Le mieux pour nous

Enfin.

Après avoir traversée l'espace-temps, je suis enfin arrivée.

J'avais cette étrange sentiment, arrivé soudainement alors que je marchais dans la rue avec Raider et Cédrik. Je sentais des frissons partout...

C'était LUI.

« Un problème ? » m'avait demandé Raider quand il me vit retirer mes gants.

« Je sais pas qui est le débile qui t'a fait ça, mais il va prendre tarif ! » Commenta juste ensuite l'autre avec un petit sourire en coin.

« Je dois voir un truc. Je vous rappelle. »

C'est ce que j'avais lâché juste avant de plonger ma main dans l'air, créant une faille dimensionnelle et de m'y engouffrer.

J'espère juste que cet idiot de Cédrik en à pas profiter pour me mater le cul...

En tout cas, je regardais le nouveau lieu qui se présentait à moi.

Une zone sombre, où ce que je pensais être des étoiles dans l'infini étaient visibles.

Mais en approchant d'un certain point d'intérêt, je compris que ce n'était pas des étoiles.

C'était des « écrans », tout comme les nombreux flottants dans cette dimension non loin de moi.

Mon regard se posa sur certains d'entre eux. De nombreuses scènes y étaient visibles dans chacune des « télévisions ».

Des scènes de batailles sanglantes dans un désert cuivré, des personnes innocentes s'amusant dans la nature, un couple se tenant la main, un...horrible crime en cours de réalisation.

Différentes personnes, différents lieux.

Mais l'un d'eux m'attirait encore plus :

Je me voyais, au sommet d'un bâtiment en ruine, en train de balancer des météores sur des habitants déjà à terre.

Bien que la scène soit épique, je pouvais sentir un malaise dans mes entrailles.

Je n'avais jamais fait ça.

Mon regard resta bloqué un moment sur cette scène, mais je réussis à m'enfuir.

Je repris ma marche silencieuse vers « le point d'intérêt ».

Non loin se trouvait une sorte de grand fauteuil en cuir sombre, flottant légèrement dans ce lieu, entouré de nombreux écrans tournoyant autour.

Une main était accoudée.

J'approche. D'un revers de la main, un puissant vent se matérialise dans cette dimension et balaya les écrans sur mon chemin.

Pour approcher du fauteuil.

Pour approcher de lui.

Évidemment que c'était lui.

Papa.

♠️♠️♠️♠️♠️♠️

Il était là, assit tranquillement sur ce fauteuil. Il tourna sa tête vers moi, me fixant de ses yeux écarlates dont l'iris droit avait une forme de pique.

-Salut, Valucia.

Je me contentai de croiser les bras, continuant à le regarder.

Il détourna son regard, comme pour me fuir, vers les écrans.

Un silence s'installa. Le connaissant, il attendait que je lui pose une question pour qu'il m'explique la situation.

Dommage pour lui, je ne jouerai pas à son jeu :

Je ne sais pas quoi...Mais il a fait quelque chose.

-Ces écrans montrent différentes scènes des mondes. Passée, présente, future...Voire même certaines qui ne se passeront jamais !

Je lui répondis par un silence.

-...L'ancienne déesse qui y vivait a décidé de partir. Elle voulait revoir-

-Je m'en fous.

Il se stoppa. Il eut même un léger sursaut.

Ne pouvant plus attendre, et sentant déjà une colère future arriver, je décidai ENFIN de lui demander :

-Qu'est ce qui se passe ?

Cette fois, c'est lui qui fit le muet. Mais il gardait toujours « ce » sourire. Ce maudit sourire tellement faux que tout le monde pouvait savoir qu'il n'allait pas bien.

Il avait encore laissé les ténèbres l'envahir ? Il avait encore tué un innocent pour se défouler ?


-J'ai cassé avec Neat.


Une seconde.


Ce fut le temps que l'info arrive à mon cerveau.

Mon sang ne fait qu'un tour. Mon cœur palpa si fort que je sentis de nombreuses veines exploser dans mon crâne.

Je dû probablement faire l'effort le plus surhumain de ma vie pour ne pas que mon poing traverse sa tête, le fauteuil et l'infinité de dimension sur le passage.

Non pas car c'était mon père, non pas parce que il était l'être divin.

Seulement car il attendait que je le fasse. Que je lui rentre dans le lard comme toujours.

Il ne méritait pas de réponse à cette information.

Surtout que ce petit connard semblait triste de son choix....Quel petit con.

-....Et...pourquoi ? Demandai-je en essayant de canaliser toute ma rage en moi.

-C'était le mieux pour nous.

Vraiment... IL VEUT VRAIMENT QUE JE LUI EXPLOSE LE CRÂNE.

De toute façon, je n'ai pas besoin de décrire ce que je ressens, il le sait. Il sait tout.

