On a toujours le choix
PDV Harry
Il ne l'a pas fait. Il n'a pas tué Dumbledore. Je savais qu'il ne le ferait pas. D'un côté, il n'était pas près pour cela, et il avait peur. Il avait peur de tuer quelqu'un, d'écourter une vie innocente. La pression de Voldemort sur ses épaules, l'honneur de son père à regagner auprès de son maître. Il fallait redorer le nom des Malfoy, alors c'est une personne qui n'a rien demandé qui en pâtit. Car lui, il n'a pas choisis ni d'être comme ses parents voulaient qu'il soit, ni d'être un mangemort. Encore une fois, c'est à cause de sa famille, de la situation de ses parents. Lui, il a toujours eu peur. Il n'est pas faible, il se retrouve seulement avec ses démons. Quelque part, il devait savoir depuis tout petit qu'il allait être embarqué dans le côté sombre et dans toutes ces horribles choses, qu'il soit pour ou contre.
Mais en réalité, il y a une autre raison. Une autre raison qui explique pourquoi Draco Malfoy n'a pas tué Dumbledore.
FLASH BACK
C'était il y a quelques mois, à la grande soirée qu'avait organisé Slughorn. Je m'ennuyais, contrairement à d'autres. Et puis il y a eu cette entrevue avec le professeur Rogue, que j'ai suivis juste après dans les couloir quand il était accompagné de Malfoy. Il lui parla, et je ressentis une boule dans mon estomac quand j'entendis Rogue lui dire qu'il devait accomplir sa mission. Je savais que Malfoy préparait quelque chose que j'essayais de découvrir à tout prix, mais j'avais à présent la confirmation que Voldemort lui avait ordonné de faire quelque chose. Et vu le teint encore plus livide que d'habitude des deux hommes, cela ne devait pas être banal.
Après, ils se sont séparés, Rogue est retourné dans ses cachots et Malfoy est resté un bon moment planté dans le couloir froid et désert. Puis il se déçida à bouger, et, sortant de ma cachette, je le suivis, priant pour que l'on ne s'aperçoive pas de mon absence à la fête. Malfoy marcha un moment, et fit apparaître la porte de la salle sur demande du septième étage, que je connaissais bien, et y entra, moi à sa suite, avant que la porte ne redisparaisse. La salle avait prit une bien autre allure que lorsque l'AD l'avait occupé l'année passée. Elle était immense, remplie d'un pêle-mêle sans fond. De vieilles statues en passant par des objets magiques non-identifiés s'entassaient dans l'énorme pièce. Il marcha vers le milieu de la salle, où l'on ne voyait presque plus le mur à la porte invisible, et s'arrêta devant une grande armoire de style gothique, qui ne devait pas être toute récente. En réalité, elle recelait de magie noire, car c'était une armoir à disparaître. Visiblement, il essayait de la réparer et donc de la faire fonctionner pour préparer un mauvais coup. Toujours caché derrière une statue, je le regardais s'affairer pendant une quinzaine de minute, essayant de faire disparaître et réapparaître non sans mal divers objets qui revenaient tous, mais plus au moins en bon état. Rien que de penser que quelqu'un aurait pu casser ces objets là où ils atterissaient me faisait froid dans le dos. Puis, au bout d'un moment où les objets qu'il envoyait revenait comme ils étaient partis, il envoya un petit oiseau qui pépiait gaiment. À son retour, il ne pépiait plus. Il était mort. Comme étranglé par une main féroce et cruelle.
Malfoy le prit dans sa main, et, à mon plus grand effarement, fondit en larmes. Silencieusement, des torrents de tristesse qu'il essayait sans doute d'ignorer coulaient sur ses joues, pendant qu'il restait à fixer sans ciller le cadavre dans ses mains, un regard d'excuse et de culpabilité. Il se laissa glisser le long de l'armoir, dévasté, l'oiseau encore au creux de à main, et mit à tête sur ses genoux, pendant qu'il se laissait maintenant pleurer, son corps secoué par des spasmes qu'il n'arrivait pas à contrôler. Malgré moi, derrière ma cachette, je ressentis de la pitié. De la pitié pour celui qui, pendant des années, n'avait cessé d'être mon ennemi numéro deux, après Voldemort. Et ce jour là, je me rendis compte qu'il n'avait jamais eu le choix. Ou plutôt qu'il n'avait jamais pu avoir le choix. Il était le fruit d'une éducation basée sur des principes idiots, ou il n'y avait que le pouvoir et la renommée. Et aujourd'hui, il commençait à douter de lui, à se demander si le chemin qu'il était en train de prendre et que lui forçaient de prendre ses parents était le bon. Ce chemin là, c'était le plus facile. Mais peu être avait-il envie de prendre le moins simple, et de se battre pour une juste cause ? Mais il s'était engagé, ou plutôt il avait été engagé de force du côté sombre, les jeux étaient faits. Il avait une mission, confiée par l'homme le plus horrible de la terre, tuer Dumbledore. L'homme qui l'avait toujours vu comme il était vraiment, l'homme qui lui avait toujours fait confiance. Malfoy pensait qu'il n'avait plus le choix. Alors ses pleurs redoublèrent.
