Trois génies et un voeu...ou l'inverse
Trois vœux. C'était le deal quand j'ai rencontré cet étrange génie sortit de nul part. Enfin si, il est sorti de la vieille lampe à huile que mamie Lou m'a légué après sa mort. Elle n'était pas spécialement jolie, elle était pleine de poussières, des tâches brunes témoignant de son âge avancé...Heu...Je parle évidemment de la lampe hein ! Mamie Lou était une femme magnifique et je l'aimais plus que tout, alors ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dis ! Bon...Elle a légué à ma cousine sa maison aux Bahamas, à mon frère l'intégralité de son argent, à son chien une retraite paisible dans un chenil à deux mille euros la nuit qu'elle a payé d'avance pour les huits prochaines années et j'ai récolté une vieille lampe rouillée. Mais je l'aimais beaucoup, ne vous méprenez pas !
Je pensais juste qu'elle avait plus de considération pour moi et m'aurais laissé, je ne sais pas...au moins ses bijoux ? Enfin bref, là n'est pas le sujet. Le truc, c'était que cette lampe faisait un peu tâche chez moi. Alors, j'ai au moins voulu lui redonner un petit coup de jeune. Je suis allée acheté de la peinture or et argent afin de lui offrir un look plus glamour, un bon cirage hors de prix pour lui redonner un coup de neuf et un bel édredon où la poser une fois les rénovations faîtes. De retour chez moi, j'ai donc décidé de me mettre au travail. J'ai eu le malheur de vouloir la lustrer un peu et voilà qu'un génie en est sorti, m'offrant la possibilité d'exaucer trois vœux. Je dois dire que j'étais surexcitée.
- Je souhaite que ma maison soit toujours propre !
C'était mon premier vœu. Oui, bon, il y a mieux en terme de vœu, mais je suis allergique au ménage, alors si je peux m'en passer, je suis pour ! Par contre, je ne m'attendais pas à voir l'intégralité de mon mobilier disparaître purement et simplement. Bon. C'était ma faute, je n'avais pas été assez précise. De toute façon, je voulais refaire la déco. Mais maintenant, pour le faire, j'avais besoin d'argent. Faisant abstraction de ce petit loupé, je pris le temps de la réflexion et finis par formuler plus précisément ma demande.
- Je souhaite avoir assez d'argent pour devenir une femme riche.
Je fermai les yeux, m'attendant à être agressée par une piscine de billets, ou de pièces à la limite, même si l'idée de me prendre une pièce de deux euros dans l'oeil n'était pas des plus réjouissante, mais au pire, qu'importe, j'allais devenir riche. J'aurais un ou deux coquards, mais je serais riche. A la place, j'eus droit à une alarme stridente accompagnée de celles des voitures de police. Ouvrant les yeux, je laissai retomber mes bras le long de mon corps tandis que mes épaules s'affaissaient. J'avais pourtant bien calculé mon coup, alors me retrouver au milieu du coffre fort de la banque centrale fût une expérience on ne peut plus terrifiante. Surtout quand une dizaine de flingues furent pointés sur moi. Alors pourquoi mon seul réflexe a été de fuir ? Je dois dire que j'ai eu beaucoup de chance sur ce coup là, foncer droit sur les flics, passer entre eux et ne pas me prendre une seule balle, cela relève plus du miracle que de la chance. Bref, je me suis cachée dans les premiers wc que j'ai trouvé et j'ai entrepris de cacher la lampe. Il me restait un vœu à faire, et je ne voulais pas le gaspiller inutilement. Enfin, plus exactement, je voulais être sûre de la façon dont j'allais demander au génie de réparer tout son merdier. Je m'étais fais avoir deux fois, il était hors de question qu'il me la mette à l'envers une troisième fois. Cette fois, ce génie allait se retrouver face à ses responsabilités, et il n'aurait d'autre choix que de faire exactement ce que je lui ordonnerais de faire. Une fois la lampe bien dissimulée, je me rendis sans protester. Hors de question que je prenne en plus une balle à cause de lui ! Et même si je semblais sûre de moi, voir même arrogante quand on me passa les menottes, au fond, je n'en menais pas large et la crise de panique...non, que dis-je, d'hystérie, n'était pas loin d'exploser. Mais je pouvais encore me maîtriser, car tout n'était pas perdu. J'avais encore mon troisième vœu à formuler. L'ultime. Celui qui me rendrait tout ce que je venais de perdre en l'espace de quelques minutes.
De ma cellule, terrifiée et ayant eu ma dose de souhaits pour au moins dix ans, j'ai ressorti la lampe, dont la cachette secrète était...Enfin bref, si je vous le disais, ce ne serait plus une cachette secrète. D'ailleurs, au cas où vous me le demandriez, cette cachette a été purement et simplement détruite juste après que j'ai récupéré la lampe. Ne me demandez rien ! Je n'en parlerais plus jamais ! Plus un mot ! Bref, donc j'ai récupéré la lampe que j'ai frotté avec un empressement fébrile. La situation était critique et il fallait que je me sorte de là à tout prix. C'est pourquoi dés que le génie est apparu, je ne l'ai pas laissé parler et j'ai plutôt formulé mon vœu d'une voix rapide, témoignant de l'état d'urgence qui m'habitait.
- Génie, je souhaite que toute cette histoire n'ait jamais existé.
Au moins, avec ce vœu, rien de dramatique ne pouvait arriver. Tout allait revenir à la normale et je n'y penserais plus jamais. D'abord, le noir absolu m'enveloppa. Rien d'anormal, ma demande devait être complexe. Je me laissais faire, confiante. Tout irait bien. Alors, pourquoi ?! Pourquoi un ovule se pavane devant moi et que je ne peux pas y entrer ?! Attendez...Ne me dîtes pas que lorsque j'ai souhaité que cette histoire n'ait jamais existé, ce génie de malheur a cru que je parlais de....Oh merde !
Fin.
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