Appartenance


🌸


- H-Hoseok oppa, murmure la voix mielleuse de la jolie jeune fille face à moi.

- Oui ? souris-je de toutes mes dents.


Elle vire au rouge tomate en 0,2 seconde et trifouille ses doigts en regardant mon torse.

Assis sur ma chaise de bureau, toujours en classe, j'attends qu'elle se décide à me déclarer son amour, histoire que je puisse la remballer.


Elles ne m'ont jamais adressé la parole, ne me connaissent pas, mais tombent soi-disant amoureuses de moi. 

C'est illogique. 

Je n'ai jamais compris ce concept absurde.

Elles me sont inconnues, je ne vois pas pourquoi je sortirais avec l'une d'elles. 


- Est-ce que tu voudrais, s-sortir avec moi ? pose-t-elle finalement, la respiration saccadée et les yeux emplis d'espoir.


C'est idiot. Tellement idiot.

Mon physique, c'est tout ce qui intéresse.

Le problème c'est que contrairement à elles, je ne m'intéresse pas qu'à ça.


- Je ne connais même pas ton prénom trésor, réponds-je chaleureusement, attristé de devoir toujours provoquer les pleurs de quelqu'un.

- S-Suhyun, souffle-t-elle, comme si cela suffisait.

- Écoute Suhyun, je suis désolé, mais je ne te connais même pas, soufflé-je, désemparé.

- O-on peut toujours faire connaissance, non ?

- Le mieux c'est de faire ça avant de sortir ensemble, tu crois pas ? posé-je, un sourire triste sur le visage. Je suis désolé.

- D'accord, mais s-si jamai-


La tête couchée sur la table devant moi, mon meilleur ami, auparavant endormi, se redresse et attire mon attention automatiquement.


- On va manger ? Je meurs de faim, place-t-il calmement, les yeux à moitié fermés et encore un peu de bave au coin de la bouche.

- Avec plaisir, dis-je en me levant, lançant un dernier regard désolé envers la petite bouille timide de la jeune fille qui s'était déjà éloignée de nous.


D'une démarche assurée, je parcours les couloirs en direction de la cafétéria, le sourire aux lèvres.


- Tu me sauves toujours la vie ! Merci Hyunnie ! pouffé-je en lui agrippant le bras.

Les mains dans les poches, il regarde face à lui, le visage neutre comme à sa grande habitude.


- Si je peux aider, dit-il simplement.


Arrivé devant la vitrine de dessert, je réfléchis longuement à quoi prendre.


- Un parfait et deux dames blanches, s'il vous plaît, entends-je mon ami commander.

- Hey ! Pourquoi tu commandes autant ? demandé-je en m'approchant du comptoir.

- Aide-moi plutôt à les prendre, dit-il en partant vers notre table habituelle.


Boudeur, mais heureux, je le suis en silence.


- Pourquoi tu fais toujours ça ? râlé-je en le voyant engloutir sa double glace.

- Parce que tu mets toujours trois ans à choisir, alors que mon estomac n'a aucune patience, dit-il, d'une neutralité sans égale, poussant le parfait vers moi.


Souriant, et les joues rougies, je prends une première cuillère de la dame blanche.


- Merci, soufflé-je.


Il ne me répond qu'avec un éternel clin d'œil. Clin d'oeil qui correspond, pour le Hyunwoo que je connais depuis six ans, à un grand sourire chaleureux.


Nous sommes arrivés en même temps à l'école, et, comme une évidence, notre amitié a débuté. Je me suis assis derrière lui, et depuis ce jour, il me demande toujours si on va manger, et je lui réponds toujours par l'affirmatif.

On va très souvent chez l'un ou l'autre, soit pour jouer aux jeux vidéo, soit pour lire des mangas. Ils nous arrivent aussi d'étudier ensemble ou encore de sortir à l'extérieur pour d'autres activités.

Même s'il ne parle pratiquement jamais, il arrive à être très amusant, et je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi doux, gentil, compréhensif et attentif.

Il déteste la violence, même s'il est tout aussi musclé que moi. Il adore nager, et je l'accompagne à la piscine dès qu'il en a envie. Je ferais n'importe quoi pour lui, et je sais que c'est réciproque.


- Arrête de me fixer comme un idiot et mange ta glace avant qu'elle ne devienne milk-shake, sourit-il malicieusement.

- Merci, souris-je, heureux.

