Inconnu
‧͙⁺˚*・༓ ☾ ☽ ༓・*˚⁺‧͙
_ Alors, toujours pas d'idée sur qui est ton admirateur secret ? pose mon ami Kihyun, avec un sourire moqueur flanqué sur le visage.
_ Non, et ça commence à doucement m'énerver, râlé-je irrité, en sirotant mon thé Hibiscus, assis dans un Starbucks. J'ai l'impression de ne pas avoir de contrôle sur ma vie, et ça me frustre à un point, t'imagine même pas !
_ Et c'est quoi exactement, ce que tu ressens ? redemande mon idiot de meilleur ami, en fronçant les sourcils.
_ Je me sens observé, genre, en permanence, expliqué-je, en me remémorant les événements passés. Je vois une silhouette au loin le jour, ou une ombre étrange parfois le soir, et quand c'est pas ça, y a genre, comme, comme un courant d'air glacial qui passe près de moi. C'est ridicule dit comme ça, soupiré-je, mais je t'assure que parfois, ce vent souffle à des endroits complètement inopportuns. C'est vraiment pas normal. Rien n'est normal de toute façon, soupiré-je à nouveau.
_ Et jamais tu n'as aperçu deux fois la même tête de les parages ? demande-t-il, son affreuse haleine de café me titillant désagréablement les narines.
_ J'en sais rien, j'suis pas très physionomiste. J'veux pas savoir qui c'est, j'veux pas savoir pourquoi, j'veux juste qu'il disparaisse de ma vie, claqué-je, réellement agacé. Je veux retourner à ma vie calme et tranquille.
_ Il finira par se lasser Wonnie, t'inquiète, se contente-t-il de dire, en avalant une gorgée de son Americano, comme si toute cette situation était banale. En gros c'est soit il se lasse, soit il passe enfin aux choses sérieuses.
_ Et tu entends quoi par- non c'est bon, t'sais quoi, j'veux pas savoir à quoi tu penses. T'es vraiment trop tordu comme gars, soufflé-je, las.
_ Ça s'appelle être réaliste Hyungwon. Fais juste gaffe à toi, ok ?
_ Bah, ouais, j'vais essayer d'éviter les ruelles sombres et peu fréquentées, mais c'est tout ce que je peux faire dans l'immédiat, promis-je inutilement, en roulant des yeux.
_ La rue où t'habites est sombre et peu fréquentée, raille-t-il.
_ Oups ? haussé-je les épaules.
_ Bref, tu sais quoi ? conclut-il. On va juste prier pour que ton âme reste intacte, ce sera déjà ça de prit.
_ Ton humour est parfois limite Kihyun hyung. Vraiment, vraiment limite.
_ Mon quoi ?
_ J'me disais aussi, levé-je les yeux au ciel.
ʚ🖤ɞ
N'empêche, on rigole, on rigole, mais il serait peut-être temps qu'ils remplacent ces foutus lampadaires.
Avec cette conversation inutile, maintenant je flippe comme une actrice de films d'horreur.
Je déteste ça.
Il sert vraiment à rien ce Kihyun.
Merde.
Ce courant d'air frigorifiant.
Je le reconnais.
_ Bonsoir, susurre quelqu'un à mon oreille.
_ Putain ! m'écris-je, la main posée contre ma poitrine, le corps tremblant.
Je me retourne en quatrième vitesse, et observe enfin la personne m'ayant offert la frayeur de ma vie.
Il doit avoir une bonne dizaine de centimètres en moins que moi, mais son aura dominante et charismatique est bien plus imposante que la mienne.
Ses yeux bridés et mystérieux me sondent comme jamais rien ni personne n'a pu le faire auparavant, et la couleur rougeoyante de ceux-ci me font de nouveau frissonner d'effroi.
C'est ça, porte des lentilles pour te donner un style en plus.
Comme si tout ça, n'était déjà pas suffisant.
Il est très élégant. Et je sais de quoi je parle.
Un col roulé noir simple, et des cheveux de la même couleur, assez long pour cacher la totalité de son front. Un pantalon qui ne déroge pas à la règle, tout comme les chaussures, d'une classe et richesse plus que visible.
Le long manteau gris posé sur ses épaules termine ce style sophistiqué et épuré avec une touche plus que parfaite.
Non, il n'y a vraiment rien à redire, c'est un homme très beau, et qui plus est, avec du goût.
Maintenant que j'y pense, une prestance comme la sienne n'aurait jamais pu passer inaperçu. Et je le sais mieux que quiconque, parce que contrairement à ce que j'ai pu croire, je suis physionomiste juste ce qu'il faut.
Oui.
C'est lui.
Comment oublier une telle personne.
Je me rappelle l'avoir déjà aperçu, à plusieurs reprises.
Oui, bien évidemment, maintenant ça me revient.
À chaque fois, il apparaît dans mon champ de vision aussi vite qu'il n'y disparaît.
D'une manière mystérieuse, irréelle, fantomatique.
_ Pourquoi maintenant ? posé-je sur la défensive, d'une voix calme et emplie de reproche, le dos appuyé au mur inconfortable d'une maison voisine à la mienne.
