Début/Milieu/Fin - Réminiscence
Phrases contraintes:
1. "La lune rousse disparut derrière un gros nuage."
2. "Le vent rugissant déchirait le silence ; soudain, il emporta avec lui mon précieux *objet au choix qui peut s'envoler*"
3. "Son cœur fatigué n'était pas assez solide pour une telle découverte."
La lune rousse disparut derrière un gros nuage et l'obscurité avala mon reflet trouble. Le clapotis de l'étang se fit plus insistant, le vent plus strident. La nature devenait fébrile. Moi-même commençais à m'agiter. Le ruban à mon poignet me démangeait. Enfin, j'entendis des pas saccadés venir dans ma direction et s'arrêter net à quelques mètres derrière moi.
Je me retournai lentement pour faire face à la nouvelle arrivante. Le visage de cette dernière se décomposa.
— Non...
Elle tremblait, livide. Avec un sourire, je replaçai une mèche derrière mon oreille et m'avançai vers elle sans rien dire.
— N'approche pas ! implora-t-elle, la voix blanche.
Je m'immobilisai.
— Un...fantôme ? s'enquit-elle livide. Un fantôme, c'est ça ?
Elle secoua la tête et rit nerveusement.
— N'importe quoi, je débloque. Tu n'es qu'une conception de mon esprit, une simple illusion.
Calmement, je détachai le ruban à l'aide d'une pierre tranchante et le tendis vers elle.
— Ton esprit doit être particulièrement performant pour reproduire dans les moindres détails les broderies de ce bout de tissu.
Elle manqua de s'étouffer en entendant ma voix et ne put contenir son effroi en apercevant le bijou qu'elle m'avait offert il y a bien longtemps.
— Impossible. Je t'ai pourtant...
Sesmots s'évanouirent sur ses lèvres. Le vent rugissant déchira le silence ; soudain, il emporta avec lui mon précieux bracelet. Je l'observai se mélanger aux feuilles mortes avant de me détourner sans regret. Je n'en avais plus besoin, désormais. La valeur qu'avait cette breloque à mes yeux appartenait à un temps révoqué.
Je la défiai du regard.
— Noyé ? Enfoncé ma tête dans cet étang ?
Indignée par de tels propos, la lune fit volte-face et se libéra de l'entrave du nuage. Son éclat sanguin rosit ma peau comme pour affirmer l'authentique vie qui m'animait et mon reflet se rematérialisa entre les volutes d'encre de l'eau avec violence, net, plus brillant que jamais.
La jeune femme chancela. Son cœur fatigué n'était pas assez solide pour une telle découverte.
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