Chapitre 30
Lorsque Anarrima se réveilla, la navette se posait devant les murs du monastère, non loin du lac gelé.
Féathor descendit maladroitement à cause de ses bras amputés.
Aussitôt, des moines apparurent devant les portes et se précipitèrent pour aider les nouveaux arrivants ; les deux voyageurs étaient blessés.
On les porta dans l'infirmerie pour soigner les hématomes d'Anarrima et les blessures de Féathor, causées par son ancienne femme.
— Débarrassez-vous de la navette, murmura-t-il, ils risquent de nous localiser.
Les moines hochèrent la tête et demandèrent à quelques réfugiés de plonger l'engin dans le lac.
Anarrima fut heureuse de trouver des vêtements chauds pour la couvrir du froid ainsi qu'un bon bouillon régénérateur. Déjà, ses pouvoirs endormis par Arnil lui revenaient...
Indil se précipita vers elle et la serra dans ses bras, s'asseyant par la suite sur le lit où sa sœur se reposait :
— Dis-moi, tu ressembles à une otarie, désormais !
— Une otarie ? s'étrangla Anarrima, perplexe.
— Ou à une baleine.
— C'est gentil de ta part.
— Je te fais marcher. Mais tu as grossi comme...
— Je me passerais de tes comparaisons, dit-elle un sourire en coin.
— Tu as des choses à nous raconter !
— Oui beaucoup...
— Je suis triste pour Féathor. Il aimait beaucoup Narlera.
— Il voudra la ramener. Mais je doute qu'il réussisse.
Indil haussa les épaules et prit la main de sa sœur.
— C'est bon ? Tu es réellement avec nous ?
— Je... j'ai encore du mal pour nos... parents. Et je doute que Morgal veuille me revoir après la trahison que j'ai commise à son égard.
La jumelle plissa ses yeux malicieux et sortit la fiole de la poche de son pantalon.
— Bois. Lussius nous l'a donnée au cours d'un échange.
— Un échange ?
— Ou une escroquerie, ricana-t-elle, Papa est incapable de respecter sa part du marché.
Anarrima gloussa à son tour et avala la liqueur. Elle rabattit la couverture et observa son ventre : petit à petit, le tatouage disparaissait...
— On dirait que tes soucis sont finis, remarqua Indil.
— Si seulement... Mais je doute que Lussius ne s'arrête là. Ni Arnil d'ailleurs : mon fils est le nouveau Balgivox.
— Hein ! Mais...
— C'est une longue histoire. Mais ça fait de moi la mère de l'Entité la plus recherchée de tout le Cosmos... et puis, tu oublies que je dois retrouver Sanar. Même s'il est devenu ange et qu'il me hait.
— Eh bah, siffla-t-elle, tu ne t'es pas ennuyée, ces derniers temps !
La jeune magicienne soupira mais son air s'égaya lorsqu'elle aperçut Nethar, aux côtés de Féathor. Son vieil ami la prit dans ses bras et la serra affectueusement.
— Où est Varar ? s'enquit-elle en se souvenant du jeune scientifique.
— Parti chercher des cigarettes, lâcha Nethar.
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