- Je n'ai pas besoin que tu me le dises deux fois Seokkie.

- Merci d'être à mes côtés et de prendre soin de moi, soufflé-je, mélancolique.

- C'est naturel de faire ça entre amis, tu fais la même chose de ton côté, merci, sourit-il tendrement.


C'est pour ça que j'aime tant le voir sourire. C'est si rare que ça rend ça tellement plus précieux.


🌺


- Oh non pitié, soupiré-je en m'effondrant sur le banc.

- Avec un peu de chance, la gamine qui te fixe depuis vingt minutes n'aura pas le courage de venir, souffle mon ami, regardant la personne concernée.

- Si seulement tu disais vrai, soupiré-je à nouveau, fermant les yeux.

- Elle n'a pas l'air de se décider, viens, on va manger, conclut-il en se levant.

- C'est parti ! retrouvé-je le sourire.

- Attends ! s'écrie-t-elle finalement, en s'agrippant à ma veste.


On se retourne tous les deux, et la regardons l'air d'attendre la suite.


- Je peux te parler en privé ?

- Si tu veux, dis-je, feintant un sourire sincère. Part avant moi Hyunnie, je te rejoins.


Il s'exécute sans un mot et je me colle au mur, impatient à l'idée de quitter ce couloir vide et ennuyant.


- Désolée, pouffe-t-elle, timidement. C'est juste que ton ami est effrayant, je n'osais pas te parler à cause de lui. C'est vraiment bizarre, tu n'as pas du tout la même personnalité, tu devrais arrêter de traîner avec lui, conseille-t-elle.

- Je te demande pardon ? demandé-je, énervé. Mais tu te prends pour qui ? Tu juges quelqu'un sans le connaître, mais est-ce que tu t'es regardé ? crié-je pratiquement. Ne dis plus jamais de mal de Hyunwoo devant moi. Non mais je rêve, murmuré-je, incrédule.


Tassée de plus en plus sur elle-même, elle finit par se redresser, ses petits sourcils froncés, l'air d'un chiot fâché.


- Je pensais que tu étais gentil, mais en fait, tu es comme lui ! s'écrie-t-elle.

- Mais on ne s'est jamais parlé ! Qu'est-ce que tu connais de moi ? Tu es pitoyable, soufflé-je en m'éloignant à pas rapide.


S'il y a bien quelque chose que je hais plus que tout, ce sont les gens qui jugent sans réfléchir. 

Et ce qui me met à bout, ce sont ceux qui osent critiquer mon meilleur ami, la personne la plus tendre et gentille de cette Terre. Comment penser le critiquer, ça m'est tellement inconcevable !


Je me laisse lourdement tomber sur la chaise, le cœur pulsant violemment contre mes tempes, le souffle irrégulier.


- Je ne sais pas pourquoi, mais je me doutais que tu reviendrais dans cet état, pose-t-il doucement, en poussant un Caramel Macchiato devant mon nez, ainsi que deux gros cookies.


Toute la tension accumulée dans mon corps s'évapore dès que son regard chaleureux capte le mien, révolté.

Le sourire de nouveau au rendez-vous, je lui murmure un tendre « merci », tout en soufflant sur ma boisson.

Il me connaît par cœur. 

Je ne pourrai jamais le remercier suffisamment pour tout ce qu'il fait pour moi.


- J'imagine qu'il est inutile que je sache le pourquoi du comment ? demande-t-il calmement en sirotant son Americano.

- Tu imagines bien, soupiré-je.

- Est-ce que ça un rapport avec moi ?

- Hein ? manqué-je de m'étouffer avec mon café. N-non, pourquoi il y aurait quelque chose avec toi ? pouffé-je, mal à l'aise.

- Parce que tu ne t'énerves que quand il s'agit de moi, répond-il naturellement.

- C'est faux, m'empourpré-je.

- N'essaye pas de mentir Seokkie, tu le fais très mal.

- Gngngn, grommelé-je dans ma barbe imaginaire.


Il pouffe discrètement et je retrouve le sourire en moins de deux.


- On va à la piscine ce soir ?

- Oui ! réponds-je, excité. En plus, demain c'est samedi, tu restes dormir à la maison, dis-je sans hésitation.


Il sourit de nouveau, et je n'ai plus qu'une hâte, celle de retrouver la sensation de bonheur qui s'empare de moi lorsque je nage avec mon meilleur ami. 

