Mon homme aux cheveux de jais

One shot niais, trop beau pour être vrai, et pourtant à moitié inspiré d'une histoire vraie.

J'entrai dans la salle, vêtue d'une longue robe vert émeraude, au bras de mon meilleur ami. Dix ans après chaque cérémonie de remise des diplomes du lycée "Liberty", les élèves de la promotion se retrouvaient ensemble dans une des salles de la ville par le biais d'une énorme fête organisée par l'administration.

-"tu es sûr que ça ira ?"

-"Bien sûr Armin. Ce n'est pas le simple fait de revenir içi qui va me faire perdre pied, tu me connais."

-"Ce n'est pas rien [t/p]... Je m'inquiète pour toi tu sais..."

-"tu ne devrais pas. Regarde-moi, je me sens parfaitement bien."

-"et s'il venait ?"

-"Depuis quand Livaï est le type de garçons qui se ramène au fêtes de l'école ?"

-"Depuis qu'il sait que tu y es certainement j'imagine."

-"il est là ?!"m'exclamais-je.

Dans un mouvement de panique, je balayais la salle du regard. Mon homme aux cheveux de jais n'était pas là. Enfin, mon ancien homme.

-"Et tu dis ne pas paniquer..."soupira t-il.

-"Armin, arrête de m'embêter deux secondes !"

Pas après pas, j'avançais dans l'espace fermé en faisant tout mon possible pour ne pas croiser le regard d'anciennes connaissances.

-"Tu ne pars pas voir ce qui est servi au buffet ?"

-"Non, presque toute notre classe est là-bas. Je ne sais pas si c'est le cas pour toi, mais je n'ai pas envie de passer une demie-heure la joue collée à celle d'une personne que je n'ai jamais apprécié."

-"Alors on peut toujours aller sur la piste..."

-"On vient à peine d'arriver, et honnêtement, la musique est horrible. Hors de question que je danses sur ça."

-"Je ne voulais pas en arriver là, mais il reste une solution..."

Armin qui faisait presque la même taille que moi, à défaut de me dépasser de deux petits centimètres, me lanca un regard plein de sous-entendu avec un petit sourire en coin.

-"Ça te dit de trouver un bon point d'observation pour guetter l'entrée de ton cher brun ?"

-"Putain... Fermes-la !"

Je me retournais et me rendis dans le petit jardin aménagé de façon à ce que les invités qui ne se sentaient pas dans leur élément puissent trouver une échappatoire. Comme la soirée venait à peine de débuter, rare sont ceux qui s'aventuraient dans cette partie des locaux. Il y'avait bien deux ou trois fumeurs qui étaient adossés au mur, cigarette à la main et un ancien couple dont on avait beaucoup entendu parler il y'a des années qui, après avoir rompu se retrouvaient enfin.

Eren et Mikasa semblaient vraiment gênés, mais pas du tout mal à l'aise, juste dans l'incapabilité de trouver les justes mots après que leurs actes réspectifs n'aient précipité la chute de leur couple, mais savourant quand même la possibilité de sentir la présence de l'autre à ses côtès.

Mes yeux se remplirent de quelques larmes que je m'empressais d'essuyer du dos de la main. J'étais quelqu'un d'extrêmement sensible, mais je détestais pleurer en plubic. Les gens avaient assez profité de mes faiblesses comme ça. Assez pour me transformer en une personne sans la moindre confiance en-soi qui a fini par détruire les liens qui me reliaient au seul homme qui m'a aidé à me sentir utile et aimée avant que je ne me lance corps et âme dans le travail caritatif.

Peut-être que si je m'aimais un peu plus, peut-être que si je me donnais un peu plus de valeur, peut-être que si je croyais être assez "bien" pour Livaï, je n'aurais remis ses sentiments en question maintes fois et été la cause de plusieurs querelles.