Il a fallu qu'il se pointe dans la seule ruelle sombre que je fréquente.
Bien sûr, ça n'aurait pas été amusant sinon.
Ses iris flamboyants me brûlent encore quelques longues secondes, et finalement, les mains croisées nonchalamment derrière son dos, il me répond enfin.
_ Il fallait bien que je passe à l'action un jour, pas vrai ? minaude-t-il, le sourcil arqué de manière narquoise, et la tête penchée sur le côté.
_ Tu-
Comment est-ce possible ?
_ Tu es très fort, soufflé-je, choqué.
_ Un compliment ? sourit-il, toujours aussi malicieusement. Je prends, merci beaucoup. Je suis content que tu le prennes comme ça, confie-t-il ensuite, en se redressant légèrement, les mains toujours dans le dos. Tu sais, je me suis fait le plus discret possible, je voulais juste vérifier que mon choix était le bon avant de me présenter à toi.
Sa voix est très impressionnante elle aussi. Quelque chose de profond et grave, quelque chose de très viril, surtout quand on la compare à la mienne, qui est pratiquement tout le contraire.
Décidément, tout chez cet homme est fait pour charmer et intimider.
_ C'est marrant, on parle la même langue, pourtant que je ne comprends pas ce que tu dis, cassé-je, l'expression difficilement imperméable. Et je ne sais pas trop ce que tu entends par "le prendre comme ça", parce que je ne suis pas très amusé par cette situation des plus glauques.
_ Mon cœur, sermonne-t-il, en secouant la tête, les yeux clos. Je suis bien plus glauque que tu ne pourrais l'imaginer, susurre-t-il en bloquant de nouveau ses prunelles incandescentes dans les miennes. Tu es grand, j'aime ça, signale-t-il ensuite, en m'observant intensément de la tête aux pieds. Je vais encore plus apprécier te soumettre à moi.
_ Ok, interviens-je en lui coupant pratiquement la parole. Je crois qu'on va arrêter là, parce que t'es encore plus dérangé que tout ce que j'ai pu croire, dis-je impartial, en avançant de quelques pas, les jambes tremblantes.
_ Tu apprends seulement à me connaître Wonnie, place-t-il d'une voix douce et presque chaleureuse. C'est normal, il faut du temps avant de connaître réellement quelqu'un, continue-t-il sur sa lancée, en attrapant de sa poigne forte et délicate à la fois mon avant-bras. Ne t'en va pas si vite, on a tout notre temps.
_ Lâche-moi, balancé-je, d'un ton glacial.
Je le surplombe entièrement de ma hauteur, pourtant, son regard ne cesse de me répéter qu'il aura toujours le dessus sur moi, quoi que je fasse. Et contrairement à ce que je voudrais, je n'arrive pas à en douter.
_ Jamais mon coeur, murmure-t-il d'une voix apaisante.
_ Et arrête de m'appeler comme ça, ordonné-je, en retirant mon bras d'un coup sec. Je ne suis ni ta chose, ni ta chérie, alors tu es gentil, mais t'es délire de psychopathe, tu les gardes pour le prochain passant, ok ?
Fier de moi, je continue ma route, un sourire satisfait pratiquement collé aux lèvres.
Mais ça, c'est bien évidemment sans compter mon indésirable nouvel ami, qui d'un geste bien trop rapide pour mes yeux, me colle avec délicatesse contre les briques de ma propre maison.
Ses gestes doux et rapides à la fois me fascinent bien plus qu'ils ne m'effrayent ou m'énervent.
Il est si doué ce petit con.
_ Tu sembles si sûr de toi. Pourtant ton coeur bat si vite, confie-t-il, en posant la paume de sa main sur ma poitrine. Tu es réellement l'un de mes meilleurs choix, insinue-t-il en me dévorant du regard.
_ Putain, craqué-je.
Cette situation commence à sérieusement m'énerver.
Je déteste paraître fragile et sans défenses, et depuis ces longues minutes passées, c'est tout ce que j'ai l'impression d'être.
Il faut que ça s'arrête, sinon je ne vais plus répondre de moi.
_ Est-ce que tu t'es échappé d'un asile ? Ou alors c'est une caméra cachée ? Cette situation est tellement ridicule qu'elle ne peut être réelle, roulé-je des yeux, agacé comme jamais je ne l'avais été auparavant. Ce scénario est tout sauf plausible. Tu m'agaces vraiment. Arrêtons là, d'accord ?
Son regard se fait plus pénétrant, et son aura dominatrice et dangereuse me consume entièrement.
La pression de sa main se fait plus forte contre moi, et je sens la froideur de celle-ci à travers le tissu de mon pull.
_ Il n'y a que nous deux ici, assure-t-il. Mon petit chaton sans défenses est angoissé, dit-il tendrement. Mais il ne faut pas. Je ne suis pas là pour te faire du mal.
_ Tu es quoi au juste ? demandé-je, dépassé par cette situation invraisemblable.