La soirée est déjà toute tracée, réglée comme une horloge.

Deux heures de longueurs à la piscine, une bonne douche, ensuite on repasse manger des nouilles à la supérette, et puis on fonce dans ma chambre, pour regarder des dramas en mangeant des cochonneries.


Le vendredi, c'est le jour que je préfère.


🌺


Marchant dans le parc de mon immeuble, je me promène avec Hyunwoo et Croissant, mon trésor à poil de quatre ans.


- Han ! Hyunnie, Hyunnie, Hyunnie ! crié-je en sautillant, les doigts accrochés à son pull.

- J'y vais, dit-il simplement, me laissant là pendant que mon bébé faisait ses besoins.

- Bonjour, entends-je timidement à ma droite.


Je me relève et aperçois une jolie jeune femme, d'environ ma taille, les cheveux mi-longs, le visage rond, agrémenté de petites lunettes. Elle est vraiment charmante. 

Son sourire éblouissant doit certainement rendre le sourire à bien des personnes, et c'est avec le même sourire que je la salue.


- Bonjour. Oh mon Dieu ! m'écris-je. Mais c'est un chow-chow ! Il est magnifique ! m'extasié-je, m'accroupissant pour caresser cette grosse boule noire, alors que mon chien lui renifle le derrière.

- Oui, pouffe-t-elle. Et c'est un corgi que tu as ! J'aime beaucoup cette race ! confie-t-elle en le caressant.


Hyunwoo finit par revenir, et je me relève finalement, suivi par cette adorable demoiselle.


- Bonjour, fait-elle timidement.


Il se contente d'un signe de tête et elle finit par me faire face à nouveau.


- J'ai été ravie de faire ta connaissance, je ne te dérange pas plus longtemps. Je viens d'emménager dans l'immeuble, j'espère te revoir bien vite, sourit-elle.

- Oh, bienvenue dans le quartier ! dis-je, heureux. J'espère aussi te revoir très vite, à bientôt.


On s'éloigne lentement et j'avais presque oublié la glace qui fondait à présent entre mes mains. Je lèche rapidement le contour du cornet et regarde mon ami, l'air malicieux.


- Han ! Tu ne m'as pas pris mon goût préféré ! le taquiné-je.

- Tu hésites toujours mais n'oses jamais changer, alors j'ai pris la décision à ta place, dit-il simplement.

- Tu as bien fait, souris-je, touché qu'il me connaisse autant. Merci.

- Si tu es heureux, alors je le suis, dit-il.


Une fois de retour à l'appartement, je m'allonge de tout mon long sur le lit, et ferme les yeux en respirant une bonne fois.


- Yah ! Merci infiniment, m'écris-je. Je vais exploser. C'était trop bon ! Ça faisait une éternité qu'on était pas allé au resto !

- Samedi dernier, conclut-il en allumant la télé, assis au bord du lit.


Je lui tire le bras et il s'allonge sans avoir le choix à mes côtés. Je pose ma jambe contre son bassin et enroule son bras des miens, la tête posée au creux de son cou.


- Hyunnie, soufflé-je.

- Mmh, répond-il, son bras libre derrière la tête.

- Tu crois qu'un jour quelqu'un ou quelque chose arrivera à nous séparer ?

- Ça m'étonnerait beaucoup.

- Mais tu n'es pas sûr.

- À vrai dire, j'en suis certain.

- Ah bon ? Pourquoi cette conviction ?

- Parce qu'on s'aime, dit-il simplement.


Le sourire aux lèvres et le cœur en pleine euphorie, je l'enserre avec plus de pression, tandis qu'il caresse de son pouce ma cuisse.


- Tu crois que je devrais revoir la fille de tout à l'heure ? murmuré-je en embrassant son cou.


Sa poigne enserre ma cuisse avec plus de pression et il répond rapidement.


- Elle pourrait devenir une bonne amie, qui sait, dit-il.

- Mais pas plus ? demandé-je, triste de me retrouver toujours seul.

- Non, elle n'est pas ton style.

- Mais personne n'est mon style ! Je ne suis attiré par personne, et je ne côtoie personne pour dire de tomber amoureux ! râlé-je, déprimé. J'en ai marre d'être seul, soupiré-je.


Il se retourne vers moi, glisse mon corps contre le sien, plaçant ma tête correctement dans son cou et ses bras enlacent mes hanches.

