3. Nostalgic night - Whenltalk
Nostalgic night par Whenltalk
× NCT
× Yuta X Winwin
× tranche de vie, lycée au, romance
Nostalgic night
La fin du lycée approchait à grands pas, obligeant chacun à ressentir une pointe d’angoisse quant aux prochains mois qui se profilaient à l’horizon. La plupart d’entre eux partait dans des directions différentes, certains comptaient même faire leurs études dans un tout autre pays. Il ne leur restait donc plus que quelques jours pour se côtoyer, profiter les uns des autres et ainsi graver dans leurs mémoires les derniers souvenirs de leur vie de lycéens.
Sicheng avait autant hâte que cette période se finisse que peur. Chaque fois qu’il pensait à sa future vie, il ne pouvait s'empêcher d'être content, il avait été accepté là où il voulait, ce qui lui permettrait donc d'entamer les études dont il rêvait. Seulement, il savait que pour se faire il lui faudrait abandonner ses amis, ceux qui l’avaient accompagné depuis de nombreuses années. À leurs cotés, il avait pu grandir, découvrir ce qu’il aimait et donc devenir une meilleure personne. Alors comment allait-il faire sans eux ?
Certes, les réseaux sociaux existaient toujours mais le blond n’en était pas un grand adepte. Il préférait l’authenticité, l’instantané. S’il pouvait directement voir des personnes au lieu de les appeler, il le faisait. Cette distance qui allait les séparer l’angoissait au plus haut point. Néanmoins, il savait qu’il n’avait pas le choix, c’était un mal pour un bien. L’université ne représentait que quelques années d’une vie donc il pourrait toujours les retrouver plus tard, ce n'était pas grave. Du moins, il essayait de s’en persuader autant que possible. Ce matin n'échappa pas à la règle.
À peine Sicheng posa un pied dans l’enceinte de l’établissement qu’il fut accueilli par un rougeaud, un grand sourire aux lèvres. C’était loin d'être la première fois qu’ils se croisaient, à vrai dire, depuis trois ans, c'était leur rituel matinal. Bien que le blond feignait à chaque fois ne pas apprécier sa présence, il n’en était rien. Il aimait savoir que le plus vieux cherchait par tous les moyens à le conquérir, à attirer son attention. Yuta faisait tout son possible pour obtenir ne serait-ce qu’un regard du cadet, même si pour se faire il lui fallait se ridiculiser, il ne reculait devant rien. Nombreuses étaient les fois où ses tentatives n’avaient pas obtenu le résultat escompté, cependant il continuait de persévérer. Il finirait bien par l’avoir à l’usure, il le savait.
- Salut, Yuta. Qu’est-ce que tu veux ? Demanda Sicheng en passant devant le plus vieux, ce dernier le suivant.
- J’ai pas le droit de venir te dire bonjour ? Répondit-il, son éternel sourire arrogant sur le bout des lèvres.
- Tu ne viens jamais simplement pour me dire bonjour, Répliqua-t-il sans le regarder le moins du monde.
Un soupir quitta les lèvres du plus petit, le blond avait raison et il le savait parfaitement. Ce n’était pas de sa faute s’il voulait simplement rester à ses côtés, même si ce n’était que pour quelques instants.
- Tiens, tu n’as plus rien à dire ? T’es plus bavard d’habitude, Continua Sicheng, tournant une fois de plus le couteau dans la plaie.
Un nouveau soupir s’échappa dans l’air, amenant avec lui quelques secondes de silence pendant lesquelles ils se contentèrent de marcher l’un à côté de l’autre. Lorsqu’ils arrivèrent près de la classe où le chinois avait cours, ils s'arrêtèrent et se firent enfin face. C’était le moment ou jamais de poser la question qui lui brûlait tant les lèvres. Alors, le rougeaud s’humecta les lèvres et se lança.
- Je me demandais simplement si tu voulais venir au bal de promo avec moi, samedi ?
Lorsqu’il eut posé sa question, un nouveau silence s'abattit sur eux, le temps que Sicheng réalise ce que son vis-à-vis venait de lui demander. Son palpitant s'était arrêté de battre, suspendant l’instant présent. Est-ce qu’il avait bien entendu ou avait-il halluciné ? Les yeux écarquillés, il ouvrit la bouche pour la refermer la seconde d’après, recommençant encore et encore, incapable de prononcer le moindre mot.
- Est-ce que j’ai dit quelque chose qui n’allait pas ? Le questionna Yuta en apercevant qu’il n’avait toujours pas répondu.