_ Que veux-tu que je sois ? Dis-moi, pose-t-il, en penchant la tête de manière presque...
Non, peu importe.
_ Un cauchemar éveillé ? S'il te plaît, dis-moi juste que c'est ça et réveille-moi.
Je n'essaye même pas d'enlever sa main glaciale de mon torse. Je sais de toute manière que je n'y arriverai pas.
Je n'ai pas besoin d'une preuve tangible de sa force pour savoir qu'elle est belle et bien existante.
Ne nous rendons pas plus pitoyable qu'on ne l'est déjà.
_ Non, ce n'est pas ce que je suis, dit-il, d'une voix toujours aussi basse et rassurante, en secouant timidement la tête. Dis-moi, ça t'intéresserais un petit repas avec quelques amis à moi ? questionne-t-il tout en me caressant la joue du dos de sa main.
Comment peut-il inspirer une telle peur et confiance à la fois ?
Sa voix et son regard sont si hypnotisant.
_ Des psycho dans ton genre ? raillé-je, en levant un sourcil.
_ Non, pouffe-t-il. Non, ne t'inquiète pas. Je suis sans doute le pire.
Le sourire amusé flanqué sur son visage ne daigne pas partir, tout comme ses petites fossettes, qui contrairement à ce qu'on pourrait croire, arrivent facilement à le rendre mignon.
Il est inhumain, maintenant j'en suis sûr à cent pour cent.
_ Cette conversation et situation n'ont aucun putain de sens, claqué-je, l'esprit totalement embrouillé par cet étrange homme.
_ On va dire que c'est un oui.
_ On va dire que c'est un va te faire foutre. J'me casse, j'en ai ma claque, ça y est, élevé-je la voix, en retirant sa main de mon visage, pour amorcer un mouvement vers la droite.
_ Non, pas encore mon ange, confie-t-il, en me plaquant de nouveau contre une paroi dure et froide, les doigts cette fois-ci entourant mon cou. J'aimerais être totalement sûr de mon choix avant de te présenter mes amis.
Mon coeur bat à vitesse folle dans ma cage thoracique, mes mains deviennent moites, et mon assurance s'est envolée avec autant de rapidité que lui lorsqu'il se déplace.
Si les minutes précédentes, je jouais légèrement avec le feu, maintenant je suis certain de ne plus pouvoir faire de zèle.
Il est dangereux, ça, il n'y a aucun doute.
Je pense qu'il est temps pour moi que je ferme ma gueule.
Sa main glisse de mon cou à ma chevelure couleur hêtre, qu'il n'hésite pas à agripper de ses doigts, pour me suggérer fortement de pencher la tête vers l'arrière.
Mon souffle s'accélère un peu plus lorsque je sens le sien se répercuter contre la peau sensible dessous ma mâchoire.
Mes paupières sont plissées à leur maximum, et je serre les dents quand je sens une pression contre ma peau. Une pression humide, qui voyage sur cette chair découverte.
Le printemps frileux de ce mois d'avril pousse les gens à porter une écharpe, mais malheureusement pour moi, ce soir encore, je l'ai oublié au café.
Kihyun a certainement dû la reprendre, comme à chaque fois.
Il mordille ma pomme d'Adam, me faisant ainsi contracter l'estomac, d'une manière tantôt désagréable, tantôt le contraire.
Ses dents se reportent sur ma jugulaire, qu'il tiraille de long instant, avant de descendre jusqu'à mes clavicules, pour planter avec délicatesse ses canines dans mon épiderme.
La surprise et la peur me tétanisent complètement. Je mets de très longs instants à comprendre réellement ce qu'il se passe.
La tête me tourne, et lui bruit de succion que mon agresseur provoque me retourne l'estomac. J'ai tellement envie de vomir que de la bile vient titiller mes glandes salivaires.
Ses cheveux dans mon cou me font chatouillent, ses mains, tantôt bloquées au creux de ma nuque, tantôt agrippées à ma hanche me filent des frissons, et mes larmes inondent sans le vouloir mes joues.
Je ne ressens aucune douleur, mais la fatigue me submerge de plus en plus.
Mes doigts s'accrochent à son pull et je geins de manière continue, durant ce que je compte comme une éternité.
Son bras encercle l'un des côtés de mon bassin, pour me soutenir, et alors que son visage est toujours niché dans mon cou, et que la sensation de sentir un corps étranger tirailler ma peau me dégoûte plus qu'elle ne m'effraye, je m'évanouis.
ʚ🖤ɞ
_ Ah, merde, râlé-je, en me redressant dans mon lit, une main posée contre mon front.
J'ai un de ces mal de crâne, mon Dieu, c'est horrible.
Et ce cauchemar ridicule m'a rendu bien trop faible, je ne saurai jamais aller jusqu'à la salle de bain dans cet état.
Je suis tout transpirant, mes jambes et mains tremblent, et je suis certain d'être blanc comme un mort.
Qu'est-ce que j'ai pu foutre avant de m'endormir pour imaginer ce genre de truc ?
Je suis vraiment pas normal.
