Chapitre 18

Assise devant sa cheminée, Luinil scrutait passivement les flammes. Le froid se faisait plus dur en Fanyarë et les routes devenaient impraticables. Nim, le chef de l'escadron d'espionnage, ne pourrait peut-être pas revenir avant plusieurs jours. Elle remonta son col de fourrure noire, comme pour se protéger des courants d'air. Puis, n'en pouvant plus, elle se leva de son confortable fauteuil, et sortit de son salon pour regagner les salles aristocratiques du palais.

Sur son passage, les courtisans s'écartaient, légèrement effrayés : sous sa mantille sombre, Luinil gardait un maquillage prononcé, légèrement démoniaque. Depuis un an, le noir marquait ses tenues sans installer une quelconque sobriété vertueuse à son attitude.

Elle parvint à la salle du trône et s'assit sensuellement aux côtés de Carnil pour entendre les interventions des nobles du pays. Cela ne restait que plaintes, requêtes et supplications contre la misère qui frappait la dimension.

Luinil ne savait comment elle pouvait continuer à tenir ainsi ; heureusement, son fils Ambar restait un objectif : elle ne pouvait le laisser seul.

Enfin, la réunion s'acheva et elle prit congé de la cour pour se rendre dans ses jardins privés. Alors qu'elle marchait lentement sur les sentiers dégagés, elle fut tirée en arrière :

— Nim ! s'exclama-t-elle, tu m'as fait peur !

— Je voulais te faire la surprise de mon retour, expliqua-t-il en relevant la mantille, tu m'as manqué pendant tout ce temps !

Luinil sourit de ses lèvres noires et ajouta :

— Tu apportes des informations intéressantes ?

— Comme toujours, mais j'aimerais que nous ne parlions pas de travail durant ces moments privilégiés.

La reine observa l'astre comme pour lire dans son âme : il était grand et pourvu de larges épaules. Ses cheveux châtain clair étaient coiffés avec élégance sur le haut du front et une barbe bien coupée descendait sur la mâchoire pour courir sous le nez. Nim était beau, toujours élégant dans ses vêtements impeccables mais ce qui marquait le plus Luinil étaient ses petits yeux bruns, vifs et francs ainsi que sa voix douce.

Pour dire vrai, elle tenait énormément à lui. Passant son bras sous le sien, elle fit quelques pas avec lui et finalement, se retournant, elle l'embrassa langoureusement.

— Je voudrais voir tes yeux lorsque je t'embrasse, murmura Nim, tu les fermes toujours.

— Je fais ce que je veux, sourit Luinil, je suis la reine.

L'homme sourit à son tour. Lui comme d'autres était amoureux de Luinil mais dans son cas, ses sentiments étaient sincères : il ne s'agissait pas de séduire la souveraine dans le seul but de s'en vanter ni d'en profiter. Malheureusement, elle restait toujours hermétique et ne daignait aller plus loin avec lui. Pourtant, il sentait qu'elle n'était pas indifférente à lui et cela l'encourageait.

— Majesté, appela une voix derrière eux.

Le couple se retourna et regarda Handelë venir à leur devant : le conseiller de la reine s'inclina rapidement avant de lui donner un message :

— Qu'est-ce ? demanda Luinil.

— Je n'en sais rien, avoua Handelë en haussant les épaules, un page me l'a transmis.

Elle déplia le papier et tressaillit : les mots étaient écrits en langue réceptacle. Qui pouvait connaitre ce dialecte ici ? Le message l'exhortait à rejoindre le sanctuaire du palais sur le champ. Poussée par la curiosité, elle ajouta :

— Handelë, prévenez le conseil et la cour que je m'absente pour le reste de la journée.

— Bien Majesté.

— Où vas-tu ? demanda Nim en fronçant les sourcils.

Pour toutes réponses, la reine se contenta de lui faire un signe de la main et de lui tourner le dos en direction du sanctuaire. N'y tenant plus, il la rattrapa :

— Luinil, commença-t-il en regardant si Handelë était bien parti, je sais que c'est inconvenant mais...

