[One Piece]_«Un cœur de pirate veut de la fermeté» 1/2

- Par tous les Diables... C'est...Impossible...

Tout tremblant, Usopp lâcha sa longue-vue. Il s'adossa au mât, comme traumatisé, et s'y cramponna pour ne pas tomber. Il claqua des dents, sans se contrôler, mais rassembla tout son courage pour se pencher par la vigie et hurler :

- Ca-ca... Capitaine !! C'est... Nous sommes finis !! Droit... Droit devant... C'est la flotte des Amazon !

Tout l'équipage se figea et, sous le choc, ne put dire un mot. Les Amazon ?? Ces pirates surpuissants, sanguinaires et barbares, dirigés par l'effrayante princesse Hancock ?! Cette même princesse qui, tout le monde le savait, dansait sur les cadavres, couverte de leurs sangs, des ennemis qu'elle avait vaincus ?! Cette terrible princesse corsaire, a qui les dieux avaient donné titre, richesse, pouvoir et beauté, mais pas une lueur d'humanité ?! Sa réputation était connue de tous sur les mers... Elle conquérait chaque royaume et coulait chaque navire qui croisait sa route ! Sa famille était la plus riche et puissante du monde entier ! Mais cette femme était la plus redoutée de tous. Excellente combattante, brillante stratège et criminelle de la pire espèce, son nom faisait trembler les îles ! 

Et c'était son navire qui avançait droit sur eux, l'équipage au chapeau de paille, petite équipe qui testait différents navires avant de commander la fabrication de celui qui les emmènerait au bout du monde ! Hélas, tous voyaient leur rêve réduit à néant, à la simple vue du pavillon noir des Amazon...

Luffy, le capitaine, un jeune homme brun au visage d'ange, dissimulait mal son inquiétude à ses camarades. Il se saisit d'une longue-vue pour s'assurer lui-même du danger imminent. Complètement dépité, il adressa un faux sourire à ses compagnons, terrorisés, se comporta comme un prince et les encouragea dignement :

- Les gars, je... Je suis désolé... Notre voyage ne s'achève pas, il commence ! Tant pis si la mort nous attend, nous n'avons pas de regret à avoir ! Nous allons nous battre ! Jusqu'au bout ! Pour Goa ! Pour notre roi !



Sa longue-vue sertie de pierres précieuses braquée vers le minuscule Thousand Sunny, la princesse Hancock surveillait ses futurs ennemis.

- Un chapeau de paille ? Serait-ce un navire du royaume de Goa ?

- Tout à fait ! On attaque ?

Elle sourit de toutes ses dents, impatiente de combattre.

- Parés à l'abordage !!


A peine une heure plus tard, le Thousand Sunny était aux mains de l'ennemi et l'équipage, regroupé sur le pont, était encerclé, blessé, les mains sur la tête et leurs armes confisquées. Et voilà. C'en était fini d'eux ! Les yeux baissés, ils écoutèrent d'une oreille le vice-capitaine de la princesse Hancock :

- Votre flotte est à présent la propriété des Amazon et vos vies, celles de notre grande princesse, héritière du trône de Lily, la Corsaire Hancock !

Hancock, vêtue d'un long manteau rouge écarlate, fidèle aux rumeurs, leur fit face. Elle était très pâle, ses longs cheveux sombres flottaient au vent et son regard était bleu comme les fonds marins inexplorés (et dangereux). Elle était si grande, si droite, qu'elle les dépassait tous. L'équipage au chapeau de paille n'osa pas lever les yeux et se mit à trembler.

- C'est notre Gracieuse Majesté qui va décider votre sort ! Qui est le capitaine à bord ? reprit le vice-capitaine.

Après une courte hésitation, Luffy rassembla tout son courage et s'avança d'un pas.

- C'est moi... déclara-t-il, la voix tremblante.

Et il leva la tête. Le sang de la princesse se figea. Elle le contempla un instant, sans la moindre expression. Puis elle s'approcha de lui, lui fit dresser le menton avec son index et plongea son regard dans le sien.

- On les emmène ! ordonna-t-elle.



Quatre jours que la flotte des Amazon naviguait... Sans but ! La capitaine avait tout simplement cessé de donner des instructions et conseillait plutôt de contourner des îles au lieu de les bombarder. Aucun doute : la princesse Hancock allait mal ! Très mal ! Elle avait fait venir le médecin de bord car elle avait très chaud et qu'elle sentait son cœur battre comme jamais... Il n'avait rien pu lui prescrire. Alors elle restait confinée dans sa cabine et essayait de se concentrer sur ses devoirs de conquérante...