- Je comprends pas pourquoi tu me demandes ça…
C’était vrai, quand bien même Yuta cherchait à toujours rester dans les parages, il pouvait très bien ne pas être intéressé par lui. Il n’avait pas la moindre envie de se faire de fausses idées et d’espérer bêtement. Il préférait être sûr avant de faire quoi que ce soit. Le ridicule ne tue peut-être pas mais la honte de s'être fait mener en bateau, elle, si.
- Parce que j’ai envie de passer ce bal avec toi ? Pour quoi d'autre ? Ses sourcils se froncèrent d’incompréhension.
- Peut-être que t’as envie de te foutre de moi, j’en sais rien… Murmura le blond, serrant l’une des lanières de son sac entre ses doigts.
- Pourquoi j’aurais envie de faire ça ?
La confusion se lisait de plus en plus sur son visage. Visiblement il ne semblait pas saisir où Sicheng voulait en venir.
- J’en sais rien. Répliqua Sicheng, son regard fuyant celui de son interlocuteur.
- Si, tu le sais. T’es occupé à me mentir, Sicheng, et j’aime pas ça. Donc dis-moi ce qui te tracasse.
Le blondinet avala sa salive tant bien que mal, plantant de nouveau son regard dans les prunelles du japonais.
- Parce que tu aurais pu vouloir jouer avec moi. Finit-il par souffler, à tel point que le rouge dû tendre l’oreille pour percevoir ce qu’il disait.
- Jamais je ferais un truc pareil. Tenta-t-il de le rassurer, un grand sourire étirant son visage. Je suis sérieux quand je te dis que je veux y aller avec toi.
Le plus jeune sortit brutalement de sa torpeur. Yuta disait donc vrai depuis le début, il voulait réellement se rendre au bal avec lui. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser pleinement ce que cela voulait dire avant d’écarquiller les yeux.
- Tu veux y aller avec moi ? Mais… Pourquoi moi ?
Au moment où Yuta s'apprêtait à répondre, la cloche annonçant le début des cours résonna dans les couloirs, forçant les deux lycéens à se séparer. Cela repoussait donc le moment où il devait lui dire s’il voulait venir ou non avec lui. Un soupir de soulagement, d’avoir encore un peu de temps devant lui, lui échappa. Ils échangèrent un dernier regard et se séparèrent. Sicheng rentra dans sa classe, s’installa et sortit ses affaires.
Il savait d’avance qu’il allait accepter la proposition de Yuta. Comment aurait-il pu refuser ? Il attendait ça depuis des mois, il ne comptait donc pas rater cette opportunité de passer un peu de temps avec lui. Même s’il prétendait qu’il détestait le rougeaud, c’était faux. En réalité, cela faisait deux ans qu'il était tombé amoureux de lui, il n'arrivait simplement pas à se résoudre à le lui avouer. Comment aurait-il réagi si ce n’était pas réciproque ? Yuta pouvait très bien le draguer sans avoir forcément envie d’aller plus loin. Le cadet comptait donc sur cette fameuse soirée pour faire avancer les choses entre eux, que cette fin d’année puisse lui apporter quelque chose d’un tant soit peu positif.
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Près de trois jours étaient passés depuis la demande de Yuta. Si la première fois qu’il lui avait posé la question Sicheng n’avait pas eu le temps de répondre, ça n’avait pas été le cas à la pause de midi, ce même jour. Coincé, avec aucune possibilité de fuir, il avait accepté, rendant le rougeaud fou de joie. Dans sa lancée, il l’avait même pris dans ses bras, le remerciant de tout son cœur. Un peu gêné, le plus jeune s’était contenté de rire, camouflant tant bien que mal le rythme effréné de son palpitant.
Depuis, les deux jeunes hommes n’avaient pas eu l’occasion de se voir à nouveau, ils s’étaient simplement échangés quelques textos avec notamment l’heure à laquelle Yuta venait chercher le blond. Il ne devait rester qu’une poignée de minutes avant qu’il n’arrive, probablement vêtu d’un magnifique costume, l’angoisse était à son comble. Sicheng avait peur de ne pas être assez bien, d’en faire trop, de dire n’importe quoi. La panique ne cessait de monter, circulant à grande vitesse à l’intérieur de ses veines.
C'était la toute première fois qu’il prenait part à un événement de ce genre, il fallait donc avouer que la pression sur ses épaules était lourde. Bien que ses parents essayaient de le rassurer, rien n’y faisait. Assis sur son lit, le regard fixé sur l’horloge murale fixée au mur, il attendait, espérant que son cavalier n’allait pas tarder. Cela avait beau être l’une des soirées les plus importantes de sa vie, il avait atrocement hâte d’en finir et d’ainsi pouvoir retourner à son quotidien.
