Deuil, goule et carrot cake par NellieMacfly

× Stray Kids / Itzy,
× Jeongchan / Minsung / Seungbin,
× fantasy,
× mention de sang et bagarre.

Deuil, goule et carrot cake

  Comme c’est un univers fantasy je fais un mini briefing sur le bordel :
Dans cet univers la magie peuple tous les individus et se caractérise en quatre catégories de pouvoirs déterminés autour des quatre éléments qui permet de classer les individus en fonction de leurs affinités
On a la magie rouge qui implique la maîtrise du feu, de la foudre, les mages rouges ont souvent un caractère basé sur leurs émotions et leur perception des choses
Après on a la magie verte qui donne la maîtrise de la terre et de la pierre. Les mages verts sont généralement plutôt pacifistes et très liés à la nature, leur humeur peut varier comme le temps, très lunatiques
Ensuite on a la magie noire qui elle donne le pouvoir de contrôler l’eau et la glace, les mages noirs ont souvent un esprit cartésien et ont un sens aigu de la justice. Ils ne sont pas fermés d’esprit pour autant
Et enfin la magie blanche qui permet la de maîtriser l’air et le métal ; les mages blancs sont souvent très posés, charismatique, stratèges et malheureusement réputés arrogants.
J’espère que c’est assez clair ^^’

L’automne était enfin bien installé. Son manteau rouge orangé recouvrait le pays d’Artéys, apportant avec lui une nostalgie naissante. Dans la capitale tout le monde marchait couverts par de lourds manteaux et de longues écharpes pour se protéger du vent froid qui soufflait sur la ville, et il n’en était pas moins pour les élèves de l’académie Delacolline. On avait troqué les uniformes d’été pour ceux d’hiver, monté les radiateurs et décoré les couloirs aux couleurs d’halloween.
La fête était ce soir et les élèves s’affairaient aux derniers préparatifs avec euphorie. Le directeur avait annoncé une soirée déguisée dans la grande salle pour l’occasion à la grande surprise générale. Connu pour ses règles strictes ce dernier s’adoucissait visiblement avec l’âge, au plus grand plaisir de ses étudiants. Ils allaient pouvoir célébrer cette fête importante pour tout le monde en symbole de la nouvelle année qui s’annonçait.
Les élèves de premières et deuxièmes années avaient été assignés au hall, tandis que les dernières années étaient chargées de la salle des fêtes. Tout le monde s’activait joyeusement et pas un seul élève ne manquait à l’appel. Enfin… Presque.
« Chan, tu peux venir m’aider à allumer le lustre s’il te plaît ?
- Bien sûr ! »
Le brunet quitta ses fausses toiles d’araignées pour aller aider Félix perché sur un vieil escabeau branlant. Il s’empressa de stabiliser l’objet pour éviter que le mage rouge ne chute avant de lui faire un signe de tête pour lui indiquer qu’il pouvait y aller. Le rouquin s’exécuta et posa son index sur la mèche de la première bougie. Cette dernière s’enflamma à son contact, brillant d’une douce lueur rougeâtre. Félix fit de même avec les autres chandelles du lustre jusqu’à ce qu’elle soit toutes allumées. Il redescendit ensuite précautionneusement pour éviter de tomber. Arrivé au sol il épousseta ses mains sur un torchon posé sur la caisse à outil.
« Ce n’était pas Jeongin qui était censé t’aider pour ça, où est-il d’ailleurs, je n’ai pas pu le voir de la journée, demanda Chan tout en repliant la structure en métal.
- Je ne l’ai pas vu depuis le repas de midi, répondit le rouquin tout en détroussant soigneusement les manches de son uniforme, tu sais, c’est aujourd’hui que la frontière entre le monde des vivants et des morts est la plus fine. Il ne doit pas en avoir grand-chose à faire des têtes de mort en sucre à mon avis. »
Le mage vert pris un air songeur alors qu’il reposait l’escabeau contre le mur.
« Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Bang Christopher Chan tu es sérieux là, réfléchis un peu deux minutes. Tu as oublié de ce qui est arrivé lors de notre première année ici ? Les labos sont pas en reconstruction pour décorer… »
Le brunet en fronçant les sourcils, chercha à se rappeler de ce que le mage rouge voulait lui dire. Evidemment qu’il se rappelait l’incendie. Ce qui s’était passé dans était encore ancré dans sa peau comme si tous ces évènements s’étaient déroulés la veille. Mais quel rapport cela avait avec Jeongin, il n’en voyait aucun. A moins que…
« Heechan.
- C’est bien tu te réveilles. »
Le regard ennuyé de Félix le faisait se sentir si stupide.
« Mon dieu tuez-moi… Je suis si nul, quel copain je fais…
- Te fouette pas comme ça mon vieux, ça arrive. Ce n’est pas comme si vous étiez mariés avec 5 enfants et un chien. Au moins tu ne feras pas de gaffe et puis, tu sais ce qui te reste à faire… »
Le mage rouge marqua une pause et pris un air incroyablement sérieux tout en passant sa main autour de son épaule. Il chuchota :
« M’aider à ramener cet énorme carton juste là. »
Sur ces mots il lâcha Chan et parti comme une fleur en trottinant et saisit la caisse à outil. Il en profita pour lâcher son plus beau flying kiss avec insolence et sorti de la salle des fêtes pour disparaître dans le couloir.
« Lee Félix, pesta Chan, reviens ici ! Donne-moi un vrai conseil, c’est important là ! »
La voix du mage rouge lui parvint lointaine dans un rire un machiavélique.
« Porte ce carton et tu sauras tout par rapport aux relations humaines petit scarabée ! »
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Seize heures. Le soleil, encore haut dans le ciel, commençait tout doucement à descendre. L’ombre des arbres elles s’allongeaient, recouvrant à présent de leur hauteur le lit de feuille mortes qui tapissait le sol de la forêt. Assis contre un tronc aux abords d’une petite clairière, Jisung fixait avec tendresse un groupe de biches qui était venu se reposer là. Leurs pelages bruns prenaient une nuances caramel sous la lumière de l’après-midi, se fondant presque dans le couleur des feuillages orangés des arbres.
Il faisait frais. Le châtain avait revêtu son manteau le plus épais ainsi qu’une longue écharpe en laine qui appartenait à Minho. Son odeur lui donnait le sourire, tout comme l’image de ce faon caché dans les jambes de sa mère qui le scrutait curieusement avec une attention toute particulière. Le jeune animal fit quelques pas maladroits dans sa direction et manqua de tomber dans les tas de feuilles avant de finalement l’atteindre.
Jisung tendit la main et lui caressa le museau tendrement. Le faon blottis sa tête dans sa paume et agita sa petite queue pour montrer qu’il l’appréciait au plus grand plaisir du mage vert qui continua ses gestes sur le nez de l’animal. Il se stoppa soudainement en entendant des craquements de branches sourds non loin d’eux. Inquiet il entoura l’animal de son bras gauche comme un réflexe et tendis la main droite en avant prêt à lancer un sort. Les biches quant à elles se figèrent sur place et dardèrent leur regard dans la direction du son
Les craquements continuèrent, s’approchant de plus en plus accompagnés d’une ombre menaçante. Mais nulle créature dangereuse ne surgit, seulement un certain mage blanc qui apparut au détour d’un arbre. Soulagé, le châtain soupira longuement et relâcha le faon qui courut vers sa mère et le reste des biches. Le mage vert se releva avec une expression outrée imprimée sur son visage. Il s’avança vers le nouvel arrivant tout en secouant la tête de dépit.
« Minho tu m’as fait peur… J’ai cru que c’était un loup-garou, ou pire une de ces goules sauvages qui traîne par ici. J’aurais pu te balancer un roc à la figure t’en es conscient ! »
Le grisé pouffa sans gêne et rétorqua tout fier en s’approchant de lui pour arriver à sa hauteur :
« Désolé mais… Je voulais te voir là maintenant même si c’est l’heure de ta sainte balade en forêt. Et puis je suis jaloux, pourquoi aller caresser des faons quand tu m’as moi ? »
Jisung leva les yeux au ciel en faisant mine de s’apprêter à lui tourner le dos.
