19/03/xxxx

Anabelle, quelles sont tes peines ? J'aurais dû te poser cette question depuis bien longtemps. Je me suis toujours dit que tu allais bien, que ce n'était rien. Sans imaginer que derrière ton sourire radieux, se cachait un toi malheureux. Ma tendre épouse, je regrette aujourd'hui de t'avoir aimée. Je t'ai pris dans ton pays où tu étais reine, et t'ai entrainée dans ma misère. Je suis désolé de n'avoir pu t'offrir la vie que tu méritais. Entre ces quatre murs délavés, tu rencontrais bien des difficultés, mais tu ne t'en aies jamais plainte, aussi loin que je ne me souvienne. Tu te levais à l'aurore pour te rendre au puits avant que n'afflue le monde. Je savais que c'était dur, mais je ne me suis jamais proposé sous prétexte que ce n'est pas le rôle d'un homme. Malgré le maigre salaire que je te donnais, je mangeais toujours à ma faim...

Pour tout te dire, je n'étais pas aussi pauvre que je voulais le faire croire, je gagnais bien ma vie avec mon commerce en ville contrairement à ce que je te disais. J'aurais pû t'offrir de meilleures conditions, mais je gaspillais mon argent dans les jeux, j'en étais addict, au point de te négliger. Je suis conscient qu'il est bien trop tard pour m'excuser auprès de toi, j'ai été un monstre, mais tu as toujours été patiente. Je ne m'en rends compte que maintenant, mais ta présence me manque. Je chérirais à jamais les souvenirs de nos jours heureux. Ma bien aimée, malgré mes avœux, je ne mérite pas rester alors que tu t'en es allée. Le ciel ce soir est dégagé, et les étoiles scintillent, comme le malheureux soir où je t'ai retrouvée gisant sur le sol. Tu souffrais d'une maladie contractée à force de vivre ainsi et qui te rongeait petit à petit, et évidemment, je n'en savais rien. Je ne me suis jamais questionné sur l'origine de tes maux, c'est de ma faute. Je ne supporte plus la vu des étoiles, elles me rappellent que je t'ai perdu pour de bon. Je n'espère pas que tu me pardonnes, je veux juste me repentir de tout ce que je t'ai fait subir. Je purgerait d'abord ma peine sur cette terre, puis je m'en irai te rejoindre.

Anodin.