Chapitre 21 : Tu as entendu parler d'une fête ?

En ce moment, les tensions sont revenues dans la famille. Maman semble en permanence sur les nerfs et papa n'a pas une minute à nous accorder. Et puis, il y a moi au milieu, avec mes soucis, mes questionnements et mes doutes...

Aller au lycée n'est pas si désagréable, je me place à côté de Ambre et je retrouve Julien à la récréation. Une nouvelle routine s'est instaurée.

Depuis ma conversation avec Amélie et Louane, je me questionne sur le passé de Ambre. J'ai demandé à d'autres de ses amies, mais personne n'a l'air d'être au courant.

- Qui est le père de Lilie-Rose ? demandé-je de but en blanc alors que nous sommes en étude.

Ambre se retourne brusquement et me fixe.

- Qui t'en a parlé ? s'exclame-t-elle.

- Amélie et Louane, pourquoi ? Tu le connais ?

- Non. Jamais entendu parler.

Sa voix est sans appel, mais je sais qu'elle me ment. Vue sa tête, c'est évident qu'elle sait qui c'est. Je soupire. Pourquoi tant de mystère ? Ce qui me vexe le plus, c'est qu'elle en ait parlé à Amélie et Louane mais pas à moi ... peut-être que ça me concerne ... non ! Bien-sûr que non !

Je secoue la tête et me reconcentre sur la fiche de géo qui m'attend. Ambre paraît perturbée par ma question, je décide de ne pas insister.

On se rapproche tout doucement du mois de ma mort, mai, et je suis le conseil de Julien, j'attends patiemment que l'on commence à parler de la fête avant de trop me projeter, c'est bien plus simple ainsi.

À la fin de cette heure d'étude, nous nous rendons au réfectoire mais je n'ose toujours pas prononcer le moindre mot. Elle semble si dérangée par mes paroles. Je finis par craquer et demande :

- Un jour, je saurai ?

- Oui un jour, tu sauras...

Je souris, ce ne doit pas me concerner alors. Je lui attrape le bras et l'entraîne à une table, ma bonne humeur est de retour. Nous discutons d'autres choses, c'est tellement plus facile...

Les journées s'écoulent, je rentre avec Julien, je passe ma journée avec Ambre, je supporte les disputes de mes parents le reste du temps. Malgré ce petit cocon que je me suis créé, j'ai clairement l'impression de faire du sur place. Mes recherches et nouvelles avancées pour mes « enquêtes » sont au point mort.

Quand je rentre ce soir, maman est seule dans la cuisine.

- Bonne journée ? demande-t-elle par automatisme.

J'acquiesce.

- Et tes notes ?

- Pas mal...

C'est à son tour d'acquiescer.

Nous mangeons toutes les deux et je pense comme d'habitude que papa va rentrer à la fin de notre repas mais ce n'est pas le cas.

- File te coucher, il est vingt-trois heures, me dit maman plus tard ce soir-là.

Pourquoi n'est-il pas rentré ? me demandé-je en allant dans ma chambre. Je sais bien qu'il est extrêmement pris par ses enquêtes, mais de là à rentrer à minuit... ça me paraît étrange. Je reste allongée sur mon lit, à guetter le son de ses clés dans la serrure, mais il ne vient pas.

Je n'entends pas maman faire les cent pas, paniquée, il doit donc l'avoir prévenue... Je soupire dans le noir. Son métier est bien trop envahissant pour permettre une vie de famille. Parfois, il m'arrive d'avoir un peu de peine pour maman, elle gère les soirée seule avec moi, les matins aussi, et régulièrement, c'est le premier à quitter la maison.

Je fixe le plafond longtemps, mais ça ne change pas des jours précédents. J'ai de plus en plus de mal à m'endormir ces temps-ci. Mes cernes en prennent un coup le matin.

* * *

Au réveil, je sens que je n'ai pas assez dormi vu l'heure tardive à laquelle j'ai enfin trouvé le sommeil, mais il faut que je me lève, j'ai cours. La tentation de rester au fond de mon lit est forte pourtant...

- Où est papa ? demandé-je.

- Il est au commissariat, il avait quelque chose d'urgent à traiter, il y a passé la nuit.