Je m'accroche par automatisme à son t-shirt et hume son odeur douce et masculine.


- Tu n'es pas seul.


🌺


- Hyunnie ! Hyunnie ! hurlé-je en descendant de mon immeuble, où je sais que mon ami m'attend toujours pour partir à l'école.

- Bien dormi ? demande-t-il, posé nonchalamment contre le muret.

- Ouiii ! Hyunnie ! J'ai pris une décision ! Je vais faire plus ample connaissance avec la fille d'hier, et espérer avoir des sentiments pour elle ! J'y ai bien réfléchi, avoué-je, en marchant tranquillement. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu autant de feeling aussi vite avec quelqu'un, je crois que c'est un signe !

- Tu t'imagines déjà trop loin dans le futur, claque-t-il. Essaye déjà de te satisfaire de ce que tu as.

- Comment ça ? dis-je, perdu, marchant avec du retard, observant son dos. Tu ne m'imagines pas avec elle ?

- Pas vraiment non.

- Mais pourquoi ? C'est pas gentil !

- Je ne veux pas que tu sortes avec elle, claque-t-il en entrant dans l'enceinte du bâtiment.


Pour une fois, je n'ai rien trouvé à dire, parce que pour une fois, sa réaction m'a choquée. Lui qui est si posé en règle générale, je ne comprends pas pourquoi il réagit avec autant de brusquerie. Lui qui disait que rien ne pouvait nous séparer...

Est-ce que je mets notre amitié en danger en me rapprochant de la propriétaire de ce chien ?

Je ne le comprends pas, j'ai le droit d'être heureux, non ?


🌺


- Hyunnie, soufflé-je, assis en tailleur sur mon lit, trifouillant mes doigts de nervosité.

- Mmh ? fait-il, en lisant un manga, allongé à mes côtés.

- Je l'ai rencontré, murmuré-je. Quand je suis allé promener Croissant, je l'ai vue, on s'est assis sur un banc, et on a parlé pas mal de temps, confié-je. Elle est vraiment adorable.


Il ne bouge pas et ne dit rien, et je ne sais pas pourquoi mais j'ai peur de le regarder. J'ai peur de son jugement, et je ne sais même pas pourquoi.


- On doit se voir au café du coin demain, terminé-je.


Je l'entends inspirer et expirer posément, et je tente difficilement de me caler à son rythme, sans grand succès.


- Tant que vous restez amis, dit-il, tendu.

- M-mais pourquoi ? Moi j'aimerais peut-être envisager plus ! m'exalté-je, étonné de son égoïsme soudain.

- Je ne partage pas, claque-t-il en continuant à lire, comme si de rien n'était.

- P-pardon ? C'est quoi cette réponse ? posé-je, les oreilles et les joues bouillantes.

- Tu m'appartiens Lee Hoseok, conclut-il en plongeant son regard assuré et déterminé.

- O-on est meilleur ami Hyunwoo, c-c'est ridi-


Sans avoir pu finir ma phrase, je me retrouve plaqué dos au matelas, les poignets enserrés dans ses mains à la force herculéenne, son corps au-dessus du mien.

La poitrine sur le point d'exploser, le cerveau liquéfié et l'estomac noué, je fuis désespérément ses iris brûlants qui m'ébouillantent le visage, totalement paniqué.


- Je ne la laisserai pas t'avoir, fais-moi confiance, souffle-t-il en s'éloignant rapidement pour s'allonger de nouveau dans le lit.


Tétanisé, je n'arrive plus à bouger. 

L'esprit en pagaille, j'essaye encore et encore de comprendre ce qu'il se passe. 

Je ne pensais pas qu'il était aussi possessif, ça m'étonne beaucoup, mais sans réellement savoir pourquoi, ça me flatte aussi. J'aime beaucoup ça. Il semble jaloux, je trouve ça adorable. Je sais que même sans me le dire, il me prouve chaque jour combien il tient à moi. Mais cet élan de possession, j'aime encore plus que de simplement sentir ses doigts fourrager ma tête quand je m'apprête à m'endormir, ou même quand il me montre inconsciemment qu'il me connaît bien plus que je ne me connais moi-même. Ça montre, d'une manière beaucoup plus directe, combien je suis important pour lui.

Je m'accroche de nouveau à lui, tel un koala, et souris bêtement, enfouissant mon visage dans son cou, sentant son agréable parfum naturel envahir mes narines.