Je suis sûr que Kihyun a mis un truc dans mon thé. Il en serait capable cet idiot !
Avec ses médicaments miracle aux plantes qui soi-disant fonctionnent pour tout.
À chaque fois, je me chope un effet indésirable, et à chaque fois il essaye de relativiser, alors que je n'ai qu'une envie, celle de l'envoyer se faire voir.
Je l'aime trop ce petit gars, mais qu'est-ce qu'il est fatigant.
_ Qu'est-ce que ! hurlé-je pratiquement, en frottant ma clavicule, enveloppée dans une compresse médicale.
Mon sang ne fait qu'un tour, et mes tremblements recommencent de plus bel.
Mon crâne va exploser si je ne lui offre aucun antidouleur.
_ Ta maman est adorable, elle-
_ C'est pas vrai ! m'écris-je, en collant mon dos à la tête de lit, les jambes repliées contre mon torse. Tu es réel ! Mais qu'est-ce que tu fous ici, et putain, mais t'es quoi au juste ? crié-je, affolé et perdu.
_ Calme-toi, tu ne voudrais pas alarmer ta famille, si ? demande calmement l'inconnu glauque de la ruelle, en posant un plateau avec de la nourriture et des médicaments sur mon bureau, installé en face du lit.
Il s'assied ensuite sur la chaise placée tout près, et me regarde de ses iris rougeâtres, tout en attendant que je me calme.
_ C'est une mauvaise blague, une mauvaise blague, baragouiné-je en me tirant les cheveux, tout en me balançant d'avant en arrière.
_ Tu sembles beaucoup moins sûr de toi, place-t-il, d'un soufflement de nez moqueur.
Je le foudroie du regard dans la seconde, et contracte la mâchoire sous la colère qui m'inonde.
Regardez-moi ce petit con, assis les jambes croisées, avec cet air supérieur sur la tronche.
Il a retiré son manteau, et son pull au col roulé lui offre des manches longues qui cachent la presque entièreté de ses mains.
Arrête de paraître adorable et inoffensif, alors que tu n'es qu'une bête manipulatrice et dangereuse.
_ Explique-moi ce qu'il se passe, ou je te jure que danger ou pas, j't'en colle une, claqué-je, la rage bouillant dans mes veines.
_ Je suis désolé, souffle-t-il alors. Je me suis entraîné, normalement je n'aurais pas dû te prendre autant de sang, mais, comme je l'avais prédit, tu es si délicieux, marmonne-t-il, mélancolique.
_ S-sang ? arqué-je les sourcils. Alors tu as réellement ? Putain je rêve, m'écris-je de nouveau, en agrippant ma tignasse.
_ Tu n'avais pas encore compris ? s'amuse-t-il à me demander.
_ Ferme-la.
_ J'aime énormément ce côté de ta personnalité, sourit-il. Tu es effrayé, mais ta fierté et colère te fait sortir les dents.
_ En l'occurrence, ce n'est pas moi qui les sort, claqué-je, sarcastique, les bras entourant mes genoux.
Il rit de bon coeur, me laissant tout le loisir d'observer ses dents blanches sans imperfections, et ce sourire enjôleur qui ferait tomber plus d'une personne à ses pieds.
Ses petites fossettes sont si innocentes. Sur un être tel que le sien, c'est un pur gâchis.
_ Samedi, je viendrai sans doute te chercher vers vingt-deux heures, signale-t-il avant de se lever.
_ Samedi ? Me chercher ? m'outré-je. T'as cru quoi ? Que j'étais ta petite amie ? m'emporté-je, alors qu'il s'approche de moi, son aura dominante et effrayante l'enveloppant de la tête aux pieds. Va te f-
Il se penche sur moi, me bloquant ainsi entre lui et la tête de lit, et ma respiration se coupe au fur et à mesure que son visage s'approche du mien.
Son regard sombre et intense me donne l'impression de n'être qu'un enfant devant un adulte en colère. Ou plutôt, un enfant face au monstre du placard.
Dans un sourire narquois et satisfait, il pouffe de rire, et se redresse, me permettant ainsi d'enfin respirer.
Cette manière de me remettre à ma place a le don de me hérisser les poils.
J'ai de si grosses envies de meurtre.
_ Soit prêt pour vingt-deux heures, ordonne-t-il en enfilant sa veste. Le repas se passera chez l'un de mes amis.
Il m'observe de ses yeux profonds et envoûtants durant quelques instants, et finalement, il rejoint la porte de ma chambre.
_ Mange, bois et dors correctement, conseille-t-il, la main posée sur la poignée. Tu dois reprendre des forces pour le repas.
Il quitte ensuite ma chambre, et me laisse en plan, avec une centaine de questions bloquées dans mon crâne souffrant.
J'attrape le verre posé sur le plateau d'une main tremblante, et avale rageusement l'antidouleur.
Reprendre des forces pour le repas ?
C'est super.
Samedi, je vais me faire littéralement bouffer.
Tout va bien.
Tout est normal.
Je suis encore en plein délire.
