Le produit d'une réflexion profonde sur l'avenir, mise sur papier un matin, il y a longtemps...

À la base c'était sensé être une sorte de prologue pour une plus longue histoire, mais je ne l'ai jamais continuée...

Je tiens à ce texte, il est important pour moi, donc je suis ouverte à tout commentaire ou réflexion, mais constructif ;)

Enjoy <3

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Le monde était en perdition. Divisé en de multiples États, provinces, principautés ou simples camps, il se craquelait imperceptiblement. D'aucuns diraient que la division l'enrichissait, mais les seuls à s'enrichir se cachaient derrière des sourires plus ou moins médiatisés. Les humains, après avoir tenté de mettre sous leur contrôle vacillant tous les systèmes, de quelque nature qu'ils soient, avaient mis en branle des événements inattendus et incontrôlables.

Il était trop tard pour éteindre l'incendie. Le passé était révolu, et l'aveuglement typiquement humain envers ses erreurs mettait tout ce qu'ils connaissaient et aient jamais connu en danger. Un danger qu'ils ne pouvaient que vaguement imaginer, pour les plus hardis d'entre eux.

Tout ce qu'il restait à faire, si mon voulait éviter le pire, était un changement drastique de la position des humains dans cet écosystème chamboulé qu'était la Terre.

Ils devaient cesser de diriger le monde. De contrôler les vivants et les minéraux. D'inventer de plus en plus de moyens de sucer le sang des cadeaux de la Terre.

Quelques-uns, parmi les membres de cette race surpuissante, avaient compris tout ceci. Ils étaient de ceux que les autres ne comprennent pas. De ceux qui voient des merveilles dans le vol d'un oisillon, le venin d'un scorpion ou le vent dans les feuilles d'un arbre dix fois centenaire. Ils ne fonctionnaient pas dans la société créée par les humains, ne trouvaient aucune case dans laquelle s'épanouir. Ils se demandaient pourquoi. Pourquoi le stress ? Pourquoi le travail acharné ? Pourquoi l'argent ? Pourquoi la technologie ? Pourquoi la politique ? Pourquoi la course au temps ?

Les réponses, ils en ont trouvé plein. Chacun avait la sienne, et chacune d'entre-elles avait une réponse générique, que l'on donne à la va-vite pour se satisfaire et ne plus y penser.

Mais ils étaient de ceux qui n'aiment pas les réponses toutes faites.

Ils étaient de ceux qui ont un besoin presque vital de comprendre, profondément et dans leur globalité les réponses à leurs questions.

Ils étaient de ceux qui cherchent leur réponse dans le grondement du tonnerre, dans la couleur d'un écureuil ou l'odeur des pins, dès lors que celles fournies par leurs semblables ne satisfaisaient pas ce besoin.

Alors ils ont écouté. Ils ont observé. Ils ont senti, ressenti et éprouvé les réponses.

Et ils ont entendu la souffrance, vu l'ignorance, senti les prémices de la mort. Et ils ont découvert le silence à venir. Profond, il engloutirait tout, toute vie au-delà de la mort. Certains sont tombés. D'autres se sont cachés, la peur annihilant leur esprit. Et d'autres encore ont parlé. Ils se sont heurtés à de hauts murs, hérissés de piques d'effroi et de déni. Leurs interlocuteurs avaient des oeillères. Impénétrables, celles-ci les protégeaient de la folie, les condamnant.

Face à ce rejet, ils ont tenté d'atteindre des personnes comme eux. Partout dans le monde, quelques personnes se sont ainsi reconnues, entendues, et se sont rendu compte qu'ils n'étaient pas seuls.

Mais les humains ne sont pas si faciles à changer. Leurs échanges se passant principalement via le réseau internet, ils ont été repérés par plusieurs organismes. La peur créant parfois de terribles réactions, certains de ces jeunes qui ne voulaient que sauver le monde, comme ils le disaient, ont été exécutés. Pour des raisons de sécurité. Du point de vue de ces organismes, bien souvent reliés à quelque autorité, ils étaient des terroristes. Des comploteurs.

Encore une fois, certains sont donc tombés. D'autres qui avaient résisté à la peur auparavant y ont succombé. Mais ils n'ont pas tous renoncé ou perdu la vie. Ceux qui restaient voyaient là la preuve que tous les humains ne pouvaient être sauvés, et que c'était là le prix à payer pour enrayer l'inévitable chute.

Essayer de sauver un maximum d'êtres vivants, toutes origines, races ou alimentation confondues, plutôt que d'assurer leur perte à tous. Végétaux autant qu'animaux, tous étaient d'égale importance. Ils savaient qu'ils ne pouvaient plus communiquer, étant pour la plupart surveillés, mais ils réussirent à se retrouver. Loin de tout et de tous, ils discutèrent.

Un plan était en marche. Il nécessiterait peu de temps, mais énormément d'énergie et de dévouement. Cette fois, tous étaient déterminés.

Ils allaient renverser l'Humain de son piédestal. Le faire côtoyer à nouveau la terre ferme. Lui faire voir et vivre les incendies et inondations qui ravagent celle-ci, juste sous la couche de carcasses qui formait le socle de leur trône. Bien entendu, ils étaient conscients que la plupart des humains étaient déjà descendus. Ou n'étaient même jamais montés. Mais ceux-là pour la plupart étaient des moutons, et il ne sert à rien de convaincre un mouton quand les chiens et les bergers qui le guident depuis toujours le font dans la mauvaise direction.

Leurs ennemis étaient nombreux. Et très puissants. Les plus puissants, comme l'argent ou les dictateurs « démocrates » véreux, devaient être éliminés. Les autres, maîtrisés. Certains se rallieraient peut-être à eux, mais ils ne se baseraient pas là-dessus, le risque était trop grand. Beaucoup trop grand.

Avant de mettre le plan en marche, connaissant bien les humains, ils savaient qu'il leur fallait un nom. Car pour qu'une chose existe aux yeux des humains, pour qu'ils puissent en parler et se battre pour elle, dans le meilleur des cas, ils doivent pouvoir la nommer. Une chose innommable ne se répand pas, n'existe pas.

Ce nom était tout trouvé.

Après avoir pensé à se nommer les Nouveaux Noé - ou plutôt New Noah, ils s'étaient ravisés car il n'y avait point de religion derrière leurs décisions. Ils parlaient pour la Terre, pas pour une illusion.

Voices of Earthsoul.

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Ça me fait bizarre de publier ce texte... Comme je l'ai dit il me tient à coeur, je l'avait écrit dans une phase pas très rose de ma vie, et basé sur un de mes rêves les plus poignants.

Commentaire ? Je suis avide de savoir vos réactions, je ne l'avais jamais montré auparavant... :3

HJ~