Mioriţa

Source : Un conte populaire roumain adapté par le poète Vasile Alecsandri

C'est l'histoire de trois bergers qui descendaient de la vallée avec leurs trois troupeaux de moutons : l'un était moldave, l'un hongrois, et l'un montagnard.

Et le hongrois parla au montagnard. Tout deux se conseillèrent, et décidèrent, qu'au coucher de soleil ils tueraient le moldave, car il est plus croyant, et a plus de brebis fières et cornues, et des chevaux plus agiles, et des chiens plus virils.

Mais Mioriţa, avec sa laine pâle, depuis ses trois derniers jours, reste silencieuse

"- Que t'arrive-t-il?, lui demanda son berger. Ses derniers trois jours, ta bouche ne parle plus. Est-ce l'herbe qui ne te satisfait plus? Ou est-tu atteinte de maladie, ma chère brebis?

- Mon cher berger, apporte tes chèvres par ici, paître à l'ombre sous l'arbre, loin des deux autres. J'ai à te parler.
Mon maître, mon maître!, s'ecria-t-elle gémissante. Appelle un de tes chiens, les plus robuste et le plus sûr, car au coucher du soleil, ils vont te tuer, le berger hongrois, et l'autre montagnard.

- Petite chèvre à la laine longue et dure, que tu es prévoyante !
Si je devais mourrir de leurs mains, sur ce champ doré et brun, dit leurs pour qu'ils m'enterrent ici, près de là où repose d'habitude mon troupeau, pour je sois avec vous. Et que de sous ma tombe, j'entende mes chiens aboyer.

Voilà, c'est ce que tu vas leur dire, et près de ma tête tu mettras une flûte, un naï. Quand le vent soufflera, un doux son il donnera. Les brebis vont se ranger, et sur moi elles vont pleurer leurs larmes de sang. Et de leur meurtre car tu le savais, n'en dis mot.

Et quand tu les croiseras de retour au village après leur méfait, les yeux larmoyants tu demanderas : qui a connu, qui a vu mon fier petit berger, retrouvé la gorge passée par un anneau? Qui l'a connu, qui l'a vu avec sa face blanche comme le lait, sa petite moustache en épis de blé, comme les plumes du corbeau ses cheveux de jais, ses beaux yeux comme la baie des forêts?"

Il fut dit plus tard que le berger avait épousé la vie, et qu'à leurs noces, une étoile tomba. Le soleil et la Lune tirent leurs anneaux. Les pins et les chênes furent invités. les grandes montagnes furent des prêtres, les oiseaux des chanteurs. Autour de lui, mille oiseaux et les étoiles flamboyantes.


Morale/Message : la mort est un évènement naturel qu'il ne faut pas fuir ni craindre ni détester, mais accepter de tout son gré. Car tel est le destin de tous les vivants.
Et tel était le message que le berger a voulu transmette en acceptant son destin d'être tué par les deux autres bergers.

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