_ Yah Yoo Kihyun ! hurlé-je sans réflexion au téléphone, faisant ainsi pulser horriblement l'intérieur de ma tête.
_ Bonsoir Hyungwon, toujours aussi jovial à ce que je vois, conclut-il en décrochant à peine.
_ T'as foutu quoi dans mon thé ?
_ Pardon ? Tu veux que j'y mette quoi dans ton truc ? Du GHB ? Je suis désolé, mais tu ne m'intéresses pas.
_ Tu n'as rien mis dedans ?
_ Bien sûr que non, soupire-t-il. En plus, avec ton corps inutile et chiant, tu sais bien que j'ai arrêté d'essayer. Pourquoi ? Tu n'as pas entaché ton âme j'espère ?
_ Je l'ai rencontré, soufflé-je, en glissant sous la couette, l'esprit encore embrumé.
_ Oh mon Dieu ! s'écrie le petit démon. Raconte, raconte !
_ Bah, j'en sais trop rien, j'ai pas trop compris, hésité-je. Je crois qu'il a besoin de quelqu'un pour assister à un repas important samedi, et il voulait quelqu'un pour aller avec lui, tenté-je, mentant à moitié.
_ Euh, d'accord. Bien glauque le truc, conclut-il. Et c'est tout ? Tu as dit non et il est parti ?
_ Il a beaucoup insisté, mais il a fini par partir. J'espère qu'il ne reviendra plus, râlé-je, le corps frissonnant sous la couette.
_ Je l'espère pour toi aussi, dit-il gentiment. Mais sinon, tu vas bien ? s'inquiète-t-il.
_ Oui, ne te tracasse pas, ça va, soufflé-je, d'une manière crédible.
_ Ok, ok, cède-t-il. Si jamais tu veux venir à la maison, tu sais que tu n'as pas besoin de le demander.
_ Je sais Kiki, merci, souris-je, touché par ses mots.
_ Ne me remercie pas pour ça, idiot, dit-il calmement.
_ Moi aussi je t'aime Kihyunnie. Bonne soirée.
_ Bonne soirée Wonnie.
Fait chier.
Pour une fois, j'aurais vraiment préféré avoir les effets indésirables de ses stupides médicaments.
Au lieu de ça, je me retrouve avec les prunelles cramoisies de cet effrayant inconnu ancrées dans mon esprit.
Tout ça est absurde, vraiment.
De la pure connerie.
Je ferais mieux de faire comme si de rien n'était.
Demain les cours reprennent, ça va vite me faire oublier cette histoire ridicule.
ʚ🖤ɞ
Trois jours.
Trois jours que ces conneries se sont produites, et trois jours que ces deux petites plaies refusent de cicatriser.
Comme si j'avais besoin de ce souvenir sur ma peau, alors que chaque jour, je me demande si tout ça s'est réellement passé.
Je n'arrive pas à oublier, c'est impossible.
Je ne peux pas faire comme si rien ne s'était produit, alors que ces traces sur mon corps sont bien réelles.
Dans trois jours, il va venir me chercher, et je vais me retrouver entouré de ces créatures.
Dans trois jours, je vais devenir un plat principal.
Dans trois jours, je vais revoir ses iris profonds et emplis de cruauté.
Il va me mettre en confiance, me caresser la joue, me sourire, pour finir par planter ses crocs dans ma chair, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et le pire, c'est qu'ils vont être je ne sais combien à faire la même chose sur mon corps.
Rien que d'y penser, ça me donne envie de vomir.
Je suis terrifié.
Je vais crever dans trois jours, et je ne peux rien faire pour changer ça.
Je n'ai encore rien fait de ma vie, je n'ai encore rien vécu ni accompli, et malgré ça, je dois déjà faire face à la mort.
Qu'est-ce que je vais dire à mes parents ? À mon frère ? À mes amis ?
Je ne veux pas mourir.
J'ai si peur.
_ Mon trésor ? Tu ne veux toujours pas manger ? crie ma mère, depuis le rez-de-chaussée.
Je t'aime si fort maman.
Ne me parle plus, s'il te plaît. Je ne veux pas pleurer plus.
_ Non, peut-être plus tard, merci, m'écris-je difficilement, la voix tremblotante.
Est-ce que j'essaye déjà de dormir, alors qu'il n'est que vingt-trois heures ?
Je sais que je ne dormirai pas avant trois ou quatre heures de toute manière, alors à quoi bon insister, à part pour se faire plus de mal ?
Fait chier.
Assis en tailleur sous la couette, je regarde Avengers sur mon ordinateur portable, posé sur les draps.
Somnolant à moitié, je sursaute lorsque j'entends du bruit à la fenêtre.
Je me cramponne à ma couette, le coeur sur le point de lâcher, et manque de peu de crier, lorsque je vois ma fenêtre s'ouvrir, pour y laisser passer un corps.
En deux temps trois mouvements, une silhouette se dessine dans la pénombre, éclairée par la lumière de la lune.
Elle referme derrière elle, et se rapproche lentement.
Ma poitrine se fait toujours marteler par mon organe vital, et alors que j'allais tenter une fuite vers la porte, une voix que je reconnais se fait entendre.