Un beau jour, elle se décida enfin à aller rendre visite à son prisonnier, le capitaine Luffy : ses compagnons et lui avaient été enfermés dans des cages au fond de la cale d'un des navires de la Corsaire. Mais, le deuxième jour, le jeune homme avait été déplacé sur le navire impérial, où l'attendait une prison un peu plus aménagée et plus confortable. On lui apportait une bassine d'eau pure tous les jours pour qu'il puisse se laver (cette bassine était ramenée à la princesse après utilisation), des mets raffinés à chaque repas et des couvertures dès que la nuit tombait. Loin de s'étonner de cet étrange traitement de faveur, il ne se souciait que de son équipage et en réclamait des nouvelles aux gardes muets. Il était convaincu qu'il allait se faire exécuter dans un futur proche !

Hancock, lourdement maquillée et vêtue de son plus beau costume vert étincelant et de son célèbre manteau rouge, s'approcha des barreaux de sa cellule et observa son prisonnier : il ne l'avait pas entendu arriver et était allongé sur sa couche, dos à elle. Elle le dévorait des yeux. Elle se tint bien droite, la tête légèrement penchée en arrière, comme toujours, et chercha quoi dire. Finalement, elle se lança :

- Comment allez-vous, Luffy ?

Ce dernier sursauta et se retourna aussitôt. La vue de cette femme le faisait trembler. Il était presque reconnaissant qu'elle soit de l'autre côté de la grille fermée à double tour. Il connaissait l'épouvantable réputation de cette femme et savait son heure arrivée...

- Vous permettez que je vous appelle Luffy ? continua-t-elle, avec un grand sourire.

Perturbé, sur ses gardes, il se leva et oublia d'acquiescer.

- Luffy, prince de Goa, héritier de Garp le Héros et Dadan la Respectable, souverains de l'île de Fuchsia... reprit-elle, en tournant autour de la cellule, sous l'œil inquiet de son prisonnier.

Elle veut me faire parler... Elle ferait mieux de me tuer maintenant, je ne dirai rien, même sous la torture ! Elle s'arrêta enfin :

- Savez-vous qui je suis ?

Au lieu de répondre, il hocha la tête.

- A la bonne heure ! Approchez, que je puisse mieux vous voir.

- Que voulez-vous ? demanda-t-il, gêné.

- Faire connaissance, cher prince. Ce n'est pas tous les jours que deux héritiers se rencontrent...

- Sauf votre respect, Madame, il vaudrait mieux ne pas nous comparez : Goa n'est qu'une petite cité à côté de la grandeur de Lily. Nos territoires ne se ressemblent en rien...

- Quel homme intelligent ! s'enthousiasma son interlocutrice.

- Tout le monde sait ça... se défendit-il.

- Avez-vous déjà vu Lily ?

- Je n'ai pas eu cet honneur, Madame...

- Ça va vous plaire !

Il se figea. Ainsi, ils se rendaient à Lily... Pourquoi ?

- Je voudrais des nouvelles de mes hommes...

- Pouvez-vous vous approcher, je vous entends mal.

- Vous n'avez qu'à entrer. lança-t-il soudain, comme une provocation.

- C'est une invitation ?

- Hein ?!

Comprenant qu'elle s'était laissée aller, elle se reprit :

- Vos hommes sont mes prisonniers. Il ne tient qu'à moi de décider de leur vie ou de leur mort.

Luffy se rapprocha malgré lui des barreaux et s'y agrippa :

- Je vous en conjure, ne leur faites rien. Vous m'avez moi, je ferai ce que vous voudrez !

- C'est agréable à savoir. En temps normal, je me moque des dernières volontés de mes prisonniers et de la manière dont ils s'humilient à me supplier mais... Je trouve votre intérêt pour vos hommes... Admirable. Vous êtes un bon capitaine. Vous ferez un roi remarquable...

Elle passa sa main à travers deux barreaux. Après un mouvement de recul, Luffy se figea et la regarda dans les yeux, tandis que sa main approchait et se posait, avec une douceur forcée, sur sa joue.

- Goa a de merveilleux trésors sur ses terres. souffla-t-elle, comme pour elle-même.

Luffy la regarda intensément, égaré. Le cœur de la princesse battait la chamade. Puis elle ôta sa main. Tout était dit. Elle fit une révérence, puis tourna les talons, abandonnant l'héritier de Goa... À sa peur.



Deux jours passèrent.

Hancock envoya chercher Luffy pour le conduire dans sa cabine. Habillée d'une longue robe pourpre aux manches bouffantes, elle avait coiffé ses longs cheveux en chignon et y avait glissé une tiare dorée. Elle faisait les cent pas en répétant son texte. Elle avait bien réfléchi et ne voyait qu'une solution pour se débarrasser du mal qui la rongeait...

- Majesté !

Sur le seuil, entouré de deux gardes lourdement armés, Luffy la dévisageait, mi-apeuré, mi-fatigué. Elle sourit de toutes ses dents.

- Parfait. Laissez-nous.

