[One Piece]_«Convocation chez l'impératrice»


- L'Empereur Barbe Blanche approche !!

Au port de Totto Land, personne ne tient en place ! Le Moby Dick, gigantesque célèbre navire bleu à la forme de baleine, avance prudemment vers le havre, paré à ancrer. 

- Il aurait pu mettre un drapeau blanc...

- Ne te plains pas, Smoothie, c'est déjà une aubaine qu'il ait accepté de venir !

Le Moby Dick accoste enfin. Tous les habitants de l'île se sont rassemblés pour réserver un accueil digne de ce nom à l'illustre capitaine Barbe Blanche et à son équipage, ainsi que les premiers, et plus redoutables, enfants Charlotte. Après avoir aperçu le signal de Perospero, un petit orchestre entame une mélodie joyeuse, en guise de bienvenue.

Une passerelle est installée, reliant le navire au quai. La musique continue. Personne ne se montre. Un bruit sourd, provenant du bateau, résonne soudainement et tout bruit cesse ! Tous les yeux sont rivés sur la porte où est fixée la passerelle, toujours vide, L'attente est insoutenable. Puis, comme émergeant d'un brouillard invisible, apparaît Marco, appelé Le Phénix, Premier Commandant de la Première Flotte de Barbe Blanche. Sans se presser, il descend la passerelle et se poste face aux hôtes, bien droit, sans sourire, les bras croisés. Vient ensuite Portgas D. Ace, connu sous le nom d'Ace aux Poings Ardents, le Second Commandant, qui vient se placer à côté de Marco, exactement dans la même posture, sans dire un mot. Un par un, chaque commandant rejoint le premier, jusqu'à ce que les 16 soient présents. Ces derniers fixent les enfants Charlotte. Puis arrivent les autres matelots et tout le reste de l'équipage. Alors que Perospero s'apprête à s'éclaircir la voix, un lourd pas s'abat sur la passerelle. Plus personne ne respire. L'Empereur Barbe Blanche descend calmement, battant le rythme de ses pas avec son grand bisento, puis se place auprès de ses commandants. Ni devant, ni derrière eux. Au même niveau.

Les enfants Charlotte, estimant avoir assez attendu (et fait attendre !), exécutent une légère révérence polie.

- Barbe Blanche, nous te souhaitons la bienvenue à Totto Land, ainsi qu'à tous tes hommes !

Barbe Blanche promène son regard autour de lui. Le premier fils Charlotte comprend aussitôt et le rassure : 

- Mamma t'attend au château de Whole Cake ! Elle a hâte de-

- Gura gura, elle a demandé à me voir et n'est même pas présente ? Quelle effrontée. J'ai bien envie de m'en aller...

- Non, non ! Elle te réserve un accueil plus... Personnel !

Barbe Blanche marmonne. Smoothie s'approche :

- Si vous voulez bien nous suivre...

Elle désigne plusieurs grands carrosses, fabriqués en biscuit sablé brillant, tirés par des poules blanches de deux mètres, avec de grosses pommes d'amour en guise de roues. Les commandants jettent un œil à leur capitaine. Ce dernier soupire et déclare, d'un air ennuyé :

- Comme si on avait rien de mieux à faire...

Pourtant, il s'approche d'un carrosse. On lui ouvre la portière, il s'installe sur les coussins en brioche.

- Fistons ?

- On te suit, Père !

A la marche aussi stricte que celle de soldats, les commandants montent à bord des autres carrosses. Puis ils démarrent. C'est un véritable cortège musical qui commence alors ! Les voitures sont suivis par un grand orchestre enthousiaste, passent sur des routes dégagées où, sur les côtés, des habitants dans leurs habits du dimanche sourient, applaudissent, lancent des offrandes. Ace, dans le second fiacre, passe sa tête par la fenêtre pour observer ce nouveau paysage. Il sourit en sentant la bonne odeur de chocolat qui flotte dans l'air. Des fleurs sont lancées dans la voiture où se trouve Vista. Namur sourit de toutes ses dents en voyant autant de personnes aussi accueillantes. Teach agrippe des paniers de cerises qu'on lui tend. Curiel tape sur la portière au rythme de la musique. Peu à peu, tous les commandants se laissent séduire par cet univers enivrant et se détendent. Sauf Barbe Blanche, qui surveillent discrètement ses fils. Il a les bras croisés et n'attend que d'être arrivé.

Enfin, les fiacres sucrés font halte devant le grand château de l'Impératrice Big Mom.

A peine les gardes ont-ils ouverts les portes, qu'une voix mielleuse résonne :

- Edward ! Ce cher Edward !!

Big Mom, bras ouverts, se tient à l'entrée de ce château. Elle porte une longue robe rose et une bague à chaque doigts. Les nouveaux arrivants la détaille.

