[24] Coeur
« -Un magicien ! Un magicien ! Un magicien ! Fais-moi un tour de magie !! » Mon ami ricana et fit apparaître des cartes dans sa main. Il les mélangea et montra son jeu à la fillette pour qu'elle en choisisse une, puis ceci fait, il remélangea.
« -Qu'est-ce que tu fiches ? » lui chuchotai-je.
« -Un tour de magie pour la petite humaine. » répondit-il solennellement en levant son doigt pour faire sortir une reine de cœur.
« -C'est ta carte ?
-Ouiiii !! Merci beaucoup monsieur le magicien !! » Elle s'en alla en riant, sa glace fondant toujours sur ses doigts. Le pseudo magicien effectua un geste de main sec pour faire disparaître son jeu.
« -Le tour est joué. Je peux avoir ma glace maintenant, Pinetree ? »
•◇•◇•◇•
"Sagesse est celui qui réduit au silence les pensées et parles avec le cœur."
- Phillipe Etchebest (on vous adore <3)
•◇•◇•◇•
Je sortais de la salle de bain, soulagé de ne plus sentir le chlore de la piscine. Mes cheveux étaient encore en train de se faire essorer lorsque je remarquai qu'il était bientôt dix-huit heures. Vêtu confortablement, je descendis dans la cuisine et me mis à réfléchir.
« -Mabel ! Bill ! On mange les restes de gâteau ça vous va ?
-Ça me va bro-bro !
-Si tu veux Pin'. » Bill était assis sur le fauteuil de mon oncle, le nez plongé dans un livre en français. Je sortis alors les parts restantes du frigo et préparai la table. Lorsqu'ils entendirent mon appel, ma jumelle et mon colocataire s'installèrent près de moi.
« -Tu as besoin d'aide Mabel ? » lui demandai-je en regardant sa salopette couverte de peinture rouge.
« -Nope, je m'en sors ! Plus qu'un mur et la chambre sera prête à être emménagée !
-Je vous ai dit que si j'utilisais ma magie ça aurait été plus rapide...
-Non, pas après ce qu'il s'est passé cet après-midi !
-Pourquoi il s'est passé quoi ?
-Une petite fille nous a vu utiliser de la magie...
-Maintenant, je suis un magicien. ~ » Mabel ria en entendant la derrière phrase de Bill. Je soupirai et terminai ma part de gâteau en silence. Lorsque Mabel eut terminé, elle débarrassa son assiette et repartit continuer de repeindre l'ancienne chambre de Stan.
« -Pinetree... Ce soir, je pourrai dormir avec toi ?
-Je pense que Mabel va rester encore une nuit ou deux, le temps que la chambre soit entièrement faite. Alors pas ce soir. » Il bouda, mais je ne changeai pas d'avis immédiatement. Je devais d'abord en parler à ma sœur, peut-être qu'on trouvera un arrangement pour qu'elle n'ait pas de pensées ambigues à ce propos ?
Je sortis de la cuisine et entrai dans la future chambre de ma sœur.
« -Mabel, je pourrai te parler ? S'il te plait ?
-Bien entendu petit frère ! » se réjouit-elle en posant son gros pinceau dans le pot de peinture.
« -C'est au sujet de Bill, il... Tu sais, quand tu étais encore en Californie, il avait l'habitude de dormir avec moi et... Bah tu vois, il n'aime pas dormir seul.
-Quoi ? Il dort avec toi ?
-O-ouais mais tu sais, il n'y a rien entre nous hein ! Je suis hétéro !
-Bah moi ça ne me pose pas de problème ! Mais c'est bien que tu m'en parles parce qu'il y a toujours une question à laquelle tu n'as toujours pas répondue.
-A-ah bon ?
-Tu vas enfin m'expliquer ce qu'il y avait entre Noé et toi ?
-Mabel, ce n'est pas le moment... On parle de Bill là...
