7. Apprenti Sorcier - sophimaginary

Apprenti Sorcier par sophimaginary

~NCT

~Jeno

~fantasy / fantastique

TW : blessures / sang à la fin.

Apprenti Sorcier

Jeno ajusta son sac sur son épaule, il était bientôt arrivé. Le manoir se dessinait déjà derrière les arbres, sa silhouette sombre et immense se détachant du ciel peint des couleurs du crépuscule. Angoisse et excitation lui nouèrent les entrailles ; il avait aussi hâte que peur de se retrouver face au propriétaire des lieux.

Après une profonde inspiration, il reprit son chemin. Plus que quelques mètres avant d'atteindre le grand portail de fer forgé, tordu et griffu. Le manoir était cerclé de broussaille : haies, arbres, arbustes et buissons en tout genre mal taillés, laissés à l'abandon comme tout le reste de la végétation que Jeno pouvait apercevoir. Des ombres se promenaient entre les branches et racines, certaines fuyaient à l'approche de Jeno, et d'autres s'envolèrent lorsqu'il fit sonner la grande cloche près du portail.

Sans attendre, il s'engagea dans l'allée qui menait droit au manoir, si près et pourtant si loin. Les ombres avançaient avec lui dans la nuit naissante, accompagnées de frottements, craquements, crissements et bruissements. Jeno réprima un frisson. Il savait à quoi s'attendre en acceptant de venir ici, il ne devait pas avoir peur. De moins, il ne devait pas montrer sa peur. Sans quoi, les ombres l'engloutiraient.

Il atteignit enfin la porte d'entrée, laquelle s'ouvrit avant même qu'il n'en approche sa main. Il n'y avait personne de l'autre côté, pas un souffle, pas un bruit. Jeno avança d'un pas, hésitant, et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Pas âme qui vive. Le Sorcier ne devait pourtant pas être loin, lui qui ne quittait jamais son antre.

Un souffle d'air glacé poussa Jeno dans l'entrée et la porte claqua dans son dos. Il fit volte-face, le cœur bondissant dans sa poitrine. Les yeux sur les lourdes portes verrouillées, il n'avait plus aucune issue. Coincé avec le Sorcier, un sort qu'il s'était lui-même réservé. Quelle idée d'accepter un stage en ces lieux, avec pareil énergumène. Il y avait bien une raison pour que personne ne s'approche jamais des bois, et encore moins du manoir. Le Sorcier était un homme étrange, qui vivait reclus et avec de drôles de créatures pour seule compagnie. Des créatures qui avaient dû suivre Jeno depuis les bois, et qu'il n'avait remarquées que sous les dernières lueurs du jour.

Jeno prit une nouvelle inspiration et expira tout l'air de ses poumons. Des semaines qu'il se préparait pour cette aventure, il était prêt. Prêt à rencontrer le Sorcier, prêt à faire face à toute créature, prêt à se persuader qu'il était prêt.

Des bruits attirèrent son attention, dans une pièce sur sa droite. Jeno avança de nouveau à pas hésitants, jetant mille et un coups d'œil autour de lui comme s'il avait peur qu'une bête sauvage ne surgisse de nulle part et ne lui bondisse dessus. Une bête sauvage qui pourrait très bien être le Sorcier. Jeno avait entendu dire qu'il avait parfois des comportements proches de ceux des créatures qu'il côtoyait. Et vu le temps qu'il passait loin des êtres humains, ça n'avait rien d'étonnant ; Jeno ne serait même pas surpris de le voir débarquer à quatre pattes en courant comme un ours.

Les bruits continuaient, plus distincts à mesure qu'il poursuivait son chemin. Le tintement du verre, les gargouillis de liquides en ébullition, la mine d'un crayon grattant le papier. À cela se joignait une désagréable odeur de moisissure qui laissait un arrière-goût âpre dans la bouche de Jeno. Pris de soudaines nausées, il songea à faire demi-tour. Supporter cette odeur pendant des semaines n'allait pas être une mince affaire.