« Dis celui qui a trois chats. »
Une tête se logea sur son épaule et une paire de bras se glissa autour de sa taille. Le mage blanc qui avait à présent la tête dans son cou remarqua son écharpe qui entourait ce dernier.
« Mais- Bah voilà où elle est passée en fait !
- Qui d’autre aurait pu te voler une vieillerie pareille ! »
Minho rit et retourna le châtain face à lui tout en l’étouffant de ses bras une moue sur le visage.
« Une vieillerie, tu la trouves moche à ce point ? tu brises mon petit cœur là !
- Je rigole, évidemment qu’elle est jolie ton écharpe… Aller viens que je te présente tout ce beau monde. »
A ces mots il se saisit de la main de son petit-ami et l’emmena vers les biches qui s’étaient remise à grignoter les hautes herbes.
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Cheminant au travers des longs corridors de l’Académie, Chan ne pouvait masquer son inquiétude. Le bal d’Halloween commençait dans une heure à peine et Jeongin n’était toujours pas réapparu. Voilà un bon moment qu’il arpentait les couloirs de l’établissement et toujours rien. Il avait beau faire tous les endroits où le mage rouge aurait pu se trouver pas une touffe de cheveux pourpre à l’horizon. Le mage vert avait cherché partout, le dortoir, la cafétaria, les salles de cours vides, les greneirs de la bibliothèque et la réserve de la cantine, mais rien à l’horizon. Il restait seulement la forêt et le lac à présent. Même si le trouver là aurait été inhabituel en cette période, cela restait sa seule option.
Déterminé il se dirigea vers sa chambre pour prendre son manteau. Il salua Bambam rapidement au passage et s’élança dans les escaliers. Il sortit de l’internat et traversa la cour, droit vers les étendues d’herbes derrière l’internat. Le soleil commençait à disparaître d’épais nuage et le vent soufflait de plus en plus fort. Du plus vite qu’il pouvait il marcha au travers du pré en direction des bois.
Alors qu’il avait presque atteint la lisière de la forêt deux silhouettes se dessinèrent entre les branches. La petite lueur d’espoir en lui fut vite éteinte lorsqu’il comprit qu’il s’agissait de Jisung et Minho. Les deux furent étonnés de le voir et allèrent à son encontre.
« Si j’oublie encore mon tour de linge Seungmin va me tuer… OH mais Chan qu’est-ce que tu fais là ? »
Le brunet répondit à l’écureuil d’un ton inquiet :
« Vous n’auriez pas vu Jeongin ? il a disparu depuis ce midi et il est introuvable… Je l’ai cherché partout dans l’académie et il n’y est pas, il doit forcément être dans les bois. »
Le mage blanc fronça les sourcils avec un air soucieux tandis que Jisung s’exclama, paniqué :
« Oh mon dieu ! J’espère qu’il est juste en vadrouille et qu’il n’a pas fait de mauvaises rencontres ! à Halloween les bêtes sont plus agitées je pris pour qu’il n’en ait pas croisé une… »
Chan déglutit.
« Merde.
- On se calme, intervint Minho, il ne doit pas être bien loin ok. Et puis Jeongin est redoutable en duel, ce n’est pas une pauvre créature qui en viendra à bout. »
Les deux mages verts acquiescèrent mais l’inquiétude du brunet resta présente. Il savait que Jeongin pouvait aisément se défendre de bien des manières mais il ne pouvait s’empêcher de songer au pire. En plus au vu de la mélancolie que devait lui apporter cette journée il pouvait très bien être moins attentif et se laisser surprendre. Ce serait aussi la première fois qu’il remettrait les pieds dans cette forêt depuis l’incendie, il en a peut-être perdu les repères.
« Chan ce que je te propose c’est que je fouille la forêt avec toi. Quant à toi Ji’, retourne à l’académie et préviens les professeurs. Si on n’est pas de retour pour le bal c’est qu’il nous ait arrivé des broutilles. »
L’écureuil acquiesça. Il déposa un vif baiser sur la joue de Minho et courut vers l’académie.
Le mage blanc sourit en coin avant d’arguer, déterminé :
« Allez. A la chasse au Innie sauvage !