_ C'est moi Hyungwon, signal simplement l'ombre.
Pourquoi je me sens rassuré ?
Pourquoi je me sens à la fois rassuré, et effrayé ?
_ Putain, m-mais qu'est-ce que tu fous là ? bafouillé-je, les yeux humides.
Son visage finit par se faire éclairer par l'écran de mon ordi, et voir son visage si proche me fait violemment frissonner.
Il se recule alors, et pose un sac en plastique sur ma table de nuit, après avoir allumé la lampe de chevet.
Son large sweat gris le rend plus enfantin, c'est vraiment mignon.
Il paraît moins sévère que la première fois, et lorsqu'il me demande d'un geste de la main de me pousser, je le fais sans réfléchir.
Son corps se glisse alors à mes côtés sous la couette, après avoir retiré son jean et ses chaussures, et assis en tailleur lui aussi, il pose le sachet sur ses jambes, recouvertes de mes draps.
Les battements de mon coeur ne veulent pas se calmer, c'est affreux.
Un gobelet Starbucks et deux onigiris sortent ainsi du sachet.
Un sourire niais essaye de s'approprier mon visage, mais je l'en empêche de justesse.
Pourquoi est-ce que cette attention me touche, alors que pour savoir ce que j'apprécie, ce gars m'a surveillé pendant je ne sais combien de temps ?
Je ne suis vraiment pas normal.
_ Tu ne m'as pas écouté, murmure-t-il en ouvrant le premier petit paquet de nourriture, avant de me le tendre. Je t'ai dit de reprendre des forces.
Mon estomac se contracte brusquement, et des hauts le coeur me prennent instinctivement.
_ Hey, calme-toi, souffle-t-il en me tapotant le dos.
_ Ne me touche pas, me braqué-je, en décalant mon corps.
Son bras se repose sur la couette, et son regard me sonde de nouveau.
_ Tu n'as pas à être effrayé Hyungwon, chuchote-t-il, en caressant ma joue. Je te l'ai dit, je ne suis pas là pour te faire du mal.
_ Tu parles, marmonné-je, l'estomac toujours noué. Je vais être le repas de samedi, et je ne dois pas avoir peur ?
_ Allonge-toi, suggère-t-il en baissant complètement l'écran de mon ordinateur.
Je m'exécute comme un gentil toutou, et le regarde reposer les affaires sur la petite table de nuit.
Une fois fait, il s'allonge à son tour, et se pose sur le côté, ses yeux couleur rubis plongés dans les miens.
Comment peut-on être aussi beau ?
_ J'ai toujours cru que Nosferatu était plus susceptible d'exister qu'Edward, soufflé-je, hypnotisé par ses iris incandescents.
Ses dents me sont de nouveau visibles, et pour une fois, je me surprends à ne trouver aucun sentiment désagréable en moi.
Son sourire est si éblouissant, a contrario de son aura ténébreuse.
_ Je suis désolé de te décevoir, mais je ne suis ni l'un, ni l'autre, sourit-il, amusé.
Sa tête est maintenue par la paume de sa main, elle-même appuyée sur son coude, tandis que moi, je suis totalement allongé sur le côté, les mains posées à plat sous ma tête.
_ Et surtout, je déteste tout ce qui brille.
_ Comme ça on est deux, souris-je à mon tour.
Il se retourne brusquement et éteint la lampe, nous plongeant immédiatement dans la noirceur de la nuit.
Mon corps tremble légèrement, et je me sens angoisser à nouveau.
L'une de ses mains s'aventure jusqu'au bas de mes reins, laissant l'autre se glisser sous ma nuque.
Mes frissons quintuplent sous cette étonnante situation, et le souffle coupé, il me faut plusieurs minutes avant de respirer plus calmement.
La tête posée sur son bras, je sens ses doigts voyager dans mes cheveux.
Je ne comprends rien à ce qu'il se passe, mais je n'ose rien dire ou faire.
Je n'ose pas, et en même temps, force est d'admettre que je n'en ai tout simplement pas l'envie.
_ Je peux comprendre que ma venue dans ta vie ait pu te déstabiliser, confie-t-il, d'un ton calme et apaisant, comme à son habitude. Pose moi des questions, si ça peut te rassurer un peu. Je ne tiens pas à ce que tu t'évanouisses de peur une fois sur place.
Mes doigts agrippent timidement son pull, et mon visage s'approche de plus en plus de son cou.
J'ai tellement de questions. Par quoi commencer ?
_ C-comment tu t'appelles ? commencé-je, le visage brûlant.
Ses caresses dans ma tignasse ne s'arrêtent pas, et il répond naturellement, de sa voix grave et sécurisante.
_ Changkyun. Im Changkyun.
_ Tu as quel âge ?
_ J'ai fêté mes cinq cent quatorze ans cette année, place-t-il, comme si tout ça pouvait être réel.
_ Vous faites souvent, ce genre de petite soirée ? questionné-je ensuite, la poitrine me faisant souffrir.
