SALUT.
Ce truc date d'il y a au moins trois ans. Je voulais pas le poster ici en tant qu'OS, alors autant le mettre dans ce recueil, même s'il dépasse les 4000 mots.

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En cet instant, il se dit qu'il n'avait jamais été autant attaché à quelqu'un.

Au fond, il avait terriblement peur de ça. Ce n'était pas un sentiment confortable, comme on aurait put l'imaginer. Ça possédait un côté angoissant, un côté tristement cruel. Quand il le regardait, il pensait à SunHi. SunHi qu'il avait sans doute aimé un jour, même si ce jour là lui semblait plus lointain qu'aucun autre. SunHi qui croyait en tous ses mensonges. Sunhi à qui il ne voulait faire aucun mal, même si au fond, c'était sans doute déjà fait. Ses absences, ses instants où il ignorait ses appels, ses moments où il lui disait être trop fatigué juste pour ne pas avoir à lui faire l'amour. Tous ces petits détails là avaient déjà laissés leurs traces, il le sentait à chaque fois qu'il avait le courage de la regarder dans les yeux.

Mais qu'y pouvait-il ? Cela faisait un certain temps déjà qu'il avait compris son impuissance. Ce n'était pas quelque chose qu'il parvenait à contrôler. Non, ça c'était fait comme ça, petit à petit, regard après regard. Chaque petits gestes, chaque rencontres furtives, chaque moments passés ensemble, avait inscrit en lui cet irrémédiable besoin de l'avoir auprès de lui. Tout le temps ; tous les jours.

Quelque chose chez lui l'intriguait. Il avait soif de son histoire, comme quand on dévore un bouquin page par page, impatient d'en découvrir la suite. Un léger détail différait pourtant : il ne savait quand il pourrait en savoir la fin. Avec JungKook, les choses étaient encore plus complexes qu'un simple roman. Il n'avait pas vraiment accès à la véritable profondeur de son histoire.

Il se souvenait de sa première rencontre avec lui. Ce n'était pas banal. JungKook ne faisait de toute façon pas partit de ces gens quelconques qu'il avait l'habitude de croiser, il semblait plus spécial, il avait quelque chose en plus qui ne pouvait qu'attirer les regards, qu'ils soient bienveillants ou non. Son corps recroquevillés sur lui-même avait attiré son attention tandis qu'il sortait de l'épicerie dans laquelle il travaillait. Il l'avait observé un instant et, sur le moment, il s'était demandé ce qu'un jeune de son âge pouvait bien faire là, la tête entre les bras, comme si tout le malheur du monde pesait sur ses frêles épaules. C'était l'impression qu'il donnait et plus les secondes s'écoulaient, plus cette impression lui semblait réelle. Elle venait jusqu'à lui, l’enserrant dans un étau étouffant qui depuis ne l'avait plus quitté. JungKook avait la capacité de l'emmener dans son monde et ce jour-là, alors même qu'il ne le connaissait pas, il en avait fait la désagréable expérience. C'était terriblement troublant.

Et déstabilisant.

Ce soir-là, il rentra simplement chez lui, le pas incertain, laissant le jeune homme derrière lui. Puis des soirs similaires s’enchaînèrent. Quand il sortait du travail, il était là, à la même place. Parfois, il avait la chance de voir son visage, mais ses cheveux noirs qu'il portait mi-longs l'empêchait de voir son regard. Souvent, une cigarette se consumait lentement entre ses lèvres pincées et NamJoon trouvait cette image fascinante.

À côté de ça, sa routine n'avait pas changé. Le week-end, il rejoignait SunHi chez elle, passant des moments en amoureux devenu ennuyant au fil des années. Mais c'était ainsi. La vie était faite ainsi et peut-être qu'il aurait put s'en contenter. Si seulement JungKook n'était pas entré dans sa vie. Si seulement la tonne de questions qu'il se posait aujourd'hui n'avaient jamais existé. Tout aurait été plus simple, évidemment. Mais regrettait-il réellement d'avoir rencontré JungKook ?

