Encore un texte posté sur Pensée d'Obsidienne, et écrit il y a environ quatre ans. Pas joyeux, un peu poétique, provenant en direct de mon coeur...

*******

"Ce vide qui m'emplit sournoisement depuis tellement longtemps, interrompu uniquement par ces rares instants d'euphorie refoulés, comment puis-je le trouver à la fois réconfortant et inquiétant?
Comment puis-je oser l'aimer? Le chérir? Alors même que mon esprit réticent tente de m'en tirer et de combattre ce mur qui m'éloigne des bonheurs de ma vie?

Et pourtant... Et pourtant j'y tiens, je le garde au fond de mon moi, je le borde tendrement la nuit, car même s'il est froid et malveillant, c'est un garde-fou pour mon cœur intrépide. J'ignore comment survivre sans cette cellule glacée et impénétrable cachée au fond de mon cœur, dans laquelle je peux me réfugier à ma guise. Pour fuir. Pour réfléchir. Seule. En paix, hors de cette réalité funeste qui est la nôtre.

Cette réalité qui prévaut l'individualisme sous ses airs de solidarité,
Cette réalité où les valeurs bénéfiques sont affichées alors qu'elles ne sont qu'une façade pour la course au pouvoir et à l'argent, dont le pied lourd et vil écrase lestement la douceur.

Ce vide, mon espace clos et infini, d'un froid de glace qui gonfle mon corps, mon cœur et mon esprit, il maintient ma vie. Sans son calme réfrigéré, cette lame autrefois m'aurait plus qu'éraflée.
Car son message est sans appel. Il me guide inévitablement vers la surface, vers la lumière des ténèbres de ma vie.
Ses voix,qui autrefois me parlaient librement, me consolaient, me tourmentaient pour m'encourager, ont laissé son espace vacant et criant de silencieuses mais pernicieuses plaintes. Ces voix qu'après la fête des morts j'ai éteintes... Elles me manquent. Désormais seule ma voix faible et solitaire résonne dans la cellule de mon âme.

Le vide qui la remplit est entrecoupé de précieux souvenirs d'un monde autre, d'une époque autre, d'une réalité autre. Plein de bonheurs et de tristesses, de joies et de pertes, d'amours et de haines, d'amitié et de courses libres qui s'apparentent à des vols au dessus des épines de pin. Réels. Riches de l'absence d'envie d'en avoir toujours plus. Purs. Simples. Légers et significatifs.
La vie à travers eux devient précieuse, chère et nécessaire à mon cœur appauvri par le manque de but.

Je me rends compte de la chance de connaitre cette autre réalité, plus belle dans sa vérité criante d'authenticité et non pas filée de mensonges et d'essais laissés à l'abandon, l'ambition ayant appelé leurs auteurs à une autre lubie. Grâce à elle je vois, je ne suis pas aveuglée inconsciemment.
Mais c'est aussi une malchance. Car je ne peux me contenter de cet enchevêtrement futile et faux, bancal de règles absurdes dans lequel nous vivons... Je vois la perte que nous nous causons à courir après des chimères séduisantes d'inutilité dans ce chemin mortel à sens unique que nous avons creusé.

Je voudrais Vivre...
Sans artifices, chez personne. Sans mensonges. Dans la simple réalité du monde et en symbiose avec celui-ci. Sans guerre au contrôle et au pouvoir, sans la jalousie qui nous rends si souvent malheureux.

Je voudrais vivre dans un monde où le seul but serait de donner et d'avoir un simple sourire sincère dans le cœur..."

*******

Si vous avez un commentaire mettez le

ICI ❤

HJ~