_ On se nourrit environ une fois par semaine, donc oui, au moins une fois par semaine, chuchote-t-il au creux de mon oreille, en caressant à présent mon dos de sa main libre.
_ Mais ça fait bien plus d'une semaine que tu me suis, osé-je, effrayé par sa réponse.
_ Cela doit bien faire deux ans que je n'ai plus assisté à ce genre de repas, répond-il sans réflexion.
_ Pourquoi avoir arrêté ?
_ Parce que les plats principaux commençaient à se ressembler, et ça a fini par me lasser.
_ Tu veux dire, que tu étais le seul à avoir des personnes différentes à tes côtés chaque nouvelle semaine ? tenté-je de comprendre.
_ Il n'y avait plus rien d'amusant à ça, soupire-t-il, en fourrageant toujours mes cheveux.
_ Et tu as décidé de r-recommencer, marmonné-je, peu certain de vouloir savoir.
_ Je voulais prendre mon temps, et essayer de trouver quelqu'un de plus intéressant, quelqu'un qui ne me lasserait pas en deux jours, confie-t-il, comme s'il parlait de shopping.
_ Et, hésité-je, le coeur violentant ma cage thoracique. Tu l'as trouvée, cette personne ?
_ Je n'en sais encore rien. Pour l'instant je ne fais qu'essayer.
Ça a le mérite d'être clair ça au moins.
Un putain de cobaye, voilà ce que je suis.
Je me recule légèrement, et pose la tête contre son avant-bras, le faisant retirer ses doigts ma chevelure. Mes mains se retirent de son sweat, et j'observe ce que je pense être son menton.
_ Pourquoi ne pas avoir choisi une femme ?
_ Pourquoi scinder les recherches sans raison valable ? Ce critère m'importe peu.
_ C'est vrai que pour un plat principal, on ne cherche pas à savoir si le porc qu'on mange est mâle ou femelle, placé-je, de manière un peu trop cinglante.
_ J'aime beaucoup ta façon de voir les choses, pouffe-t-il, la main libre posée sur ma hanche.
_ C'est ça, soufflé-je. Tu es comme ça avec toutes tes victimes ?
_ N'utilise pas ce mot, susurre-t-il. Il est bien trop sombre.
_ Et réaliste.
Un soupir las résonne dans la pièce, et je sens son corps se rapprocher.
_ Je ne suis pas comme ça avec les autres, tout simplement parce que c'est la première fois que je tente une approche différente.
_ Dois-je me sentir flatté ? raillé-je.
Parce que malheureusement pour mon cerveau, mon coeur lui a décidé de l'être.
Et ça fait chier.
_ D'habitude je sélectionne de manière aléatoire, ensuite je drague, et une fois qu'ils ont accepté la situation, je me sers une ou deux fois, pour finalement jeter, place-t-il, cruellement.
_ A-alors qu'ici ?
_ Alors qu'ici, je ne t'ai pas sélectionné au hasard, murmure-t-il, en me caressant de nouveau la joue. Je suis allé dans beaucoup de cafés et restaurants, j'ai cherché pendant longtemps, et c'est sur toi que je suis tombé.
_ Pourquoi moi ? osé-je, les joues rosies.
_ Tu sentais si bon, avoue-t-il, rêveur. Ton élégance et ta nonchalance me donnaient envie de te soumettre à moi. Je rêvais de te voir m'obéir. Je savais que tu n'allais pas accepter facilement, rit-il calmement, alors que je balaye d'un revers de la main ses doigts collés à ma joue. Et puis ton odeur. Elle est si envoûtante, confie-t-il, comme ensorcelé. Je savais que ton sang serait tout aussi parfait, et j'avais raison. Bien plus encore que ce que j'ai pu croire.
_ Je vois, soufflé-je, la gorge nouée. Et donc ce soir, tu es là parce que tu as faim, je me trompe ?
Comment ai-je pu croire qu'il se préoccupait juste de ma santé ?
Je suis vraiment pitoyable.
_ Tu me rends fou Chae Hyungwon, susurre-t-il, trop proche de moi. Ton sang me rend dingue, je ne pourrai jamais attendre samedi, place-t-il, d'un ton sombre et empli de désir.
_ Et si je refuse ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Si je dis non ? Si je t'évite ?
_ Tu n'es pas en position de refuser mon coeur, conclut-il, en glissant ses doigts dans mon cou.
_ Comment veux-tu que je ne sois pas soumis, alors que tu as ma vie entre tes mains ? craché-je.
_ Lorsque tu auras assez confiance en moi pour comprendre que tu ne risques rien, je suis sûr que tu seras plus franc, pouffe-t-il, en caressant mes clavicules à travers mon t-shirt. Tu l'es déjà bien trop en ayant peur de moi, rit-il.
_ Tes mains sont glacées, avoué-je, en frissonnant.
_ Oui je sais, désolé.
_ Ne t'excuse pas. Tu as bien d'autre chose à te faire pardonner, ironisé-je.
