internet, sur un site non protégé d'offres immobilières. Augustin ignorait donc son nom. Il avait voulu se montrer poli, sérieux et sympathique, pour avoir toutes les chances de son côté, mais cette femme semblait insensible. Tao se sentit désolé pour elle, autant pour son absence d'humour que pour sa fermeté d'esprit.

— Vous pouvez poser vos sacs ?

— Bien sûr !

— Pourquoi ? demanda Tao.

— Pour éviter les vols.

— Pardon ?

— D'accord ! s'empressa de dire Augustin.

Ils posèrent leurs sacs par terre. Tao profita de ce mouvement pour chuchoter à l'oreille de son meilleur ami.

— Homophobe ET raciste, on sait pour qui elle vote...

— Écrase, mec, on n'en a pas pour longtemps.

— Elle est de quelle agence, cette conne ? demanda-t-il, déjà déterminé à laisser un bel avis négatif sur Google.

— Je sais plus.

En trois pas, ils furent dans la pièce principale, la plus grande de l'appartement, qui pourrait servir de chambre/salon/bureau à Augustin. Il y avait un lit double en fer forgé avec un matelas sale dessus, une petite table de nuit et deux chaises. Augustin souriait exagérément.

— C'est bien, c'est comme sur les photos ! C'est quelle exposition ? demanda-t-il, sachant que c'était une question intelligente, digne d'un adulte.

— Sud-Est.

Il hocha la tête, incapable d'estimer si c'était une bonne exposition ou non. Il alla regarder la vue, très intéressé. Il étouffait sous sa chemise, mais le cachait.

— Tout l'immeuble est à louer ? On n'a pas croisé de voisin.

— La chaleur doit les confiner. C'est un quartier calme et un voisinage âgé...

— Ah mais c'est parfait, j'adore les vieilles personnes et je suis très calme !

Tao ne se retint pas de pouffer. Son ami cacha son poing dans son dos et lui fit un doigt d'honneur. Il s'éclaircit la gorge, tendit sa pochette à -ce qu'il pensait être- la propriétaire et récita :

— Je souhaiterais soumettre mon dossier de location pour cet appartement, s'il vous plaît. Il me correspond tout à fait.

— Attends, t'as pas vérifié le chauffage, la clim', la pression de l'eau, le-

Ta gueule !! pensa Augustin, très fort.

— Votre ami a raison, je peux-

— Un peu que j'ai raison, j'ai l'habitude des squats et des appart' moisis...

— Je m'en doute bien. fit la femme.

Il la fusilla du regard. Ce n'était malheureusement pas la première fois que Tao, aux origines sino-vietnamiennes, recevait ce genre de remarques. Augustin lui fit signe de laisser couler. S'il obtenait cet appartement, son meilleur ami y sera toujours reçu comme un roi ! Il décida de détourner innocemment l'attention :

— Je peux prendre des photos ?

— Bien sûr.

Il sortit son téléphone et s'appliqua à prendre quelques photos, en posant des questions inintéressantes à la propriétaire. Tao profita que son ami eut son mobile dans les mains pour lui envoyer un SMS : «frr cette meuf est plus pourrie que tout l'immeuble !». Seulement, après plusieurs secondes, il remarqua que le message ne s'envoyait pas. Augustin n'était pourtant qu'à trois mètres de lui... Son téléphone indiquait qu'il n'avait pas de réseau. Confus, Tao s'approcha des fenêtres et réessaya d'envoyer son message. Nouvel échec. La femme le surveillait du regard.

— Y a pas la fibre, ici ?

La femme l'ignora et demanda à Augustin de la suivre dans la salle de bain pour lui montrer le chauffe-eau. Il s'en fichait mais obéit, tandis que son meilleur ami tentait d'ouvrir la fenêtre. Celle-ci ne bougeait pas, comme si elle avait été collée ou clouée...