Je me sens tellement bien dans ses bras.


🌺


Je suis angoissé !

Hyunwoo a dormi à l'appartement, mais j'ai rendez-vous au café dans moins d'une heure !

Je sais qu'il m'a dit que je pouvais y aller, mais j'ai peur de faire quelque chose de travers et de l'énerver ou le peiner.


- Prépare-toi, tu vas être en retard si tu traînes encore, dit-il en caressant mon bébé poilu, couché entre ses jambes dans le lit.

- Tu as raison, souris-je en fouillant déjà dans ma garde-robe.


- Tu es parfait comme ça, arrête de te changer et de stresser, ce n'est qu'une sortie entre amis, place-t-il naturellement.


J'ai compris que tu voulais qu'on reste ami, pas la peine d'insister...

Et cette habitude de me fixer lorsque je me change, s'il te plaît, arrête.


- J'y vais, soufflé-je, en lui embrassant le haut du crâne. Surveille-le bien, demandé-je ensuite, en caressant Croissant.

- Comme toujours, répond-il.

- C'est à lui que je parlais, pouffé-je en partant.


Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?

J'espère qu'elle me voit juste comme un ami, parce que je n'ai pas envie de la perdre.


Est-ce que je lui dirais non si elle me demande de sortir avec elle ?


Je ne veux pas prendre le risque de le perdre. Il m'est bien plus précieux que n'importe qui.


Assis à une petite table, côté fenêtre, je la vois à travers celle-ci. Elle s'est faite toute jolie et mon cœur se serre à ce constat.


- Bonjour, soufflé-je, le sourire aux lèvres.

- Bonjour Hoseok ! me salue-t-elle, joyeusement.


🌺


- Le jeune homme de la dernière fois, c'est l'ami dont tu n'arrêtes pas de parler ? pose-t-elle, après de longs instants de conversation.

- Oui, souris-je.

- Tu as l'air de beaucoup l'apprécier, sourit-elle tendrement.

- Énormément ! Je n'imagine pas ma vie sans lui. Je crois que je n'aurais plus goût à rien s'il n'était plus à mes côtés.

- C'est adorable. Je comprends ton point de vue, continue-t-elle de sourire. Ma meilleure amie représente une partie de moi, elle m'est plus que précieuse, souffle-t-elle mélancolique. Je suis contente que tu aies quelqu'un pour prendre soin de toi. Il a l'air génial.

- Il l'est ! Je suis content que tu l'aies à tes côtés également.

- Merci beaucoup, pouffe-t-elle.

- Pourquoi tu ris ? demandé-je, perdu mais aussi amusé.

- Il a l'air de tenir beaucoup à toi.

- Comment tu le sais ?

- Si ses yeux pouvaient tuer, il l'aurait sûrement fait avec moi, s'amuse-t-elle à dire.

- C'est vrai ? posé-je, le visage rouge. On m'en a déjà parlé en fait, mais je me suis énervé parce qu'on le prenait pour quelqu'un de méchant, soupiré-je.

- S'il est ton ami, c'est que c'est quelqu'un de bien, sourit-elle. Et puis, ses yeux trahissent sa gentillesse.


C'est officiel, je l'adore.


- En parlant de meurtre, soufflé-je, gêné. Depuis qu'on s'est rencontrés, il est plus, disons, sur la défensive, pouffé-je en me grattant la nuque.

- Ah oui ? demande-t-elle, m'incitant à compléter l'histoire que je venais de commencer.

- Oui, je ne comprends pas du tout pourquoi, et surtout, pourquoi ça n'arrive que maintenant. C'est la première fois qu'il réagit de manière si possessive. Il faut dire, en six ans, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi intéressant que toi, pouffé-je timidement. D'habitude, je n'ai que des filles qui viennent me voir pour que je sorte avec elle, alors que je ne les connais même pas. Totalement absurde. Mais toi, tu es réfléchie, tu ne juges pas sans connaître, et j'ai l'impression que tu vois plus loin que ce que je renvoie comme image. Merci pour tout ça.

- Merci à toi aussi, dit-elle, touchée. Et donc, tu dis qu'il est possessif ?

- Oui, quand je lui ai dit que j'en avais marre d'être seul et que je te voyais aujourd'hui, il- il a dit que je lui appartenais et qu'il ne voulait pas me partager. C'est idiot dit comme ça, il a sûrement dû faire une blague, ris-je, mal à l'aise.