Lentement, je sortis de ma cachette, veillant à ne pas faire de bruit. Je le voyais maintenant complètement, seul, recroquevillé par terre, et cette image me déchira le coeur.
Alors je dis d'une voix rauque, maladroite et douce, adossé contre la statue qui m'avait servi de cachette, maintenant totalement découvert:
"Si tu continues comme ça, Malfoy, tu finiras comme cet oiseau."
Il releva la tête, effrayé, les yeux rouges. Ses traits ne se déformèrent pas en un rictus méprisant, comme à chaque fois qu'il me voit, mais son visage se referma seulement, acceptant la réalité. Il ne me cria pas de dégager et de le laisser tranquille, il ne saisit pas non plus sa baguette pour me lancer un sortilège. Il n'avait plus la force. Il resta là, par terre, les jambes contre son torse, mais posa délicatement l'oiseau mort sur sa cape qu'il avait retiré. Puis, il détourna le regard pour éviter le mien. Il avait encore du mal à retenir ses larmes, ça se voyait. Elles roulaient encore sans faire de bruit le long de son visage fin. Je m'approcha de lui doucement, comme pour une bête sauvage que l'on chercherait à apprivoiser. Puis, je m'arrêta à trois mètres de lui, et finit la phrase que j'avais commencer il y à quelques minutes.
"...Tué par une main cruelle."
Enfin, il me regarda. Il plongea ses yeux dans les miens, comme je l'attendais. Ce que je vis me confirma ma pensé. Le masque qu'il abordait depuis que je le connaissait venait de tomber, et de se briser en mille morceaux. Je vis alors le vrai Draco Malfoy. Pas celui qui vivait pour son nom et pour la fierté de ses parents, non, je vis le garçon apeuré et perdu. Oui, il était perdu, si perdu que je voyais de la supplication dans son regard, un appel au secours. Alors, à présent sur de moi, j'effaça les derniers pas entre nous et m'asseya juste à côté de lui, dans la même position. Pendant un moment, nous restâmes silencieux, fixant droit devant nous, le regard plongé dans le vide et dans les souvenirs perdus. Puis, au bout d'un moment, il dit, sans détourner les yeux:
"Pourquoi tu fais ça ?"
"De quoi ?" Dis-je. "Rester ici avec toi ? En toute honnêté, je ne sais pas. Ça m'a touché de te voir comme ça."
Il hocha imperceptiblement la tête, puis ses sourcils se froncèrent, et il dit, comme une affirmation.
"Mais pourtant tu me détestes."
"Je ne te déteste pas Malfoy."
Les mots devaient sortir, alors ils sont sortis. Alors, il tourna la tête vers moi.
"Je déteste juste la personne que tu es en train de devenir."
Ses larmes se refirent plus fortes, mais il me fixait toujours, il ne cillait pas.
"J'ai peur." Souffla-t-il, la voix trop brisée pour parler plus haut.
Alors je fis une chose qui m'aurais révulsé encore quelques heures auparavant. Je le pris dans mes bras. Il pleura contre mon torse toutes les larmes qu'il avait garder depuis si longtemps et qui lui avait été interdit de laisser s'échapper. Quand il se fut un peu calmer, je dis, en chuchotant:
"S'il te plait, peu un porte quelle est cette mission que tu es sensé accomplir, ne fais pas quelque chose que tu regretteras."
"Je regrette déjà." Me répondit-il, et je le sentais trembler dans mes bras.
"Alors ne le fait pas."
"Je n'ai pas le choix. Je suis comme... prisonnier. Son prisonnier." Dit-il.
"Je pense qu'on a toujours le choix. Il faut juste faire des sacrifices pour retrouver sa liberté."
FIN FLASH BACK
C'est la véritable raison, ou du moins la raison première, pour laquelle il n'a pas lançé le sortilège impardonable sur Dumbledore. Il a hésité longtemps, je l'ai vu. Car j'étais là, sans qu'il le sache. Sans que personne ne le sache. Sauf deux hommes. Dumbledore lui même, et son véritable assassin. C'est Rogue, qui s'est chargé de le tuer. Non seulement parce qu'il avait fait le serment à Narcissa Malfoy de le faire à la place de son fils s'il n'y arrivait pas, mais surtout parce que Dumbledore en personne lui avait demandé. Malfoy avait fait le bon choix. Son choix. Celui qui l'aidera dans l'avenir, celui qui détermine dès l'instant quelle sorte de personne il est. Et c'est une très bonne personne, car il a refusé de se soumettre aux ordres du maître de ses proches, et en même temps à son ancien maître à lui. Ce soir là, Lord Voldemort a perdu un serviteur.
Car ce sont nos choix, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes.
Fin
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