-Je...Je ne la mérite pas. J'ai beau l'aimer, il y a ce « vide », ces « péchés » au fond de moi qui me bloquent...

Du calme Valucia. Du calme...

-Même si je l'aime, je ne peux m'empêcher de vouloir.. partir... « voir ailleurs »... Je ne suis qu'un lâche.

Il serre le poing, comme pour montrer son impuissance.

Le mien est déjà serré comme jamais. Et il est prêt à débouler dans sa sale gueule.

-Donc je suis allé la voir, et je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur.

-.....Et....Qu'est ce qu'elle a dit... ?

-Elle...A pleuré...Elle a voulu me retenir...

Il a raison.

Neat ne mérite vraiment pas un type comme lui.

Je n'ai jamais compris comment elle pouvait autant l'aimer, sachant pertinemment que Val allait baiser la moindre meuf qu'il croisait dans ses voyages, et vouloir encore de lui.

Mais là, ça en était trop. Ce petit sourire et son air de pleurnicheur.

Je pousse un hurlement de rage et frappe dans une direction au hasard. Un rayon de foudre part de mon poing, allant vers l'infini et l'au-delà. Cela fait soulever un sourcil à mon idiot de père. Je reste dos à lui avant de lui lancer mes quatre vérités :

-Et ça t'étonne ? Elle t'aimait, Papa. Elle a toujours été là pour toi, quand tu te sentais mal, quand tu tombais dans tes dépressions...Tout comme nous. Et toi ? Qu'est ce que tu faisais ?

Je me tourne vers lui. Non, Val : cette fois, je ne verserai aucune larme pour toi.

-Tu pars on ne sait où pour baiser je ne sais qui, puis tu reviens pour venir la peloter comme si de rien n'était. Tu oses pleurnicher sur ton comportement ? Tu es peut-être le Dieu créateur de ces mondes, mais tu aurais dû réfléchir à ce que ça implique. Tu peux modifier la moralité, mais tu es trop bon...Mais bizarrement, tu n'as aucune retenue pour en passer outre.

Il reste silencieux, me fixant simplement.

Je suis même surprise qu'il n'a pas fait apparaître son vieux masque sur le visage.

-Cette fois, Val, j'espère que tu ne reviendras pas la voir en pleurnichant : Car là c'est toi qui a fait ton choix.

Je hausse les épaules, gloussant légèrement face à cette situation :

-Mais pourquoi je te dis ça ? Tu vas juste déformer la réalité et faire que ce coup de gueule n'a jamais eu lieu ! Comme ça, tu pourras revenir la niquer quand tu auras personne d'autre. Tu veux jouer le « dieu nihiliste solitaire » ? et bien soit. Tu es trop têtu pour comprendre que tu es une lumière pour énormément de monde, que ce soit dans les tiens, ou LE tien.

Étrangement, le fait de parler de son monde d'origine ne l'a pas fait sortir de ses gonds. Je savais qu'il avait des délires masochistes bizarres, mais là, c'est une première.

- « C'était le mieux pour nous » ? Le mieux pour toi, oui.

Je reprends mon souffle. Je t'ai dit qu'aucune larme ne coulera pour toi ici.

-Allez, va te créer un monde où tu pourras baiser et torturer qui tu veux dans tes jeux « divins ». Tu es libre maintenant, non ?

Il baissa la tête.

Oh...pauvre petit Dieu.

-....

Je n'ai peut-être pas de pouvoir télépathique, mais je sais ce qu'il veut dire.

-Oui. Je ne dirais rien à Adam et Poly. Cependant, Pierrot et Bless le sauront sans mon aide...Merci aussi pour continuer à prouver à Bless quel horrible personne tu es.

Et je me retourne, repartant dans ce lieu infini...


Mmmh ? Il y a un petit meuble...Est-ce qu'il était là à mon arrivée ? Ou ce serait un bail de Schrödinger temporel ou je ne sais quelle connerie ?

Il y a certains objets dessus.

Et je les reconnais. Je pose instinctivement ma main sur mon pendentif.

Des objets appartenant à EUX.

Mais un dernier m'attire l'œil.

Une photo. Comme celle que l'on récup' dans les photomaton.

...

La photo était déjà légèrement pliée, mais elle se prend une deuxième dose avec moi :

Une photo de Neat et mon père, souriant timidement comme les nerds qu'ils sont.

Il n'avait pas le sourire de façade, non.

C'était un petit, mais sincère.

Et je retourne la photo...

Et en lisant cette ligne écrite, je me retiens de ne pas détruire l'entièreté de l'univers.

Quel sac à merde.

Je lâche la photo et je mime d'ouvrir une porte, voulant rapidement quitter ce lieu horrible.

Je traverse une faille. Avec ce message, accompagné de larme sur le verso de la photo, en tête :


« Soit heureux, mon Asmodeus ».

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