- Linlin. fait Barbe Blanche.

- Tu as fait bon voyage, j'espère ?! Depuis le temps que j'essaie de te recevoir chez moi !

- J'en avais assez de toutes tes invitations, alors je suis venu dans l'espoir d'en terminer.

- Ta présence me comble !!

Ace se penche vers Marco :

- Big Mom est donc une géante ? demande-t-il, à voix basse.

Big Mom, qui a entendu, se tourne vers lui :

- Tout à fait ! Tu dois être le petit nouveau, Poings Ardents ? Il est mignon à croquer ! Tu peux m'appeler Mamma, si ça te chante !

- Linlin ! intervient Barbe Blanche, avant qu'Ace ne rétorque.

- Ha ha ! Vous devez être fatigués d'avoir navigué jusqu'ici ! Venez, entrez donc ! Faites comme chez vous !

Les hommes de Barbe Blanche ferment sa marche et tous entrent dans la demeure de l'Impératrice.


A l'intérieur, tout a été pensé pour mettre n'importe qui à l'aise : des serviteurs attentionnés, des grands sofas, un buffet de mets sucrés, ainsi que tous les enfants de Linlin !

- Barbe Blanche, peut-être pourrions-nous discuter tranquillement à côté...

Ce dernier demeure stoïque, puis fait signe à ses fils, méfiants, de ne pas le suivre. Il s'approche d'une grande porte toute blanche en forme de visage, qui ouvre la bouche et laisse entrer l'Empereur. Elle se referme quand la maîtresse de maison s'y engouffre également. Joz et Ace font la course jusqu'au buffet.


Barbe Blanche et Big Mom se trouvent dans une haute pièce circulaire, aux murs garnis de miroirs et au sol de damier rose et orange. Au centre, il y a une grande table (une table basse proportionnelle à ces deux géants) entourée de deux canapés.

- Installe-toi, cher Edward...

Le grand capitaine lui obéit. Il prend place sur un canapé. Aussitôt, une glace géante dotée d'un visage bondit près de lui et lui remplit une coupe de saké, avant de s'éloigner. Barbe Blanche n'attend pas que son hôte soit assise pour la vider d'un trait.

- Tu as toujours une aussi bonne descente !

- Mmh... Pas mauvais.

Il repose son verre. La glace réapparaît pour le remplir à nouveau, il la pousse et se saisit directement de la bouteille d'alcool. Deux serviteurs apportent un grand plateau de pâtisseries.

- Tu aurais pu ramener un gâteau ! Sale rat !

- C'est toi qui as souhaité cette rencontre. Je suis déjà bien gentil de te l'accorder.

- Ha ha, sacré Barbe Blanche !!

- Bref, que veux-tu, Linlin ? Mon bateau commence à me manquer.

- Quel impatient ! Cela fait si longtemps qu'on ne s'est pas vus !

Elle attrape des gâteaux sans les regarder et les avale sans mâcher :

- Je suppose que tu es curieux de savoir pourquoi j'ai tant insisté pour te voir...

- Mmh...

- Ta... Nos réputations ne sont plus à faire ! Tout le monde nous connaît, nous avons dompté et conquis les mers du Nouveau Monde ! Nous sommes des Empereurs, Edward, car nous étions là il y a vingt et quarante ans...

- "Empereur", n'est qu'un titre. Rien d'autre.

- Ça impose le respect ! Nous sommes les pirates les plus anciens et les plus puissants !

- Nous ne sommes que de vieilles reliques, oui...

- Hé ! Parle pour toi ! Moi, je suis toujours au top !! Et c'est justement de ça dont je voudrais m'entretenir avec toi. De notre...

Un tonnerre de "CLAC !", "HA HA HA !", "BOUM !", "OUPS !", "DONG !", "RENDS-LE MOI, JE L'AVAIS DÉJÀ EN BOUCHE !", "HÉ !", "PASSE, PASSE !", "MATEZ C'TRUC !" provenant de l'autre pièce, la coupent... Elle dévisage Barbe Blanche. Celui-ci ricane :

- Hé hé... Mes fistons ! explique-t-il.

- Je vois... Donc ! C'est de notre héritage dont je veux te parler !

- Mmh...

- Nos familles. Je te connais et je sais comment tu considères tous tes hommes d'équipage. Nous avons tous les deux une grande famille, qui ne demande qu'à s'agrandir.

- Je ne te suis plus...

- C'est très simple, Edward : j'ai des filles. Tu as des fils. Unissons-les !

- Non. lâche-t-il sans hésiter, entre deux gorgées.

- Laisse-moi expliquer !

- J'ai horreur de jouer les entremetteurs. Mes fils sont libres, ils font ce qu'ils veulent, pas question de leur parler de mariage !