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Seungmin rangeait le linge fraîchement déposé par Jisung en coup de vent. Ce dernier le lui avait apporté tout agité quelque minutes auparavant. Apparemment Jeongin s’était peut-être perdu dans les bois et Chan et Minho était resté dehors le chercher. Le mage noir n’avait eu le temps de poser une question que l’autre était reparti en courant sans plus de détails. Il ne s’inquiéta pas pour autant, il faisait confiance en ses amis, de plus si Jisung était aussi pressé c’était qu’il prévenait probablement du corps enseignant en urgence en ce moment même par mesure de sécurité. En tout cas il était content, son colocataire n’avait pas oublié son tour de lessive cette fois.
Son sourire changea soudainement pour une moue curieuse. Tandis qu’il rangeait les dernières chemises que Jisung lui avait apporté, l’une d’entre elle attira son attention. Curieusement son col n’était pas fait comme celui des autres. Il était même fendu de chaque côté. Il rapprocha le bout de tissus de ses yeux pour mieux voir et décela des initiales brodées sur l’étiquettes. Définitivement cette chemise n’était pas à eux mais à Changbin. Comment était-elle arrivée là, bonne question. Il n’en savait rien. Probablement à cause la bataille d’eau de la dernière fois ou il s’était changé ici. Où alors un esprit s’amusait à changer des vêtements de chambre.
Il la mit de côté et une fois la pile de vêtements soigneusement mise dans l’armoire il s’en saisit. Il sortit dans le couloir et longea le couloir jusqu’à la chambre du fond. Il remit ses cheveux en place et toqua. Une tête blonde lui ouvrit la porte les cheveux encore tout trempés.
« Salut Minnie ! Qu’est-ce qui t’amènes ?
- Salut Hyunjin ! Une des chemises de Changbin s’est glissée parmi les nôtres je venais lui rendre. »
Son ami d’enfance ricana ce qui fit rougir le mage noir.
« Toi qui me disais que rien ne c’était encore passé entre vous deux… Ça me fait des cachotteries à ce que je vois ! »
Le noiraud le fusilla du regard et chuchota.
« Garde tes idées salaces pour toi idiot. Et puis tais-toi il va t’entendre !
- T’inquiètes paupiette, il dort comme un loir là, aucun risque. Et puis même s’il m’entendait qu’est-ce que ça change ? Faudra bien que vous arrêtiez de flirter un jour pour du concret non, vous aviez failli vous embrasser en plus une fois ? Tu comptes l’inviter au bal ? »
Seungmin soupira devant l’enthousiasme de son ami pour sa vie amoureuse.
« Peut-être, je ne sais pas. Hyunjin je ne suis même pas sûr qu’il me drague sérieusement… Va te confesser à Soojin et on en reparle, en attendant prend cette chemise moi je m’en vais. »
Il s’apprêta à repartir mais le blond le prit par le bras et l’entraîna à l’intérieur.
« Tatatata regarde et arrête de douter de ton charme. »
Il l’amena juste devant son colocataire qui dormait profondément, enroulé dans au moins trois couvertures différentes et lui rendit la chemise. Seungmin fixa son ami d’enfance interloqué et chuchota :
« Qu’est-ce que tu branle ! Laisse-le dormir ! Il a passé la nuit à étudier !
- Attends, tu vas voir c’est marrant… »
Hyunjin s’accroupit et se racla la gorge. Il se mit à parler extrêmement fort juste à côté de l’oreille de Changbin.
« Oh là là ! Mais ne serait-ce pas Seungmin que je vois aller au bal là-bas ! Mais au bras de Chaeryeong en plus ! Incroyable ! Je m’étais toujours dit que les deux finiraient ensemble ! »
Tel un cadavre subitement ramené à la vie, Changbin se releva en sursaut. Il en cogna sa tête contre le sommier du lit superposé ce qui lui arracha de nombreux grognement.
« Hyunjin sérieux… Tu m’as fait le coup toute la semaine ! »
De son côté le cœur de Seungmin tambourinait extrêmement fort. Le rouge avait gagné ses joues et il avait l’impression qu’il allait tomber par terre tant ses jambes menaçaient de lâcher. Une joie l’envahit en un rien de temps et si il avait pu embrasser le dormeur il l’aurait fait dans la minute. Le blond quant à lui les laissa seuls à seuls en se marrant de la tête du mage noir enroulé dans ses couettes quand il repéra Seungmin.