Une forte odeur de javel régnait dans la salle de bain au carrelage vert. Il y avait une baignoire, une toilette et un lavabo avec un miroir brisé au-dessus. La femme ferma la porte à clé derrière Augustin. Ce dernier remarqua une grosse caisse à outils rouge dans le lavabo. À peine se retourna-t-il que la femme saisit une lourde clé à molette dans la caisse et le frappa violemment à la tempe avec ! L'étudiant s'effondra sur le sol en poussant un cri de douleur.

Le cri d'Augustin alerta tous les sens de Tao, qui se précipita à la porte de la salle de bain, qu'il tambourina avec ses poings.

— Gus ? Gus !? Ça va ?! Qu'est-ce qui s'passe ?!

À l'intérieur, Augustin rampa faiblement sur le sol froid.

— Wesh, pourquoi c'est fermé ?! Frérot, t'es là ?! Réponds-moi !! entendit-il de derrière la porte.

Il leva les yeux vers son agresseuse :celle-ci leva son outil et l'abattit sans hésiter sur le tibia du jeune homme ! Son hurlement couvrit ses pleurs. Dehors, Tao s'énerva :

— Gus !? Hé, la connasse, si tu touches à mon pote, j'te jette par la fenêtre !!!!! Ouvre !!

La femme jeta la clé dans la baignoire, se mit à califourchon sur le torse d'Augustin et s'acharna sur lui. Elle le couvrit de gifles au visage et de coups de poings dans la poitrine. Les claques résonnèrent dans tout l'appartement.

— Ouvre, pétasse !!

Tao prit de l'élan pour enfoncer la porte mais ne réussit qu'à se déboîter l'épaule. Il tapa sur la porte verrouillée, jurant, suppliant, menaçant...

— GUS !!!!

La femme se releva, la mine sévère. Le pauvre Augustin se redressa mollement, sous le choc de la violence des coups. Il n'osait pas parler. Sa tortionnaire le terrifiait. Elle leva son pied et le lança en plein dans le visage de l'étudiant, dont le crâne cogna lourdement la cuvette de la toilette.

Paniqué, Tao appela à l'aide dans les couloirs, puis revint en courant marteler la porte avec tous ses membres. La haine montait en lui plus rapidement que l'inquiétude. S'il arrivait quoi que ce soit à son meilleur ami, rien n'arrêterait sa colère. 

Tout à coup, la porte de la salle de bain s'ouvrit.

La femme en sortit. D'une main, elle tenait Augustin, sonné et le visage ensanglanté, par les cheveux et de l'autre, elle maintenait une scie rouillée sur son cou. Tao pâlit.

— Gus... Gus ?

Augustin avait les yeux clos, mais il respirait. Tao ravala ses larmes et bredouilla :

— Qu'est-ce que vous voulez ?

— Recule. Et ferme ta gueule.

— J'ai appelé les flics, y a une patrouille juste à côté- bluffa-t-il.

— T'as rien fait du tout, pauvre minable. Il n'y a aucun réseau. Il n'y a même pas la fibre dans l'immeuble.

— ... Laissez-nous partir, je vous en supplie... On ne dira rien... Il voulait juste un appart'...

— Ton téléphone. Par terre.

Il hésita quelques instants. Il s'y connaissait en bagarre, mais Augustin aussi : s'il était dans cet état-là, c'est que cette femme était plus que dangereuse. Il pouvait lui foncer dessus pour la renverser, mais il ne pouvait risquer de blesser Augustin. Le moindre faux-mouvement lui trancherait la gorge. Alors il fusilla la femme du regard et se pencha prudemment pour mettre son portable à ses pieds.

— Vide tes poches.

Il n'avait que la clé de son anti-vol sur lui. Il la laissa tomber par terre et leva les mains, en signe de capitulation.

— Écoutez, je sais pas qui vous êtes, ni ce que vous voulez, mais si vous laissez Gus partir, je vous promets de...

— La ferme. Recule.

Il s'exécuta. Elle s'avança. Ils se retrouvèrent dans la pièce principale.

— Va t'asseoir sur le lit.

Il n'eut pas d'autre choix que d'obéir. Mais il le fit le plus lentement possible, pour réfléchir à un plan pour se sortir de ce pétrin. Mais aucun ne lui vint à l'esprit, trop perturbé par les événements. C'est alors qu'il remarqua que les quatre pieds du lit était fixé au sol avec des charnières. Il déglutit.