Rencontré ? Non, ce n'était pas une simple rencontre. Il n'y avait même pas eu de rencontre à proprement parlé. C'était juste lui qui était là, toujours au même endroit et ce à chaque fois qu'il sortait du travail. Il semblait si jeune et pourtant, il se dégageait de lui une maturité qui frôlait l'absurde. Il s'interrogeait sur sa présence quasi-permanente à cet endroit là, mais aussi sur l'état de ses vêtements, sales et troués ; sa peau, crasseuse et marquée par des cicatrices anciennes.

La première fois qu'il lui adressa la parole, il le fit en lui tendant un gobelet de chocolat chaud qu'il avait préparé spécialement pour lui avant de quitter son travail. Il se l'avouait non sans mal, mais c'était surtout par curiosité malsaine qu'il osa ce geste.

_Tu dois avoir froid.

Il nota la maigreur de ses poignets tandis que ses doigts venaient s'enrouler autour du gobelet fumant. Il remarqua les marques qui resteraient à jamais gravées sur son beau visage. Il détailla les moindres gerçures de ses lèvres craquelées. Puis, enfin, il croisa son regard qui se devinait entre les mèches grasses et emmêlées de ses cheveux. Un regard profond, empreint d'une noirceur indéchiffrable. Il resta à le regarder dans les yeux un long moment, jusqu'à ce que sa voix ne brise le silence qui s'était instauré.

_Vous avez pitié ?

Il haussa les sourcils en se redressant, enfonçant ses mains devenues glaciales dans les poches de son long manteau. Certains auraient juste dit « merci », mais JungKook ne faisait définitivement pas partit de ces gens-là. La question le décontenança légèrement. Il ne savait que répondre. Avait-il pitié ? Un peu. Peut-être.

_T'avais juste l'air d'avoir froid, c'est tout.

_J'ai l'habitude d'avoir froid, vous savez.

Leur première conversation s'arrêta là. Aucun d'eux n'avaient autre chose à ajouter. Tout avait été dit.

Il ne se souvint pas vraiment comment ils en étaient arrivés à se côtoyer réellement. Ça lui semblait lointain, à présent. Même si ça ne faisait que quelques semaines, à tout casser. Les choses s'étaient passées rapidement, sans vraiment qu'il ne se rende compte que ça allait un peu trop loin pour que ce soit jugé « normal ». Chocolat après chocolat, petite conversation après petite conversation, il s'était retrouvé à accueillir le jeune homme chez lui. Si au début ce n'était que de la simple curiosité, aujourd'hui, il se rendait compte que c'était une réelle envie de l'aider. Lui offrir l'occasion de profiter d'une bonne douche. Lui donner des vêtements propres. Lui faire redécouvrir le bonheur de dormir bien au chaud, sur un matelas confortable. Il aimait se sentir important pour lui, même s'il savait que c'était stupide. Il aimait rentrer du travail et le retrouver sur son canapé en train de regarder la télé ou les écouteurs de son MP3 vissés aux oreilles, seule chose qui ne le quittait jamais.

Avec le temps, il se rendait compte qu'il préférait passer du temps avec JungKook plutôt qu'avec SunHi. Il ignorait ses coups de téléphone et les week-ends qu'il passait avec elle se faisaient de plus en plus rares. En réalité, il faisait tout pour les éviter. Il se rendait compte combien il pouvait détester cette routine qui s'était installée dans leur couple. Il redoutait ce quotidien bien ficelé qui rythmait sa vie avant de rencontrer JungKook.

Avec lui, c'était différent et bien que ça lui semblait ridicule de se sentir aussi proche d'un gamin de dix-neuf ans, il ne serait revenu à son ancienne vie pour rien au monde. Son passé lui semblait si fade à présent que JungKook était entré dans sa vie. Il se demandait quel pouvait-être ce genre de sentiment. C'était différent de tout ce qu'il avait bien put ressentir. Jamais quelqu'un ne lui avait semblé aussi attrayant. JungKook était fascinant. Ses non-dits, ses regards lourds de sens, son attirance pour l'extérieur, cherchant une liberté qui n'existait sans doute pas. Tout était beau dans sa façon de voir les choses, tout était beau dans sa façon d'exister. NamJoon était émerveillé par cet être pleins de contradictions.

Toutes ces fois où il retrouvait son appartement vide, toutes ces fois où JungKook débarquait à l'improviste, toutes ses fois où il lui parlait de choses qu'il ne comprendrait jamais. Sa voix, son regard, sa présence. C'était comme une espèce de drogue. Une drogue qu'il aimait consommer, même s'il savait pertinemment que c'était mauvais pour lui.