Elle se retourna vers lui et le dévisagea avec étonnement :

— C'est que, continua-t-il, j'avais espéré que mon dévouement pour toi eut été plus considéré : tu sais que je tiens énormément à toi mais je ne sens pas la réciproque.

— Je sais que tu m'aimes, répondit doucement la reine, et je ne suis pas ingrate.

— Pourquoi ne me laisses-tu pas prouver mon amour pour toi ? s'impatienta-t-il, n'en suis-je pas digne ?

Luinil se retint de rire devant la naïveté de Nim : sa franchise la surprenait toujours. Elle hésitait à s'engager avec lui : elle avait rarement vu un homme aussi honnête et noble et cela lui permettrait de prendre un nouveau départ à la suite des derniers évènements. Nim était loyal et bon ; en quelque sorte, il était une perle très rare dans la dimension.

— Tu me demandes de te prendre comme amant ? souligna-t-elle expressément pour le gêner, tu n'ignores pas que je suis mariée et que j'ai un fils en bas-âge ?

— Heu... Oui, bien sûr mais nous ne sommes pas obligés de rendre l'affaire officielle.

— Bon, écoute : je dois partir. Attends-moi dans mes appartements ; nous en reparlerons.

Elle posa ses lèvres sur les siennes sans s'empêcher de fermer les yeux.

— Je suis si laid ? plaisanta-t-il en lui lâchant la main.

Luinil laissa échapper un léger rire et disparut derrière un kiosque de pierre où poussait un jeune chêne. Lorsqu'elle était ainsi avec Nim, elle ne comprenait plus très bien son attitude : l'aimait-elle ? Elle n'aurait su le dire.

Alors qu'elle méditait cette relation naissante, elle descendit les marches qui menaient à la crypte, passant par des grilles dont seule elle avait l'accès. Longeant les sombres couloirs éclairés de torches, elle parvint devant la lourde porte de fer. Des gardes, munis de leur bâton astral, la laissèrent passer et elle se retrouva au centre du sanctuaire, parmi les tombes vides des grands héros. Sur des autels, des anges de pierres contemplaient silencieusement le lieu saint, à la lumière d'innombrables bougies. D'autres sculptures mortuaires ornaient l'immense pièce, reflétant le passé lugubre de Fanyarë, passé jonché de guerres et de crimes.

Luinil s'arrêta sous le dôme principal et attendit que l'inconnu devant elle ne se retourne :

— Vous m'avez demandée ? dit-elle en s'avançant lentement, comment connaissez-vous cette langue ?

L'homme, les épaules recouvertes d'un lourd manteau brun, se tourna vers elle, dévoilant un visage balafré cerné d'une coiffure échevelée.

— Oui, je tenais à vous revoir, Majesté.

— Me revoir ? Il est vrai que votre visage m'est familier : où nous sommes nous vus ?

— La dernière fois ? À l'ambassade, lors des guerres interdimensionnelles. Vous vous souvenez ? Vous avez sacrifié mon peuple dans ces conflits. Je suis Lussius. Du moins je l'étais.

Luinil se figea, réalisant l'ampleur de cette rencontre. Elle recula de quelques pas vers la sortie avant de s'apercevoir que d'autres nurvars lui barraient la route :

— Que voulez-vous ? demanda-t-elle nerveusement.

— Me venger, répondit simplement le démon.

— Je n'étais pas sur l'Île Bénite lorsque la malédiction des Réceptacles s'est abattue sur vous, rétorqua-t-elle en jetant de rapides coups d'œil sur les démons.

— Mais le Faucheur y était, objecta Lussius en se rapprochant hostilement d'elle, il a égorgé Elenya et m'a marqué pour toujours au visage ! Aujourd'hui, j'ai l'occasion de lui rendre la pareille grâce à vous !