— C'est quoi, c'est une vengeance ? On vous connaît, même ?

Ils étaient chacun d'un côté du lit. Du menton, elle lui indiqua de s'y asseoir. Il le fit. Il était à présent dos à elle. Malgré la chaleur étouffante de l'appartement, il frissonnait.

— C'est de ma faute ? Si on a fait quoi que ce soit qui vous ait blessé, je vous demande pardon ! Désolé, vraiment ! Gus est innocent, c'est un bon gars, faites ce que vous voulez de moi mais, lui, laissez-le partir...

Il sentit derrière lui que le matelas s'affaissa.

— Allonge-toi.

Il obéit. Il découvrit, à côté de lui, Augustin, souffrant, et la femme, assise sur son ventre. Elle s'accroupit entre les deux étudiants allongés sur le dos et mit la pointe d'un scalpel sorti de nulle part sur la gorge de Tao. Il retint un cri.

— Tu bouges, je te saigne comme un goret, t'as compris ?

Il hocha la tête. Un sourire moqueur étira le visage de la femme. Elle lui ordonna de mettre ses mains au-dessus de sa tête. Il le fit. Elle sortit une paire de menottes de la poche arrière de son jean et, rapidement et d'une main experte, lui attacha les mains aux barreaux du lit.

— Je vous en supplie, je-

— Ta gueule.

Une main s'abattit sur l'épaule de la femme, faisant sursauter tout le monde. Augustin s'était redressé. Son regard semblait envoyer des éclairs. Il n'arriva pas à articuler un seul mot.

— Ouais, Gus, vas-y, défonce-la !! s'excita Tao, en tirant sur ses menottes.

La femme grogna et planta son scalpel dans la main du jeune homme, qui retomba sur le matelas en couinant. Tao se remit à hurler et battit des jambes. D'un bond, la femme fut sur Augustin, lui emprisonna les poignets dans une seule de ses mains, les maintint au-dessus de sa tête, sortit une nouvelle paire d'attaches métalliques du tiroir de la table de nuit et le lia lui aussi aux barreaux.

Cela fait, elle se leva, se baissa pour prendre une très longue sangle cachée sous le lit et entreprit d'attacher les chevilles des garçons. Augustin, affaibli, n'opposa aucune résistance. Tao se tortilla dans les sens en criant, en vain. Elle agrippa ses pieds, les tira pour étirer le plus possible le corps de l'étudiant et les attacha aux barreaux. 

Elle revint vers la table de nuit et présenta aux deux amis un épais rouleau de gaffer. Tao se tut immédiatement et secoua la tête. Il savait ce qu'elle allait faire.

Lentement, pour les provoquer, elle arracha un bout de gaffer et le colla sur la bouche close d'Augustin. Puis elle fit le tour du lit pour rejoindre Tao. Ce dernier tirait sur ses liens, les dents serrés. Elle s'assit près de lui et déchira un long morceau de scotch noir sous ses yeux.

— Non, s'il vous plaît, non, non, non, non, non, non, pitié, non, non...

Elle lui murmura un interminable «Chut» et le bâillonna soigneusement avec le gaffer, en même temps qu'une larme lui échappa. Elle l'observa se débattre pour rien en poussant des gémissements inaudibles. 

Le tee-shirt du jeune homme, dont les bras étaient levés, laissait apercevoir la peau de sa taille. La femme y glissa sa main, incapable de se maîtriser. Tao sentit qu'elle lui caressait le nombril. Il poussa un long cri étouffé. 

Elle se ressaisit et se leva. Elle s'assura qu'elle n'avait rien oublié. Elle sourit aux garçons entravés et leur envoya un baiser, avant de les abandonner. Elle ramassa leurs téléphones et leurs affaires, et sortit de l'appartement, qu'elle ferma à double-tour. Puis elle rejoignit l'ascenseur. 

— Deux pour le prix d'un... souffla-t-elle pour elle-même, ravie.



fin

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