_ Tu as raison, sourit-il. Pardonne-moi de vouloir te dévorer à chaque seconde qui s'écoule, conclut-il, en caressant ma hanche de son pouce, par-dessus mon boxer.
_ Fait attention, il peut y avoir une autre interprétation de cette phrase, soufflé-je, les oreilles s'échauffants.
_ Les deux se valent certainement, murmure-t-il au creux de mon oreille, avant de descendre son visage dans mon cou, sa langue traçant déjà des sillons de salive sur ma peau.
Ma tête bascule automatiquement, et je ne peux m'empêcher d'agripper à mon tour sa chevelure douce et soyeuse, tout en soupirant d'aise, alors qu'il mordille et suçote mon cou, en empoignant brusquement ma fesse.
Un gémissement de surprise passe la barrière de mes lèvres, et je me sens rougir instantanément.
Le sourire de mon invité forcé se ressent sur ma peau, et finalement, ses dents plongent dans mon épaule.
Si les secondes d'avant, cet inconnu aurait pu me faire frissonner de plaisir, dans l'immédiat, c'est bien différent.
Je le sens à nouveau aspirer ma chair, aspiré mon sang.
Cette sensation est très étrange.
Comme si je n'étais qu'un coca qu'on sirotait à l'aide d'une paille.
Le bruit de déglutition est sans doute ce qui me répugne le plus.
La surface blessée de mon corps me tiraille désagréablement, mais je ne peux pas dire que c'est douloureux. Heureusement.
J'aurais été bien moins docile si ça faisait mal.
Après une éternité, il se retire enfin, lèche la plaie quelques minutes, et enlace ma nuque de ses bras, le nez enfouis dans ma tignasse désordonnée, alors que mes paupières se ferment sans m'en avoir demandé la permission.
Je pense que cette nuit, malgré moi, je vais bien dormir.
Mes bras entourent son torse instinctivement, et ma tête se niche dans son cou.
_ Samedi, marmonné-je, au bord du sommeil, est-ce que je reviendrai chez moi ?
_ Bien sûr, c'est promis, entends-je, en sombrant entièrement.
ʚ🖤ɞ
_ Mon coeur ?
_ Mmh, râlé-je, en me retournant dans le lit, la couette placée sur la tête.
_ Trésor, il est l'heure de te réveiller, tu dois te préparer pour l'université, murmure tendrement la personne qui m'a mis au monde, en caressant d'une douceur infinie le sommet de mon crâne.
_ Mmh, grogné-je toujours, en me redressant, les yeux encore fermés.
_ Je te laisse, ne traîne pas à te lever, insiste-t-elle une dernière fois, avant de m'embrasser le front, et quitter la pièce, d'une démarche féline et gracieuse.
Je me pose sur mes pieds à contrecœur, et lance un soupir à fendre l'âme, tout en rejoignant la salle de bain.
Ma mine est affreuse. J'ai des cernes gigantesques, et mon épaule me fait légèrement grimacer.
Je n'ai même pas encore totalement cicatrisé de l'autre blessure, qu'en voilà déjà une nouvelle.
S'il continue ainsi, il n'aura bien vite plus aucune place, et devra me mordre ailleurs.
Pourquoi est-ce que ça me fait sourire ?
Pourquoi est-ce que tu souris Hyungwon, espèce d'abruti ?
Tu n'es qu'un pantin.
Une espèce de marionnette sans vie, que cet homme peut contrôler quand bon lui semble.
Et toi, comme la poupée obéissante que tu es, tu n'envisages même pas de te rebeller, et de tenter de couper les fils qui te retiennent à lui.
Et pourquoi ça ?
Parce qu'au fond, tu aimes ça.
Tu aimes le fait qu'il t'ait choisi toi, parmi des milliards de personnes.
Tu aimes le fait que ce soit ton sang qui le rende si insatiable.
Que ce soit toi, et personne d'autre, qui le rende si dépendant.
Tu aimes le fait que cet être surhumain t'ait préféré à tous les autres, même si tu ne sais pas du tout ce que tu peux avoir de plus.
Et toi.
Toi.
Malgré le danger qu'il représente, malgré le fait qu'il te traite comme de la chair à dévorer, tu ne peux t'empêcher d'aimer son regard sur toi, d'aimer ses caresses, son sourire, sa froideur, son côté malicieux, sombre, et las.
Tu ne peux t'empêcher de sourire lorsqu'il te caresse le dos en te disant que tu n'es pas comme les autres.
Tu te sens bien avec lui, même si la peur te ronge les os.
Et même si tu sais que samedi soir, il te ramènera sûrement chez toi, pour ensuite te dire adieu, tu ne peux t'empêcher d'apprécier toute cette situation.
Parce que tu es bien plus dérangé que tu ne le penses Hyungwon.
Parce que tu es glauque, et que tu es devenu accro à l'adrénaline que tu as lorsqu'il est à tes côtés.
Savoure le danger Chae Hyungwon, avant qu'il ne te consume entièrement.
Profite, avant que tout ça ne te dépasse pour de bon.
‧͙⁺˚*・༓ ☾ ☽ ༓・*˚⁺‧͙
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top