5 - Nao
- Ainsi tu souhaites te rendre à Babel. Pour quelle raison ?
- Je suppose que si je te ne te le dis pas, tu me laisseras dépérir ici, soupire le jeune homme.
- Bingo !
Non, c'est faux. Même si je le dit avec un grand sourire. Tant que je n'aurai pas de réponse, il devra vivre. Toutefois, je ne peux lui avouer. Pas maintenant.
- Tout à l'heure, quand tu m'a demandé qui j'étais, j'ai répondu que je ne savais pas. C'est la vérité. J'ai perdu la mémoire. J'ai seulement des flashs de temps en temps, où je vois une ville, dont mon instinct me hurle que c'est Babel. Je veux simplement des réponses.
Son discours me touche. Un léger sourire naît sur mes lèvres. Je comprends ce qu'il ressent, ce sentiment de n'avoir aucune emprise sur sa vie, que celle ci est floue, de vouloir des réponses, le sentiment de n' avoir aucun contrôle sur sa vie, mais surtout, de vouloir comprendre.
- Je suppose que tu ne me crois pas.
Nos regards se croisent et dans ses yeux, je vois toute sa sincérité. Je ne le connais pas. Tout me pousse à me méfier de lui et à rester sur mes gardes, mais après tout, si je veux des réponses à toutes les étrangetés autour de sa personne, le mieux est qu'il m'accompagne.
- Si je te crois. Antiquatio.
Les racines de la cages de dénouent, une par une, puis rentrent dans le sol pour retrouver leur forme originelle.
- D'ailleurs... je commence en me triturant les mains, je suis désolée de t'avoir attaqué tout à l'heure. Peu de monde passe par ici et toujours pour une raison précise. J'ai cru que tu étais l'un d'eux.
- Ah oui ? Tu es désolée ?
Il est furieux. Il a raison.
- Je comprends ta colère... Azael, c'est ça ? Est ce ton vrai prénom ?
- oui.
- Laisse moi me faire pardonner. Je me rend justement à Babel, laisse moi t'y conduire. Je pourrais t'être utile.
Sa colère semble s'être envolée à ces paroles, remplacée par du soulagement. Sans se retourner, il m'indique de son doigt le groupe d'hommes encore attachés au tronc de l'arbre. Non, pas ça ! Ne dis pas ce que je pense que tu va dire.
- Relâche-les !
Il l'a dit. Je me mords la lèvre inférieure. Je n'en ai aucune envie. La dague toujours dans la main, je me place devant les hommes, accroupis, les fixant un par un.
- Coucou, les garçons. Je vais vous détacher. À une condition, ne remetez plus jamais les pieds dans cette forêt. Sinon, vous savez ce qui vous attend.
Je fais tourner mon arme. Leur réaction ne se fait pas attendre. Les yeux grand ouverts, ils hochent la tête, silencieux. Au moment où les lianes deviennent lâches, ils partent en courant sans demander leur reste.
- Pourquoi est tu si méchante avec eux ? On dirait une sauvage.
Je soupire.
- Je te l'ai déjà dit. Tous ceux qui viennent dans cette forêt le font pour une raison précise.
- Mais encore ?
Il m'énerve. Avec lui j'ai l'impression de ne rien contrôler. Tous les sentiments négatifs que j'ai accumulé ressortent sans crier gare et j'ai des réactions qui ne me plaisent pas du tout.
- Pour tuer ma famille.
- Oh !
- Oui , comme tu dis. Le voyage va être long. Il nous faudra dix jours de marche pour quitter la forêt.
- J'ai faim.
Je sors de mon sac les provisions que j'avais pris avec moi pour la soirée. tant pis, je chasserai. Je lui tends. Il ne se fait point prier, et mange avec appétit, la viande séchée et les fruits, n'en laissant pas une miette. Ensuite, sans un mot, nous commençons notre périple.
- Pourquoi te rends tu a Babel ? demande Azael après de longues heures de silence.
- Moi aussi je cherche des réponses. Ici il est connu que toutes les réponses se trouvent à Babel. Tu sais ce que tu fais ici dans la forêt ? Même en étant amnésique, c'est un drôle d'endroit.
Il soupire et regarde autour de lui en caressant son poignet.
- Si seulement.
~~~
- La nuit va bientôt tomber. Arrêtons nous. Je te confie le rôle de faire du feu.
Je le vois sur le point de protester.
- Pas de mais, ni de non. Je sais que tu en es capable. Tu l'as déjà fait . Pendant ce temps, je vais nous trouver à manger.
Une heure plus tard, je reviens avec un lapin dans chaque mains et une multitude de baie dans mon sac.
- Tu vois, tu y es arrivé.
Je luis souris, m'assoit à ses côtés près du feu et prépare les lapins . Pendant ce temps, mon compagnon de route grignote quelques baies.
- C'est bon j'ai fini. Plus qu'à cuire.
- Merci Nao.
- De quoi ?
- Pour la nourriture et aussi pour me laisser t'accompagner.
- C'est rien. Je te l'ai déjà dit, moi aussi je cherche des réponses. Nos intérêts convergent. Aussi...
- Qu'y a t'il ?
- Je me suis rappelé les fois où je suis allée à Babel, avec mes parents, et personne n'avait les yeux rouges comme les tiens. Il faudrait y faire quelques chose.
- Pourquoi ça ? Ils sont très bien mes yeux !
- Je ne dis pas le contraire, mais eux sûrement. Ils détestent la différence autant que la magie.
- Tu as une solution ? Tu pourrais utiliser la magie, je l'aime bien moi !
- Je voudrai bien mais je ne peux pas. La magie que j'utilise agit sur les éléments pas sur les humains.
- Changer la couleur de mes yeux.
Je le regarde marmonner, cette phrase encore et encore. Son regard est vitreux, fixé sur le sol. Il dessine un cercle comme il l'a fait tout à l'heure. Sa blessure se réouvre et quelques gouttes de sang coulent.
- Bélial
Mon collier se remet à chauffer. Encore. La lumière se fait plus intense. Je le cache au creux de ma main. Azael est concentré sur son sort, je ne crois pas qu'il l'ait remarqué.
- Alors ?
Je m'approche de son visage et remarque avec subjugation que ses deux iris sont devenues marron. À ma connaissance personne n'a jamais été capable de modifier son apparence physique. Qui est-il à la fin ?
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