Ses sbires obéirent sur le champ et fermèrent la porte en disparaissant. Hancock oublia tout ce qu'elle souhaitait dire à ce jeune capitaine dès qu'elle planta son regard bleu dans le sien. Elle l'invita à approcher d'un signe de main. Il obtempéra lentement.

- Connaissez-vous la raison de ma venue sur East Blue ?

- Oui, Madame.

Elle attendit la suite.

- La rumeur dit que vous reprenez l'oeuvre de votre père : vous vous apprêtez à conquérir toutes les mers de ce monde...

- Ne considérez plus cela comme une rumeur : c'est tout à fait exact. J'ai déjà sous mon contrôle Konomi, Gekko, Orange, Shimotsuki et toutes leurs archipels voisines. Presque tout East Blue ! Voyez donc.

Elle désigna son bureau, où gisait une grande carte jaunie, sur laquelle étaient méticuleusement disposés beaucoup de drapeaux miniatures avec l'emblème des Amazon. Luffy se contenta d'y jeter un coup d'œil mal assuré. Devait-il féliciter son armée ? Jamais de la vie !

- Il ne vous manque plus grand chose, alors...

- En effet. J'ai tout ce que je désire. Quelle chance j'ai... Tous ces royaumes sont miens. Toutes leurs armées sont miennes. Je dispose de toutes leurs terres et tous leurs biens. J'ai dans ma main le pouvoir de guerre ou de paix. Et j'ai devant moi le prince Luffy, beau à se damner...

- Je n'ai pas le pouvoir de vous donner Goa, Madame. Et mes parents ne vous céderont pas leur royaume en échange de ma vie, si vous voulez m'utiliser comme rançon. Ils se battront.

- Je me fiche de vos parents, coupa-t-elle, sans élever la voix. Il y a d'autres moyens que la guerre pour rallier des pays.

Luffy parut se rassurer.

- Il y a les pactes d'armistices. Les alliances. J'ai toujours gagné mes conquêtes. Mais aujourd'hui, ce que je veux à tout prix conquérir ne nécessite aucun massacre : il est dans cette pièce.

- Madame, pour Goa...

- Au diable Goa !

Elle s'approcha tout près de lui et effleura son visage du bout des doigts.

- Je laisse Goa. Je laisse ses soldats. Je ne veux que son futur roi.

C'était dit. Cet aveu eut l'effet d'une gifle pour le jeune héritier qui sentit ses jambes se dérober.

- Quoi ? balbutia-t-il.

- De toutes les traversées que j'ai faites, je n'ai jamais vu un aussi beau visage. Dussé-je les refaire mille fois encore, je sais que je n'en trouverais pas un avec tant de grâce ! Je vous propose d'unir tout Fuchsia à Lily par notre simple union ! Imaginez tout ce que nous pourrions accomplir... Tous les deux !

Il la regarda intensément, ébranlé.

- Vous... Êtes en train de me... Demander ma main ? récapitula-t-il, paniqué.

- Le souhaitez-vous, Monsieur ?

Folle de désir, elle encadra son visage de ses mains et parla très vite, en fixant ses lèvres :

- Un mot de vous et je suis vôtre ! Je libère vos hommes et leur sers de reine ! J'abandonne East Blue à mon père et vous fais maître du monde ! Je défendrai votre vie aux dépens de mes jours ! Je ferai tout cela si vous pouviez accorder un peu d'indulgence à des yeux qui vous adore...

N'y tenant plus, elle se blottit contre lui.

- Madame...

Elle approcha sa bouche de la sienne...

- ... Que faites-vous et que dira Lily ?

Le ton, dur et sincère, la coupa net. Luffy la considérait, le visage anéanti.

- Ainsi, la grande et effroyable princesse Amazon... A un cœur si faible ?

Il agrippa ses mains et les ôta de force de son cou.

- Tout ce temps à vous craindre...

Il regarda autour de lui, s'assura que la déclaration de la corsaire n'était pas une farce... Et éclata de rire ! Hancock fut, pour sans doute la première fois de sa vie, déstabilisée.

- Vous ? Amoureuse ? Ayez l'amabilité de ne pas me prendre pour un idiot !

Il s'éloigna d'elle.

- Si je m'attendais à... Vous vous tournez en ridicule, Madame ! Vous, une conquérante, une meurtrière, une reine déchue, cache un esprit amoureux ? Allons, un cœur de pirate veut de la fermeté !

Il se frappa le poing dans le plat de sa main à la dernière phrase.

- Je vous déçois ?

- Vous me dégoûtez !

Il se prit la tête entre les mains, sous le choc, en continuant de marcher. L'impératrice ne bougeait plus et tentait de demeurer la plus stoïque possible.

- Vous qui savez tout sur tout et avez des espions sur chaque îles, vous n'êtes pas censée ignorer que je suis promis à la princesse Vivi...