Il détestait devoir mentir à SunHi, qui n'était évidemment pas au courant pour JungKook. Au fond, ce n'était pas comme s'il la trompait, mais il se rendait compte que plus le temps passait, plus il avait du mal à lui parler du jeune homme. S'il l'avait fait dès le début, peut-être que les choses auraient été différentes, mais maintenant, il avait l'impression que c'était trop tard. Et puis, il aimait garder ça secret.

_Qu'est-ce que tu écoutes ?

Il déroba un écouteur à JungKook qui le regarda faire sans rien dire et il se concentra sur la chanson que son MP3 diffusait. Il reconnu l'un des titres des Imagine Dragons et il reste là, près de lui, à écouter le morceau en silence. Les minutes passèrent, les titres s’enchaînèrent et il se dit qu'il était bien, là.

Bien mieux que nulle part ailleurs.

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Les jours, puis les semaines passèrent. Sa relation avec SunHi n'avait jamais été aussi difficile. Au fond, il sentait que tout partait en fumée. Il ne voyait presque plus ses amis avec qui il était pourtant proche, ses parents le traitaient comme un enfant et le forçaient à manger dès qu'il prenait le temps d'aller les voir, le trouvant amaigris. Ils lui posaient des tonnes de questions auxquelles il ne répondait jamais. Il n'avait de toute façon aucune réponse à leur donner.

Il savait que tout cela avait un rapport avec JungKook. Un rapport avec cette relation étrange qu'ils entretenaient. Il se sentait seul et démuni face à tout ça. Face à ses sentiments qu'il n'arrivait pas très bien à identifier. Il ne se comprenait plus, ne se reconnaissait plus. Il ne pouvait parler de tout ça à personne. Après tout, qu'est-ce qu'un homme de vingt-quatre ans pouvait bien trouver chez un autre de dix-neuf ans ? Quel était ce lien qui les unissait ? Y en avait-il un ? Peut-être l'inventait-il. Peut-être que JungKook n'était pas autant attaché que lui l'était. Il aurait aimé lui poser la question, mais il ne s'en sentait pas capable.

Tout cela lui semblait tellement absurde. Il n'acceptait pas cette affection qu'il avait pour JungKook. Il ne l'acceptait pas parce qu'elle était ridicule. Un homme. JungKook était un homme. Il se le répétait sans cesse, comme une litanie. C'était un homme et c'était tout simplement impossible que son cœur puisse battre aussi fort pour lui. C'était inconcevable, absurde, incongru...

Pourtant, il savait. Il savait qu'il n'avait jamais ressentit pareille chose pour quelqu'un d'autre, pas même pour SunHi. Évidemment, il y avait eu des sentiments entre eux...Au début. C'était tellement loin. Il se rendait à présent compte qu'il ne ressentait plus rien pour elle. Et c'était douloureux. Il réalisait que SunHi n'était pas celle qui pourrait le rendre heureux et c'était désagréable. Jusqu'ici, il y avait cru. Malgré la routine, malgré l'ennui, il s'était dit que leur couple était plus fort que ça. Mais finalement, il se mentait à lui-même et JungKook avait été le déclencheur de cette prise de conscience.

Il n'avait jamais réellement ressentit la solitude comme un poids, mais en cet instant, il aurait aimé avoir quelqu'un à ses côtés. Quelqu'un à qui parler de tout ça. Quelqu'un qui pourrait l'écouter sans le juger, quelqu'un qui pourrait le comprendre, l'aider à trouver des réponses. C'était difficile, de se retrouver là, seul, à ruminer en silence des choses qu'il ne comprenait pas.

JungKook n'était pas revenu depuis trois jours déjà et il se demandait s'il avait réellement envie qu'il revienne, s'il avait réellement envie que tout recommence. Quand il était là, c'était encore pire. Les questions étaient plus fortes encore, plus récurrentes. Cette envie de le protéger du monde extérieur, ce besoin de l'avoir à ses côtés, cette nécessité de le savoir en sécurité. Il savait que sa façon de le regarder le trahissait, c'était évident. Il aimait détailler son visage pour imprimer chacun de ses traits. Parfois, quand il lui annonçait qu'il partait, il avait envie de lui crier de rester. Rares étaient les fois où JungKook lui souriait, mais il chérissait ces moments éphémères. Il aimait le regarder manger, le regarder lire ou écouter de la musique. Il aimait cette façon qu'il avait de mettre un écouteur dans son oreille pour lui faire découvrir sa playlist, le regard brillant. Son cœur battait toujours plus fort quand il replaçait ses mèches rebelles derrière son oreille gauche et il rêvait de pouvoir le faire à sa place.