Changbin l’insulta de tous les noms d’oiseau qu’il connaissait. Embarrassé il se redressa et sortit de son lit et se débarrassa de ses plaids. Il massa son crâne et tenta de prendre une pose confiante tout en s’appuyant contre l’échelle du lit superposé. Conscient de porter un pyjama baby yoda il espéra cependant que ce dernier n’entachait pas son charisme. Le bleuté tenta de cacher ses rougeurs par un mince sourire auquel il ajouta :
« Salut. »
Les joues en feu il priait de toutes ses forces pour que Seungmin ait déjà oublié les paroles de son imbécile de colocataires même si l’étincelle dans ses iris indiquait clairement que non. Ses yeux le dévoraient déjà il le sentait mais il n’osait pas affronter ce regard brûlant, il n’avait jamais prévu de se confesser au réveil de sa sieste lui.
Cela faisait longtemps qu’il flirtait avec le noiraud, cependant il n’avait jamais réussi à surmonter sa timidité. Une seule fois ses lèvres avaient délibérément effleurées celle de son ami mais il n’avait pu aller plus loin. A chaque foi il avait peur de gâcher ce qu’ils avaient. Il craignait qu’au moment où il franchisse le pas Seungmin se lasse, ne lui dise qu’il ne cherche pas du sérieux, etc. Alors il s’était toujours défilé, mais le regard de braise de son ami sur lui ne pouvait que lui faire regretter de ne pas avoir tenté quelque chose auparavant.
« Salut. J’étais venu te rendre ta chemise. »
Il la lui tendit, amusé par sa tentative de sauver les meubles.
« Oh merci, répondit le bleuté tout gêné. »
Mais à peine sa main se déposa sur le vêtement pour le saisir qu’il se fit tirer en avant à l’aide de ce dernier.
« Enfin c’était le plan de base… »
A présent son visage et celui de Seungmin n’était qu’à quelques centimètres d’écart. Son cœur aurait pu exploser tellement la joie qui prenait d’assaut son ventre était vive. Le sourire du noiraud embrasait ses entrailles, ses tripes. Tous ses os vibraient des frissons qu’avoir le mage noir aussi près lui causait.
« Le plan de base ? »
Le plus grand s’approcha un peu plus et plaça son bras en retrait autour du cou de Changbin. Il avait toujours rêvé de faire ça. Ses joues rouges firent sourire ce dernier en retour.
« Maintenant j’ai plus envie de t’inviter au bal au passage. Tu veux bien y aller avec moi ? »
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« Jeongin ! »
Le soleil avait déjà presque disparu et Jeongin restait introuvable. Les bois, atrocement silencieux, inquiétaient de plus en plus Chan au fur et à mesure qu’ils s’assombrissaient. En tant que mage vert, il savait pertinemment combien la nature pouvait s’avérer puissante et dangereuse, ce qui ne faisait qu’aggraver son angoisse. Cependant, lui et Minho continuaient de s’enfoncer dans la forêt et la brume alors que les craquements de branches inquiétant et les sifflements sourds qui s’agitaient autour d’eux se rapprochaient de plus en plus. D’un bon pas il se glissait entre les arbres
Cela rendait très anxieux le mage vert qui, tous les sens en alerte, ne pouvait se retenir de jeter des regards inquiets aux alentours. Minho quant à lui ne s’en souciait pas tellement, trop occupé à essayer de ne pas rentrer la tête la première dans un arbre vu comment il faisait sombre. Au bout d’un certain temps il finit par sortir son téléphone pour s’en servir de lampe torche. Ils continuèrent de marcher une bonne dizaine de minute jusqu’à que Chan, anxieux lui ordonne :
« Éteins-moi ça, tu vas attirer les bêtes.