- Allons, as-tu déjà vu mes filles ? J'en ai une trentaine, de célibataires, toutes plus exquises les unes que les autres ! Nous pourrions les présenter.

Elle prend le plateau et lèche les restes de crème qui ont coulés. Barbe Blanche secoue sa bouteille, vide. La glace accourt lui présenter deux nouvelles. Il prend les deux, les débouche et les goûte tour à tour.

- Ne fais pas l'égoïste, ils sont grands, ils ne vont pas rester dans les jambes de leur capitaine toutes leurs vies ! Tu ne veux pas devenir grand-père ?

Barbe Blanche entend la question et tente de ne pas se montrer perturbé.

- Qu'as-tu derrière la tête, Big Mom ? Une alliance est impossible entre nous ! Je m'y oppose !

- Je ne te parle pas d'alliance, mais de protection ! Si un des tes fils épouse une de mes filles, il est évident que ni toi, ni moi n'essaiera rien contre l'autre...

- C'est donc pour assurer tes arrières que tu es prête à pousser tes filles à se marier contre leur gré ?

- AH ! Tu n'as rien compris ! Tu ne retiens que le mauvais côté ! Réfléchis ; un Commandant de Barbe Blanche avec une de mes filles, ça ferait un couple extraordinaire ! 

- Mmh.

- Poussons nos enfants les uns vers les autres, créons-leur des liens ! Ils seront invincibles ! Pas la peine de se côtoyer si tu ne veux pas, mais assurons ensemble l'avenir de nos rejetons !

- Nous n'avons pas la même définition de "parent".

Sans perdre son sourire, l'Impératrice continue d'étaler ses arguments :

- Pas d'alliance entre Empereurs, ça me convient. Restons chacun sur notre territoire. Agissons en tant que parent ! Tu peux bien comprendre... On est fait pour se comprendre, nous deux ! Vaillants pirates, vieux rocks, proches du One Piece, rivaux de ce satané Roger, empereurs craints, voguant sur deux ères majeures... Deux orphelins...

Barbe Blanche s'arrête un instant de picoler pour froncer les sourcils.

- Je sais qui tu es, Big Mom. Et rien-

- Moi aussi, je te connais ! Tu recrutes les plus grandes terreurs et les plus forts pirates, et tu les considères comme ta famille, tu les gardes pour toi ! Nous sommes des familles, pas des camps adverses ! Nous sommes les seuls à nous comprendre... Je connais ton petit secret, je sais pourquoi tu les adoptes. Moi, je peux me vanter d'avoir des enfants de mon sang !

- Gura gura, tu veux qu'on parle de la manière dont tu trouves tes maris ? Moi aussi, je connais ton petit secret...

Il se remet à boire, puis croise le regard de Big Mom, qui sourit d'un air démoniaque. Il s'étouffe et recrache !!

- Linlin, espèce de-

- Ha ha ha ha ha !! Quel parano ! Pourquoi te voudrais-je comme mari puisque tu ne peux pas faire d'enfants ?! Ha ha ha !

Edward devient tout rouge et regarde malgré tout d'un mauvais œil les boissons sur lesquelles il s'est jeté.

- Si c'est pour ça que tu m'as fait venir, on peut considérer qu'on en a terminé ! dit-il, exaspéré de son fou rire.

- Ha ha, allons, prends le temps de réfléchir ! Restez tous et je réunirai mes filles ! On organisera un banquet, avec plein de bonnes choses à manger, ce sera chouette ! Promis, nous ne parlerons pas de notre passé ! Ils pourront faire connaissance. Tu ne voudrais pas les priver de descendance, toi qui sais...

- Il suffit, Charlotte Linlin !

Elle continue de ricaner.

- Je suis sûr que tu y penseras... Tu te fais vieux, mon cher, pense à l'avenir ! Ce sont nos enfants !

Barbe Blanche se lève :

- Merci pour l'alcool. dit-il en se retournant.

- Barbe Blanche, attends ! Je... J'ai un moyen de trouver Raftel ! En échange de parler à tes fils, je peux-

- Ça ne m'intéresse pas !

- Reviens quand tu veux ! crie-t-elle, pour ne pas penser qu'elle a échoué à le convaincre.

L'homme le plus fort du monde sort. Ses commandants le regardent, attendant les ordres.

- Tout va bien, Père ? demande Marco.

- On y va, mes p'tits gars !

Des coups de pied en pleine tête réveillent ceux qui faisaient la sieste après s'être régalés.



Les enfants Charlotte ont ramené les pirates au port. Alors qu'ils lèvent l'ancre, Teach s'approche discrètement du capitaine :

- Père ? A tout hasard, tu... Tu ne connaîtrais pas le nom de la grande et jolie nénette à la queue de cheval ?



fin

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