Des ombres s'agitaient dans la pièce de laquelle Jeno se rapprochait, et l'une d'elles grandissait à mesure qu'elle s'avançait vers la porte. Un monstre bondit dans le couloir, un chien énorme à la tête déformée, couverte de cicatrices, et des tentacules dansaient autour de lui, trouvant racine dans son dos. Jeno recula. Il venait de montrer sa peur. Il se prit les pieds dans le tapis et tomba sur les fesses. Les babines retroussées, les crocs de la bête dégoulinaient d'une bave violacée qui répandait des nuages de fumée en s'écrasant sur le vieux parquet et qui trouait les tapis. Les yeux sur ces affreuses dents, Jeno ne parvenait même plus à réfléchir, encore moins à bouger. Il allait se faire dévorer dès son arrivée. Pire stagiaire ever.

Un long sifflement retentit et le monstre s'immobilisa, pour seulement disparaître au détour d'un couloir les secondes suivantes. Une silhouette se dessina dans l'encadrement de la porte ; les bras croisés, l'épaule appuyée contre le chambranle, un regard mauve et condescendant qui fixait le jeune homme toujours à terre.

— Quelle entrée, se moqua le Sorcier. C'est pas comme ça que tu vas les apprivoiser. Va falloir te faire respecter mon pauvre...

Jeno déglutit péniblement et retrouva enfin l'usage de ses membres. Il se leva maladroitement, trébucha une fois de plus sur le tapis, se frotta les mains et s'éclaircit la gorge pour se redonner contenance.

— Économise ta salive, reprit le Sorcier avant que Jeno n'ait pu ouvrir la bouche. J'te fais visiter, suis-moi.

Jeno eut à peine le temps de hocher la tête que le Sorcier disparut dans la pièce d'où il était sorti, quelques secondes plus tôt. Un laboratoire, poussiéreux, sale, rempli de fioles de toutes tailles et de toutes formes, au contenu aussi divers que variés. Alambiques et autres drôles de machines que Jeno n'avait pu observer que de très loin étaient éparpillés sur de nombreuses paillasses, toutes aussi sales et encombrées les unes que les autres. Face à ce carnage, auquel se mêlait toujours cette puissante odeur écœurante, Jeno pria pour ne pas se retrouver de corvée nettoyage pendant toute la durée de son stage. Pourvu que le reste du manoir ne soit pas dans cet état. Le Sorcier fit quelques commentaires sur cet endroit, ce qu'il y faisait et y conservait, mais il ne s'attarda sur aucun détail et rejoignit le couloir sans attendre que Jeno ne le suive.

Il s'engouffra dans couloirs sur couloirs, pièces sur pièces, raconta informations sur informations, fit commentaires sur commentaires, sans jamais se retourner vers Jeno qui peinait à garder le rythme et retenir plus de quelques bribes de toutes les paroles que cet étrange homme débitait. À force de le fixer pour être sûr de ne pas le perdre de vue, Jeno avait tout de même pu l'analyser : petite trentaine en apparence, cheveux noirs en bataille, des yeux mauves bien trop expressifs, une silhouette gracieuse, des manières de princesse ou de diva (comme diraient certains de ses amis) et un style vestimentaire assorti, de quoi créer un beau contraste avec l'ambiance du manoir. Lugubre, vicieuse, terrifiante et poisseuse, comme une potion gluante qui aurait explosé et recouvert tous les murs, qui se répandrait partout et sur tout, y compris sur les visiteurs.

Jeno réprima un frisson ; décidément, il se demandait ce qu'il lui avait pris de faire un stage là, avec cet homme. Et il se demandait encore plus ce qui avait poussé le Sorcier à accepter, lui qui avait l'air tellement heureux de l'accueillir et de lui faire visiter les lieux.

Ils finirent de faire le tour du manoir en revenant à leur point de départ, et Jeno ne manqua pas de remarquer que le chien aux tentacules se tenait quelques pas plus loin, à moitié dissimulé dans l'ombre, à l'angle d'un mur.

