Déclarer sa flamme

Hello!

apprenti0auteur

Le défi suivant est : illustrer littéralement une expression de la langue française.

Celle que j'ai choisi est assez facile à deviner x)

Enjoy !

***

Cela lui tomba dessus sans prévenir. Pourtant, il avait conscience que c'était le principe même de cet état, recherché et espéré par tous.

Par une soirée venteuse, banale, George s'ennuyait ferme. Il avait bien tenté de résoudre quelques équations différentielles pour s'occuper, mais tout exercice le lassait. Il était donc honteusement condamné à regarder le feu artificiel crépiter sans aucun espoir de distraction.

Oui, nous disons que l'amour se ressent quand nous sommes en présence de l'être aimé. Mais George vivait dans la confusion. Son âme était un imbroglio tellement emmêlé qu'il ne pouvait pas s'y retrouver. Ainsi, ses sentiments étaient aussi confus que sa tête au réveil, totalement enchevêtrés dans un abîme obscur.
C'est pourquoi George comprit qu'il était amoureux d'Ellénie précisément lorsque cette dernière ne fut plus avec lui. Son absence lui paraissait flagrante et injustifiée. Ellénie devrait être avec lui ! Mais de toute façon, cet ennui mortel lui avait prouvé qu'elle occupait entièrement son inconscient, qu'il le veuille ou non. Chaque pensée vide de mathématiques se remplissait de l'infini d'Ellénie. Un infini qui serrait son cœur dans ses entrailles, le rendait honteux, heureux et désespéré à la fois, et surtout, signifiait son entrée dans l'âge adulte.

En effet, George fut également mis sur la piste par la Flamme. Il la perçut, il la sut avant de la voir, il sentit cette immense force invisible s'imposer en lui. Autant métaphoriquement que littéralement, d'ailleurs, puisqu'une flamme rouge clair, de la taille d'un doigt, était désormais gravée au creux de sa paume. Définitivement perplexe, George contempla ses mains, et il comprit pour la première fois une indication qui se rattachait à ses sentiments.

Il était AMOUREUX. Et pas n'importe comment. Il était tombé sous le joug de la passion, celle qui vient de '' pâtir '' et '' souffrir '' et qui emplit l'âme comme un ballon que l'on gonfle jusqu'à l'implosion finale.
Et surtout, le mieux, le suprême bien, c'était qu'il était amoureux d'Ellénie. Oui, Ellénie, que ce nom sonne bien en bouche, si doux, si parfait, une véritable perle d'or aux voluptés mystérieuses et enchanteresses. Son premier amour réciproque. Oui, car c'était bien ce que signifiait la Flamme : la beauté simple d'une connexion interâmes. L'assurance la plus précieuse et la plus sûre que nous n'aimions pas pour rien mais que nous étions adorés en retour.

Il n'y avait pas une seconde à perdre. Pourtant, George ne put pas immédiatement se lever pour accomplir son devoir. Il était anéanti. L'ébahissement, la joie, l'incompression déchargeaient autant de l'électricité d'Eros qu'ils produisaient de nœuds à son cerveau.

Mais il n'était plus seul. Ainsi, la silhouette éclatante d'Ellénie se profila au coin de la porte.

— Je... Ellénie... La Flamme... Est-ce... tenta laborieusement George.

— Oui... Oui, c'est bien de nous qu'il s'agit. Je l'ai vu aussi. Mais tu connais notre devoir. Viens avec moi, lui répondit son alter ego.

D'un geste de la main, Ellénie invita George à sortir avec elle, et ils affrontèrent coude à coude le froid de l'hiver.

— Eh, George ?.. Tout va bien ? Je veux dire, je suis stressée aussi, tu sais... J'ignore comment on déclare sa flamme. Non, euh, j'ignore ce qui se passe après, pardon...

— Ah, mais il n'y a pas de soucis... Ellénie... Je l'ignore également, à vrai dire. C'est exactement le genre de choses que personne ne nous dit, déplora George en se maudissant intérieurement de son allure gauche.

Quoiqu'Ellénie ne semblait pas très à l'aise non plus. Si seulement le mathématicien avait su qu'elle s'adressait les mêmes reproches...

— Oui, c'est bien vrai... On en fait toute une cérémonie, dès que vous avec votre Flamme, vous allez de suite la déclarer, mais pourtant, on refuse de nous révéler quelle est la suite des événements. Même pour le suspens, ce n'est franchement pas drôle... Je suis anxieuse...

Ellénie se tordit les mains en contemplant le calme absolu des rues désertes. Pas un chat, pas un oiseau, nulle trace d'un homme dans ces limbes de ténèbres et de glace. Ils étaient seuls au monde. Sans se connaître, et se reconnaissant pourtant ; sans aucun doute, remplis de ce calme suprême que donne l'assurance d'avoir trouvé sa moitié.

— Là ! Le bureau des Cœurs ! s'exclama George, lapidant sans merci la chape de silence qui inhibait tous leurs sens.

Quelques pas plus tard et les voici qui découvrent le lieu le plus réputé, le plus étonnant et le plus controversé de ce monde.

Quelques pas encore avant la plus grosse déception de leurs vies...

— Euh, le bureau des Cœurs, c'est juste un bureau normal, au final ? murmura Ellénie dans le creux de l'oreille de son partenaire. Je m'attendais à mieux...

— Moi aussi... Mais laissons-nous guider par les employés, et pas par nos premières impressions.

Un regard de sa bien-aimée suffit à George pour admirer leur compréhension mutuelle. Les mêmes valeurs, des idées similaires et une complicité sans failles. C'était trop tôt pour se prononcer mais la flamme se trompait rarement...

— Madame, Monsieur, bienvenue au bureau des Cœurs ! Nous sommes vos alliés pour l'union de vos êtres, récita une petite employée blonde platine. Que puis-je faire pour vous ?

— Nous avons eu la marque de la flamme ce soir, répondit le couple en même temps.

Sans s'étonner de cette connexion au-delà du langage, ce qui devait donc être monnaie courante ici, l'employée leur indiqua poliment la démarche à suivre.

C'est ainsi qu'Ellénie et George se retrouvèrent serrés l'un contre l'autre, dans un bureau aussi étriqué que son propriétaire, à se plaindre sans bruits de la banalité de l'endroit où ils avaient atterri. Uniquement des formalités administratives ! Le Monsieur de l'intendance leur expliqua longuement la procédure qui rendait légitime leur union, après avoir soigneusement vérifié la véracité de leurs tatouages respectifs. Il fallait en effet qu'ils soient identiques, gravés dans leurs chairs et surtout visibles dans leur relation. Els formalités furent longues et douloureuses, mais bientôt ils furent proches de la sortie, du début de leur nouvelle vie, non plus seuls et isolés, mais à deux, à jamais.

Ils signèrent alors l'acte symbolique qui les unissait et les reconnaissait non seulement devant la loi, mais surtout devant leurs corps et esprits.

Ensemble, ils déclarèrent leur flamme.

***

J'espère que ça vous a plu !

J'ai pas trop le temps de relire donc j'espère qu'il n'y a pas de fautes.

Bon courage à vous tous et toutes ! Bientôt les vacances pour certains, vous pouvez le faire ;)

Allez, la bise !

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