Sans attendre, Luinil se rua vers les portes, pulvérisant deux nurvars sur son passage dans un torrent de magie incandescent. Elle fut rattrapée par trois autres démons, totalement transformés en spectre. Dans un claquement d'ailes et de chaines, ils la jetèrent contre un sépulcre pour l'attacher aux poignets. Luinil poussa un cri de rage et tenta de dégager mais ses fers étaient ensorcelés et elle ne parvenait à utiliser son Vala. Ses longs cheveux d'encre se défirent et sa robe de dentelle se déchira par endroit. Les démons la fixèrent à une colonne, sans la ménager, de manière à ce que ses mains soient immobilisées au-dessus de sa tête.

Lussius s'avança vers elle et sortit un couteau au manche d'ivoire de son manteau. La reine tira sur ses chaines pour essayer de les briser mais rien n'y fit. Faisant tomber le haut de la robe sur les hanches, Lussius ajusta la lame sur le ventre nu de Luinil. Comme elle se débattait sauvagement, il la maintint par la gorge d'une main et commença à proférer les incantations.

Brusquement, les portes s'ouvrirent et une dizaine d'astres pénétrèrent dans le sanctuaire, allumant leur bâton pour se battre. Immédiatement, les démons firent volteface et se téléportèrent devant eux pour les occire. La crypte s'illumina des sortilèges et résonna de l'entrechoquement des armes.

À la tête de la garnison, Nim fondit sur Lussius et abattit sa longue hache sur le spectre. Surpris par cette attaque fulgurante, le roi des démons recula de quelques pas, la poitrine sanguinolente. Le temps qu'il reprenne ses esprits, Nim avait déjà libéré Luinil :

— Partez Majesté, s'écria-t-il, je couvre votre retraite.

Sans se faire prier deux fois, la reine s'élança vers un passage caché derrière une tenture. Elle se retrouva dans un couloir obscur, totalement délabré. Derrière elle, un cliquetis de chaines se fit entendre : trois démons la suivaient. Courant aussi vite que ses chaussures lui permettaient, elle tenta de leur échapper mais le chemin était bloqué par un éboulis. Elle s'arrêta et redressa instinctivement le haut de sa robe déchirée sur son corset. Devant elle, les créatures s'avançaient lentement, sachant pertinemment qu'elle ne pouvait leur échapper. Leurs longues langues fourchues claquaient pendant que leurs ailes trainaient dans la poussière du couloir. Luinil s'adossa au mur et cherchant vainement un moyen pour s'en sortir. Dans les décombres, elle devina la forme d'un ancien puits. Elle s'y précipita mais elle ne pouvait y penser : la hauteur lui briserait les os même avec un sort. Elle se retourna vers ses agresseurs et s'apprêta à se défendre de toute sa magie.

Les démons sautèrent dans un brandissement de faux ; un éclair incandescent les dispersa aussitôt. Luinil poussa un cri et se sentit emporter par l'arrière. Projetée dans le vide, elle comprit qu'elle chutait dans le puits, agrippée au corps d'un homme qui tenait fermement une corde de sa main ferrée. En haut du perron, les démons hurlèrent, voyant leur victime leur échapper. La reine tressaillit : ils descendaient tellement rapidement le conduit que la corde prit feu à cause du frottement. Mais son sauveur restait impassible. Elle poussa un cri : ça venait de céder. Heureusement, ils avaient déjà fini leur descente et la rencontre avec le sol ne fut pas brutale.

Se relevant, Luinil ne put s'empêcher de pousser une nouvelle exclamation : l'inconnu venait de faire tomber sa capuche.

— Morgal ! s'exclama-t-elle.

Le souffle lui manqua : c'était impossible. Le choc était trop violent. Elle s'appuya fébrilement contre la paroi rocheuse, tentant de remettre ses idées au clair. Face à elle, l'elfe restait impassible, les bras croisés.

— Morgal, répéta-t-elle d'une voix saccadée, je... Je pensais que tu... Comment as-tu... ?