— Bon, maintenant que t'as tout vu, on peut se mettre au boulot. Tu tombes à pic en plus, j'ai besoin d'une paire de mains en plus pour finir une potion. Pas possible de compter sur ces singes, ils en font qu'à leur tête.

— Des singes ? s'étonna Jeno.

— Ah, tu parles en fin de compte ! Oui, des singes, pas du genre que tu connais. Plus proches de mon chien qui a failli te bouffer. J'ai encore jamais eu d'apprentis, mais aucun doute que tu aurais été le pire de tous en te faisant tuer dès ta première minute.

Jeno réprima une grimace et suivit le Sorcier dans son laboratoire, où il s'installa derrière une paillasse, en face d'un alambique. Il alluma une flamme d'un claquement de doigt, sous une fiole qui contenait un liquide verdâtre. Les premières bulles apparurent en quelques secondes, et l'instant d'après, la potion avait viré à l'orange vif.

— Reste pas planté là, souffla le Sorcier, amène-moi tous les flacons qui sont sur la paillasse, là. Va falloir être rapide, sinon on va tout rater.

Jeno suivit son regard et il ne perdit pas de temps pour transporter la dizaine de flacons d'une table à l'autre, prenant grand soin de ne pas les renverser, les entrechoquer ou les faire tomber pendant son manège. Il eut même le temps d'en lire les étiquettes ou de jeter un œil à ce qu'ils contenaient (yeux de serpents, crocs de loups, suc de pucerons, ailes de moustiques, sang humain, eau de jouvence, lichens...), de quoi lui faciliter la tâche pour ce qui allait suivre : le Sorcier, sans quitter la potion des yeux, lui demanda des ingrédients les uns après les autres, en une quantité bien précise. Le nez froncé pour minimiser l'impact de l'odeur ambiante qui lui imprégnait pourtant les papilles, Jeno s'appliquait à être rapide et efficace, et le Sorcier ne lui fit aucune remarque. Des effluves violettes finirent par se mélanger au liquide orange, lequel devint noir, puis rouge, pour enfin reprendre sa couleur verte initiale. Le Sorcier afficha un sourire satisfait et se tourna vers son apprenti.

— C'est pour quoi, cette potion ? osa demander ce dernier.

— T'as pas reconnu la recette ?

— Sans connaître la potion qui a servi de base, la recette est la même pour beaucoup de choses...

— Bien vu, t'es pas là sans connaissance alchimique. Tout ce que t'as raconté pour que je te prenne n'était pas faux, en fin de compte.

— Vous... vous pensiez que je mentais... ?

— Oh, tu serais pas le premier. L'alchimie est une science bien particulière, et c'est facile de s'inventer des connaissances ; suffit de piocher dans un bouquin. Mais j'ai senti qu'il y avait quelque chose de plus avec toi, alors on va faire un test pour voir si j'ai eu raison de t'accorder le bénéfice du doute : qu'est-ce que j'obtiens, avec cette recette, si on prend comme base une potion d'hystérie ?

— Un Philtre de Clair de Lune, pour contrer les effets de la pleine lune sur un loup-garou, mais c'est une potion incolore.

— D'accord, et si la base est de l'essence fantomatique ?

Jeno se pinça les lèvres, pris d'un doute. L'essence fantomatique était un liquide bleu ou vert ? Inquiet qu'une mauvaise réponse ne lui coûte si tôt sa place auprès du Sorcier, il préféra suivre son instinct :

— On obtiendrait un Élixir de l'Ancêtre qui permettrait de communiquer avec les morts, mais dans ce cas-là, la base aurait été bleu marine et le résultat bleu glacier...

— T'as pas l'air sûr de toi.

— J'ai un doute sur la couleur...

— C'est bien d'avouer qu'on hésite plutôt que de faire croire qu'on est sûr de soi, surtout dans un domaine pareil. Et puis, tu es là pour apprendre, non ? Mais tu peux te rassurer, tu as raison. Enfin, presque : c'est pas bleu marine, mais bleu nuit.