-Tu as eu quatre mois pour te préparer. J'attends. » Elle croisa des bras en attendant mon explication. Me sentant piégé, je baissai la tête et fermai la porte derrière moi pour que notre colocataire n'entende pas notre discussion.
« -J'étais amoureux de lui.
-Q-quoi ? Comment ça ?! Ça veut dire quoi ??
-Que non seulement je ne suis pas hétéro, mais qu'en plus je me sens frustré que vous vous soyez fiancés.
-Mais Dipper, si j'avais su ça plus tôt j'aurais rompu avec lui ! » Elle me prit dans ses bras.
« -Mais je ne voulais pas m'interférer dans votre couple parfait ! Et puis il a été mon meilleur ami pendant très longtemps, je ne pouvais faire ça à aucun de vous deux ! Mabel, ne dis rien à maman je t'en supplie...
-Je ne lui dirai rien, ne t'inquiète pas. » Elle secoua la tête et retira sa bague pour la jeter dans le pot de peinture cramoisie.
« -M-Mabel ! Ta bague ! ...
-Je ne me marierai pas avec lui.
-Ne fais pas ça pas si ce n'est pas ce que tu veux.
-Écoute, tu étais le seul qui m'a téléphoné durant ces quatre derniers mois. Est-ce que j'ai eu une seule visite de la part de Noé ? Aucune. Aucune, Dipper. Pourquoi me marier avec quelqu'un qui ne se soucie même pas de moi ? Et puis tu sais frangin, il y a plein d'autres garçons à chaque coin de la Terre !
-La Terre est ronde... » Elle passa sa main par-dessus mes épaules, et de l'autre, elle posa son indexe sur mes lèvres.
« -Tu verras ! Je trouverai rapidement quelqu'un à Gravity Falls qui acceptera de m'épouser ! Et qui, j'espère, ne sera pas ton type !
-Ah ah, très drôle...
-Y'a-t-il un potentiel garçon célibataire par ici pour moi ?
-Théo, mais il a seize ans.
-Hm... Trop jeune.
-Gideon, qui est retourné en prison.
-Eurk.
-Candy compte pour un garçon ?
-Dipper !!
-Quoi ?
-Et Bill alors, tu ne me le proposes pas ?
-N-non il est à m-... Euh... Bah...
-Je le savais ! Tu craques sur lui !!
-Non !
-Dipper est a-mou-reux ! Dipper est a-mou-reux !
-Shhht il pourrait t'entendre ! Et puis... Je n'ai aucune chance avec lui, c'est un démon...
-Et alors ! L'amour c'est beau ! L'amour c'est rose ! C'est la fête ! La vie est belle ! Et puis tu sais ce que ça donne un couple avec une personne brune et une autre blonde ??
-Du Dippcifica ? Du Théopper ?
-Cesse de tourner autour du pot frangin ! DU BILLDIP !! » Elle venait littéralement de péter un plomb.
[...]
Nous étions dimanche matin, soit quatre jours depuis mon anniversaire. Bill a possédé mon corps pendant une journée entière et s'était bien amusé, bien qu'il ait réussi à me couper le bras avec une fourchette. « L'avait-il fait exprès ? » Mabel avait fini de réemménager la chambre de Stan depuis deux jours, pour le plus grand bonheur du démon qui pouvait enfin revenir dormir avec moi.
« -Merci. »
Je tournai la tête vers lui, arquant un sourcil.
« -Pourquoi tu me remercies ? »
Il détourna légèrement le regard et remonta le duvet jusqu'à son nez. Je finis par lui sourire doucement.
« -De rien alors... J'imagine... »
[...]
« -Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » me demanda Mabel en se brossant les cheveux, tandis que je longeais le couloir d'un air abattu.
« -Je ne sais pas... » Je m'arrêtai et me frottai les yeux qui me chatouillaient à cause de la fatigue. C'est alors qu'une terrible douleur me crampa la poitrine. Moi qui pensais que ça allait bien entre nous, peut-être... Qu'il n'était pas heureux avec moi ? Que notre amitié ne sera jamais rien de plus ?