— C'est inutile, dit-il amèrement, tu es en vie : c'est le principal.

Luinil finit enfin par réaliser la véritable portée de cette résurrection miraculeuse. Elle s'avança vers Morgal et tendit la main vers son visage.

— Ne me touche pas ! lâcha-t-il.

— Mais qu'est-ce qu'il te prend ? demanda-t-elle ahurie.

— Tu crois que je ne t'ai pas vu avec l'autre astre ? s'emporta-t-il, je ne pensais pas être déçu de la sorte en te retrouvant !

— Morgal ! s'indigna la reine en reprenant ses esprits, comment peux-tu m'accuser ? Je te croyais mort ! Je...

Morgal la repoussa des mains, ne voulant rien entendre. Totalement médusée, Luinil sentit monter la colère : certes, elle côtoyait Nim mais elle avait eu besoin de cette proximité après l'accident. La joie de retrouver son amant de toujours était brusquement assombrie par la jalousie et la possessivité exacerbée de ce dernier. Devant son inculpation, elle décida de contrattaquer pour se justifier :

— Tout cela c'était de ta faute ! Tu n'aurais jamais dû te séparer de l'armée astrale durant la bataille de Maylë ! Nous n'en serions pas là !

Morgal lui jeta un regard dédaigneux et ajouta :

— Je te laisse avec ton espion, j'ai d'autres affaires plus urgentes à régler !

— Morgal !

— N'espère plus compter sur moi lorsque des démons se pointeront pour te faire subir leur rituel !

Il tourna les talons mais Luinil l'interpela :

— Tu continues à me faire souffrir ! enragea-t-elle, tu l'as toujours fait ! Depuis le début, c'est ainsi ; tu n'apportes que le malheur sur moi et sur nos enfants !

Sans se donner la peine de répondre, le roi déchu se téléporta, disparaissant dans un nuage noir. Face à une telle situation, Luinil hurla de rage.




Les mains crispées sur les accoudoirs, Carnil attendait nerveusement qu'on lui annonce la triste nouvelle. Il se sentait dévoré par les remords : n'avait-il pas sacrifié sa femme, la mère de son fils adoptif ? Mais il le fallait : Russa ne méritait pas de subir une seconde fois un tel calvaire.

Le roi ne réalisait pas à quel point la passion pour sa maîtresse pouvait le conduire au bord du gouffre, éveillant la colère des elfes d'Onyx et du Conseil d'Arminassë.

Des pas résonnèrent vivement dans le couloir, derrière la porte. Carnil se leva, reposant sa coupe de vin sur un guéridon de marbre et attendit les messagers.

Mais ce fut Luinil qui déboucha brutalement, échevelée et la robe déchirée. Derrière elle, Nim et ses soldats la suivaient.

— Luinil ! s'exclama le souverain en reculant de surprise et d'effroi, que t'est-il donc arrivé ?

La reine se précipita sauvagement sur lui pour tenter de l'étrangler :

— Tu m'as vendue ! cria-t-elle sans le lâcher, pourquoi ?

Carnil essaya de se dégager de cette étreinte, sentant le souffle lui manquer.

— Que... Que dis-tu ? bégaya-t-il la mâchoire crispée, je ne suis pas responsable de ce qu'il t'arrive... Lâche-moi maintenant...

Luinil recula vivement de lui, sans cesser de le foudroyer de son regard noir :

— Tu as laissé Lussius entrer dans nos murs, ragea-t-elle, tu savais ce qu'il allait me faire subir ! Pourquoi ?

— Tu divagues... Jamais je...

— Assez ! Arrête de me mentir ! Je sais que c'est de ta faute ! Dans quel but as-tu agi ainsi ?

Carnil redressa son col d'un geste vif, tenant à garder une image honorable devant l'escadron d'espionnage. Il se dégagea les épaules et s'apprêta à répondre hautainement à la reine mais il n'en eut pas l'occasion :

— C'est pour moi qu'il l'a fait, assura Russa en apparaissant derrière le groupe.