- Ça n’attirera que les moustiques ça, arrête de stresser autant
- Je parle en connaisseur Minho, je te jure que les lumières artificielles c’est le remède pour attirer et énerver les créatures. »
C’est le blanc qui suivit ses paroles qui fit prendre conscience au mage blanc du silence qui régnait à présent dans les bois. Les chouettes et hiboux s’étaient tus, seul subsistait le son d’une lourde respiration bestiale. L’angoisse lui noua les tripes. Il se retourna vers un Chan tremblant qui fixait un point au lin derrière eux. Entre des buissons une forme blanche se tenait là. La chose se redressa de toute sa hauteur recouvrant de son ombre les deux mages. Une goule sauvage leur faisait face, sa peau presque transparente laissait entrevoir ses os et ses veines et son visage sans yeux les fit frissonner jusqu’au plus profond de leurs os.
« Et merde, murmura-t-il. »
Tétanisé le mage blanc en lâcha son téléphone qui se brisa sur une racine dans un bruit sourd. Les paroles de Chan se rejouait avec horreur dans sa tête et il se maudit du plus profond de lui-même pour avoir été aussi inconscient. Au mouvement de l’objet qui venait de s’écraser par terre la créature attaqua sans laisser le temps au mage blanc de mettre au point une stratégie de repli. Un de ses longs bras désarticulés griffa celui du mage vert qui paralysé ne réagit pas jusqu’à remarquer le sang couler de son membre.
La créature se jeta alors sur eux de nouveau. Minho réagit du plus vite qu’il put cette fois-là et la fit voltiger d’un coup de vent.
« Chan bouge ! »
Le mage vert ne se fit pas prier pour faire un bond sur le côté. Sa chemise déchirée par la griffure que la goule lui avait infligée se teintait déjà de rouge tandis que cette dernière se relevait. Sa peau blanche qui se reflétait à la lumière de la lune et lui donnait des airs de fantômes vengeurs. Le mage blanc se mit en position d’attaque mais l’animal prit sa revanche sur le coup précédent, le balayant d’un coup de pattes. Il se fit projeter contre un tronc, ce qui lui coupa le souffle.
Minho tenta encore une attaque en envoyant cette de fois des lames de métal sur l’animal qui se révéla complètement insensible à ces derniers. Malgré leur côté translucide, la peau des goules était en réalité très résistante à ce genre de blessure, pour elle cela devait être quelque gratouillis désagréable, rien de plus. Mécontente de ce coup fourré la bête le saisit par le col de son uniforme et le frappa à plusieurs reprises contre un tronc. Il tenta d’amortir les coups grâce à ses pouvoirs mais la douleur resta la même. Bordel, il n’avait jamais été préparé à ça en cours de folklore !
Malgré son bras qui lui faisait atrocement mal, Chan tenta de son côté de faire jaillir des stalagmites du sol. La terre se fendit pour laisser apparaître ces derniers sous un sourire fier du mage vert qui pensait enfin avoir trouvé un moyen d’immobiliser la bête. Deux de ses pics de pierre embrochèrent avec succès une des pattes arrière de l’animal qui grogna lourdement. Cependant la goule s’en débarrassa rapidement comme s’il s’agissait de vulgaire cure-dent et s’avança vers lui, menaçante. De la bave coulait le long de ses grandes dents affutées comme des rasoirs.
L’odeur du sang excitait plus que tout ces bestiaux il était foutu pensa Chan. Définitivement il n’avait plus grand-chose en stock pour se défendre. Une technique de lianes ne servirait à rien, elles glisseraient forcément vu la viscosité de l’engin. Pour ce qui était de toutes les tactiques concernant la roche il pouvait y dire adieu, elles n’avaient jamais été les plus simples pour lui et en plus dans son état il ne pourrait rien faire d’extrêmement efficace. Résigné, il ferma les yeux du plus fort qu’il put en attendant un nouveau coup de griffe de l’animal, ce qui fut le cas. Il hurla en sentant sa jambe se faire taillader et serra les dents sous la douleur, terrorisé. Mais une chaleur étouffante vint étouffer l’atmosphère lui faisant rouvrir les yeux sous la surprise.