- Tu sais, d'un point de vue externe, tout porte à croire que vous vous aimez, sourit-elle chaleureusement.

- Quoi ? paniqué-je. Non, non, non, non, non ! Lui, amoureux de moi ? Jamais !

- Lui ? me taquine-t-elle. Et toi ? Pourquoi ne pas avoir dit jamais ?

- Q-quoi ? J-j-j, bégayé-je.

- Est-ce que vous faites des choses intimes ensembles ?

- Pardon ?

- Des câlins, des bisous, je sais pas moi, est-ce que vous êtes proche à ce point ?

- Je- Oui, avoué-je, honteux.

- Tu ne supportes pas l'avoir loin de toi, tu détestes quand on le critique, il est le seul à te redonner le sourire quand tu es triste, tu aimes lui faire plaisir, tu aimes quand il est attentionné avec toi, tu aimes quand il te sert dans ses bras ? énumère-t-elle.

- Oui, soufflé-je, les joues rouges. J'aime coller mon corps au sien, avoué-je, voulant parler avec sincérité à mon amie. Je le sers souvent dans mes bras, on dirait un gros nounours, une énorme bouillotte. Et puis, il sent bon, son odeur m'apaise, souris-je, en imaginant sa petite bouille adorable dans mon esprit. Tu as raison pour tout, mais on peut faire ça entre amis, n'est-ce pas ? Je veux dire, o-on ne fait rien, d'intime, à proprement parler.

- Est-ce que tu l'as déjà envisagé ?

- Non ! hurlé-je pratiquement. Non, tu es folle ! soufflé-je, rouge de honte.

- Tu paniques, pouffe-t-elle. Paniquer, ce n'est pas l'idéal quand on veut paraître crédible, dit-elle, malicieusement.

- Arrête tes idioties ! Parlons d'autre chose, d'accord ?

- D'accord, comme tu veux, lâche-t-elle prise, à mon plus grand soulagement.


🌺


Est-ce qu'il est toujours dans ma chambre ? 

Demain, c'est lundi, en général il retourne chez lui parce qu'il n'a pas de vêtement de rechange, mais comme j'ai deux vestes d'uniforme, finalement, il reste de temps en temps, alors ce n'est pas du tout une valeur sûre.

Je suis assis comme un idiot devant mon immeuble.

Putain, ça craint ! Qu'est-ce que je fous ?

Cette histoire me détruit l'esprit !

Tout ça est insensé ! Arrête de penser à ces conneries Hoseok !


- Ça a été ? demande mon ami, baissant le manga qu'il lisait, Croissant affalé sur son ventre.

- Oui, souris-je, attendri par cette scène.


Je me déshabille, enfile un jogging et un t-shirt ample et plonge dans mon lit, rapidement lécher de partout par mon petit ange poilu.

Mon rire résonne dans la pièce, et lassé, mon chien s'allonge à nos pieds.

Hyunwoo se penche sur le côté, pose sa tête sur la paume de sa main, et me regarde longuement sans rien dire.


- Oui, ça a été, souris-je. Elle est adorable, on a beaucoup discuté. Elle est comme je le pensais, honnête, ouverte d'esprit, amusante et compréhensive.

- Il faudra que je la rencontre, si elle est aussi géniale que tu le dis, moi aussi je veux l'avoir en amie.

- Oui, enfin, si tu la fusilles du regard comme la dernière fois, je ne suis pas sûr que le courant passera, pouffé-je.

- Je n'ai rien contre elle, tu sais que je ne suis pas du genre à détester quelqu'un. Tant qu'elle reste ton amie, tout ira bien.

- Et si elle devient plus ? Tu lui offriras un œil au beurre noir ? l'embêté-je.

- Non, je ne ferai rien parce que ça n'arrivera pas.

- Est-ce que tu plaisantes ? P-parce que ce genre de parole, soufflé-je. C'est très ambigu ce que tu dis, et puis, en règle générale, je le vois quand tu plaisantes, a-alors-

- Je ne plaisanterai jamais avec ce genre de chose.

- Mais Hyunwoo... un jour, j'aurai une petite amie, et toi aussi. On sera toujours ami, mais il faudra te rendre à l'évidence qu'on devra s'éloigner un peu, essayé-je de lui expliquer.