« -Tu crois... Tu crois qu'il a préféré retourner dans son univers natal ? ...
-Tu veux dire l'endroit perdu où il a été enfermé pendant dix ans ?
-Non, je faisais plus allusion à l'univers où il a passé la première période de sa vie...
- Oh. Juste.
-Mabel, tu crois qu'il a quelque chose contre moi ? » Ma sœur jumelle posa sa brosse à cheveux sur le coin d'un meuble et me prit dans ses bras, consciente de la nature de mon empressement. Mais ma panique ne fit que gagner en intensité.
« -Mais non bro-bro, je suis certaine qu'il est juste parti se balader !
-Et sauter sa grâce matinée ? C'est mal le connaître !
-On n'en sert rien, on ne le connait pas du bout des doigts non plus, Dipper. S'il ne revient pas dans la journée, c'est qu'il est soit parti, soit en danger. Mais je préfère penser qu'il s'était juste endormi dans la forêt ! Tu y as déjà cherché ?
-Non, pas vraiment...
-Si j'étais toi, j'aurai brûlé la forêt pour faciliter mes recherches ! Mais comme je ne suis pas toi et toi tu n'es pas moi, tu vas aller le chercher par toi-même !
-Merci tu m'aides beaucoup. » dis-je ironiquement en me retirant de son étreinte. Peut-être qu'il était, en effet, juste parti se promener ?
Je descendis d'un étage et m'apprêtai à ouvrir la porte lorsqu'elle vint cogner le mur d'à côté, manquant de me frapper de plein fouet si j'avais effectué un pas de plus. J'aperçus une silhouette se tenir sur le seuil, un sourire fier décorant son visage et des mains tachées de sang. Dans l'une d'elles se trouvait un cœur, dont l'aorte semblait à moitié arraché avec les dents et s'était arrêté de se vider de son jus au gout métallique en chemin.
« -B-Bill ?? MAIS QU'EST-CE QUE T'AS FICHU ?! » Il me le tendit simplement, comme s'il me l'offrait. Je faillis avoir des nausées en voyant l'organe bouger faiblement dans la paume de sa main, à moins que cela ne soit juste mon imagination ? Non, mon cerveau ne me trompait pas ; il battait encore !
« -Je suis allé chasser un cerf pour toi, ce matin ! » Je mis mes mains tremblantes devant moi pour le recevoir, me sentant obligé de faire quelque chose pour ne rendre personne mal à l'aise - que je ne l'étais davantage - en arborant un visage mi-touché, mi-dégouté. Il fallait dire que j'avais déjà reçu mieux comme cadeau...
« -O-oh merci Bill, c-comme c'est gentil... » Son sourire s'agrandit davantage en me voyant « apprécier » son présent. Le tee-shirt qui, autrefois était bleu pâle, se teintait à présent de vert, de brun et de rouge. La palette multicolore résumait assez bien la bataille de Bill qui se roulait à terre en égorgeant, très certainement, la pauvre bête à main nue. Vue ses joues griffées et ses écorchures, le cramoisis de ces vêtements n'appartenait pas qu'à l'animal.
« -J-je vais... Hm... Le ranger dans un trou... Au plus loin de la maison...
-Pourquoi aussi loin ?
-Pour que... Comme ça aucun touriste ne viendra me le voler ! » Il semblait satisfait de mon excuse, et lorsqu'il effectua un pas en avant pour entrer, je me plaçai juste devant lui.
« -Non tu ne rentreras pas, pas tant que tu ne sois pas propre ! Mabel ! » Ma sœur jumelle arriva et se boucha le nez dans l'immédiat.