Un véritable incendie s’abattit sur le monstre sous ses yeux. L’air devint brûlant autour d’eux alors que la goule se faisait réduire en cendres dans des cris déchirants. Lorsque les flammes s’arrêtèrent, un lourd silence régna, ainsi qu’une écœurante odeur de chaire brûlée mêlée à celle métallique du sang. Une silhouette courut vers le mage vert. Étourdis il mit un temps avant de pouvoir discerner des cheveux rouge sang qui s’agitaient au-dessus de lui.
« Chris non de dieu !
- Innie je- »
Il n’eut le temps de dire un mot de plus que son corps le lâcha et qu’il tomba dans le néant.
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Il était à présent vingt et une heure, et le bal était déjà lancé dans la grande salle. Les basses résonnaient de partout dans les couloirs vides de l’établissement, accompagnées par les voix des élèves surexcités. A l’entrée les dernières années distribuaient des bracelets aux autres et prenaient les inscriptions pour le concours de costumes.
Non loin de toute cette effervescence se trouvait l’infirmerie beaucoup plus silencieuse. L’endroit était complètement vide, à l’exception de Minho qui dormait dans un coin de la pièce et Jeongin qui bandait les plaies de Chan avec un sourire amer sur le visage.
« Cette saleté ne t’as vraiment pas loupé… »
Le mage vert grogna de douleur pour toute réponse. Son bras et sa jambe lui faisaient encore mal, malgré le remède qu’on lui avait donné.
« Au moins ça te donnera des airs de momies, ajouta son petit ami, tu auras juste à compléter avec le papier toilette du dortoir il est de la même couleur que tes bandages. Même si dans ton état tu ne peux pas trop aller à la fête. »
Un rire s’échappa d’entre les côtes douloureuses du brun. Il observa le jeune homme aux cheveux pourpres et sentit son cœur se serrer devant sa mine pleine de remords. Il devait probablement penser que tout était sa faute comme pour l’incendie d’il y a deux ans. Il s’insulta dans sa tête pour avoir oublié tout cela quand il voyait combien cela affectait le plus jeune. Avec le temps Chan avait appris à lire en lui comme dans un livre ouvert, il sentait combien Jeongin devait se sentir mal surtout à cette période. Pendant l’automne, et plus particulièrement aux alentours d’Halloween, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants devenait de plus en plus fine jusqu’à parfois laisser les deux communiquer.
Pour toute personne ayant connu un décès, cette période de l’année était particulièrement douloureuse. Savoir que les défunts sont là, tout près d’eux, invisibles, sans pouvoir les atteindre, ne faisait que qu’approfondir une blessure déjà à vif. L’incendie avait eu lieu en juin, il y a deux ans : alors voilà deux automnes que Jeongin arborait un sourire fané. On le voyait très peu la semaine d’Halloween, parfois jamais. Généralement il se cachait dans les greniers de la bibliothèque ou alors dans les réserves des cuisines où le grand frère de Felix le laissait se cacher. Il n’allait jamais dehors, les arbres lui rappelait trop son frère.
Cette année, cela avait été visiblement différent vu qu’il s’était aventuré dans la forêt. C’était probablement la raison à la culpabilité qui le rongeait. Il devait se dire que s’il n’avait pas eu la bonne idée d’aller se promener dans les bois il n’aurait pas mis les autres en danger. Et rien qu’à l’idée qu’il pense cela, le cœur de Chan se fendait.
« Jeongin…
- Hmmm, répondit le mage rouge occupé à découpé une nouvelle bande pour le bras de l’autre.
- Arrête de te sentir mal tu pue la culpabilité à trois kilomètres. »
Le garçon à la tête de renard se coupa dans son action et fixa son petit ami de son regard ambré.
« Tu n’as pas à t’en vouloir pour ce qui s’est passé ok ? Pour tout ce qui s’est passé tu m’entends ? Maintenant où il y a deux ans. Si cette goule nous a attaqué ce n’est pas parce qu’on est parti te chercher dans les bois, si ton frère… Si Heechan a perdu dans la vie dans l’incendie ce n’est pas parce que tu n’as pas pu le sauver. Il faut que tu recommence à vivre maintenant, je sais que c’est toujours dur mais regarde ! Tu as remis les pieds dans les bois c’est génial ! Je t’accompagnerai la prochaine fois d’acc ?»