- Je crois que tu ne comprends pas Hoseok, mais je ne compte pas te partager, je te l'ai déjà dit.

- Hyunwoo ! C'est absurde, on est pas en couple, tu ne peux pas dire ça, m'empourpré-je de plus en plus.

- Si ce n'est que ça, ça peut s'arranger, dit-il, continuant de me fixer, tout en me caressant la joue tendrement de son pouce.


Je devrais réagir, bouger, dire ou faire quelque chose, mais je n'arrive à rien. Mon coeur bat à toute vitesse, mon estomac se tord dans tous les sens, et je ne peux détacher mon regard du sien.

Sa main légèrement rugueuse caresse toujours tendrement ma joue, et son sourire fin et amoureux affaiblit de plus en plus mon état déjà bien fragile.

Je me sens tellement bien en cet instant.

Je n'ai jamais réfléchi à cette possibilité, et je me demande vraiment pourquoi.

Être aimé de Hyunwoo... 

Je lui suis déjà, mais je veux être le seul et l'unique à bénéficier de cet amour. 

En y réfléchissant, je ne pense pas que j'aurais bien vécu le fait qu'il ait une petite amie. J'aime l'attention qu'il me porte, et je supporterais très mal devoir la partager.

Non, je le veux pour moi seul.

Il a totalement raison, je lui appartiens, et il m'appartient. Ça a toujours été comme ça entre nous, une sorte de symbiose. Il est rapidement devenu ma moitié, et sans m'en rendre compte, il est devenu le plus précieux des trésors de ma vie. 

J'ai été bête de ne jamais avoir envisagé l'option du petit ami.

Je serais tellement chouchouté. 

Je serais l'homme le plus heureux du monde avec un copain comme lui.

Je le suis déjà tellement. Il me comble d'attentions et de caresses depuis tellement d'année.


Mais l'avoir officiellement à moi, ça me rend faible et heureux comme jamais rien que d'y penser.


Voilà pourquoi personne ne m'a jamais attiré. En vérité, c'est parce que mon coeur savait déjà qu'il était prit.


Je veux pouvoir le crier sur tous les toits, je veux dire au monde entier qu'il m'appartient et que si jamais quelqu'un le touche, je ne réponds plus de moi.


- T-tu attends quoi ? demandé-je, les joues bouillantes.

- Que tu sois prêt, souffle-t-il timidement. C'est ce que j'ai toujours attendu.

- Tu sais bien que je suis long à la détente, soupiré-je, la poitrine douloureuse, les mains moites et le cerveau en bouillie. Tu aurais dû le dire plus tôt.

- Je suis désolé, je ne voulais pas te brusquer, avoue-t-il, en continuant de frotter délicatement son doigt sur ma joue. Rattrapons le temps qu'on a perdu, tu veux bien ? pose-t-il, son regard amoureux bloqué dans le mien.

- Je n'attends que ça, souris-je, glissant les bras derrière sa nuque, pour approcher mon visage du sien.


L'espace entre nous enfin comblé, nos lèvres se découvrent, se caressent, se frottent l'une à l'autre. 

Au bout de longues secondes, la passion nous consumant totalement, ses mains agrippent mes hanches et il me fait basculer sur lui. Je me laisse faire et m'assied ainsi sur son bassin, les jambes de part et d'autre de celui-ci.

  
Le baiser continue, et après avoir mordillé longuement cette lèvre inférieure douillette et parfaite, j'insère ma langue dans sa cavité buccale. Nous nous embrasons légèrement et continuons de longues minutes ce baiser, nous caressant mutuellement, tendrement, amoureusement le corps.

Par besoin, et non envie, nous nous décollons enfin, et nos fronts se rejoignent par automatisme.

Nos souffles erratiques se répercutent sur l'autre, et nos sourires niais nous rendent absolument gagas.

Je retombe à ses côtés, enroule ses hanches de ma jambe, la tête glissée dans son cou et le bras posé le long de son torse.


- Maintenant tu peux le dire, pouffé-je. Je t'appartiens officiellement.

- Ça a toujours été le cas, c'est juste que tu n'étais pas au courant, dit-il, naturellement.

- Ça doit être ça, ris-je.

- Je t'aime, souffle-t-il ensuite.

- Moi aussi je t'aime, souris-je, apaisé et heureux.


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𝓔𝓷𝓭

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