— Pardon ? s'emporta la souveraine en se retournant brusquement vers l'astre rousse, depuis quand ta vie vaut plus que la mienne ? Tu étais menacée par les démons ? Pourquoi ? Réponds-moi, sale catin !

Russa grimaça de colère et s'avança fièrement vers Luinil :

— Tu peux parler, toi ! attaqua-t-elle devant les regards médusés des soldats et du roi, tout le monde sait ici que tu n'es qu'une trainée ! Tu as écarté les jambes pour le roi d'Onyx et maintenant qu'il est mort, tu essaies vainement de te rattraper à ce qu'il te reste d'honneur pour gouverner !

La reine blanchit, brusquement animée par la haine. Elle s'élança sur Russa, les pupilles rougeoyantes :

— Je vais te détruire ! hurla-t-elle en la précipitant au sol et en la frappant.

Elle saisit un vase de bronze et l'abattit violement sur son adversaire. Le sang gicla. Carnil et Nim l'empoignèrent prestement pour la calmer :

— Lâchez-moi ! Laissez-moi la défigurer !

— Luinil, souffla Nim, clamez-vous, je vous en prie !

Deux soldats relevèrent Russa, qui se débarrassa d'eux, remettant sa coiffure en ordre. Elle passa sa main sur son visage où le sang coulait et tourna les talons, sans adresser le moindre regard à la reine.

— J'en ai assez vu, murmura Luinil, j'ai besoin de me remettre les idées au clair... Et non, Majesté, je ne veux plus rien savoir sur les démons, vous et votre détestable maîtresse.

Ces mots dits, elle disparut à son tour. Nim la rattrapa dans les couloirs de ses appartements :

— Luinil, dit-il, es-tu sûr que tout va bien ?

— Oui, lâcha-t-elle sèchement, ne t'en fais pas...

Elle pénétra dans sa chambre et retira sa robe déchirée devant les yeux surpris de l'astre :

— Qu'est-ce que tu attends ? lui lança-t-elle, tu viens me prendre ?

Nim se mordit la joue, légèrement désemparé. C'était pour le moins brutale comme déclaration. Il se résolut à s'avancer et à soulever Luinil jusqu'au lit.

— Je t'avais dit que je n'étais pas ingrate, murmura-t-elle en l'embrassant.

— Tu es certaine de vouloir faire ça ?

— J'en ai besoin...

Elle se laissa retomber sur les draps, s'abandonnant pour la première fois à un homme autre que Morgal. L'avait-il quittée ? Coucher avec l'astre serait un excellent exécutoire à sa douleur et à sa colère. Comme si cet acte pouvait réparer un cœur brisé. Un long frisson la parcourut ; elle venait de comprendre ce qu'elle cherchait auprès de Nim : l'ombre d'un amant perdu. Mais c'était un autre homme et elle ne parviendrait à se leurrer en fermant les yeux. Elle s'extirpa soudainement des bras de Nim :

— Laisse-moi, ordonna-t-elle, pousse-toi.

Il resta immobile, la regardant, médusé. Luinil poussa un cri de détresse et s'enfuit à l'autre bout de la chambre, le drap du lit plaqué contre elle pour cacher sa nudité. Attirée par le bruit, la femme de chambre apparut par la porte, sans comprendre la scène.

— Sors de ma chambre ! hurla la reine à l'astre, je ne peux plus te voir !

Sans se faire prier une deuxième fois, il s'éclipsa, bousculant la servante sur son passage : cette histoire le rendait fou. Pourquoi la souveraine agissait ainsi ? Ne lui avait-il pas sauvé la vie ? Ne l'aimait-elle pas ?

La bonne s'avança vers la reine :

— Tout va bien, Majesté ? Il ne vous a pas fait mal ?

Luinil ne répondit pas. Elle se contenta de s'asseoir sur le matelas du lit et de repenser aux derniers évènements.

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