Jeno hocha seulement la tête. Au moins, il donnait une bonne impression. Enfin, il espérait.

— Donc, qu'est-ce que tu connais, avec cette recette, qui donnerait une base et un résultat du même vert ?

— Il y a bien le... l'Élixir d'Envie, mais il y aurait pas eu tous ces changements de couleur pendant la préparation.

— Pas mal.

Jeno se pinça les lèvres. Cette réponse voulait donc dire qu'il n'avait pas trouvé le nom de la concoction du Sorcier. Il avait pourtant tout ce dont il avait besoin sous les yeux, mais c'était comme si ses connaissances, si durement acquises, s'étaient effacées de sa mémoire.

Ils se fixèrent un long moment, si longuement que Jeno se sentit transpercé de toute part, jusqu'à la moelle et au-delà. Il était si mal à l'aise qu'il ne put que détourner les yeux lorsqu'un sourire dément assombri le visage du Sorcier.

— J'te fais mijoter, t'aurais jamais pu trouver la réponse. La base est une potion de ma fabrication, tout comme le résultat. Alors, maintenant, bois.

Cet ordre, si sec, fit immédiatement réagir Jeno. Il fixa de nouveau le Sorcier, non sans cacher sa surprise face à ce si soudain changement d'attitude. Le Sorcier, qui semblait seulement d'humeur légère et amusée (peut-être un peu ennuyée, aussi) face à son stagiaire, était devenu grave, sévère, presque en colère. Quelque chose avait changé dans ses yeux, mais son sourire dément ne le quittait pas. Couplé à ses sourcils froncés, il avait un air démoniaque. Jeno ne put réprimer un frisson et déglutit péniblement. Dans quoi s'était-il embarqué. Il se posait encore plus la question que face au chien à tentacules. Face à ce monstre, il pouvait peut-être encore se défendre, mais face au Sorcier ?

— Bois, j'ai dit.

Le cœur de Jeno rata un battement. Le Sorcier avait perdu son sourire, il n'était plus que terrifiant. Instinctivement, le regard de Jeno se porta sur la potion que le Sorcier lui sommait de boire. Ce liquide vert dont il ne connaissait qu'une partie des ingrédients.

Bois.

Ce dernier ordre résonna dans l'esprit de Jeno. Il se répercuta contre son crâne comme une boule de flipper, au point de lui en donner le tournis. Son corps bougea sans qu'il n'en donne l'ordre, et comme dans une transe, il attrapa la fiole contenant la potion de gestes tremblants et saccadés. Il l'avala cul-sec, sans même avoir le temps d'en comprendre le goût ou la consistance. Elle coula dans sa bouche, dévala son œsophage et sembla s'évaporer dans son estomac pour s'immiscer dans les moindres coins et recoins de son corps.

De nouveau maître de lui-même, Jeno se tourna vers le Sorcier, lequel arborait désormais un sourire satisfait, sous ses sourcils toujours froncés en cet air dément.

— Eh bah, c'était pas si dur ! Tu vas faire de beaux rêves, comme ça ! Allez, je t'emmène à ta chambre, il est tard.

Jeno n'eut pas le temps de répondre, ni de comprendre, qu'il se faisait déjà traîner hors du laboratoire. Le Sorcier le tenait fermement par le bras, et Jeno eut la désagréable impression d'être un prisonnier envoyé aux cachots. Pour peu que sa chambre se trouve dans une cave... Mais que diable faisait-il là !

À son grand soulagement, ils montèrent à l'étage. Le Sorcier s'engouffra dans un couloir long et étroit, au fond duquel il ouvrit une porte branlante. Ils s'étaient à peine aventurés là pendant la rapide visite des lieux, et si Jeno en avait été soulagé, voilà qu'il angoissait à la simple idée de mettre un pied dans cette sombre pièce. Était-ce un piège ? Un autre monstre à tentacules se cachait-il à l'intérieur, prêt à lui bondir dessus ? Peut-être un de ces singes dont le Sorcier avait parlé ?