Certes, Livaï avait aussi sa part de responsabilité. Il n'était pas assez démonstratif et extrêmement protecteur et jaloux. Nos personnalités se complétaient, mais j'avais constamment besoin d'affection et je me sentais plus à l'aise avec mes amis garçons, ce qui Livaï avait un peu de mal à supporter.

Pourtant, ce n'était pas vraiment la cause principale de notre divorce. Je n'avais jamais supporté de voir d'autre femmes tourner autour de Livaï, et pourtant je devais y faire face chaque jour. Il avait cru à une simple jalousie, avant de comprendre qu'en me comparant à ces femmes plus belles, intelligentes et drôles les une que les autres, j'ai perdu la dernière goutte de confiance qu'il me restait. J'aimais Livaï à la folie, assez pour préférer me séparer de lui que de vivre cette situation chaque jour, d'en faire un vrai débat qui finissait en dispute et de tout recommencer le lendemain.

Cette relation a fini par nous user jusqu'aux os. Quand j'ai annoncé notre décision à Armin, il m'avait craché sa limonade à la figure. Heureusement que je m'étais décalée et que c'est Hanji qui, à peine venu et figée sur le place après ce qu'elle m'a entendu annoncé, c'est tout pris dans le visage. Je pense qu'elle m'en veut toujours...

L'air se faisait de plus en plus frais et la nuit de plus en plus noire. Je me précipitai vers l'intérieur en me frictionnant les bras et cherchait désespérément Armin du regard. Il semblait s'être volatilisé.

-"M'accorderez-vous cette dance ?"lança une voix derrière moi.

-"sérieusement, qui peut refuser la demande d'un homme si charmant ?"

Armin rougit et se confondit en explications alors qu'il n'a rien fait.

Adorable.

Je le tirais vers la piste au même moment que "Irresistible" commença.

Je ne sais pas qui est la personne qui a choisi les chansons, mais je l'aime.

On essayait tant bien que mal de danser un slow, mais entre les chutes et les pieds écrasés, on ressemblait plus à deux idiots. Alors que je riais aux larmes, le refrain commença et je me tus aussitôt. Putain...

It makes your lips so kissable, and your kiss unmissable, your fingertips, so, touchable, and your eyes, Irresistible.

Livaï...

-"C'était une mauvaise idée de venir en fin de compte. Tu as raison, tout me rammène à lui. Je ferais mieux de pa-"

-"tu es sûre de vouloir partir maintenant ? Parce qu'un certain brun vient d'arriver à peine."

Armin me fit tourner et je le vis. Aussi magnétique que d'habitude, aussi magnifique que d'habitude, aussi irresistible que d'habitude.

"Irresistible" s'était terminée, et c'était maintenant "Truly, Madly, Deeply", elle aussi des One Direction, qui résonnait dans la salle.

Je me retournais précipitamment pour éviter de croiser son regard et entrainais Armin dans une danse plus désastreuse que les autres. Les paroles de la chansons, les souvenirs qui se bousculaient dans ma tête et la présence de Livaï derrière moi ne faisaient pas bon mélange.

-"Il ne m'a peut-être pas vu, peut-être qu'il est encore temps de..."

-"De quoi ? De fuir ?"

-"Je ne sais pas si je suis capable de supporter ça..."

-"Pourtant tu m'as assuré le contraire en début de soirée."

-"C'était des paroles en l'air. Des mensonges que je répétais dans l'espoir d'y croire moi même un jour."

-"Peut-être qu'au lieu de tourner une nouvelle fois le dos et de partir, tu pourrais essayer, vous redonner une chance."

