Début/Milieu/Fin - L'enfer sur terre

Les chapitres qui suivent sont des petits textes écrits dans le cadre du concours début-milieu-fin par ellozis. Le concept est simple: chaque semaine, trois nouvelles phrases sont dévoilées. La première doit être placée au début, la deuxième plus ou moins au milieu et la troisième à la fin. Bien que les textes pour ce concours soient censés comporter moins de 2000 caractères (de façon à rentrer dans un seul commentaire), certains dans ce recueil seront plus longs car je ne suis jamais parvenue à écrire du premier coup un texte de moins de 2000 caractères et que je préfère parfois garder les versions originales (qui du coup sont plus longues) ^^'

Vwala, il n'y a rien à ajouter, je pense :3 Voici le texte que j'ai rédigé lors de ma première participation.

Phrases contraintes:

1. "Avancer malgré la morsure du désert ; avancer, avancer, avancer."

2. "Au toucher, sa peau desséchée ressemble à un parchemin sur le point de devenir poussière."

3. "Les flammes purifieront tout."


Avancer malgré la morsure du désert ; avancer, avancer, avancer.

Cette injonction qu'elle s'efforce de faire parvenir à ses doigts se mue avec les heures, le soleil et la poussière en une litanie trouble qui mobilise les dernières ressources, les dernières forces de la misérable femme. Ses articulations grincent, gémissent, s'effritent, mais elle ne prête plus attention aux cris de détresse de son corps depuis longtemps déjà. Tout comme ses larmes ont été asséchées, sillons boursouflés et irrités par le sable comme le lit d'une rivière à sec, la douleur est inhibée par l'étau incandescent du soleil.

Au toucher, sa peau desséchée ressemble à un parchemin sur le point de devenir poussière. Les UV rongent ses mains et s'immiscent dans les fissures et les plis entamés par les substances corrosives manipulées les semaines précédentes. Malgré tout, elle continue à manier les fils et les explosifs avec la précision d'une chirurgienne, refus solennel d'être réduite à un pantin dépouillé de volonté.

En cet instant, elle se moque de la perversité du monde qui l'entoure, de ses murs, de sa corruption et de son injustice. De cette mission infâme incombée à son équipe de chercheurs. Elle rit au nez de la folie qu'est l'humanité à défaut de pouvoir cracher dessus, faute de salive.

...

Ça y est, son ouvrage est achevé. Sa bataille à elle prendra fin ici, dans ce désert, sur cette terre exempte d'émotions, cruelle par son indifférence.

L'ingénieure se relève, embrasse du regard le spectacle de désolation qui s'offre à elle et jette sa blouse blanche comme un linceul sur les corps poisseux de sang et de sable de ses congénères. Ce sacrifice était nécessaire, elle ne pouvait laisser cette bombe voir le jour.

Ainsi elle les rejette tous. Les hommes en noir, les hommes en blanc, le désespoir, le soleil et la guerre. Ils n'auront pas raison d'elle. Cette bombe destinée à répandre la mort ne fera qu'une seule victime.

Elle appuie sur le détonateur. L'enfer explose.

Les flammes purifieront tout.

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