Il était seul face à tout ça. Face à ses pulsions, ses envies qu'il tentaient par dessus tout de refréner. Parce que c'était mal. Ce n'était qu'un gamin, à ses yeux. Et surtout, c'était un homme. Peut-être qu'il avait un problème. Un réel problème. Il aurait voulu qu'on l'aide à comprendre, mais il se savait seul dans cette bataille contre lui-même.

Il n'avait jamais autant détesté la solitude. Elle était étouffante et amer. Il s'apercevait lentement qu'il n'avait personne dans son entourage en qui il avait assez confiance pour partager ses tourments. Ni ses parents, ni ses amis...Où était passé tous ces liens qui les unissaient ? Il avait aujourd'hui l'impression qu'ils avaient tous disparus. Ou peut-être avait-il juste décidé de couper ces liens un par un.

Il n'était plus sûr de rien.

Ce soir-là, JungKook lui rendit visite. Son visage était couvert de sang séché et le pull qui lui avait donné était à présent troué à de multiples endroits. Il le fit entrer sans poser de questions, même si des milliers se bousculaient dans sa tête. Il était surpris.

Surpris et inquiet.

_Ils essayaient de me piquer mes affaires, souffla le jeune homme en guise d'explications, bien que NamJoon n'en attendait pas réellement.

Il hocha le menton et l'invita dans la salle de bain. Il sortit sa trousse de secours tandis que JungKook s'installait sur le rebord de la baignoire, posant ses coudes sur ses genoux, le visage à demi-baissé.

Il désinfecta la plaie à son arcade et nettoya le sang qui en avait découlé à l'aide d'un gant de toilette propre. Cette situation n'aurait pas du être plaisante, pourtant il aimait cette proximité. Où était passé le peu de raison qui lui restait ?

_Où sont tes parents, JungKook ?

Cette question le démangeait depuis le premier jour où il l'avait rencontré. Ça lui avait traversé l'esprit, alors qu'il observait ce corps recroquevillé sur lui-même. Ce corps sale et marqué.

_Je n'ai pas de parents.

_C'est la vérité ou tu préfères juste le prétendre ?

À cette question, le jeune homme garda le silence, un soupir dépassant le barrage de ses lèvres gercées. Ce silence lui donna pourtant la réponse qu'il attendait. Ce gamin avait juste décidé de quitter le domicile familiale, sans rien, pour une raison ou pour une autre. Raison qu'il ne connaîtrait sans doute jamais.

Mais qu'importe. Il ne demandait pas à ce que JungKook s'ouvre entièrement à lui. Sa présence, souvent silencieuse et discrète, lui suffisait amplement.

Ce fût en cet instant là, alors que leurs regards se croisaient dans la lumière diffuse de sa salle de bain, qu'il se dit pour la première fois que oui, il n'avait jamais été autant attaché à quelqu'un qu'à lui.

Et ça le terrifiait.

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Ce jour-là aussi il fût seul.

Seul face à la situation qui s'imposait à lui. Seul face à cette femme qu'il avait un jour aimé mais qui, aujourd'hui, lui semblait étrangère comme jamais. Aujourd'hui, il détestait ses sourcils trop épais et ses rides qui se creusaient lentement sur les contours de sa bouche alors qu'elle faisait la moue. Il ne supportait plus ni sa voix, ni son odeur. Et ces questions qu'elle lui posait sans cesse, cherchant à capter son regard qui fuyait le sien. Il déteste tout ça de tout son être.

Il cherchait ce courage qui lui manquait cruellement au fond de lui. Le courage de lui avouer qu'il ne l'aimait plus. Ce courage de lui dire qu'il s'était trompé sur toute la ligne, que leur vie ne lui plaisait plus, qu'il cherchait autre chose. Et cette chose, il l'avait trouvé en JungKook. Il l'avait trouvé chez un homme. Même s'il se détestait pour ça, même s'il se dégoûtait, il ne pouvait le nier plus longtemps. C'était une vérité vraiment insupportable, mais totalement réelle.

