Catharsis

Source : exemple pour un exercice de psychanalyse

Il s'agit d'un homme. Sain de construction, jeune d'âge, simple de pensée.

Alors qu'il marchait un jour sur un assez étroit pont de pierre surmontant une forêt de pales en bois, un individu rapide et presque invisible passa à toute vitesse, frôla l'homme de près et disparut aussitôt.

L'homme ne tomba pas, heureusement. Mais un objet sortit de sa poche et atterrit tout au fond du taillis de pales.

Cet objet insignifiant, le seul qu'il possédait, devint tout à coup si précieux à ces yeux qu'il se mit en tête de le récupérer.

L'homme s'arrêta au bord du pont, regarda dans le vide, et hésita longtemps :

« Les pales sont hautes, aiguisées, et leurs racines sont couvertes d'épines empoisonnées, se disait-il. Il n'y aucun moyen de récupérer ce qui m'appartient.»

Dans sa tête, sa logique d'homme délibérait avec sa sentimentalité d'humain.

Finalement, poussé par un élan de désespoir, ou peut-être un appel de sa nature sauvage, il se jeta dans le vide et les pales le transpercèrent et s'empourprèrent de son sang.

Pourtant, l'homme n'en était qu'au sommet, et c'était au fond que son objet gisait.

Plus il se laissait aller vers le bas, plus les longs pics s'enfonçaient dans sa chair, et plus la douleur qu'il ressentait le poussait à abandonner.

Mais il continuait malgré tout sa descente, car il ne pouvait plus faire marche arrière.

La forêt des pâles était un endroit bien particulier ; bien que l'homme ait perdu tout son sang, il ne mourrait pas, et continuait à souffrir.

Et quand il arriva à atteindre le fond, les pales disparurent en poussière, laissant l'homme seul avec son objet en main, et d'atroces plaies couvrant son corps.

L'homme rebroussa son chemin, retourna au pont de pierre qu'il traversa et atteignit un village.

Là bas, la première personne qui le rencontra fut le rapide qui l'avait heurté sur le pont.

« Bon sang ! Mais que t'es-t-il arrivé ?, dit ce dernier avec effroi en voyant son corps noir sous le sang coagulé.

Mais ni la joie d'avoir retrouvé son objet, ni la douleur de ses blessures, ni la rancune qu'il aurait dû sentir pour celui qui lui avait fait passé cette horrible épreuve...

Aucun sentiment ne se fit sentir dans le cœur de l'homme transpercé.

Et comme il marchait et écoutait les gens qui murmuraient autour de lui :

« Il est blessé mais ne dis rien!»

« Qu'a-t-il pu bien subir?»

« Comment peut-il endurer tout ça ?»

« Mais ne ressent-il donc rien?»

« Pourquoi il ne ressent rien?»

L'homme s'arrêta soudainement et dit comme pour soi-même :

« Je crois qu'après ce que j'ai subi et ce que je viens de faire, je ne ressentirai plus jamais rien

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A cette histoire, issue en réalité d'un rêve, plusieurs interprétations s'imposent :

- On peut parler d'une quête personnelle sur la vérité d'un sujet à juste titre tabou car sa réponse est terrible (un évènement politique ou une réalité historique qui a intéressé le sujet pendant un certain age ou période par exemple), , et dont la découverte ne peut être suivie que d'un vide.

- On peut aussi parler du parcours de la vie un homme et de l'impact d'une société injustement égoïste qui lui a fait perdre quelque chose de très cher ou/et l'en a privé, et qu'une fois retrouvé, celui ci ne valait pas les peines endurées pour l'aquérir.

- Personnellement, j'ai interprété cette histoire comme une recherche du soi inconscient, recherche elle-même causée par la revenue d'un symptôme/sentiment résultant d'un choc émotionnel lointain.

L'inconscient est paradoxalement ce que l'homme a de plus animal et primitif en lui.

Donc sa connaissance aboutirait à un grand savoir et maîtrise de soi-même, mais sera accompagné d'un manque d'empathie et d'émotion presque pathologique (car peu importe les évènements, tu sais déjà ta réaction vu que tu te connais bien)

{ Mon hypothèse n'est qu'une théorie d'amateur de psychanalyse, donc aux spécialistes de me corriger }



• Et vous, comment interprétez-vous cette histoire ?

• Que pensez-vous de ma petite théorie ?

• Et quelle image vous êtes vous faite de "l'objet" ?

(Pour ma part, ce fut un miroir la première fois, suivi d'une perle blanche.)







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