Ce dernier poussa Jeno à l'intérieur d'une lourde tape dans le dos, de quoi lui laisser une belle marque rouge.

— Allez, bonne nuit ! Je t'attends dans mon labo demain à la première heure. Il y a une salle de bain dans la chambre. Tu risques rien.

Ces trois derniers mots eurent le don de faire frissonner Jeno ; il était loin d'être rassuré, au contraire. Plus les secondes s'écoulaient et plus il angoissait. Il avait rêvé d'apprendre la magie et l'alchimie avec le meilleur, le plus savant, le seul qui le ferait sortir des livres, et voilà qu'il regrettait d'avoir mis tout en œuvre pour décrocher ce stage. Il aurait dû écouter ses proches, il n'en sortirait pas indemne. S'il en sortait.

Prenant sur lui, il s'avança dans la pièce et déposa son sac sur le matelas. Le lit était fait, les draps sentaient le propre, la chambre n'était pas aussi lugubre qu'il l'avait cru. Ça manquait juste de lumière. Une lumière qu'il n'avait pas spécialement envie d'ajouter ; il pouvait se cacher tout et n'importe quoi dans l'ombre, moins il en savait, mieux il se porterait. Un rapide tour dans la salle de bain le rassura un peu plus ; aucun monstre ne se cachait à l'intérieur, pas le moindre cafard mutant, ou cafard tout court. Le Sorcier savait tout de même recevoir. À moins que ce soit un stratagème pour que Jeno baisse sa garde.

Fatigué par toutes ces questions qui continuaient à lui tourner en tête, Jeno ne tarda pas à se coucher. Il ne résista pas à l'envie d'inspecter tous les coins de la chambre en allumant toutes les lumières ; finalement, c'était pire de se mettre au lit sans savoir, il avait besoin de s'assurer que rien ne se cachait sous le lit, derrière un meuble ou dans l'armoire. Un soupir de soulagement plus tard, il éteignit et s'endormit en seulement quelques minutes.

Le lendemain matin, il fut réveillé par une douleur fulgurante qui lui lacérait le dos. Il se releva tant bien que mal pour allumer sa lampe de chevet. Le front trempé de sueur et les draps trempés de sang, la panique se joignit à la douleur. Il s'était fait attaquer pendant la nuit ? par un monstre invisible ? ou un monstre entré dans la pièce par la porte qu'il avait laissé ouverte ?

Jeno tomba sur le parquet glacé de la chambre en tentant de sortir du lit. La douleur était si intense qu'il sentait à peine ses jambes. Il rampa jusqu'à la salle de bain, seul endroit pourvu de miroirs. Il avait besoin de voir ce qui lui causait tant de souffrance. Mettre des mots et une image sur des sensations.

Tant bien que mal, Jeno arriva à destination. Il s'appuya sur le lavabo et se hissa sur ses bras. Les jambes tremblantes, il manqua de tomber ; chaque mouvement était douloureux, mais il avait encore plus mal de se tenir debout. Et voir une partie des dégâts lui provoqua une violente vague de décharges dans tout le buste. Son t-shirt était maculé de sang, frais et séché. Des auréoles qui se superposaient, qui se rejoignaient, qui se noyaient les unes dans les autres. Il avait perdu une quantité terrifiante de sang, et rien que le constater manqua de le faire tourner de l'œil. Il prit une profonde inspiration pour ravaler toutes ces horribles sensations et trouver force et courage. Il devait se retourner.

Dans un effort qui manqua de l'achever, Jeno pivota. La tête lui tournait. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas y croire, il était en plein cauchemars. Des épines. Des putain d'épines.

La potion du Sorcier avait fait pousser des épines le long de sa colonne vertébrale. Ce psychopathe l'avait rendu à l'image de ses monstres, de ces abominations qui partageaient sa vie.

Non, Jeno n'allait pas sortir du tout indemne de sa cohabitation avec le Sorcier. Pire stage ever.

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