« -Qu'est-ce que... Ouaaah ah ah ah ! Magnifique cadeau, Dipper ! » Elle se moquait de moi. « Respire Dipper, tu aurais fait pareil à sa place. »
« -Sœurette, dis... Tu pourrais aider Bill à se laver ? Dans le jardin ? Avec le tuyau d'arrosage ? » Et sans même entendre leurs protestations, je me saisis d'une pelle et me dirigeai vers le début de la forêt. Je marchai durant quelques minutes et m'arrêtai devant le triangle de pierre. Parfait. Je me mis alors à creuser le trou et déposai, d'un coup de pied, le cœur de cerf en son sein. Puis, me rappelant avoir toujours le doigt de la statue qui dormait encore au fond de ma poche – oui je me baladais tout le temps avec, mais je n'arrivais pas à m'en débarrasser ! – je le pris dans ma main et le posa sur l'organe.
« -Un ami pour toi, statue de Bill, j'espère que tu te sentiras moins seul maintenant. » Sur ces paroles, je terminai le rituel d'enterrement en rebouchant le trou. Le soleil grimpait lentement mais sûrement, et lorsqu'il atteignit le zénith, je pus déposer la pelle sur mon épaule en contemplant mon travail. À présent, un petit tas de terre voisinait la vieille statue. Ravi de mon travail, j'essuyai mon front trempé de sueur, et rebroussai le chemin. Mon cœur cogna contre ma poitrine, et mon estomac se laisser remplir de papillons. Souriant, j'accélérais le pas.
[...]
Un mois s'était écoulé. Notre amitié n'a pas évoluée en mal, mais n'avançait pas non plus dans le sens que je souhaitais. Tout restait figé. Et bien que j'en sois frustré, je n'arrivais pas à faire un second pas.
« -Bon, qu'est-ce qu'il fiche encore ? »
Le repas du soir refroidissait sur la table. J'étais un peu agacé qu'il soit le seul à ne pas répondre à l'appel. Comme sa non-présence nous freinait pour manger, j'étais loin d'être ravi, il fallait me comprendre. Mabel gardait une patience remarquable et alla jeter un coup d'œil rapide dans le laboratoire, au cas où, bien qu'il ait prévenu qu'il allait dessiner quelques heures dans ma chambre, histoire de faire passer le temps. Ce fut là-bas que je me rendis.
La pièce du dernier étage était plongée dans une douce obscurité, à mon grand étonnement. Je ne pris pas la peine de chercher l'interrupteur, parce que Bill ne s'y trouvait simplement pas. Ou du moins, plus.
Je m'approchai rapidement la fenêtre entrouverte et zieutai le sol à quelques mètres en dessous de moi, inquiet de ne pas le trouver ici, près des crayons de couleurs éparpillés un peu partout sur le parquet. Ne le trouvant pas dans le jardin non-plus, j'esquissai un pas en arrière. Je finis par ne plus pouvoir détacher mes yeux du satellite, tellement ma tête s'était remplie de questions. Il faut réfléchir. Il faut remettre de l'ordre dans mes idées.
« - Il n'est pas au laboratoire ! Bill est là-haut ? »
La voix de ma sœur atteignit mes oreilles comme si elle avait été filtrée à travers des centaines de couches de coton. Du coton. Voilà l'état de mes jambes lorsque je me laissai tomber lourdement parterre, à la droite de mon lit fièrement dressé contre le mur.
Il faisait déjà nuit. Nuit sombre. Combien d'heure sont passées depuis la dernière fois que je l'avais vue, lorsqu'il m'avait souri en montrant la boîte de crayons qu'il avait dénichée dans les vieilles affaires de ma jumelle ? J'aurais dû écouter Mabel et ne pas rester si longtemps derrière mes bouquins.
Bien que la lumière n'y fût pas, l'étouffante chaleur se faisait ressentir aux quatre coins de la pièce. Le vide au fond de ma poitrine était chaud. Mes mains étaient glacées.
« - Dipper ? »
Mabel m'appelait depuis le bas des escaliers. J'entendais à peine ses pas le long des quelques marches qui nous séparaient.
