La fille dans mon miroir, elle est souriante. Elle répond "oui oui, et toi ?" quand on lui demande si ça va, elle ne parle pas beaucoup d'elle, elle essaie de se montrer amicale et compréhensive quand elle en a marre. La fille dans mon miroir, elle cache les lourdes poches violettes qui bordent ses yeux derrière un masque d'insouciance. Elle a peu d'amis, les gens de sa classe l'apprécient mais elle sait bien qu'on la juge sans la connaître. On ne s'inquiète pas pour elle. Après tout, elle n'a pas l'air malheureuse ! Mais la fille dans mon miroir, elle est la seule à se connaître vraiment, elle est aussi la seule à se voir dépérir, à voir les cernes derrière le masque. Car celle qui la contemple, cette nuit, elle n'a pas trouvé le sommeil. Elle est inquiète. Elle sait qu'une histoire stupide peut fracasser une amitié. Et par dessus tout, elle sait que c'est ce qui est en train de se passer. Parce-que oui, la fille dans mon miroir elle a aussi un coeur. Mon miroir, lui, est fissuré de partout. Il va bientôt tomber en miettes. De microscopiques et scintillants éclats transparents joncheront le sol, nimbés de lumière jaune pâle. Et ce jour-là, la fille disparaîtra.

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Je viens de retrouver ce texte dans mes brouillons, alors voilà, je suis de retour. En fait, il a été écrit au milieu de la nuit, cahotiquement, dans une tentative désespérée de me vider la tête. Celui-ci a été retravaillé, le prochain sera posté tel quel, sans ajout de ponctuation ou autre.

Amicalement,

Alice (toujours pas au Pays des Merveilles)