Il ne savait comment lui dire tout ça. Comment lui expliquer comment c'était arrivé. Il ne comprenait pas lui-même comment il avait put se retrouver dans cette situation ridicule. Sa vie semblait s'effriter au fur et à mesure qu'il prenait conscience de l'ampleur de ses sentiments envers le gamin qu'il s'était retrouvé à héberger de temps en temps. Toutes ces vérités, tout ce qu'il pensait connaître de lui, tout c'était envolé. Il faisait face à un nouveau lui et il n'aimait pas ce qu'il découvrait. Où était passé le NamJoon d'avant ? Celui dont la vie était réglée comme du papier à musique et qui s'en contentait finalement pas mal ?

_Tu ne vas rien dire ?

Il soupira, les yeux plongées dans sa tasse de café qui ne fumait plus depuis un moment.

_Je suis désolé.

Et il l'était réellement. Il n'avait pas l'intention de lui faire du mal, mais il était obligé de passer par là, même si ça lui brisait le cœur. Ça ne pouvait plus durer. Il ne pourrait lui mentir éternellement. Et même s'il n'avait pas le courage de lui avouer la véritable raison qui le poussait à mettre fin à leur relation, il lui devait au moins une partie de la vérité.

_Oui, moi aussi, souffla t-elle, essuyant ses larmes naissantes du bout des doigts.

Les prochains mots qu'il prononça arracha un sanglot déchirant à SunHi et il dut déglutir pour tenter de repousser la boule qui s'était formé dans sa gorge.

_Je ne t'aime plus.

Même s'il savait que ça lui faisait mal de l'entendre, même s'il se rendait compte qu'il la faisait souffrir, lui, de son coté, il se sentit soulagé de s'être débarrassé de ce poids qui pesait depuis trop longtemps sur sa conscience.

Il s'excusa, plus d'une fois, même s'il savait que ça ne servait plus à rien, à présent. Le mal était fait et SunHi le maudirait sans doute pour le restant de ses jours. Mais qu'importe, il méritait sans doute cette colère et cette rancune qu'elle ressentait en cet instant. Malgré ses questions, il tut la véritable raison qui le poussait à la quitter. Garder ça pour lui diminuait l'impact que cela pouvait avoir sur lui-même et sur les autres.

C'était un secret. Un secret qu'il serait le seul à connaître. Il vivrait avec ça, avec ces sentiments qui n'auraient jamais du exister, avec cette impression d'être anormal. Avec cette sensation que quelque chose n'allait forcément pas chez lui.

Sinon, comment expliquer qu'il puisse être tombé amoureux d'un autre homme ?

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_Je pense que ce serait mieux que tu ne reviennes plus ici, JungKook.

Il tourna à peine le visage vers lui. Ses traits restèrent les mêmes. Aucune réaction, juste un léger mouvement d'épaules, si léger qu'il crût l'avoir inventé.

_Ok.

Et c'était tout. « Ok », et c'était réglé. Juste comme ça. Il avait passé des jours à penser à cette conversation, des heures à se demander comment il allait pouvoir lui dire qu'il ne voulait plus le voir. Il s'était imaginé tout un tas de scénarios, s'était demandé un million de fois s'il allait pouvoir supporter la réaction de JungKook. Mais il avait faux sur toute la ligne. Il s'était totalement planté. Ça semblait tellement facile, finalement. Juste un « Ok » et tout était terminé.

_C'est tout ce que tu as à dire ?

Cette fois, son haussement d'épaule fut plus franc et il tourna un regard épuisé vers lui. Un regard sombre, à la limite d'être éteint. Il aurait aimé le secouer. Il aurait aimé qu'il est une réaction, quelque chose auquel se raccrocher, quelque chose qui aurait put lui faire croire que JungKook était attaché à lui, même rien qu'un peu.

_C'est pas grave. Les gens se lassent, à force, pas vrai ?