« - Dippy ? »
La porte avait été laissée ouverte. Elle s'approcha de moi, et s'arrêta. Je sentais chacun de ses mouvements. Mais je ne la regardais pas. Je sentais chacune de ses respirations.
Mais je ne me retournais pas.
« - C'est quoi sur le bureau ? On dirait une lettre. »
J'entendis le bruit si significatif d'une feuille de papier. Si fine et si délicate entre deux doigts. Puis le raclement de gorge timide de la brunette dans mon dos. Elle lut la première phrase, mais sa voix mourut en un sanglot soudain. Trop rapidement. Elle renifla, et se laissa tomber en face de moi, me cachant la vision du croissant de lune. Elle pleurait. Même dans l'obscurité, je le voyais. Elle pleurait. Elle me tendit la lettre, une main sur la bouche en murmurant des désolés.
Désolé.
Désolé.
Désolé...
De quoi ?
Je fixai la feuille de papier avec intérêt, l'air interdit cependant.
Désolé.
C'était le premier mot qu'il avait écrit.
Désolé.
C'était le dernier mot qu'il avait écrit.
Entre deux, plusieurs mots.
Sans lien entre eux.
Mais qui avaient un sens.
Mais pourquoi ?
« - Il t'aimait, Dipper... »
Mabel pleurait silencieusement, observant ma réaction, de peur que je ne m'écroule.
Je le savais.
« - Il t'aimait... Il l'a écrit... Il t'aimait si fort... »
Je voyais. C'était la seule phrase qui avait retenu mon attention.
Je le savais.
Il me l'avait dit.
« - Il... »
Il m'avait fait un sourire. Bill m'avait souri, c'était adorable, il était adorable. J'avais senti mon ventre faire n'importe quoi. « Que devais-je faire ? Lui faire une remarque ? Lui sourire aussi ? POURQUOI TU NE DIS RIEN DIPPER PINES, RESTE PAS PLANTÉ LÀ COMME UN IDIOT ! Aller respire Dipper, tu détestes Bill. Tu le détestes. Tu le détestes. Tu le détestes. »
Tu le détestes.
Tu le détestes.
Tu l'as toujours détesté.
Il t'a fait souffrir.
Il t'a torturé.
Toi.
Elle.
Ta famille.
Tes amis.
Il t'a fait du mal.
Il t'a fait pleurer.
Il a sauvé ta sœur.
Il n'a pas pu offrir son cœur.
Alors il t'a offert celui d'un cerf.
Il t'a donné.
Son.
Putain.
D'amour.
« - Dipper, dis quelque chose, tu me fais peur... »
Je relevai les yeux sur elle, et souris en haussant des épaules.
« - Tout roule. Tu viens ? Le repas risque d'être froid. »
Il te l'a donné...
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Qu'as-tu fais de travers ?
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« Merci. »
Je tournai la tête vers lui, arquant un sourcil.
« Pourquoi tu me remercies ? »
Il détourna légèrement le regard et remonta le duvet jusqu'à son nez. Je finis par lui sourire doucement.
« De rien alors... J'imagine... »
Mais cette nuit-là, c'était différent. Les draps étaient chauds, brûlants, délicieusement brûlants. Ma main ne freinait pas lorsqu'elle entra en contact contre le torse nu de Bill. Nos jambes s'entrelacèrent. Nos corps n'ont jamais été aussi proches. Mes lèvres laissaient des traces sur le cou du démon. Mes épaules gardaient les marques de ses dents. Ses doigts n'étaient pas très experts, mais je m'en fichais. Je pris les initiatives pour lui montrer. Il avait aimé. Il grognait. Il gémissait. Il gémissait mon nom.
Il m'a sorti le « Je t'aime » que j'avais si longtemps cherché.
J'aurai dû lui répondre. Mais j'avais joui. Et l'occasion m'est passée à côté.
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