Ses cheveux étant coiffés, il ne pouvait pas y passer la main par nervosité. Le jeunot essayait de prendre de grandes respirations, d’inspirer et d’expirer, seulement, lorsque le bruit de la sonnette de la porte d’entrée résonna, son cœur manqua un battement, sa respiration s’emballant dans la foulée. Il était là, à quelques mètres de lui. Doucement, il se redressa et se dirigea du mieux qu’il put au rez-de-chaussée, se cramponnant à la barre de l’escalier. Ce ne fut que lorsqu’il atteignit la dernière marche qu’il le vit, là devant lui, un énorme sourire sur les lèvres et un magnifique bouquet de fleurs entre les mains. Ça sortait un peu de l’ordinaire, d’habitude on offrait un bracelet de fleurs afin que la personne puisse le porter toute la soirée mais ça plaisait à Sicheng qu’il soit sorti des sentiers battus. Ça prouvait qu’il s'investissait.
Désormais l’un en face de l’autre, ils s’échangèrent un sourire. Bien qu’une bulle de silence s’était installée tout autour d’eux, cela ne les dérangeait pas particulièrement. Elle leur permit de prendre le temps de s’observer et de mémoriser chaque détail. Yuta était habillé d’un élégant costume à la chemise en satin rouge, cette dernière s’accordant à merveille à ses cheveux. Les deux derniers boutons étaient défaits, laissant une super vue sur le haut de son torse. Tout chez lui respirait la beauté, allant de son sourire à ses yeux pétillants de malice. Sicheng était subjugué.
Ce ne fut que lorsque le plus âgé lui tendit l’une de ses mains, l’invitant à le suivre qu’il remit les pieds sur terre. Un léger sourire se déposa sur son visage et ils rejoignirent un arrêt de bus. Aucun d’eux ne possédant de voiture, ils n'eurent d’autres choix que de prendre les transports en commun. Ils discutèrent de plein de choses pendant le trajet qui les séparait de la salle de fête, là où leur bal de promo avait lieu. Sicheng n’avait jamais été aussi heureux, eux qui ne savaient pas trop quels sujets abordés, désormais n’avaient aucun mal à combler le silence qui pouvait vite s’installer.
Une vingtaine de minutes plus tard, ils franchirent la porte d’entrée, débouchant sur une pièce remplie de monde. Tous semblaient s’amuser, tantôt dansant sur la musique diffusée par les enceintes, tantôt installés dans un coin et discutant par petits groupes. Rapidement, le duo prit part aux festivités, rejoignant la piste de danse. Ainsi, ils commencèrent à profiter pleinement de la soirée, effaçant petit à petit le monde autour d’eux. C’était comme s’il ne restait plus qu’eux. Plus le temps s’écoulait et plus ils se détendaient, se permettant de se rapprocher petit à petit. Les sourires se faisaient plus sincères, les mains un peu plus aventureuses. Plus rien ne semblait les déranger, plus aucune barrière ne les séparait. Ils étaient dans leur élément, l’un en face de l’autre. Pour rien au monde ils n’auraient échangé de place. Si ça ne tenait qu’à eux, jamais ils ne s'éloigneraient.
Pourtant, ils savaient qu’ils n’auraient pas le choix, la soirée finirait par toucher à sa fin, emportant avec elle les vestiges de ces quelques heures. Alors, Sicheng ne réfléchit pas, il se lança, mettant de côté toutes les angoisses qu’il éprouvait, tous les doutes qui l’habitaient. Il ne laissa que le bonheur le submerger. Lentement, il se pencha, réduisant l’espace qui le séparait du rougeaud, jusqu’à ce qu’enfin il puisse capturer ses lèvres. Cela ne dura qu'une fraction de secondes, un battement de cil, et pourtant, ça avait été réel. Il l’avait bel et bien embrassé. Même si le cadet savait que la honte allait l’habiter demain, il s’en ficha. Il ne regrettait pour rien au monde. Pour une fois dans sa vie, il avait enfin fait quelque chose qu’il désirait plus que tout et ça, de son propre chef.
Peut-être que le lien qui l’unissait au plus âgé était trop fin et fragile pour subsister, après tout, très peu de chose les reliaient. Néanmoins, ce n’était pas important, plus maintenant. S’ils ne devaient se fréquenter que le temps d’une soirée, ils le feraient. Sicheng était tout simplement heureux d’avoir enfin pu mettre de côté pendant quelques heures tout ce qui le tracassait. Alors, à partir de cet instant-là, il se fit la promesse de vivre pour lui et de chercher ce qui le rendra joyeux, tout simplement.
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