Son attention se reporta sur la télévision allumé, tandis qu'il émiettait le sandwich qu'il lui avait acheté de ses longs doigts, laissant les miettes s'éparpiller sur sa moquette. Il reste un long moment à observer son profil, ne sachant que répondre à ça. De la lassitude ? Sans doute que JungKook n'avait rien compris. Décidément, il ne comprendrait jamais cette façon qu'avait l'adolescent d'être détaché de toute réalité. Il n'avait rien compris, rien vu. Ils avaient passés des semaines ensemble, dans cet appartement, partageant silences et soupirs et il venait lui parler de lassitude comme si c'était une évidence.

Il se laissa aller dans son canapé sans rien ajouter de plus, détournant le regard de la vision douloureuse que lui offrait JungKook. Que pouvait-il dire de plus, de toute façon ? Lui avouer qu'il était fou de lui et que c'était pour ça qu'il ne voulait plus le voir ? Parce que ça c'était réel. Ce n'était pas une foutue histoire de lassitude. C'était une histoire de sentiments trop difficile à supporter. Il ne pouvait assumer ça. Pas ici, pas maintenant. Il n'en voulait pas à JungKook d'être là, insouciant et totalement aveugle de ses tourments. Il s'en voulait à lui-même d'avoir été aussi faible. Il n'avait rien contrôlé, il avait laissé tout ça le submerger et il en souffrait aujourd'hui.

Mais peut-être que c'était mieux ainsi. Mieux que JungKook ne ce soit rendu compte de rien. Mieux qu'il voit les choses ainsi, comme une lassitude, comme une façon pour NamJoon de lui dire qu'il en avait marre de lui.

Parce qu'après tout, toute forme de relation était totalement impossible. Alors oui, c'était mieux ainsi. JungKook ne le regretterait pas et lui il partirait sans se soucier de savoir s'il était malheureux ou non.

Les choses allaient juste se terminer ainsi.

Sur un « Ok » indifférent.

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Entouré de quelques cartons, il se dit qu'il prenait la bonne décision. Plus rien n'était bon pour lui, ici. C'était une vie dont il n'avait plus envie, une vie qui lui faisait à présent peur.

Il observa le vide de son appartement, un soupir lui échappant. Il avait donné tous ses meubles à une association, viré tous ses souvenirs inutiles et fait un trait sur toutes ces choses qui lui rappelait trop le passé. Là, au milieu du peu qui lui restait, il se sentait presque bien.

L'ancien NamJoon n'aurait peut-être pas fui, mais le nouveau, lui, voyait ça comme une opportunité. Il était libre de ce choix, libre de ne rien dire à personne, ni à ses parents, ni à ses amis...Ni à JungKook. Il se rendait compte que cette relation n'était pas bonne pour lui, ni même pour le jeune homme qui ne voyait en lui rien d'autre qu'un abris, un refuge. Alors c'était mieux ainsi. C'était mieux qu'ils en aient terminé avec tout ça, comme ça, sur une bête conversation sans saveur.

Pendant quelques temps, il maudissait cette solitude qui l'avait étreint dans son étau douloureux, mais aujourd'hui, il la recherchait plus que tout. Il avait besoin de se retrouver, de faire un trait sur ce NamJoon qu'il ne reconnaissait plus. JungKook avait ouvert tellement de portes, tellement de possibilités. Sa rencontre avec cet être en quête de liberté lui avait ouvert les yeux sur tellement de choses. Il allait saisir cette occasion de refaire sa vie. Saisir cette occasion de s'en aller loin d'ici, loin de tout.

Au début, ce serait dur, il le savait. Tout son corps, tout son être, réclamait la présence de JungKook auprès de lui. Ce besoin de le protéger, ce besoin de le sentir tout près de lui, ce besoin de le voir, rien qu'un peu, n'allait pas disparaître facilement. C'était pour cela qu'il avait prit la décision de disparaître. S'il restait ici, il se savait incapable de refréner les sentiments incompréhensibles qu'il ressentait pour JungKook. Il aurait sans aucun doute tout fait pour le revoir, même si c'était lui-même qui lui avait demandé de ne plus revenir. Il avait passé plusieurs jours à attendre bêtement, comme si JungKook allait réapparaître, comme si leur conversation n'avait jamais eu lieu.

Ç'aurait été franchement stupide et irraisonnable de rester encore un jour de plus ici, à espérer des choses qui n'arriveront jamais.

Alors il allait partir et tout reprendre à zéro.

Juste comme ça.

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BISOU, LES CHOUX.