-"Mais-"

-"Votre relation n'était pas toxique, au contraire. Livaï t'as permi de vivre l'histoire d'amour dont tu as toujours rêvé, d'être à côtè d'un homme qui te chérit et t'aime plus que tout, d'enfin être vraiment heureuse et de trouver ta voie, et toi tu lui permis de devenir un homme meilleur, tu as été le cocon de calme où il pouvait se réfugier pendant la tempête et l'étoile qui le guidait dans l'obscurité. Tu lui as permis d'enfin connaître le vrai amour et de comprendre qu'il n'est pas seul. Tu es une femme forte, peut-être la plus forte que je connais. Tu n'as aucunement besoin d'un homme pour vivre plainement et prouver ta valeur, mais tu n'as jamais été aussi heureuse et "vivante" que pendant les beaux jours que vous avez vécus et que vous ne pouvez pas oublier. Tu as une chance [t/p], ne sois pas stupide et ne la gaspilles pas."

Une nouvelle fois, Armin me fit tourner, mais j'écrasais son pied et il me lâcha sous l'effet de la douleur. Alors que je tombais en avant et que la foule se régalait du spectacle gratuit auquel ils avaient droit grâce à notre talent exceptionnel en danse, il me rattrapa habilement d'une main et passa l'autre derrière mon dos pour m'aider à me remettre deboût.

Sauf que ce n'était pas lui.

Il était devant moi. Ses magnifiques cheveux de jais, ses iris tantôt aciers, tantôt bleues et son visage magnifique.

-"C'est bien parce que c'est Arlelt que je l'ai laissé danser avec toi..."me sussura t-il à l'oreille.

Autour de nous, le monde s'était arrêté. Seul la musique me parvenait encore. Ce n'est pourtant que quand le solo de Louis commença que je réalisais ce qui se passait.

I hope I'm not a casualty, hope you won't get up and leave, may not mean that much to you, but to me it's everything. Everything.

Cette fois, nos regards parlaient pour nous. Aucun de nous n'avait envie de partir et de quitter l'autre.

J'étais bouche-bée, incapable de prononcer le moindre mot ou de faire un quelconque mouvement, trop subjuguée par sa présence. Les larmes me montèrent aux yeux. Comment réagir ? Comment faire comme si rien ne s'est produit les dernières années ?

-"L-Livaï..."

-"Tu ne crois pas que ce petit jeu a assez duré ?"

Il m'entraîna dans une nouvelle danse alors qu'Armin, légèrement soulagé d'avoir terminé la petite séance de torture s'éloignait vers Hanji qui sautillait sur place au bras de Moblit.

Livaï a toujours été un vrai mystère. Un homme capable de tout faire, même les choses les plus insolites. Je n'ai jamais compris comment, mais à ses côtès, j'avais l'impression de m'améliorer en danse. Peut-être était-ce juste son talent naturel qui éclipsait ma maladresse.

-"Peut-être bien..."

-"Tu es prête à tout retenter ?"

Doucement, il glissa ses mains dans mon dos alors que les miennes trouvaient naturellement leur place autour de sa nuque. Les larmes coulaient de mes yeux, mais malgré ma vision floue, je voyais parfaitement ses magnifiques yeux océans.

-"J'en ai besoin."

Son magnifique sourire qui m'a tant manqué apparût à nouveau et je me sentis fondre de l'intérieur. Livaï ne souriait que rarement, et quand il le faisait, c'était comme un halo de lumière dans les fins fonds d'un gouffre obscure. Mais ce sourire, ce mélange de soulagement et d'un surplus de joie, je ne l'avais vu que quelques fois, et son effet sur moi est toujours aussi magique.

-"C'est ce que je me disais aussi... Comme c'est dans cette salle qu'on s'est rencontré, que je t'ai avoué mes sentiments, que je t'ai demandé en mariage la première fois, je ne pense pas qu'il y'a un meilleur endroit pour le faire une seconde fois."

Doucement, il sortit la bague que je lui avais rendu la première fois et me la passa doucement au doigt avant de prendre mon visage entre ses mains.

-"Je t'aime."

Il me fit tourner sur moi-même et entre deux tours, je le vis rougir et sourire à nouveau, comme si mon cœur d'artichaut pouvait supporter ça.

-"Je t'aime aussi mon ange."dit-il en me serrant dans ses bras.

~CaporalNeko

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