- Je me fiche éperdument de cette pathétique pimbêche ! Reconnaissez qu'elle ne peut rien vous offrir à côté de ce que je vous promets !

- C'est elle que mes parents m'ont choisie ! cria-t-il, comme si cet argument pouvait avoir un quelconque impact sur son interlocutrice.

- Je la tuerai si cela pouvait vous unir à moi !

- Je n'en doute pas un instant !

Hancock n'était pas une femme qui savait gérer sa colère.

- Votre emportement est indigne de vous, cher prince ! Pour qui vous prenez-vous, je vous offre le trône du monde !

- Gardez-le ! Et mettez-le vous où je...

- Savez-vous combien d'hommes tueraient pour être à votre place ?!

- Aucun !

Les rumeurs disaient en effet que si elle était la plus puissante femme du monde, la corsaire faisait fuir les hommes et était la seule princesse connue à n'avoir jamais eu de prétendant de toute sa vie.

- Vous oubliez à qui vous avez affaire, Monsieur ! Vous ignorez qui je suis !

- Vous croyez ?! Je ne le sais que trop bien !

Il la regarda bien en face.

- Vous êtes la plus maléfique et la plus égoïste des créatures ! Sur toutes les mers, on raconte que le Diable a aperçu la princesse de Lily quand elle était dans son berceau et qu'il l'a échangée avec sa fille !! Vous ne vivez que pour la guerre et le sang, voilà ce que raconteront les livres d'histoire ! Vous assassinez des peuples entiers, vous avez banni vos sœurs par orgueil...

- Cette histoire n'est pas... Je peux vous expliquer !

- Non !

- Beaucoup de rumeurs sont erronées ! Demandez ce que vous voulez, je ne vous cacherai rien !

- Je m'en fiche royalement !

- Je vous trouve bien ingrat pour quelqu'un dans votre position !

- Vous refuser quelque chose est une joie que peu ont connu, alors je ne m'en priverai pas ! Je ne salirai pas le nom de mes ancêtres en vous épousant ! Plutôt mourir !

La corsaire inspira profondément, les poings et les lèvres serrés.

- Est-ce là votre réponse ?

Luffy s'approcha d'elle, un sourire aux lèvres.

- Juste pour le plaisir de vous le dire : non !

Hors d'elle, elle appela ses gardes !


Alors qu'il se faisait escorter jusqu'à sa cellule, Luffy pensait à ses compagnons... Il empêcha la porte de sa prison de se fermer au dernier moment !


Hancock entendit à peine un pirate toquer à la porte de sa cabine. Avachie dans un fauteuil, les yeux rouges mais les joues sèches, elle tripotait la tiare qu'elle avait enlevé de sa tête. La porte s'ouvrit, quelqu'un entra et elle se referma. La corsaire leva les yeux vers le nouvel arrivant et se figea. Luffy lui faisait face. Il ne souriait pas. Les deux héritiers se regardèrent un instant. La corsaire ne daigna même pas de se redresser. Enfin, le jeune homme s'avança et se lança :

- Est-il vrai que votre manteau était originellement blanc et qu'il s'est teinté du sang de vos ennemis au fil de vos batailles ?

La concernée soupira.

- Pas celui-là. reconnut-elle, en désignant le dit manteau, croché à la porte.

Luffy encaissa et fit un nouveau pas forcé vers elle.

- On raconte que vous avez empoisonné votre propre armée la veille d'une guerre car vous soupçonniez un traître. C'est vrai ?

- Ce n'était qu'une unité !

- 100 hommes ?

- 87 ! Oh, et puis je l'ai tout de même remporté cette guerre, après, je n'ai aucun regret ! Je réponds à vos questions ; pour ce qui est des comptes à rendre, je ne m'adresserai qu'aux Dieux !

Luffy retint un soupir.

- Est-il vrai que vos frères et sœurs ont renoncé à leur héritage royal en échange de leurs vies ?

- Non, je... Ils... Il s'est passé des choses...

Elle renonça à poursuivre. Son prisonnier s'approcha encore.

- Mon père m'a apprit à ne jamais abandonner. Rien. Ni mes combats... Ni mes hommes...

- Si c'est tout ce qu'il vous a enseigné...

- Il m'a aussi toujours dit de ne jamais offenser une dame. Vous ai-je offensé, Madame ?

Elle se retint de répondre. Il fit de nouveau un pas vers elle.

- Mon orgueil a prit le pas sur mon devoir. Cela n'arrivera plus jamais, Madame.

Cette promesse fit battre le cœur d'Hancock. Il inspira un grand coup et posa un genou devant elle. La respiration d'Hancock se coupa tant elle croyait rêver. Elle lâcha sa tiare, de surprise.

- Princesse... Faites de moi votre roi si c'est que vous souhaitez !

Les yeux de l'impératrice se mirent à briller. 




A suivre...



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