Elle semble désapprouver ce choix. Parfois quand je vois qu'il est si peu présent, j'ai peur que mes parents se séparent, je prie pour que les affaires urgentes de mon père se calment ou bien qu'il réalise que la famille doit passer avant.

Nous sommes mi-avril, et le soleil commence à nous réchauffer, quand j'arrive au lycée, Julien m'accueille.

- Ça-va ?

J'acquiesce. J'ai l'impression que cette question est devenue une façon de saluer, on n'attend pas réellement une réponse. Je ne lui dis pas que je n'ai mal dormi, que je suis épuisée, et que les tensions entre mes parents me rongent. Je hoche simplement la tête.

- J'ai entendu parler d'une grande fête qu'ils comptent organiser, enchaîne mon meilleur ami.

Je dresse un sourcil, intéressée.

- T'emballe-pas, ils ont émis l'idée, rien de plus.

- Il faudra rester attentif, dis-je.

La sonnerie coupe la discussion et nous nous rendons dans nos salles respectives.

- Tu as entendu parler d'une fête ? demandé-je à Ambre.

- Non, pourquoi ?

- Pour rien.

J'écoute à moitié le cours, je n'ai qu'une seule pensée en tête : il faut que l'on trouve cette date au plus vite pour pouvoir se préparer dignement. Et si c'était la semaine prochaine ? Non, non, c'était en mai. Mais en mai d'après des souvenirs, sont-ils fiables ? Aaah ! Il faut que j'arrête de me torturer l'esprit avec trente-mille interrogations.

Les jours qui suivent, cette fameuse fête se dessine à l'horizon mais c'est encore dans le flou. Pour une fois, je m'implique à fond dans les conversations la concernant, essayant par tous les moyens de connaître la date plus précise.

* * *

- Tu es là, constate la mère de Jade derrière moi.

Je sursaute. J'étais venue chercher un peu de tranquillité avec ma meilleure amie.

- Non, ne bouge pas, me dit-elle.

Elle se place à côté de moi.

- Tu vas bien ?

- Oui...

- Tu sais, tu pourrais garder Lylio un de ces jours, ça lui ferait plaisir et nous aussi. Tu veux bien ?

J'hésite, je n'avais pas ça en tête pour passer ma soirée mais ce sera toujours mieux que de rester à la maison, non ?

- Pourquoi pas, murmuré-je d'une voix lente.

- Super !

Elle continue à faire la conversation mais voyant que je ne suis pas motivée pour les grands discours, elle finit par respecter mon silence.

Quelques jours plus tard, je sonne donc chez eux. Appuyer sur cette sonnette tordue m'a fait toujours bizarre et me rappelle une foule de souvenir. Je venais chercher Jade pour une journée shopping, j'arrivais avec mon oreiller sous le bras prête pour une soirée pyjama... Je sens que les larmes arrivent et je m'empresse de penser à autre chose.

Lylio est vraiment mignon et il me montre ses jeux et ses costumes pendant une bonne partie de la soirée. En passant, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à la chambre de Jade. Ils l'ont repeinte et vidée de ses anciens meubles pour la transformer en bureau. Je suis déçue, je m'attendais à la retrouver telle quelle et pour que je puisse à nouveau m'y évader.

Quand vient le moment de le coucher, je m'assois au bord de son lit et propose.

- Tu veux une histoire pour t'endormir ?

- Oui !

Ces yeux pétillent de curiosité. Je prends alors une grande inspiration et me lance :

- Il était une fois, une fille qui vivait tranquillement, elle était heureuse avec sa famille. Un jour Aïsha, mourut.

Il plaqua aussitôt sa petite main devant sa bouche.

- Heureusement, Aïsha eu de la chance et fut aidée par le destin, elle eut le droit à une seconde chance. On autorisa Aïsha à revenir en arrière pour changer le futur... Elle se réveilla, quatre cent jours plus tôt et elle avait un but : annuler sa mort.

- Elle réussit ? demande Lylio.

- Attends-tu vas voir, je vais te raconter la suite...

Svp 🙏 Essayez de partager au maximum cette histoire autour de vous, pour me ramener des nouveaux lecteurs !!😋

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