Jeongin avaient les yeux brillants. Le souvenir de son frère lui comprimait la poitrine. Bien qu’ils n’aient jamais été du même sang il avait toujours été celui qui dès son plus jeune âge l’avait aimé et protégé comme tel. Mage vert ou mage rouge, cela n’avait jamais été un obstacle.
Lorsque l’incendie le lui avait arraché, il s’était noyé dans un profond sentiment d’injustice. N’étant pas un mage rouge le feu n’avait fait qu’une bouchée de son frère alors que lui il avait survécu. Il n’avait pas pu le sauver et depuis chaque automne c’était la même chose.
Même si grâce à son entourage il avait pu entamer une résilience cela restait une plaie à peine refermée. Cette année il ét    ait retourné pour la première fois dans les bois de l’académie depuis sa mort. Et même si c’était un grand cap de franchi, il s’était tout de même senti brisé devant l’arbre où ils avaient écrit leurs noms. Alors entendre des mots comme ceux-ci sortirent de la bouche d’une des personnes les plus chères à ses yeux le fit fondre en larme.
« Chan mon dieu regarde dans quel état t’arrive à me mettre. »
Il sanglota contre l’épaule de son copain tout en humant son odeur de sapin. Ses mains serraient ardemment les bandages qu’il tenait. Le mage vert sourit.
« C’est normal ne t’inquiètes pas, ça s’appelle extérioriser. Je sais que c’est abstrait pour toi mais- »
Il reçut un coup sur le crâne, coupant court son discours, tandis que les pleurs de l’autre s’intensifièrent. Le mage rouge sanglota une bonne minute sur son épaule avant de se redresser fixant le bandage dans sa main.
« Aiiish, je n’ai même pas fini de te soigner avec tout ça moi, tu m’énerves à toujours me comprendre tout de suite. »
Chan lui vola un baiser pour toute réponse avant de sourire devant les rougeurs de Jeongin qui les masque d’une main devant ses joues.
« Tu n’as rien vu, tend-moi ton bras. »
Le mage vert secoua la tête et tendit le visage en avant les yeux clos.
« Et moi ? »
Le garçon aux yeux ambrés soupira mais fit tout de même ce que quémandait l’autre, l’embrassant tendrement. Des papillons se mirent à voleter dans son ventre en sentant la main de Chan prendre la sienne. Il pouvait le sentir sourire dans le baiser alors automatiquement il fit de même. Cela dura un temps comme ça avec eux s’embrassant sous les néons blafards de l’infirmerie. Et rien n’aurait pu les faire ciller, sauf un certain groupe d’individu bruyant, mais bon, ils avaient l’habitude.
Comme il ne pouvaient pas se rendre à la soirée en raison de leurs deux blessés de guerre le groupe d’amis avaient décidé d’organiser une contre-soirée dans l’infirmerie. La sœur de Hyunjin, Yeji, s’était aussi rajoutée au lot en compagnie de ses amies, de quoi donner encore plus d’ambiance à leur mini apéro.
Des chariots avaient été soigneusement déplacés pour se métamorphoser en buffet couverts de bouteille de sodas et de chips en tout genre. Felix avait préparé sa fameuse tarte au potiron et son carrot cake, de quoi bien mettre l’ambiance automne en place. Hyunjin s’était chargé de la sono. La playlist concoctée par ses soins contentait tout le monde pour son plus grand plaisir.
Leur petite contre-soirée fut l’occasion de célébrer le nouveau couple formé par Seungmin et Changbin qui s’y embrassèrent pour la première fois. Jisung la passa au chevet de Minho et réussi même à le faire danser un peu. Quant à Chan, ce dernier resta dans son lit avec Jeongin à ses côtés. Le sourire du mage rouge lui réchauffa les os. Sans savoir il n’était pas le seul.
Dans un coin de la pièce, l’air était plus brumeux, et pour cause une certaine personne était remontée pour l’occasion, se faisant une joie de voir son petit-frère aussi heureux.

Bravo à vous si vous êtes arrivé jusqu'au bout :' ce truc est tellement long mon dieu j'en ai bavé, en tout cas j'espère qu'il a plus à ceux qui l'auront lu jusque là.